(OLRWDXMRXUG¶KXL
87) Par ses regards dirigés vers ses enfants, la mère apparaît très inquiète Elle est bousculée par le conte pour elle et ses enfants (Mobilisation de la mère par la
médiation).
3XLV $OPD YLHQW V¶DVVHRLU VXU VHV JHQRX[ 3HQGDQW OD ULWRXUQHOOH GH O¶RLVHDX magnifique, que tout le monde reprend très timidement, Eliot est très attentif, la bouche ouverte. Ses yeux naviguent entre Miguel et le tableau sur lequel, la ritournelle est LQVFULWH/¶KLVWRLUHVHWHUPLQDQWELHQ, QRXVHQWHQGRQVXQHVRUWHGHVRXSLUG¶DLVHGDQVOD salle. Eliot descend de la table et se dirige vers la porte en direction de la ludothèque DYHFVHVIUqUHVHWVDV°XU
Elsa refuse la magie des contes
La séance terminée, Elsa se rapproche avec un regard interrogateur. En effet, elle demande ce que peut bien évoquer ce conte du Genévrier tant elle nous paraît
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abasourdie. Nous lui expliquons G¶XQH IDoRQ VXIILVDPPHQW pYDVLYH les thèmes de la dureté de la vie, du sevrage, de la dévoration mais aussi celui de la renaissance. Elsa comprenant mieux les raisons de son choix, QRXV VXJJqUH G¶pFKDQJHU DYHF OHV HQIDQWV après la prochaine et dernière séance. Tout en la remerciant de cette suggestion, nous nous réservons sur la réponse à lui donner.
88) En effet, le conte du Genévrier a été choisi pour ses très nombreuses évocations DQDORJLTXHVGHVLWXDWLRQVG¶pYqQHPHQWVHWG¶pSUHXYHVWDQJLEOHVGHODYLHque tous nous aurons à vivre ou pas. Outre les émotions nommées explicitement, celui-ci a apporté sur un fond de méchanceté et de gentillesse, OH FDQQLEDOLVPH HW O¶DYDOHPHQW À ces deux derniers thèmes, le thème du rite de passage avec la renaissance sous une forme adulte GHO¶HQIDQW V¶HVWprésenté comme une solution aux épreuves de vie.
Ces regards et questions insistants auxquels j¶DL pWp confrontée, ont résonné en moi comme XQPDQTXHGHFRQILDQFHjPRQpJDUGFDUMHQ¶DLULHQHXjH[SOLTXHUDXSUqVGHOD seconde famille.
LDVXJJHVWLRQG¶Elsa de communiquer avec les enfants Q¶pWDLW-il pas la traduction de ses SURSUHVSHXUVTX¶HOOHSURMHWDLWVXUVHVHQIDQWV "&HSHQGDQWHOOHV¶HVWSUpVHQWpHFRPPH XQHVSDFHG¶H[SUHVVLRQGHVUHVVHQWLV pour les enfants. Elle est venue aussi comme une propositiRQ G¶ajustement de la méthodologie mise en place. Sur les principes de la recherche-DFWLRQ LO HVW HIIHFWLYHPHQW LQWpUHVVDQW G¶HQWHQGUH FHWWH SURSRVLWLRQ Était-ce VHXOHPHQWRSSRUWXQjFHPRPHQWGHO¶pWXGH ? Tel a été mon questionnement.
Elsa et le temps
Quelque huit jours après la quatrième séance, nous adressons un courriel à Elsa SRXU OXL UDSSHOHU O¶HQUHJLVWUHPHQW 6D UpSRQVe est souvent la même, évocatrice du manque de temps. Elle nous relate : « Et je raconterai à Miguel, comment mercredi,
nous avons raconté à une jeune fille son dernier conte, Martin a restitué en intégralité et avec le ton, la petite chanson de l'oiseau ! J'étais épatée ». Elle termine son courriel
avec « Et pour le moment plus de tic ! ».
89) /D FHVVDWLRQ GHV GpSODFHPHQWV G¶(OVD pour ses consultations personnelles ne lui a pas libéré de temps pour Eliot, demandeur de son attention comme elle disait et je pensais plus haut GDQVO¶HQFDGUp. Comme pensé préalablement, les tics ont disparu. Le « pour le moment ª PH ODLVVH SHUSOH[H HW HQ DWWHQWH FDU GRQQH O¶LGpH TX¶LOV YRQW recommencer RXTX¶HOOHSHQVHYRLUHVRXKDLWHTX¶LOVUHFRPPHQFHQW.
6DOYHG¶enregistrements
La veille de la dernière séance du 27 mars, nous recevons un enregistrement dont le début et la fin sont coupés de façon abrupte. Eliot y raconte O¶KLVWRLUHGX&KDSHURQURXJHKLVWRLUHTXLQ¶DSDVpWpFRQWpHQLpYRquée même si Eliot avait pensé au Petit Poucet lors du conte Hansel et Gretel /¶pFRXWH GH FHW enregistrement nous révèle la SUpVHQFH G¶$OPD VD V°XU (OLRW FRPPHQFH GDQV XQH longue tirade stoppée par quelques pauses inspiratoires. Cependant, nous entendons $OPDFRXSHUODSDUROHG¶(OLRWSRXUGRQQHUODSOXVMXVWHIRUPXODWLRQHQV¶HVFODIIDQWGH rire derrière « 0RLM¶DLJUDQG-mère TXHW¶DVGHJUDQGHVRUHLOOHVJUDQG-mère que tu as de grands yeux, pour mieux te voir. Grand-mère que tu as de grandes dents, pour mieux te manger ». Eliot reprend « Non, grand-mère pourquoi tu as une grande bouche, pour mieux te manger ». Cette fin de phrase a été dite avec un ton plus fort. Puis, après une inspiration, Eliot dit « Je sais plus où je suis rendu ». Derrière, nous entendons sa mère rire. Alma reprend à nouveau avec « Eh ben grand mère ouvre ta bouche ». Comme pour OHJXLGHUO¶RULHQWHUVDmère prend la parole et lance « Et là, pour la jeune fille ». Eliot repart dans une tirade sur la fin du loup. Elsa le félicite avec « Bravo, mercredi ». Eliot VXJJqUHO¶DUUrWGHO¶HQUHJLVWUHPHQWDYHF© Top chrono ». Mais Elsa, finit sa phrase sur le mercredi « (OLRWPHUFUHGLF¶HVWle dernier jour des contes. Est-FHTXHoDW¶DSOXWRXVFHV contes de ? ». Eliot loin de mercredi reste centrée sur sa pensée « Mardi, je vais vous. 0DUGLPDWLQPDUGLVRLUMHYDLVYRXVGLUHO¶KLVWRLUHGXSHWLW «HWGHODSHWLWH sorcière ». 6D PqUH O¶LQWHUSHOOH © 7X Q¶DV SDV UpSRQGX j OD TXHVWLRQ ». Eliot se préoccupe de ce TX¶$OPD YHXW GLUH 0DLV GLUHFWLYH HW LQVLVWDQWH (OVD UHIRUPXOH VD TXHVWLRQ © Attends, attends. Eliot répond à ma question. Est-ce que tu as aimé les contes TX¶RQ D YXs ? » Eliot lui répond un « Non » franc. Elsa revient à la charge « 7¶DVSDVDLPpWRXW4X¶HVW-
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FH TXH WX Q¶DV SDV DLPp ». Eliot UpSRQG © 'pJRXWH -H FUR\DLV TXH W¶DOODLV GLUH TXH MH disais « Prout » ». Elsa insiste de nouveau « Tu ne réponds pas à ma question ». Eliot finit par changer de sujet et propose de « dire une histoire imaginaire » le lendemain. Elsa coupe court en concluant par « Bonne nuit ».
90) Certes, au-delà du fait que le conte du petit chaperon rouge Q¶DYDLW pas été retenu dans le corpus de contes pour O¶pWXGHFHW HQUHJLVWUHPHQW donne à entendre, à ce stade final, la dynamique maternelle et celle qui règne entre les enfants. /RUVTX¶$OPDSUHQG sa place dans la retranscription d¶(OLRW M¶HQWHQGs un certain respect entre eux deux. Quant à Elsa, elle poursuit dans sa façon de conduire la relation avec son fils ce qui induit chez lui les mêmes réponses que précédemment. En cela, Elsa se présente comme une mère dévorante par moment. (Manger plus que ses besoins, révélé par la médiation). Et en même temps, elle ne donne pas son énergie affective au moment où son fils en a besoin alors il monte sur un tabouret et prend le paquet de céréales achetées par le père. Est-elle VLpSXLVpHTX¶HOOHQHSHXWGRQQer ? A-t-elle peu à donner G¶DYRLUSHXUHoXGHVDSURSUH mère puis de son conjoint ?
Entre autorité et affirmation
1RXV YRLFL DUULYpV DX WHUPH GHV VpDQFHV HW QRXV DSSUHQRQV O¶H[LVWHQFH G¶XQ deuxième enregistrement. Il est resté en attente malgré les mulWLSOHVWHQWDWLYHVG¶HQYRL G¶(lsa. Cette dernière séance est PDUTXpH SDU O¶DEVHQFH GH VSHFWDWHXUV 6HXOV (OVD HW WURLVGHVHVHQIDQWVRQWFRPSRVpO¶DXGLWRLUHGH0LJXHO&RPPHVRXYHQW(OLRWDUULYHOH premier et comme souvent, il V¶HVWDVVLV sur une table. Sa PqUHDYRXOXO¶HQHPSrFKHU mais il a quitté la salle à plusieurs reprises. Pendant ce temps-là, Miguel assis DXMRXUG¶KXL VXU XQH FKDLVH VXUpOHYpH GHPDQGDLW j VRQ DXGLWRLUH OHTXHO GHV FRQWHV entendus et renommés par lui-même, les enfants voulaient réentendre. Depuis O¶HQWUHEkLOOHPHQW GH OD SRUWH (OLRW D DQQRQFp O¶KLVWRLUH GH OD JUHQRXLOOH 0DUWLQ FODPH
Yamamba qui avait été conté lors de la séance à laquelle la famille était absente. Nous
DYRQV VXJJpUp GH GHPDQGHU j $OPD HW (OLRW HW FH GHUQLHU GLW TX¶LO Oe connaît de la moyenne section. Miguel retient Yamamba. Sur ces entrefaites, Eliot quitte la pièce. Elsa V¶HQDSerçoit et part à sa recherche puis revient seule en fermant la porte. Le conte est
commencé quand Eliot réapparaît, reste un moment debout près de la table proche de O¶HQWUpHSXLVV¶DFFURXSLWHWVHJOLVVHVRXVXQe WDEOHDXIRQGGHODVDOOH6¶HQDSHUFHYDQW (OVDV¶DSSURFKHGHOXLTXLVHERXFKHOHVRUHLOOHVPDLVLOVHGpEDWGHYDQWO¶H[LJHQFHGHVD mère à le ramener en le tirant par le bras.
91) PRXUV¶pORLJQHU GHVDPqUHLOQ¶DTXHVHVRUHLOOHVjERXFKHU
Yamamba WHUPLQp (OLRW VH UDSSURFKH GH 0LJXHO HW GLW TX¶LO QH YHXW SDV TXH
%RXFOHG¶Rr et les trois ours soit conté car il le connaît. Il retourne sous les tables en se
ERXFKDQWOHVRUHLOOHVHWILQLWSDUV¶DOORQJHUVXUOHGRVHWVHUHWRXUQHjSODWYHQWUHFRXGHV fléchis face à Miguel en regardant de droite et de gauche. À la fin de %RXFOHG¶Rr et les
trois ours, il est allongé de nouveau en montant les pieds au mur. Visiblement dépassée,
(OVDpYRTXHO¶LPSROLWHVVHGRQWLOIDLWSUHXYH,OUHYLHQWV¶DVVHRLUVXUXQHFKDLVHpORLJQpH de celle sa mère tout en appuyant ses pieds sur la chaise devant. Miguel propose de raconter à la manière dHVLQGLHQVG¶$PpULTXH en dessinant les histoires. À la nouveauté, Eliot se calme en tailleur sur sa chaise et affiche une nouvelle attention, mais il ne répond pas aux sollicitations de Miguel. Martin demande à essayer et Eliot vient à sa suite. 8QHDJLWDWLRQJpQpUDOHV¶LQVWDOOHTXDQG0LJXHODFFHSWHOHXUSDUWLFLSDWLRQ(OLRWVH dresse debout sur sa chaise puis redescend de lui-même. Martin raconte en dessinant, Eliot arrive à sa suite mais son frère vient à son aide car il ne sait pas dessiner le 8 FRXFKp$OPDGHVVLQHWRXWHVHXOHVDQVKLVWRLUHHWVHVGHX[IUqUHVO¶DLGHQWFDOPHPHQW'H nouveau, Eliot se dissipe et se met à plat ventre sur uQJURVFRXVVLQ6DV°XUO¶LPLWHVXU un autre coussin puis ils restent concentrés pendant un court moment. PendDQWTX¶(OVD nous regarde avec des yeux pleins de contrariété, Eliot va chercher dans son sac un DOLPHQW3XLV0LJXHOUHSUHQGOHVUHLQHVHQDXWRULVDQW(OLRWjV¶DVVHRLUVXUVDFKDLVHGH conteur. Ainsi Eliot conte longuement en prenant des morceaux de plusieurs histoires UDFRQWpHV DX[ SUpFpGHQWHV VpDQFHV /¶KLVWRLUH V¶pWHUQLVDQW (OVD OXL GHPDQGH G¶DEUpJHU mais ses injonctions ne sont pas écoutées. Miguel percevant la compétition au sein de la IUDWULHWHQWHGHFDGUHUHQSURSRVDQWODSDUROHj$OPDTXLV¶DVVRLt à son tour sur la chaise. 'HYDQWO¶DWWLWXGHPRTXHXVHGHVHVGHX[IUqUHVFRPPHLQWHUGLWHGHUDFRQWHUVRQKLVWRLUH HOOH V¶HIIRQGUH HQ SOHXUDQW HW YLHQW V¶DVVHRLU VXU QRV JHQRX[ DYHF VRQ GRXGRX 8QH
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nouvelle dissipation reprend place. Eliot menace sa mère de dire un mot et se retourne en tirant la langue. Nous comprendrons après que ce mot était « Non ». La séance V¶DUUrWHGDQVFHFKDKXW0LJXHOHWQRXV-même les remercions de leur participation. Seul Martin, nous dit être content. Ils se dirigent tous vers la ludothèque. Nous prévoyons DYHF (OVD XQ DSSHO WpOpSKRQLTXH SRXU FRQYHQLU G¶XQ PRPHQW FDOPH SRXU HQ IDLUH OH bilan.
92) À la dernière séance GHO¶pWXGH O¶DEVHQFHG¶DXWUHVDXGLWHXUVH[WpULHXUVjODIDPLOOH FRQILUPH OD GLIILFXOWp G¶(OVD j FRQWHQLU VD WURXSH G¶HQIDQWV /D ORL GX SOXV IRUW HVW HQ action. Yamamba, suggéré par Martin est retenu. Donner la préséance du choix du conte j(OLRWQ¶pWDLWSDVQRQSOXV VRXKDLWDEOHPDLVLOTXLWWHODSLqFH FRPPHSRXUPDQLIHVWHU son désaccord et ne reviendra que plus tDUG FH TX¶LO Q¶DYDLW MDPDLV IDLW DX FRXUV GHV VpDQFHV SUpFpGHQWHV HQ SUpVHQFH G¶DXWUHV VSHFWDWHXUV (Q YpULWp O¶DEVHQFH GH O¶HIIHW contenant du groupe est observée et les comportements dissipés des enfants et SDUWLFXOLqUHPHQWFHX[G¶(OLRWVRQWjOHXUSDUoxysme. La confusion règne car ils se sont tous envahis les uns et les autres. En tout état de cause, même si Elsa avait expliqué à (OLRW VRQ ILOV TX¶LO YHQDLW DX[ VpDQFHV GH FRQWHV SRXU SDUWLFLSHU j XQH pWXGH GHYDLW-il être privilégié dans le temps de pDUROH FH TXL V¶HVW SDVVp G¶DLOOHXUV SXLVTX¶LO D SULV OH plus de temps pour conter ? Cette séance a toutefois donné à voir dans un milieu extérieur, désordre et irrespect entre les enfants, absence de contenance de la part de la mère sans aucun doute les points sensibles de cette famille.
(Q DWWHQGDQW O¶HQWUHWLHQ ELODQ QRXV SURFpGRQV j O¶pFRXWH GH O¶HQUHJLVWUHPHQW enfin arrivé. Il a été réalisé juste avant la dernière séance. Seuls étaient présents Eliot et VD PqUH /H WRQ HW OD IRUPH GH O¶LQWURGXFWLRQ G¶(OVD SUHQQHQW XQH DOOXUH G¶LQWHUYLHZ journalistique qui ne nous surprend guère eu égard à son métier : « Dans tous les contes
TX¶RQDYXVGHSXLVOHGpEXWHVW-FHTXHWXYHX[P¶HQUDFRQWHUXQHQSDUWLFXOLHU ». Eliot
commence à raconter Hansel et Gretel puiV VH UHQG FRPSWH TX¶LO V¶HVW WURPSp HW recommence au début. Au cours de la narration, nous entendons Elsa guider le discours G¶(OLRWSDUGHV« On recommence au début » puis « Et le lendemain matin ? » et « Qui
paroles. Arrivé au terme de son récit, nous entendons des applaudissements et Eliot dit TX¶LO YHXW UDFRQWHU XQH KLVWRLUH (OVD OH TXHVWLRQQH GH « 4X¶HVW-ce que tu as pensé
G¶+DQVHO HW *UHWHO ?». Eliot réitère : « M¶DL SHQVé très bien et je vais vous dire une KLVWRLUH TX¶LO D SDV GLW. Alors, Maman tu remets à top ». Elsa lui conseille de
poursuivre : « Non mais tu peux enregistrer. Ça continue ». Eliot prend un rythme lent et
un ton autoritaire: « Maman, tu remets à top. Maman, tu remets à top ». /¶HQUHJLVWUHPHQWV¶DUUrWHLQRSLQpPHQW
93) &HWWHIDoRQTX¶D(OVDG¶RULHQWHUOHVUpSRQVHVGHVRQILOVIDLWpFKRDXWRQDXWRULWDLUH TX¶(OLRWXWLOLVHjODILQGHVRQLQWHUYLHZ. Rappelons que depuis la seconde séance nous Q¶DYRQV SOXV HQWHQGX SDUOHU OH SqUH. Son absence, facilite voire accentue à mon sens O¶LQYHVWLVVHPHQW G¶(OVD DXSUqV G¶(OLRW TXL j VRQ kJH QH GHPDQGH TX¶j JUDQGLU entre autorité ou plutôt fermeté contenante et affirmation.
Elsa, son corps, sa vie, son histoire
La date du bilan avait été fixée au 19 Avril à 15h30 mais le jour même, Elsa QRXVLQIRUPHGHVRQLPSRVVLELOLWpGHVHGpSODFHUGXIDLWG¶XQOXPEDJR&HjTXRLQRXV proposons de pratiquer avec le procédé Internet Skype. Notre échange a commencé par OHVGLIILFXOWpVTX¶HOOHDUHVVHQWLHV(OVDQRXVDIDLWSDUWTXHODGpPDUFKHOXLDSDUXSOXV FRPSOLTXpHTX¶HOOHDYDLWLPDJLQpHQTXDOLILDQWGHVRXIIUDQFHOHVWURXEOHVSK\VLTXHVGH son fils. Se reprochant de ne pas avoir été assez claire avec lui en expliquant pourquoi ils YHQDLHQWHOOHDLQWHUSUpWpVHVVLJQHVSDUOHIDLWTX¶LOV¶HVWVHQWLSOXVYLVpTXH0DUWLQHW $OPD &HSHQGDQW DX FRXUV GH O¶pFKDQJH HOOH D VLJQLILp que bien avant le début des séances, Eliot était celui qui venait le plus se confronter à ses règles et son cadre en boudant et en râlant. '¶XQH SDUROH VXU O¶DXWUH HOOH FRPPHQFH j IDLUH OH SDUDOOqOH DYHF VRQ SUREOqPH G¶DXWRULWp TX¶HOOH WUDYDLOOH depuis décembre avec une psychologue chez qui elle avait emmené Martin, son fils cadet parce TX¶LOVHUHEHOODLWjVHVGHPDQGHV(n effet, HOOHGHYDLWVHPHWWUHKRUVG¶HOOH pour être écoutée de ses fils aînés. Finalement, la psychologue lui a proposé de poursuivre seule les entretiens. &¶HVWHQV¶pFRXWDQWpYRTXHU VRQ SUREOqPH G¶DXWRULWp DYHF VHV ILOV DvQpV TX¶HOOH OH comprend avec Eliot. Pour faire écho à cette remarque, nous lui avons suggéré la relation probable entre le cadre éducatif
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et la contenance alimentaire puis FHTX¶HOOHDYDLWUHoXGDQVVRQSDUFRXUVGHYLHau regard du vocabulDLUH TX¶HOOH DYDLW HOOH-PrPH HPSOR\p (OOH SDUODLW G¶DQDUFKLH ORUVTX¶HOOH vivait avec sa mère schizophrène et de carcan pour évoquer sa vie chez sa grand-mère TXLO¶Drecueillie à partir de O¶kJHGHTXDWUH ans. Elle a élaboré longuement autour de son positionnement face à ses garçons et des deux versants opposés de sa vie. Ainsi, cet échange nous est apparu intéressant pour servir son travail psychologique personnel. 94) ,O P¶HVW DSSDUX j QRXYHDX O¶DPELYDOHQFH G¶(OVD HQWUH VHV GHPDQGHV G¶DLGH GDQV O¶pGXFDWLRQGHVHVHQIDQWVGDQVXQFRQWH[WHGHUHODWLYHDEVHQFHGHVRQFRQMRLQWTXLDLPH jVHSRVHUHQGpWUDFWHXUGHFHTX¶HOOHPHWHQSODFHHWVRQEHVRLQGHFRQWU{OHUFHWte aide. Problème de confiance en autrui ? Manque de cohérence dans le couple ? La première découle peut-rWUHGHODVHFRQGHVXUODTXHOOHM¶DLGpMjpODERUp
Afin de réunir toutes les données que nous avions demandé de consigner tout au ORQJGXWHPSVGHO¶pWXGe, nous avons repris contact avec Elsa par courriel. Sa réponse a été de nous écrire : « En fait, j'ai très peu de notes. Parce qu'il n'y avait pas grand chose
à noter ».
95) Dans la dernière partie de sa réponse, Elsa est surprenante. Elle évoque le peu de chose à noter alors TX¶HOOHP¶DVLVRXYHQWHQYR\pGHVFRXUULHOVHWVROOLFLWpe au téléphone. 2XWUHVHVGHPDQGHVG¶DLGHjO¶pGXFDWLRQ de ses enfants, je retiens chez Elsa une certaine solitude dans son couple. Antoine est bien sûr malade et en formation professionnelle. Il se préoccupe certainement pour sa santé et son avenir professionnel mais Elsa est seule à vouloir aider son fils dans sa problématique de comportement alimentaire. Antoine semble avoir si peu conscience du comportement quantitatif de son fils à table.
Le bilan de Miguel
Miguel fait ressortir un répertoire différent du sien nécessitant pour lui la PpPRULVDWLRQ G¶XQ YRFDEXODLUH VSpFLILTXH DYHF XQH pORFXWLRQ XQe mise en scène singulière requérant plusieurs accompagnements tels une bande sonore médiévale, un tambourin, des objets comme une bassine et des pommes de terre, des dessins. Outre O¶LQWLPLWpDYHFXQSXEOLFDVVH]UHVWUHLQWFRQILQDQWjODFRQILGHQWLDOLWpSXLVTXHOHQRPEUH
de spectateur a rarement excédé 10 personnes, il a expliqué son enrichissement en évoquant ses interventions avec des adolescents hospitalisés en psychiatrie, celles avec GHVHQIDQWV HQUXSWXUHVFRODLUHRXG¶DXWUHV DYHF GHMHXQHVHQIDQWV VXUOD YLROHQFH ,O D UHPDUTXpO¶LPSUpJQDWLRQGHVHQIDQWVDX[KLVWRLres contées, leur plaisir à jouer avec les personnages, leur capacité à inventer des situations surréalistes retrouvées dans les contes. Miguel qualifie le bilan de « beau et inattendu ».
96) Le bilan de Miguel nous apporte un éclairage intéressant sur leVHQIDQWVG¶(OVDDe son angle de vue, il a retenu une certaine culture des contes, leur plaisir à investir des SHUVRQQDJHV GLIIpUHQWV HW VXUWRXW XQH FHUWDLQH FDSDFLWp G¶LPDJLQDWLRQ TXL RIIULUD j FHV enfants des ressources comme nous avons entendu lors de O¶HQUHJLVWUHPHQW G¶(OLRW j SURSRVG¶Hansel et Gretel.
Nous voici au terme de ce récit rassemblant plusieurs types de données FRQVLJQpHV DX ORQJ GH O¶pWXGH HW HVSpURQV OHXU DYRLU pWp OH SOXV ILGqOH SRVVLEOH /HV pOpPHQWVG¶DQDO\VH, certains engrangés au FRXUVGHFHWWHpFULWXUHG¶DXWUHVLGHQWLILpVjOD relecture, seront conservés pour une interprétation approfondie.
Poursuivons avec le récit à propos de la fillette et les interprétations toujours dans des encadrés.
2. IL ÉTAIT UNE FOIS CLÉMENTINE
Clémentine, neuf DQV HVW OD VHFRQGH HQIDQW G¶(UZDQQ HW GH .DWKHOLQH 1RXV avons fait connaissance de son père, en premier, lors de son appel téléphonique tout début février 2013. (QHIIHWQRWUHDQQRQFHDSSRVpHVXUOHVPXUVGHO¶HVSDFHDWWHQWHGH notre cabLQHW GH FRQVXOWDWLRQ VWLSXODQW OD UHFKHUFKH G¶XQH IDPLOOH D\DQW XQ HQIDQW GH