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2. IL ÉTAIT UNE FOIS CLÉMENTINE
évoquant ses interventions avec des adolescents hospitalisés en psychiatrie, celles avec GHVHQIDQWV HQUXSWXUHVFRODLUHRXG¶DXWUHV DYHF GHMHXQHVHQIDQWV VXUOD YLROHQFH ,O D UHPDUTXpO¶LPSUpJQDWLRQGHVHQIDQWVDX[KLVWRLres contées, leur plaisir à jouer avec les personnages, leur capacité à inventer des situations surréalistes retrouvées dans les contes. Miguel qualifie le bilan de « beau et inattendu ».
96) Le bilan de Miguel nous apporte un éclairage intéressant sur leVHQIDQWVG¶(OVDDe son angle de vue, il a retenu une certaine culture des contes, leur plaisir à investir des SHUVRQQDJHV GLIIpUHQWV HW VXUWRXW XQH FHUWDLQH FDSDFLWp G¶LPDJLQDWLRQ TXL RIIULUD j FHV enfants des ressources comme nous avons entendu lors de O¶HQUHJLVWUHPHQW G¶(OLRW j SURSRVG¶Hansel et Gretel.
Nous voici au terme de ce récit rassemblant plusieurs types de données FRQVLJQpHV DX ORQJ GH O¶pWXGH HW HVSpURQV OHXU DYRLU pWp OH SOXV ILGqOH SRVVLEOH /HV pOpPHQWVG¶DQDO\VH, certains engrangés au FRXUVGHFHWWHpFULWXUHG¶DXWUHVLGHQWLILpVjOD relecture, seront conservés pour une interprétation approfondie.
Poursuivons avec le récit à propos de la fillette et les interprétations toujours dans des encadrés.
2. IL ÉTAIT UNE FOIS CLÉMENTINE
Clémentine, neuf DQV HVW OD VHFRQGH HQIDQW G¶(UZDQQ HW GH .DWKHOLQH 1RXV avons fait connaissance de son père, en premier, lors de son appel téléphonique tout début février 2013. (QHIIHWQRWUHDQQRQFHDSSRVpHVXUOHVPXUVGHO¶HVSDFHDWWHQWHGH notre cabLQHW GH FRQVXOWDWLRQ VWLSXODQW OD UHFKHUFKH G¶XQH IDPLOOH D\DQW XQ HQIDQW GH moins de 11 ans en état de surpoids a très vite intéressée une visiteuse. Aussi, le lendemain de son affichage, Erwann me contactait, une amie lui ayant transmis O¶LQIRUPDWLRQ.
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De ce premier échange, nous apprenons que Clémentine est déjà informée de la démarche de ses parents auprès de nous. Soucieuse de ne pas stigmatiser les enfants avec leur surcharge pondérale QRXV DYRQV SURSRVp G¶DWWHQGUH QRWUH SUHPLqUH HQWUHYXH SRXU élaborHUDXWRXUGHFHWWHQRWLRQ1RXVDYRQVG¶DERUGUHQFRQWUp&OpPHQWLQHDXWUDYHUVGHV SDUROHVGHVHVSDUHQWVSHQGDQWXQHQWUHWLHQWUDoDQWO¶KLVWRLUHGHVDIDPLOOHHWODVLHQQHHQ son sein.
1) Je souhaitais aborder le sujet de la surcharge pondérale GHO¶HQIDQt en toute discrétion et délicatesse pour ne pas la VWLJPDWLVHU/HVGpVVRQWMRXpV&OpPHQWLQHVDLWTX¶HOOHYD YHQLUpFRXWHUGHVFRQWHVHQUDLVRQGHVRQVXUSRLGVHWSDUOjHOOHSHXWFRPSUHQGUHTX¶LO SRVHSUREOqPHHWTXHVHVSDUHQWVYHXOHQWO¶DLGHU'HPRn côtéM¶ai composé avec cette donnée. En tout état de cause, connaître ou ne pas connaître les motivations et but de O¶pWXGHSRXUXQHQIDQWHQVXUSRLGVD-t-il ou aurait-il eu une incidence ou pas ? Je ne peux HW QH SRXUUDL SDV UpSRQGUH j FHWWH TXHVWLRQ FDU FHOD GpSHQG GH FH TXH O¶HQIDQW VDLW HW comprend de son surpoids. Hormis le fait de ne pas le stigmatiser en qualité de praticien ou chercheure, ce qui est de mon éthique, je ne peux pas influer sur la réalité de vie de FHWHQIDQWHQGHKRUVGHO¶pWXGHHWGXFDELQHWGHFRQVXOWDWLRQ
Ses parents, Katheline, 42 ans et Erwann, 44 ans sont tous deux originaires de la même région située entre Paris et Nantes. Ils sont arrivés à Nantes après une bonne année de préparation, un mois avant la naissance de Clémentine, avec leur première fille 0DHYDWURLVDQV(UZDQQDYDLWOHVRXKDLWGHFKDQJHUG¶RULHQWDWLRQSURIHVVLonnelle et le centre de formation pour mal voyants adultes se localisait près de Nantes. Il connaissait ELHQODYLOOHFDULO\pWDLWYHQXGqVO¶kJHGHcinq ans pour suivre sa scolarité en braille. De son côté, Katheline avait demandé sa mutation 18 mois avDQW HW O¶D REWHQXe alors TX¶HOOHpWDLWHQFHLQWHjO¶HQWUHWLHQG¶HPEDXFKH/HSRVWHjSRXUYRLUpWDLWGLVSRQLEOHDSUqV son congé maternité. Et le logement pour la famille fut trouvé dans la foulée. Le synchronisme des éléments importants du changement a conforté le couple dans leur projet.
2) Ce déplacement familial, même V¶LODpWpYpFXSRVLWLYHPHQWSDUFHTXe choisi, a donné à vivre aux protagonistes des émotions et des sentiments de déstabilisation6XUO¶pFKHOOH de stress, il apparaît que tout déménagement est une source de perturbation que O¶DOLPHQWDWLRQDSXDSDLVHUDYHFRXVDQVVHQVDWLRQVDOLPHQWDLUHV5DSSHORQVGHX[QRWLRQV LPSRUWDQWHV &OpPHQWLQH Q¶pWDLW SDV QpH DX PRPHQW GX Gpménagement PDLV O¶D YpFX GDQVO¶XWpUXVGHVDPqUHTXLGLW© Je mange quand je vais bien, je mange quand je ne vais pas bien ». (Manger plus que ses besoins GHODPqUHGRQQpjYRLUjO¶HQIDQW
1¶RXEOLRQV SDV GH SDUOHU GHV FRPSDJQRQV G¶(UZDQQ 1RQ YR\DQW GqV VD naissance, il a été accompagné de deux chiens guides de race golden retriever. Avant O¶DUULYpHGH&OpPHQWLQH&ORYLVHW 0LQRW YLYDLHQW DYHFOD IDPLOOH3XLV VHXO 0LQRW HVW UHVWp MXVTX¶DX[ GHX[ DQV GH &OpPHQWLQH 6HORQ OHV GLUHV G¶(UZDQQ © Minot était un chien qui a demandé beaucoup de temps et donné beaucoup de travail. Minot était PRWLYpDXWDQWGDQVOHWUDYDLOTXHGDQVO¶DPXVHPHQW ». Depuis, aucun chien ne vit avec la famille.
Lorsque nous rencontrons Katheline et Erwann, ils sont tous les deux en état de surcharge pondérale. Mais, seule Katheline vit et souffre de cet état depuis son enfance. Dans sa propre famille, elle compte plusieurs personnes en surpoids. Notre échange V¶RULHQWH QDWXUHOOHPHQW YHUV VRQ SDUFRXUV FRUSRUHO HW VHV VRXIIUDQFHV /RUV GH VD première grossesse, son diabète gestationnel et sa prise de poLGVVRQWWHOVTX¶XQDQDSUqV elle accepte de poser un anneau gastrique. Depuis, son poids a sérieusement diminué mais reste conséquent et son diabète, devenu permanent après sa seconde grossesse, nécessite un traitement médical. Elle dit TX¶HOOHPDQJHWRXjours plus que ses besoins et notamment lors de pulsions sans faim.
3) Les deux parents de Clémentine ont des difficultés dans leur rapport à leur corps. Il