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romantique et crise de conscience

Cependant, cette analyse diachronique de la difficulté d’exister ne saurait s’achever sans un panorama littéraire directement lié à la réalité historique et artistique de Musset et à l’invasion grandissante de la littérature par la subjectivité. En effet, face à l’isolement auquel la société le condamne, l’anonymat dans lequel il se débat, sa conscience de la modernité et du relativisme, l’artiste est amené à modifier le regard que l’homme porte sur lui-même et sur le monde. Ce relativisme du point de vue est porté à son paroxysme par cette affirmation du moi, de la singularité, de l’unicité de la perception de chacun que Baudelaire jugera inhérente à la modernité romantique : «Le romantisme n’est précisément ni dans les choix des sujets ni dans la vérité exacte, mais dans la manière de sentir. »158

Ainsi le phénomène dépasse-t-il largement le cadre du rapport au monde et frappe-t-il la vision même du mal du siècle : c’est toute une génération, toute une jeunesse qui a été romantique et qui se trouve réunie sous le signe du malaise existentiel, dans une « nouvelle crise de la conscience européenne. »159 Héritier, parfois témoin des grands bouleversements de l’Histoire, l’homme romantique se sent intimement lié à son époque, coupé du passé par des fractures irrémédiables, il est l’homme en situation, comme s’il était désormais à concevoir comme existence et non plus comme essence. Il se découvre ainsi une conscience aiguë du rôle du temps dans la formation de sa personnalité et de son mal-être. Somme toute, c’est en toute logique que l’expression du moi et de ses turpitudes envahit la littérature et les arts. Ainsi, les états d’âme de Balzac, Stendhal, Flaubert, Sand ou encore Baudelaire, jetés en pâture par millions d’exemplaires aux étals des libraires, sont incontestablement l’une des pierres de touche des angoisses mussétiennes. Très tôt, Balzac se montre sensible à la floraison de ce qui allait devenir le spleen, quand il dresse une liste des ouvrages parus l’année précédente dans Le Voleur du 10 janvier 1831, où il s’arrête sur Le Rouge et le Noir, symbole à ses yeux de la « conception d’une sinistre et froide philosophie » exhalant « le génie de l’époque, la senteur cadavérique d’une société qui s’éteint», et qui participe à ce qu’il nomme « l’école du désenchantement ». Ce n’est que six mois plus tard que La Peau de

156

G. Sand, Histoire de ma vie, IV, 6, op. cit., pp.1094-1095.

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Afin d’éviter toute redite inutile, cette partie est à rapprocher du premier chapitre « lexicographie du mal du siècle ».

158

C. Baudelaire, Salon de 1846 , in Ecrits sur l’art, op. cit., p.121.

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chagrin viendra livrer l’incarnation littéraire de cette désespérance, à travers le personnage de

Raphaël de Valentin qui consacre la douloureuse impossibilité d’exister dans une société contemporaine qui a renié tous ses idéaux et à laquelle la Révolution de Juillet n’a rien changé. Voici le propos que lui tient, en octobre 1830, un ami perdu de vue depuis presque six mois, après avoir erré dans Paris à la recherche du jeune homme aux desseins suicidaires : « […], nous gémissions sur la perte d’un homme doué d’assez de génie pour se faire également chercher à la cour et dans les prisons… Nous parlions de te canoniser comme une noble victime de Juillet… Et, nous te regrettions…»160 Il n’y aura pas d’autres mentions des Trois Glorieuses, comme s’il ne restait au héros qu’à suivre le mouvement et opter pour l’arrivisme, à profiter de ce nouveau régime dévoyé. Cette atmosphère déliquescente, la chute du Dieu- Idéal et la perte de la foi en l’Histoire prennent l’apparence d’une curée pour Auguste Barbier, d’un hallali qui sonne le glas du Progrès escompté : au Paris, enflammé par une fièvre patriotique, qui vient : «De remettre en trois jours une haute couronne/Aux mains des Français soulevés […] » a succédé :

« Un égout sordide et boueux, Où mille noirs courants de limon et d’ordure

Viennent traîner leurs flots honteux ; Un taudis regorgeant de faquins sans courage,

D’effrontés coureurs de salon, Qui vont de porte en porte, et d’étage en étage,

Gueusant quelques bouts de galons. »161

Car chez Balzac comme chez Barbier, c’est après 1830 qu’éclate la désolante vérité, qu’apparaît sous les feux de la rampe l’unique vertu qui gouverne la société moderne : l’argent. Si l’aristocratie décadente de la Restauration conservait dans Le Rouge et le Noir une certaine prestance et un lustre légitime, la Monarchie de Juillet est en butte aux tractations d’un « gouvernement de boutiquiers », selon l’expression d’un journaliste anglais. Dans cette perspective, on goûte tout le sel du propos de Vautrin dans Le Père Goriot, sorte de catéchisme du jeune arriviste qu’il livre en pâture à Rastignac :

« Une rapide fortune est le problème que se proposent de résoudre en ce moment cinquante mille jeunes gens qui se trouvent tous dans votre position. […] Il faut vous manger les uns les autres comme des araignées dans un pot, attendu qu’il n’y a pas cinquante mille bonnes places. Savez-vous comment on fait son chemin ici ?par l’éclat du génie ou par l’adresse de la corruption. Il faut entrer dans cette masse d’hommes comme un boulet de canon, ou s’y glisser comme une peste. L’honnêteté ne sert à rien. […] Voilà la vie telle qu’elle est. Ça n’est pas plus beau que la cuisine, ça pue tout autant, et il faut se salir les mains si l’on veut fricoter ; sachez seulement vous bien débarbouiller : là est toute la morale de notre époque. »162

La toute-puissance que confère la richesse matérielle, fût-elle d’origine douteuse, révèle au sens photographique du terme la déréliction d’une société qui n’est que l’anamorphose du monde rêvé et qui condamne l’individu à un ineffable sentiment de vacuité et de dégoût.

D’une génération à l’autre, le mal du siècle connaît donc des variantes subtiles, mais subsiste : à l’infirmité ontologique de René, à la rêverie dissolvante d’Oberman, aux mœurs captieuses d’une nation vouée au culte du profit, à l’impuissance de tant de héros

160

H. de Balzac, La Peau de chagrin, Paris, Gallimard, 1974, pp.68-69.

161

A. Barbier, Iambes, op. cit., p.15.

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romanesques de la Restauration : Olivier de Latouche, en 1826, Armance de Stendhal en 1827, Aloys de Custine en 1829, vient s’ajouter l’inconsolable Ennui.

Stendhal, déjà, évoquait dans Armance cette vague infirmité de l’âme, cette incomplétude que décrira Baudelaire dans la pièce liminaire des Fleurs du Mal. En effet, le secret d’Octave de Malivert qui noue l’intrigue d’Armance définit pour Stendhal ce « principe triste » qui agite le monde moderne dans lequel évolue la jeunesse romantique. Il s’agit, comme l’affirment les médecins que consulte Mme de Malivert, d’une « tristesse mécontente et jugeante qui caractérise les jeunes gens de cette époque et de son rang », d’une « absence de goût pour tout ce qu’il y a de réel dans la vie ».163 Cet ineffable lien entre le manque d’être et le manque à être que tisse l’ennui se solde par une intense misanthropie. Nous retrouvons, sur un mode mineur, l’expression de cette languissante lassitude, la perception d’une vacuité essentielle, dans de nombreux poèmes de Marceline Desbordes-Valmore :

« Qu'est-ce donc qui me trouble ? Et qu'est-ce que j'attends ?

Je suis triste à la ville, et m'ennuie au village ; les plaisirs de mon âge

ne peuvent me sauver de la longueur du temps. Autrefois, l'amitié, les charmes de l'étude remplissaient sans effort mes paisibles loisirs. Oh ! Quel est donc l'objet de mes vagues désirs ?

Je l'ignore et le cherche avec inquiétude. Si pour moi le bonheur n'était pas la gaîté,

je ne le trouve plus dans ma mélancolie ; mais si je crains les pleurs autant que la folie,

où trouver la félicité ?

Et vous qui me rendiez heureuse, Avez-vous résolu de me fuir sans retour ? Répondez, ma raison ! Incertaine et trompeuse, m' abandonnerez-vous au pouvoir de l' amour ? ...

hélas ! Voilà le nom que je tremblais d'entendre. Mais l'effroi qu'il inspire est un effroi si doux ! Raison, vous n'avez plus de secret à m'apprendre, et ce nom, je le sens, m'en a dit plus que vous. »164

Cette lente émergence d’un ennui dévorateur, qui reste l’une des déclinaisons du mal- être de Musset, nourrira aussi toute la correspondance du jeune Flaubert, alors même que Lamartine et Musset feront figure de contrepoints dans l’élaboration de son esthétique : « On n’écrit avec son cœur, mais avec sa tête »165, déclare-t-il à la trop sentimentale Louise Colet. Il n’en demeure pas moins que le jeune Gustave adopte d’instinct la pose théâtrale d’un homme désabusé, précocement flétri par l’existence ; il déclare ainsi à seize ans : « J’ai vécu, c’est-à- dire que je me suis ennuyé »166, ou encore : « Je me sens incapable de vivre la vie de tous. »167 Si Flaubert stigmatise l’épanchement lacrymal du romantisme flamboyant, les attitudes compassées et convenues des enfants du siècle, c’est en effet, aussi, ses propres tares qu’il dénonce : « Sais-tu que la jeune génération des écoles est furieusement bête […] C’est à qui aura le visage le plus pâle et dira le mieux : je suis blasé ! […] Laissons donc cela. Faisons de

163

Stendhal, Armance, [1827], Paris, Garnier Flammarion, 1994, p.53.

164

M. Desbordes-Valmore, « l’Inquiétude », Elégies, [1830], in Œuvres Poétiques, Paris, éd. de Lacaussade, 1833, pp.33-34.

165

G. Flaubert, Lettre à Louise Colet, 25 août 1852, Corr., t. II, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1973, p.163.

166

G. Flaubert, Lettre à Ernest Chevalier, 24 juin 1837, Corr., t. I, op. cit., p.23.

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la tristesse dans l’art puisque nous sentons mieux ce côté-là, mais faisons de la gaieté dans la vie. »168

Au cœur du romantisme noir dont l’œuvre d’Aloysius Bertrand conserve de nombreuses traces, le constat est encore plus sombre et accablant, la figure du lépreux devient même emblématique d’une condition et d’une existence humaines rythmées par les cloches monotones d’un triste cloître :

« Mais il y en avait qui ne s’asseyaient même plus au seuil de la Maladrerie. Ceux-là, exténués, alanguis, dolents, qu’avait marqué d’une croix la science des mires, promenaient leur ombre ente les quatre murailles d’un cloître, hautes et blanches, l’œil sur le cadran solaire dont l’aiguille hâtait la fuite de leur vie et l’approche de leur éternité. Et lorsque, adossés contre les lourds piliers, ils se plongeaient en eux-mêmes, rien n’interrompait le silence de ce cloître, sinon les cris d’un triangle de cigognes qui labouraient la nue, le sautillement du rosaire d’un moine qui s’esquivait par un corridor, et le râle de la crécelle des veilleurs qui, le soir, acheminaient d’une galerie ces mornes reclus à leurs cellules. »169

Cet ennui insidieux, dans ses matérialisations biographiques comme esthétiques, tisse une toile de fond et dessine en creux la physionomie du mal du siècle, quelque véhémentes que soient les dénégations de Flaubert. Cette soif d’absolu inassouvie se décline selon des modalités similaires dans des œuvres que l’histoire littéraire semble souvent passer sous silence et reléguer aux manifestations esthétiques du « romantisme mineur ». C’est le cas d’une version passablement méconnue de Faust , née sous la plume d’Alphonse Brot, ami de Gautier, de Nerval, et des « petits romantiques », qui met en exergue toutes les virtualités de cette incomplétude de l’être :

« […] j’en suis arrivé à ne plus me comprendre ; il y a en moi plusieurs natures opposées, un feu qui me mine, un ouragan qui l’attise, un torrent qui l’assoupit. Je désire, et lorsque je possède je redeviens froid. O docteur, si vous saviez ce que je renferme d’immodéré, de bizarre, d’ardent, de satanique, de divin ; vos yeux, au lieu de se promener paisiblement sur moi, s’élanceraient de leurs orbites ! Je suis un résumé de grandeur, de bassesse, d’idéalisme, de matérialisme. L’univers est trop étroit pour moi, et cependant son immensité m’écrase, l’air n’est pas assez lourd pour me clouer à la terre, et cependant j’étouffe sous ses miasmes ; les cieux, ces cataractes de l’air, ne me donnent qu’une faible idée du Créateur, et cependant, voyant que mes regards n’en mesurent qu’un espace mesquin, je ne sais que penser ; je méprise dans mon dépit tout ce qui est, et j’établis en même temps mes autels partout, je m’agenouille devant tout, et je sue l’admiration par tous les pores ! »170 Remarquable et pathétique tableau des tourments ontologiques de l’être humain, qui n’est pas sans rappeler le vague des passions de Chateaubriand…

Dans ce modeste panorama des névroses du siècle, nous ne saurions omettre l’une de ses figures emblématiques, le « Lord Byron de la France » selon Chateaubriand : George Sand. La « difficulté d’être » est certes l’un des effets pervers de la liaison tumultueuse entre les deux écrivains, mais ce malaise trouvait déjà une large illustration dans le « scandaleux » roman de Lélia. L’intrigue de l’ouvrage met en scène l’aporie de l’amour innocent et pur de Lélia, qui, dépouillée des chimères de la foi religieuse, a pour pendant désespéré le fragile poète Sténio, avatar de l’Octave de Musset dans Les Caprices de Marianne, et préfiguration de Lorenzaccio : un jeune homme désabusé, voué au culte du stupre et de la débauche. Au sein de cette gémellité thématique et spirituelle, on peut aussi rappeler la «secrète et douloureuse fraternité » qui unit, pour George Sand, Lélia et le Frank de « La Coupe et les

168

G. Flaubert, Lettre à Ernest Chevalier, 15 avril 1839, Ibid., p.41.

169

A. Bertrand, Gaspard de la nuit, op. cit., pp.161-162.

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lèvres », mettant en exergue « la moribonde et vieille humanité », « le cadavre flétri de l’espérance humaine. »171 Pour Lélia, le siècle tout entier est sous l’emprise délétère du doute, du scepticisme dont aucun progrès ne saurait le relever, dans une sorte de spirale de l’épuisement qui n’est pas sans rappeler Lorenzaccio : « Le colosse vieillit et s’affaisse ; il s’affaisse maintenant comme une ruine qui va crouler pour jamais ; encore quelques heures d’agonie convulsive, et le vent de l’éternité passera indifférent sur un chaos de nations sans frein, réduites à se disputer les débris d’un monde usé qui ne suffira plus à leurs besoins. »172

C’est tout le paradigme du mal du siècle, vieillesse du cœur et de l’esprit, impossible régénération de l’humanité, ennui, spleen, suicide, qui se dévoile ainsi dans Lélia, mais aussi dans les Lettres d’un voyageur et le Journal Intime : « L’heure de ma mort est en train de sonner, chaque jour qui s’écoule frappe un coup et dans quatre jours le dernier coup ébranlera l’air vital autour de moi. »173 Musset et ses contemporains partagent donc un sentiment amer : celui de l’ironie précoce de leur destinée dans un monde qui prend l’allure d’un manteau d’Arlequin.

Ce non possumus, ce sentiment personnel d’infériorité face à l’idéal, cette désespérance, s’ils semblent nourrir tout un pan de la création littéraire paraissent aussi, et ce n’est pas là l’un de leurs aspects les plus négligeables, porter atteinte à la puissance créatrice elle-même. Le caractère éphémère de la création, la brièveté du moment poétique de la vie, seront des thèmes postromantiques privilégiés. Sainte-Beuve s’y montre très sensible, et Musset rendra grâce à sa lucidité dans son poème « A Sainte-Beuve ». Ne lisait-on pas sous la plume de l’auteur des Portraits littéraires : « En nous tous […], il existe ou il a existé une certaine fleur de sentiments, de désirs, une certaine rêverie première, qui bientôt s’en va dans les travaux prosaïques, et qui expire dans l’occupation de la vie. Il se trouve, en un mot, dans les trois quarts des hommes, comme un poète qui meurt jeune tandis que l’homme survit. »174 Ignoré des aînés romantiques, le motif du tarissement de l’inspiration deviendra un point cardinal du désenchantement dans la seconde moitié du siècle pour les « exilés de l’idéal », tout autant qu’un signe de distinction. Comme le montre Paul Bénichou, « L’œuvre irréalisée, ou difficile, ou demeurée inconnue, sera l’amertume majeure des poètes, et leur orgueil secret, car l’inaccessibilité de leur but les distingue et les sacre. »175

Au cœur de cette glorification de l’échec (nous aurons à reparler du cas de Musset), s’exprime à nouveau l’inexorable dichotomie qui atteint l’enfant du siècle dans sa chair comme dans son œuvre : l’incapacité de nature à concilier la médiocrité de la réalité et les splendeurs à peine entrevues de l’idéal.

Au-delà des nuances individuelles et des idiosyncrasies, de la singularité de chaque entreprise esthétique, ce bref panorama synchronique nous amène à déceler une caractéristique commune à tous les contemporains de Musset et appelée à une longue postérité : la « maladie de l’Absolu » que, bien plus tard, Aragon dépeindra dans des pages d’Aurélien devenues célèbres. Ainsi Michel Brix glose-t-il le héros balzacien : « La maladie rare qui tue le héros de La Peau de chagrin, c’est, comme au reste l’évoque le nom qu’il porte, la maladie de l’idéal. Raphaël est semblable aux objets rassemblés par l’antiquaire, partagé entre l’illusion et le réel ; une part de lui-même ne se reconnaît pas dans le monde ; “ni tout à fait mort, ni tout à fait vivant ”, il est un être hybride, une créature céleste égarée sur

171

G. Sand, Lettre à Alfred de Musset, 24 juin 1833, Corr., t. II, p.339.

172

G. Sand, Lélia, [1833], Paris, Gallimard, 1974, p.121.

173

G. Sand, Journal intime, édition de Georges Lubin, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1971, p.962.

174

Sainte-Beuve, article sur Millevoye, Revue des Deux Mondes,1 juin 1837, Portraits littéraires, t.I, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade», p.1024.

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terre. »176 Ainsi, par des voies qui sont propres aux univers de chaque écrivain, un même idéalisme déçu embrase les consciences d’une myriade de héros et d’auteurs qui éprouvent eux-mêmes les limites de la condition humaine et les difficultés de sa transfiguration littéraire.