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LE SYSTEME EDUCATIF MALIEN : ENJEUX ET TENDANCES

1.1. Structure et organisation du système éducatif

Suivant les dispositions de la Loi d’Orientation N° 99-046 du 28 décembre 1999, le système éducatif malien est organisé autour de six ordres et niveaux d’enseignement en ce qui concerne l’enseignement formel, répartis comme suit :

- l’éducation préscolaire et spéciale ;

- l’enseignement fondamental ;

- l’enseignement secondaire général ;

- l’enseignement secondaire technique et professionnel ;

- l’enseignement normal

- et l’enseignement supérieur.

Il existe également des structures non formelles comprenant l’alphabétisation fonctionnelle et l’éducation des jeunes non scolarisés ou déscolarisés dans les structures comprenant les Ecoles de village (EDV) et les Centres d’éducation pour le développement (CED).

1.1.1. L’éducation formelle

L’éducation préscolaire et spéciale

L'éducation préscolaire est dispensée dans les jardins d'enfants et les crèches. Les enfants y sont accueillis avant l’âge d’un an jusqu’à 6 ans. L'objectif de l'éducation préscolaire est de «développer les capacités physiques, morales et intellectuelles des

enfants afin de faciliter leur socialisation et leur intégration à I' école», (Loi n° 99-046, article 31).

La scolarité dans les jardins d’enfants dure trois ans, correspondant à trois sections (petit, moyen et grand), à l’issue desquelles l’enfant est prêt à entamer sa scolarité au premier cycle de l’enseignement fondamental.

L'éducation spéciale s'adresse aux enfants aux besoins éducatifs spéciaux. Elle s'étend à tous les ordres d'enseignement. C'est le domaine de prédilection des organisations philanthropiques et caritatives, l'intervention de l'Etat étant très modeste. «L'éducation spéciale a pour objet de donner des soins éducatifs appropriés aux enfants et aux adolescents handicapés afin de leur permettre de conquérir ou de reconquérir leur autonomie intellectuelle, physique et morale et de s'insérer harmonieusement dans le contexte social» (Loi n° 99-046, Article 046).

L’enseignement fondamental

Au sortir des jardins d’enfants (éducation préscolaire), les enfants sont accueillis dans l’enseignement fondamental. Il s'étend sur 9 ans dont un premier cycle d’une durée de 6 ans et un deuxième cycle de 3 ans. Les études au premier cycle de l’enseignement fondamental sont sanctionnées par un examen régional et décentralisé, le Certificat de Fin d’Etudes de Premier Cycle de l’Enseignement Fondamental (CEFPCEF). L’obtention d’une moyenne de 5/10 conditionne la poursuite des études au second cycle de l’enseignement fondamental. Cependant, notons que la moyenne des notes obtenues par le travail de l’enfant au cours de l’année scolaire intervient pour 1/3 dans sa note d’examen. D’une façon générale, l’objectif de l’enseignement fondamental est de « développer chez les élèves des apprentissages fondamentaux qui contribueront au développement progressif de leur autonomie intellectuelle, physique et morale afin de leur permettre de poursuivre leurs études ou de s'insérer dans la vie active ». (Loi n° 99-046, article 33).

A l’issu de l’enseignement fondamental, 3ème année du second cycle correspondant à la

9ème année, les élèves passent également un examen pour accéder à l’enseignement

secondaire, le Diplôme d’Etudes Fondamentales (DEF). L’Etat procède à une première orientation des élèves ayant réussi au DEF dans les écoles secondaires (publiques ou

privées), mais la priorité est donnée aux plus jeunes, n’ayant pas dépassé l’âge requis (18 ans maximum) pour cet ordre d’enseignement. On observe que d’année en année, cet âge est revu à la baisse. Les élèves en retard, soit du fait de redoublements successifs, soit du fait d’une inscription tardive, devront ou arrêter leur scolarité ou s’inscrire à leur frais dans un établissement d’enseignement secondaire général ou technique et professionnel privé. Cela revient à dire que le retard quel que soit ses causes finit par devenir un facteur de blocage dans la poursuite des études.

L’enseignement secondaire général

L’enseignement secondaire général, est l’enseignement dispensé dans les lycées. Ces lycées accueillent les élèves titulaires du DEF et les préparent pour les grandes écoles et les différentes facultés de l'Université. Les études y sont sanctionnées par le baccalauréat après 3 ans. La mission de l’enseignement secondaire général est «de faire acquérir aux élèves des connaissances générales et techniques, théoriques et pratiques, des modes et des moyens de pensée constituant la base commune des diverses spécialités du savoir, en vue de leur permettre de poursuivre des études supérieures ou de s'insérer dans la vie active » (Loi N° 99-046, art. 37).

L’enseignement secondaire technique et professionnel

L'enseignement secondaire technique reçoit les élèves titulaires du DEF qui n’ont pas été admis au niveau de l’enseignement secondaire général. La fourchette d’âge d’admission dans l’enseignement technique professionnel est de 17-19 ans, dans la limite des places disponibles. L’enseignement technique et professionnel prépare au

Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP) en deux ans et au Brevet de Technicien

(BT) ou le Brevet Professionnel (BEP) en quatre ans, en vue d’une insertion plus rapide dans la vie active. L’orientation dans l’un ou l’autre de ces deux cycles d’enseignement professionnel (cycle de 2 ans ou cycle de 4 ans) se fait en fonction de l’âge et des résultats au sortir de l’enseignement fondamental. Si l’Etat ne dispose pas d’assez de structures pour ce genre d’enseignement, il faut noter une certaine prolifération des écoles privées d’enseignement technique et professionnel qui peuvent recevoir les élèves. Leurs frais de scolarité sont ainsi à la charge de l’Etat. La plupart de ces écoles d’enseignement technique et professionnel disposent de peu d’élèves privés et

fonctionnent avec les subventions accordées par l’Etat à titre de frais de scolarité accordés aux élèves qui sont orientés dans ces écoles privées.

En marge de ces établissements techniques et professionnels préparant au CAP ou au BT/BEP, il existe un lycée technique qui est également une structure d’enseignement secondaire technique. Le lycée technique reçoit les élèves les plus jeunes et les plus doués après le DEF et les prépare au BAC technique après trois ans. Il existe également des lycées techniques dans le secteur privé dont les conditions de recrutement ne sont pas forcément celles du seul lycée technique public.

A l’issue des études secondaires, sanctionnées par le baccalauréat, pour les élèves de l’enseignement secondaire général ou du lycée technique ou par voie de passerelles, pour ceux de l’enseignement technique et professionnel (cycle de 4 ans) une deuxième orientation intervient pour l’accession aux différentes facultés de l’Université du Mali ou aux grandes écoles.

L’enseignement normal

C'est la structure chargée de la formation initiale des enseignants pour l'éducation préscolaire et l'enseignement fondamental. L'enseignement normal est dispensé dans les Instituts de Formation des Maîtres (IFM) qui forment les maîtres généralistes pour le premier cycle et les maîtres spécialistes pour le second cycle de l’enseignement fondamental. Autrefois, avant le PRODEC ces IFM étaient appelés Instituts Pédagogiques d'Enseignement Général (IPEG) qui formaient les maîtres généralistes du premier cycle de l’enseignement fondamental et les Ecoles Normales Secondaires (ENSEC) qui formait ceux appelés spécialistes, destinées au second cycle du même ordre d’enseignement.

Si la formation dans les IPEG des maîtres du premier cycle de l'enseignement fondamental était de 2 ans, dans les IFM, elle est passée à 4 ans après le DEF. Lorsqu’ils sont titulaires du Bac, les élèves sont recrutés pour une formation d’une durée de 2 ans. Qu’elle soit de 2 ou 4 ans, la dernière année est une année de stage pratique appelée stage à responsabilité. L’admission en IFM avec le DEF ou le Bac se fait par voie de concours.

- L’enseignement supérieur

Depuis 1996-1997, l'enseignement supérieur est assuré par l'Université du Mali. L'Université du Mali est un Etablissement Public à caractère Administratif (EPA), jouissant d'une autonomie financière et d'une personnalité morale. Elle recrute à partir du Bac et préparant aux diplômes du 1er et 2è cycles de l'enseignement supérieur et aux diplômes post-universitaires, ses missions sont :

- La formation supérieure générale et professionnalisée;

- La recherche et la promotion de la recherche scientifique et technologique;

- La diffusion des connaissances et de la culture.

L'Université du Mali compte 4 facultés : la Faculté de Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (FLASH), la Faculté des Sciences et Techniques (FAST), la Faculté des Sciences Juridiques et Economiques (FSJE) et la Faculté de Médicine, de Pharmacie et d’Odonto Stomatologie (FMPOS) ; 3 grandes écoles : l’Ecole Normale Supérieure (ENSUP), l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) et l’Ecole Nationale d’Ingénieur (ENI) et 3 instituts : l’Institut Supérieur de Formation et de Recherche Appliquée (ISFRA qui est une structure de formation doctorale), l’Institut Polytechnique Rural de Formation et de Recherche Appliquée (IPR/IFRA) et l’Institut Universitaire de Gestion (IUG).

L’enseignement supérieur est constitué d’un enseignement supérieur général et d’un enseignement supérieur technique et professionnel. Les facultés sont composées d’une part d’Unités de Formation et de Recherche (UFR) qui offrent un enseignement universitaire complet de 1er et de 2ème cycle dans la quasi-totalité de leurs filières, et d’autre part, de centres de recherche et de centres de formation permanente.

Le premier cycle dure 2 ans et confère un diplôme universitaire de premier cycle (DEUG) et le second cycle également dure 2 ans et confère la maîtrise.

L’enseignement supérieur technique et professionnel est dispensé dans les grandes écoles, les écoles privées d’enseignement supérieur et certains instituts.

Les organes d'administration et de gestion de l'Université sont le Conseil de l'Université et le Rectorat. L'Université relève de l'autorité du Ministère de l'Education.

1.1.2. L’éducation non formelle

C'est le type d'éducation qu'on rencontre dans les centres d'alphabétisation fonctionnelle, les centres d'éducation pour le développement (CED) et toutes les autres structures d'apprentissage du secteur informel (Centres d'Orientation Pratiques, Centres ménagers ...). L'éducation non formelle s'adresse aux jeunes déscolarisés et non scolarisés et même aux adultes. Son objectif est d'assurer leur promotion sociale, culturelle et économique par une forme appropriée d'instruction.

L'alphabétisation des adultes (femmes et hommes) se fait dans plusieurs langues nationales. En 1998-1999, au lancement du PRODEC, le taux d'alphabétisation était de l'ordre de 31% avec 1. 260. 000 personnes alphabétisées.

Quant aux centres d'éducation pour le développement, c'est à partir de 1992 que le département de l'éducation a initié une stratégie permettant de prendre en charge les enfants non scolarisés et déscolarisés. Ainsi, l'année suivante (1993), les premiers CED sont nés. En l998-1999, on dénombrait 202 CED. Les cours y sont dispensés en langues nationales.

1.2. La réforme du système éducatif malien : Le programme décennal de