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Cette thèse porte sur les soldats internés dans les asiles d’aliénés. Les archives produites par ces établissements ont été des sources capitales. Or, bien que leur exploitation par les historiens tende à devenir moins rare, ces fonds sont encore largement méconnus. Il n’est donc pas inutile de présenter dans le détail leur organisation et leur contenu, d’indiquer où ils sont conservés et comment le chercheur peut y accéder, tout en exposant la méthode que j’ai suivie pour exploiter ces documents. Les archives des asiles d’aliénés ne sont cependant pas les seules à avoir été mobilisées. Loin de renvoyer l’image d’un monde clos, elles mettent en lumière les interventions de nombreux acteurs extérieurs dont les décisions ont une influence sur le quotidien des soldats internés. Mon travail a donc consisté à identifier les sources qui me permettraient d’une part de cerner ces acteurs et d’autre part de retracer la

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Voir Isabelle von BUELTZINGSLOEWEN, « Réalité et perspective de la médicalisation de la folie dans la France de l’entre-deux-guerres », Genèses, n° 82, 2011/1, p. 52-74.

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genèse de leur action à l’égard des « aliénés de guerre ». Celles-ci sont présentées ici selon ses deux axes de recherche. Cette organisation, qui vise à garantir la clarté du propos, ne signifie pas qu’elles ont été analysées dans un seul objectif. Bien au contraire, l’utilisation des archives a été transversale, mes recherches ayant suivi un parcours fait de va-et-vient, de recoupements et confrontations répétées entre les documents qui s’éclairaient les uns les autres au fil du temps.

Les archives asilaires : conditions d’accès, nature et apports

En 1914, la France compte 115 établissements destinés au traitement des aliénés qui,

chacun, produisent leurs propres archives77. S’il est impossible de consulter l’intégralité de

cette masse documentaire, des données concernant le personnel et le mouvement des malades (entrées, sorties, transferts, décès) sont réunies, pour l’ensemble des asiles du pays, dans la

Statistique annuelle des institutions d’assistance. Les volumes annuels de cette publication ont été dépouillés mais leur exploitation soulève plusieurs problèmes. Les variables utilisées ne sont pas toujours définies, certaines données disparaissent ou apparaissent au cours de la période et la répartition des malades selon le type de pathologie doit être analysée avec beaucoup de prudence puisque la classification employée est loin de faire consensus chez les

psychiatres78. Par ailleurs, entre 1914 et 1918, la désorganisation des asiles d’aliénés entraîne

la suspension de cette publication. Pour la période de la guerre, il faut donc se contenter d’un seul recueil, publié en 1920, ne présentant qu’une partie des données habituellement produites et ce pour 70 établissements seulement. En outre, les chiffres fournis par ces asiles ne distinguent pas les soldats des civils. Par conséquent, qui s’intéresse à la population militaire ne peut appuyer son analyse sur ces données et doit se rendre à l’évidence : en dépit de quelques tentatives qui seront présentées dans la thèse, aucun bilan n’a été dressé à l’échelle de la France concernant les soldats internés.

L’approche monographique s’impose donc. Pour envisager différents cas de figure, j’ai choisi de faire une exploitation quantitative des archives produites par quatre établissements : l’asile de Bron (Rhône), l’asile Saint-Robert (Isère), l’asile Saint-Pierre

77

Voir Statistique annuelle des institutions d’assistance, années 1914 à 1919, Paris, Imprimerie nationale, 1921, p. 50.

78

Voir François CHAPIREAU, « L’évolution du recours à l’hospitalisation psychiatrique au XXe siècle », in François CHAPIREAU, Magaly COLDEFY (dir.), La prise en charge de la santé mentale en France, Paris, La Documentation française, 2006, p. 127-143.

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(Bouches-du-Rhône) et la Maison nationale de Charenton (Seine) 79. Ces asiles, dont on

trouve les photographies sur des cartes postales d’époque présentées en annexe 2, ont été choisis en fonction de plusieurs critères. Il s’agissait tout d’abord de sélectionner des établissements aux profils variés afin d’observer l’influence de plusieurs paramètres. Les asiles que j’ai retenus sont ainsi situés en région parisienne comme en province, en milieu urbain (Bron, Charenton, Saint-Pierre) ou rural (Saint-Robert) et plus ou moins proches du

front80. Chacun d’entre eux se trouve dans une région militaire différente, à l’exception de

ceux de Bron et Saint-Robert qui relèvent tous deux de la 14e région (voir la carte des régions

militaires en annexe 3). Cette configuration permet d’envisager des variations éventuelles dans le fonctionnement des asiles entre différentes divisions administratives et au sein de l’une d’elles. Les quatre établissements choisis présentent en outre l’avantage de ne pas avoir la même taille. En 1913, l’asile de Bron est un des plus grands de France. Il accueille plus de 2 068 malades, contre 1 227 pour l’asile Saint-Pierre, 1 132 pour l’asile Saint-Robert et 568 pour la Maison nationale de Charenton. Pendant la guerre, ces établissements ont reçu entre 312 et 1 981 militaires, soit des groupes de dimension variable qui représentent, au total, plus de 4 000 individus. Enfin, trois de ces quatre asiles accueillent certaines catégories de soldats qui ne se retrouvent pas dans tous les établissements. Ainsi, les prisonniers rapatriés d’Allemagne sont réunis à l’asile de Bron avant d’être transférés dans d’autres établissements, tandis que les soldats des colonies sont regroupés dans les asiles du sud de la France, notamment à l’asile Saint-Pierre. Le choix de la Maison nationale de Charenton a, quant à lui, permis de tenir compte du cas particulier des officiers, très rarement internés dans les asiles publics d’aliénés. En effet, pour leur éviter d’être traités avec les hommes du rang, les officiers atteints de troubles mentaux sont généralement soignés chez eux ou dans des maisons de santé privées qui, pour la plupart, n’ont pas laissé d’archives. En raison de sa réputation et de son histoire, qui seront présentées par la suite, la Maison nationale de

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Ce dernier établissement a plusieurs fois changé de nom. Initialement baptisé « Hôpital de Notre-Dame de la Paix de la Charité de Charenton », il fut ensuite désigné, en fonction des régimes politiques, comme la maison impériale ou royale de Charenton. À partir de 1871, on parle de la « Maison nationale de Charenton » puis de la « Maison nationale de santé de Saint-Maurice ». Voir Adeline FRIDE, Charenton ou la chronique de la vie d’un asile de la naissance de la psychiatrie à la sectorisation, thèse de psychologie, EHESS, Université Paris V, 1983. Dans un souci de simplicité, j’ai utilisé l’appellation « Maison nationale de Charenton » tout au long de la thèse. Je reviendrai sur son statut particulier dans le chapitre 1.

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J’ai fait le choix de ne pas sélectionner d’asile du Nord de la France parmi ces quatre établissements, La plupart d’entre eux ayant été évacués pendant la Première Guerre mondiale, leur cas de figure est en effet très spécifique. D’autre part, les destructions subies en 1914-1918 puis en 1939-1945, ont souvent pour conséquence des lacunes importantes dans les fonds.

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Charenton a toutefois reçu des gradés. Son exemple offre l’opportunité de parcourir toute la hiérarchie militaire, du simple homme de troupe au lieutenant-colonel (voir la répartition par grades des militaires internés dans les asiles étudiés en annexe 7).

Parallèlement à l’exploitation systématique des archives conservées dans ces quatre établissements, j’ai conduit des recherches ciblées, d’ordre qualitatif, dans les fonds d’autres asiles. J’ai dépouillé les archives de l’asile de Stephansfeld (Bas-Rhin) pour étudier le cas particulier d’un établissement situé en territoire allemand pendant la guerre puis redevenu français. J’ai sélectionné d’autres asiles en raison de l’activité associative qui s’y est développée, notamment celui de Cadillac (Gironde) et de Naugeat (Haute-Vienne). L’asile de Bassens (Savoie) a retenu mon attention parce qu’il a été dirigé par un militant de l’Union Fédérale, une des plus grandes associations d’anciens combattants de l’après-guerre. Dans le but de prendre en compte des établissements aux statuts juridiques différents, j’ai également exploité le fonds de l’asile de Saint-Jean-de-Dieu de Lyon (Rhône), asile privé faisant fonction d’asile public, et celui de la maison de santé privée de Castel d’Andorte (Gironde), qui présentaient l’avantage d’être situés dans les mêmes départements que des asiles publics sur lesquels je travaillais également, me permettant d’observer les relations établies entre ces différents types d’asiles et de suivre les malades transférés des uns vers les autres. L’échec de certaines investigations m’a parfois conduit à découvrir d’autres fonds que j’ai décidé d’exploiter. Ainsi, m’étant rendue aux archives départementales de l’Allier pour consulter les

archives de la colonie familiale d’Ainay-le-Château81, j’ai finalement dépouillé celles de

l’asile Sainte-Catherine qui se sont révélées plus riches. Comme on le verra, le choix des asiles sur lesquels ont porté mes recherches a eu pour conséquence de concentrer l’analyse sur le cas de l’armée de terre. Prendre en compte le cas des marins, aurait en effet nécessité d’élargir le corpus, en dépouillant les archives d’autres établissements, situés à proximité des grands ports, mais aussi celles du Service de santé de la marine. Mon terrain d’étude se limite en outre au front de l’Ouest, où a combattu la majorité des soldats français.

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La colonie familiale d’Ainay-le-Château (Allier) a été créée en 1900 par le département de la Seine qui souhaitait y placer des malades calmes et inoffensifs dans le but de désencombrer ses asiles. Les patients, libres de leurs mouvements, étaient confiés à des familles nourricières. Voir Thomas MÜLLER, « Les débuts du placement familial des aliénés en France et la visite du docteur Paetz. Parcours croisés dans la psychiatrie du XIXe siècle », PSN, n° 2, mars-avril 2005, p. 98-108. Les archives de la colonie conservées aux archives départementales de l’Allier sont malheureusement peu nombreuses et, pour la plupart, de nature purement administrative (certificats de placement, de sortie ou de décès).

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Outre les critères déjà évoqués, le choix des établissements sur lesquels j’ai travaillé a été dicté par la possibilité matérielle de consulter leurs archives. Bien qu’elles suscitent l’intérêt croissant des historiens comme des particuliers et que la loi encadre leur consultation, les conditions de conservation et d’accès à ces documents sont en effet très variables. Certains hôpitaux psychiatriques possèdent toujours leurs archives. Depuis 1968, un agent spécialisé

doit, en principe, en assurer « la garde, le classement et la communication »82. La mise en

œuvre de ce dispositif a cependant donné des résultats très inégaux selon les établissements. Accaparé par la gestion des archives courantes ou semi-actives, le personnel manque malheureusement de temps et de moyens pour gérer les archives dites « historiques » et accueillir les chercheurs, même si des efforts remarquables sont accomplis dans certains hôpitaux. Bien souvent, les archives historiques n’ont pas fait l’objet d’un inventaire et sont remisées en l’état dans des conditions plus ou moins favorables à leur bonne conservation et à

leur exploitation83. Certains documents, encore éparpillés dans les services, sont parfois

redécouverts à l’occasion de travaux ou de déménagements, comme cela a été le cas au Centre hospitalier Le Vinatier, ancien asile de Bron, au cours de ma thèse. De plus, les services d’archives, lorsqu’ils existent, ne disposent pas toujours de locaux suffisamment grands et adaptés pour conserver l’ensemble des documents qui leur sont confiés. Ceux-ci sont alors stockés dans une cave ou dans des services qui accueillent des patients et il faut du temps pour les faire venir dans un lieu aménagé pour la consultation. Faute de place, l’hôpital psychiatrique du Vinatier a quant à lui décider de confier à un prestataire le stockage à Aurillac des dossiers de malades dont le séjour s’est achevé après 1950 : pour pouvoir être

consulté, chaque dossier doit être numérisé aux frais du chercheur qui en fait la demande84.

Pour des raisons pratiques, les hôpitaux psychiatriques font de plus en plus souvent le choix de verser leur fond historique aux archives départementales. Le chercheur dispose alors

d’un inventaire et peut consulter les documents dans des conditions facilitées85

. Dans ce cas de figure, les versements ne concernent cependant pas toujours l’intégralité des archives. Il arrive en effet que seule une partie d’entre elles fasse l’objet d’un versement tandis que d’autres, en particulier les dossiers médicaux, restent entreposés sur le site de l’hôpital. Cette

82

Voir l’article 14 d décret du 11 mars 1968 publié au Journal officiel le 14 mars 1968. 83

Seul le Centre hospitalier Alpes-Isère possède un inventaire de ses archives historiques. Au cours de ma thèse, le Département d’information médicale du Centre hospitalier Le Vinatier a toutefois indexé l’intégralité des dossiers médicaux.

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Les dossiers sont stockés à Aurillac. 85

Précisons que le fonds de l’asile de Cadillac versé aux archives départementales de la Gironde, notamment les dossiers nominatifs, était en cours d’inventaire lorsque j’ai mené mes recherches.

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situation se rencontre notamment au Centre hospitalier Alpes-Isère (ancien asile Saint-Robert) et au Centre hospitalier du Vinatier (ancien asile de Bron). Cette politique, liée au caractère particulièrement sensible de ces documents, permet à la direction de contrôler directement leur communication et rassure le corps médical qui préfère conserver la possibilité de les consulter aisément. Par conséquent, le chercheur doit souvent composer avec des fonds dispersés, consultant ici le dossier administratif d’un malade et là son dossier médical,

lorsqu’une distinction a été établie entre les deux86

. Il arrive également que les critères de sélection des documents confiés aux archives départementales soient très flous, les seuls bordereaux de versements ne permettant pas toujours de reconstituer l’histoire du fonds. Pour la Maison nationale de Charenton par exemple, les dossiers médicaux déposés aux archives départementales du Val-de-Marne ne représentent de toute évidence qu’un échantillon. Fort heureusement, celui-ci se compose presque exclusivement de militaires internés entre 1914 et 1918. Il n’a pas été possible de déterminer pourquoi ceux-ci ont été conservés ni ce que sont

devenus les autres87. S’agit-il de dossiers que le psychiatre de l’époque avait choisi de

conserver à des fins scientifiques ? Ont-ils été classés à part pour des raisons administratives pendant ou après la guerre ? L’historien, conscient que cette situation peut induire un biais

dans ses recherches, est réduit à faire des hypothèses88. De même, il est souvent confronté aux

conséquences des tris et des éliminations effectués par les hôpitaux ou lors du versement aux

archives départementales. En raison de leur volume, les dossiers nominatifs ne sont en effet

pas toujours conservés dans leur intégralité et, selon les établissements, différents types d’échantillonnage ont été adoptés. Au Centre hospitalier Égrève, ancien asile Saint-Robert, les dossiers des malades sortis, transférés ou décédés dans l’entre-deux-guerres ont

été détruits, à l’exception de ceux dont le nom de famille commence par un B ou un T89

. À

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C’est le cas pour l’asile de Bron dont les dossiers administratifs sont conservés aux archives départementales du Rhône tandis que les dossiers médicaux se trouvent à l’hôpital ou chez un prestataire à Aurillac. Voir l’inventaire des archives conservées aux Archives départementales (AD) du Rhône : Florence BEAUME, Isabelle FLATTOT, Le centre hospitalier Le Vinatier 1869-1967 (sous-série H-Dépôt), Lyon, 2002.

87

D’après les registres d’entrée, l’asile de Charenton a reçu 928 militaires pendant la Première Guerre mondiale. Or le fonds comporte seulement 223 dossiers de soldats internés entre 1914 et 1918. Mes démarches auprès du Centre hospitalier Esquirol et des archives départementales des Yvelines n’ont pas permis de savoir si d’autres dossiers sont encore conservés sur le site de l’hôpital.

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La comparaison entre les 223 dossiers conservés, intégralement dépouillés au cours de ma thèse, n’a pas permis de faire apparaître la logique qui a pu présider à leur conservation (profil des malades, type de pathologie, mode d’entrée ou de sortie, etc.).

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Cette technique d’échantillonnage alphabétique s’est répandue en France dans les années 1980. À l’origine, les dossiers des individus dont les patronymes commençaient par TRA ou BER étaient conservés, en référence à l’enquête des « 3 000 familles » lancée par le démographe Jacques

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compter de 1910, le fonds de l’asile Saint-Pierre ne contient plus que les dossiers des patients

sortis, transférés ou décédés dans les années finissant par 090.

Enfin, quel que soit le lieu de consultation, l’accès aux archives contenant des informations nominatives ou de nature médicale est soumis à dérogation, suivant les règles décrites plus haut. Dans le cadre de mes recherches, j’ai effectué plusieurs dizaines de demandes de dérogation. Toutes ont été favorablement accueillies à deux exceptions près : en

2012, l’hôpital psychiatrique de Ville-Évrard (Seine) a rejeté ma demande91

, tandis que la clinique de Champvert (Rhône), ancienne maison de santé, spécialisée dans l’accueil des officiers durant la Première Guerre mondiale, n’a jamais donné suite à ma requête.

L’obtention des autorisations nécessaires, qui requiert entre un et plusieurs mois92

, représente pour le chercheur un exercice délicat puisqu’il doit dresser la liste des documents dont il aura besoin sans savoir lesquels seront utiles. Elle suppose par ailleurs le respect de règles éthiques et déontologiques, le chercheur devant notamment préserver l’anonymat des malades. C’est

pourquoi seuls leur prénom et une lettre de leur nom sont mentionnés dans cette thèse93.

Dès lors qu’il lui est possible d’y accéder, les archives asilaires offrent au chercheur de multiples possibilités. Leur grande variété permet en effet de diversifier les approches et les échelles d’analyse. Dans les quatre établissements placés au cœur de ma recherche, les

registres d’admission, dits registres matricules d’inscription ou « Livres de la loi »94

, ont été dépouillés afin de réunir les mêmes informations sur chaque soldat interné entre le 2 août

Dûpaquier. Voir Jérôme BOURDIEU, Lionel KESZTENBAUM, Gilles POSTEL-VINAY, L’enquête TRA. Histoire d’un outil, outil pour l’histoire, Paris, Ined, 2014. Ce type d’échantillonnage pose de nombreux problèmes, notamment parce qu’il ne tient pas compte du volume initial des documents échantillonnés et parce que les lettres B et T ne sont pas représentatives de la diversité des populations. 90

L’échantillonnage chronologique présente lui-aussi des défauts : le pas choisi n’est pas significatif et laisse des dizaines d’années sans documentation. Sur l’abandon de ces techniques et ses motifs, voir le Cadre méthodologique pour l’évaluation, la sélection et l’échantillonnage des archives publiques publié en juillet 1914 par la délégation interministérielle aux Archives de France, disponible en ligne à l’adresse : http://www.gouvernement.fr/sites/default/files/contenu/piecejointe/2014/09/cadre_methodo _vd.pdf

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La direction de l’hôpital m’a refusé l’autorisation de consulter les registres d’entrée de l’asile. Il m’a cependant été proposé d’accéder à plusieurs cartons contenant des dossiers médicaux. Ces derniers étant sélectionnés selon des critères inconnus, j’ai préféré travailler sur un autre établissement de la région parisienne, la Maison nationale de Charenton.

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La dérogation est accordée ou refusée par la direction des Archives de France, après consultation de la direction du Centre hospitalier producteur des archives.

93

Je n’ai dérogé à cette règle que lorsque mes recherches s’appuyaient non sur des dossiers médicaux mais sur les dossiers nominatifs de prévenus en conseil de guerre dont le cas est connu ou dont les dossiers sont désormais consultables en ligne sur le site « Mémoire des hommes ».

94

Les registres d’admission sont appelés « Livres de la loi » en référence à la loi du 30 juin 1838 dont l’article 12 prescrit leur tenue.

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1914 et le 11 novembre 191895. Dans le cas de l’asile Saint-Pierre, l’existence d’un registre

dédié aux militaires a permis de gagner un temps précieux dans la saisie des informations96.

Ces documents permettent de connaître l’état civil, l’âge, la situation familiale, professionnelle et militaire, la date d’entrée, de sortie, de transfert ou de décès ou encore la

pathologie diagnostiquée pour chaque individu97. À partir de ces renseignements, l’objectif a

été de dresser un portrait sociologique de la population militaire et d’étudier les