(OLRWDXMRXUG¶KXL
18) Je perçois dans cette question posée par le père, tout en étant précise mais ouverte, une invitation à la responsabilisation de Clémentine dans le respect Ceci me donne à
penser que OHSqUHIDLWFRQILDQFHDXSURFHVVXVGHO¶pWXGHDLQVLTX¶jVDILOOHGDQVVHV capacités à y trouver ses ressources pour faire face à sa problématique. Le côté espiègle et frondeur de Clémentine apparaît bien dans ses rires et le « M¶HQSUHQGVSX-H
dis rien. À part parfois ». Certes, elle peut nous apparaître trop raisonnable, trop mature
dans ses agissements car elle semble comprendre à travers le conte, le message que ses parents ont entendu pour elle. Puis-MHpPHWWUHO¶K\SRWKqVHTXHO¶HVSDFHSURSUHGHV émotions éprouvées à ce moment-là par cette enfant eu égard au conte ait été empiété ? Elle entre dans les représentations de ce que ses parents pensent bon pour elle. Cette position était à prévoir car O¶DWWHQWHSDUHQWDOHHVWJUDQGHFRPPHQRXVO¶DYRQV stipulée SOXVKDXW,OVH[SULPHQWOjXQFHUWDLQLQYHVWLVVHPHQWGDQVO¶pWXGHSRXUOHXUILOOH PDLVDXVVLSRXUHX[GDQVOHXUU{OHG¶pGXFDWHXUDOLPHQWDLUHDXSUqVGHOHXUHQIDQW3RXU O¶LQVWDQWLOVV¶HQVDLVLVVHQWjOHXUPDQLqUHDYHFFHTX¶LOVVRQW(Mobilisation des parents par la médiation). Je mesure ici O¶LPSRUWDQFHGHVHIIHWVGHO¶pWXGHVXUOHVSDUWLFLSDQWVHW VXU XQ WRXW DXWUH SODQ O¶LPSRUWDQFH de mes positionnements parfois balbutiants de médecin praticien devenue chercheure en éducation dans une méthodologie de
recherche-action. En effet, je perçois en moi et en vois les effets de ma nouvelle implication et ma nouvelle position. &¶HVW HQ IRUJHDQW TX¶RQ GHYLHQW IRUJHURQ ! (Mobilisation de la chercheure par la médiation).
/D GHUQLqUH TXHVWLRQ SRVpH SDU OH SqUH GH &OpPHQWLQH O¶D RULHQWpe vers deux SHQVpHVG¶DERUGFHOOHGHO¶DSSUpFLDWLRQGXPRPHQWSXLVFHOOHGXIDLWGHUHYHQLUDYHFXQ
« Peut-être que je vais revenir ». La réponse avec recadrage de son père ne se fait pas
attendre : « %HQRQYDRXL F¶HVW Vr on va retourner le 29 mai écouter autre chose ». Clémentine interroge avec un « obligée ? ». Le père confirme par un « Ben oui » sans laisser place au doute ou à la possibilité de décider par elle-même. La discussion sur le sujet prend fin sur un « G¶DFFRUG » commun questionnant mais cadrant du père.
19) Dans cet échange final, le père fait preuve de clarté, de précision de son cadre TXL RXYUH OD YRLH j O¶HQIDQW Ce « G¶DFFRUG » final, dit sur un ton quelque peu questionnant mais ferme et en même temps fermé sans autre alternative permet à O¶HQIDQW G¶DFFHSWHU GDQV l¶DOOpJHDQFH OD GpFLVLRQ GH VRQ SqUH GDQV XQ © je lui fais confiance ».
Avant de conclure, Erwann redemande à sa fille, si elle a autre chose à dire. &OpPHQWLQHV¶LQTXLqWHGHVDYRLUV¶LO \DXUDHQFRUHODFKDQVRQ /HSqUHQHVDFKDQW SDV GRQFQHSRXYDQWSDVODUDVVXUHUUHFHQWUHVDILOOHIHUPHPHQWVXUFHTX¶HOOHSHXWDYRLUj nous dire. Clémentine conclut par son « Au revoir Marie-Line » avec une intonation UHVSHFWXHXVH /¶DWPRVSKqUH GH FHW HQUHJLVWUHPHQW OHV WRQV GHV SDUROHV GH O¶pFKDQJH entre le père et sa fille nous rappellent à notre ressenti de sortie de la séance. En effet, la douceuUHWOHFDOPHGHO¶DWPRVSKqUHont permis de nous donner une certaine mesure de la confiance et du respect que les parents de Clémentine nous ont accordée.
20) Tout en cadrant sa fille, le père lui donne O¶HVSDFHGHSDUROH'¶DXWUHSDUWPrPHVL G¶XQF{WpOHFKRL[GXSUHPLHUFRQWHGHVFRPSWLQHVG¶RXYHUWXUHHWGHGpURXOHPHQWGHOD séance aient pu quelque peu intrigué la maman, puis la famille entière, je ressens par ailleurs, outre le respect et la confiance dans le processus et mes recherches, le désir de
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« jouer le jeu » et d¶DFFXHLOOLU DX PLHX[ FH TXL V¶HVW SUpVHQWp j HX[ /H « Au revoir
Marie-Line » exprime OHUHVSHFWGHVSHUVRQQHVGDQVFHWWHIDPLOOHDLQVLTX¶jO¶pJDUGGH
personnes extérieures à elle. Ainsi, je me réjouis de leur investissement et de leur accueil. Le climat qui règne dans ce processus HWHQWUHWRXWHVOHVSHUVRQQHVV¶HQWURXYH grandement bénéficiaire.
La seconde séance survient donc le 29 mai 2013 à laquelle, Erwann y est revenu seul, sans son épouse, avec Clémentine qui vient à nous en nous faisant la bise. (OOHHVWDFFRPSDJQpHG¶XQHQRXYHOOHDPLHGHFODVVH/HQRPEUHGHVSHFWDWHXUGHPHXUH le même que lors de la première séance. Le conte Hansel et Gretel est au programme. Lors de la présentation du conte des frères Grimm, le conteur a fait la traduction des SUpQRPVG¶Hansel et Gretel, titre allemand du conte par Jeannot et Margot. Ainsi tout au long de ce conte, ce sont les prénoms français que le conteur a nommés. Au début, ClémentiQHVHPRQWUHVDQVPDQLSXODWLRQG¶REMHWFHWWHIRLV-ci et tout aussi attentive que ORUVGHODSUHPLqUHVpDQFHQRWDPPHQWjO¶pYRFDWLRQGHVLGpHVGH-HDQQRWG¶HPSRUWHUGHV cailloux dans la forêt. Elle se rapproche de son père lorsque sont nommés les ronflements du père des deux héros du conte et le départ des enfants dans la forêt. 21) Clémentine présente par le fait de me faire la bise pour me saluer une certaine proximité affectueuse. 0RELOLVDWLRQ GH O¶HQIDQW SDU OD PpGLDWLRQ. /¶DWWHQWLRQ GH Clémentine est SDUWLFXOLqUHPHQWVLJQLILFDWLYHHWP¶DXWRULVHjLPDJLQHUXQHPDQLIHVWDWLRQ GXPrPHRUGUHTXHODUHSULVHGHO¶DVVLHWWHGHSHWLWHWDLOOHLQGXLVDQWXQHGLPLQXWLRQGHVHV quantités absorbées. Cependant, je me demande si le sevrage en filigrane du départ dans lDIRUrWTXHM¶DYDLVLGHQWLILpFRPPHVRXUFHG¶pPRWLRQVGRQQDQWHQYLHGHPDQJHUSRXUOHV apaiser, a eu un impact sur Clémentine ? 6HV SDUHQWV QH P¶RQW SDV VLJQDOp GH SULVHV alimentaires en dehors des repas qui pourraient répondre à des émotions non alimentaires soudaines. Son comportement alimentaire au cours des repas est déjà significatif de trop grandes quantités par rapport à ses besoins.
/HUDSSURFKHPHQWGHO¶HQIDQWHWVRQDFFXHLOSDUOHSqUHjO¶pYRFDWLRQGHVURQIOHPHQWVGX père des deux héros, confirment la proximité voire une complicité entre le père et sa fille.
3XLV DX FRXUV GH FHWWH VpDQFH O¶DWWHQWLRQ GH &OpPHQWLQH D IOXFWXp HQ IRQFWLRQ G¶pOpPHQWV H[WpULHXUV LQWHQVHV FRPPH XQH SOXLH WRUUHQWLHOOH TXL V¶HVW DEDWWXe sur le secteur et des bruits inteUPLWWHQWV PDLV UpJXOLHUV G¶XQ HQJLQ GH WUDYDX[ GDQV OD UXH (QVXLWH j O¶pYRFDWLRQ GH la peur de Margot, Clémentine nous a regardée '¶DXWUHV enfants spectateurs ont éclaté de rire quand le conteur a pris la voix de la vieille femme de la forêt pour dire « Grignotti, grignotta ». À la suite, Miguel a interrogé son auditoire HWDXVVLW{WWURLVJDUoRQVRQWUpSRQGX&OpPHQWLQHV¶HVWPLVHHQUHWUDLWVXUVDFKDLVH¬ O¶pYRFDWLRQ GH OD ILQ GH OD VRUFLqUH GDQV OH IRXU XQ MHXQH JDUoRQ D ODQFp XQ © yé » de victoire HWO¶DVVHPEOpHDULDX[pFODWVFRPPHSDUFRQQLYHQFHDYHFOXL3XLVOHFRQWHXU questionne à nouveau son auditoire sur ce que Jeannot trouve sous le lit de la sorcière et &OpPHQWLQH FRPPH j O¶pFROH OqYH OH GRLJW SRXU UpSRQGUH /H FRQWH VH WHUPLQH HW Clémentine change de position sur sa chaise et appuie le haut de son corps sur son poignet droit. La comptine Picotti, picotta suit immédiatement et Clémentine chante avec tout le monde.
22) Je ressens un certain savoir-vivre en collectivité dans le comportement de Clémentine qui lève le doigt pour parler dans le groupe FRPPH j O¶pFROH. Son H[SUHVVLRQJHVWXHOOHHWYHUEDOHSRVpHHWFDOPHO¶DWWHVWH&HSHQGDQWVDIDoRQde se mettre HQUHWUDLWHQSUpVHQFHG¶DXWUHVHQIDQWV ORTXDFHV pYRTXHXQHFHUWDLQHVRXPLVVLRn à qui parle plus ou plus fort. Sa silhouette forte est peut-être pour elle, le symbole de la place TX¶HOOHV¶HVWGRQQpH.
Immédiatement après le conte, Erwann, Miguel et moi sommes réunis et la discussion commence. Erwann V¶LQWHUURJH VXU OH FRPPHQW &OpPHQWLQH YD LQWpJUHU OH FRQWH +DQVHO HW *UHWHO HW HQFKDvQH VXU FH TX¶LO D UHPDUTXp FKH] VD ILOOH 'DQV VRQ FRPSRUWHPHQWDOLPHQWDLUHLOGLWTX¶HOOHH[SULPHSOXVVRXYHQWQHSOXVDYRLUIDLP
23) &OpPHQWLQH HQ V¶H[SULPDQW DLQVL VXU VD IDLP PRQWUH TX¶elle a été touchée par ce TX¶pYRTXHle conte %RXFOHG¶RUHWOHVWURLVRXUV, FHTXLODUDSSURFKHG¶HOOH-même et de ses besoins réels. Ce conte évoque seulement la taille des assiettes sans mention de la sensation de faim. À ce moment dH O¶pWXGH HOOH Q¶D HQWHQGX TXH FH FRQWH
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(Mobilisation GHO¶HQIDQWpar la médiation HWDPRUFHG¶XQHDXWRQRPLHDOLPHQWDLUH. Le père montre par ses interrogations et ses observations son investissement pour son enfant. (Mobilisation du père par la médiation).
'¶XQH IDoRQ JpQpUDOH Clémentine joue, danse, chante plus souvent seule et SUDWLTXHOHWKpkWUHHQGHKRUVGHO¶pFROH
24) 'HFHWWHSUpFLVLRQGHODSDUWGXSqUHO¶RUDOLWpDOLPHQWDLUHGH&OpPHQWLQHTXHQRXV savons forte me semble être plus relative que pensée initialement. En effet, par toutes ses RFFXSDWLRQV SUDWLTXpHV VHXOH GDQV VD FKDPEUH HW j O¶H[WpULHXU GH OD PDLVRQ FRPPe le théâtre, elle montre des capacités à se mobiliser et à se satisfaire de ses propres ressources pour se nourrir elle-même. Là, je pense à une certaine autonomie dans la gestion de sa vie personnelle.
Avant de terminer notre échange, Erwan nous relatHjQRXYHDXO¶LQWHUURJDWLRQ de sa fille avant de partir ce midi « LOIDXWDOOHUDXFRQWHDXMRXUG¶KXL ? ». Ce à quoi, le père a répondu à sa fille « 2XLWXVDLVFHTXHMHSHQVHGHO¶HQJDJHPHQW ».
25) Voici, une idée du cadre éducatif que le père donne à sa fille. Par cette réponse GRQQpHDXTXHVWLRQQHPHQWGHVDILOOHOHSqUHQRXVPRQWUHTX¶DXQRPGHO¶HQJDJHPHQWj O¶pWXGHGDQVODTXHOOHLOHVSqUHSHXW-rWUHEHDXFRXSSRXUHOOHLOREWLHQWG¶HOOHVDYHQXH-H QH SHX[ P¶HPSrFKHU GH SHQVHU DX WHUPH GH GRFLOLWp prononcé parfois par mes FRQVXOWDQWV j O¶pYRFDWLRQ GHV PRPHQWV GH QRXUULVVDJH GDQV XQ © je mangeais tout ce TX¶RQ PH GRQQDLW ª ORUVTX¶HQ SUDWLTXH FOLQLTXH MH GHPDQGH GH UHODWHU O¶KLVWRLUH alimentaire depuis la naissance. Cette docilité ou soumission est, à mon sens un facteur de surpoids par entrée dans le monde des représentations de celui qui le nourrit, incitant O¶HQIDQWjPDQJHUFHTXi lui est donné HWWRXWHODTXDQWLWpTX¶RQOXLGRQQHHQLQYDOLGDQW OHVVHQVDWLRQVGHUDVVDVLHPHQWH[SULPpHVSDUO¶pORLgnement de la bouche à la tétine ou à la cuillère. (Manger plus que ses besoins).
Le second enregistrement arrive quasiment 15 jours après la seconde séance avec un petit message constatant que Clémentine était « moins inspirée que pour le
premier ». Il a été enregistré comme la première fois un soir vers 19 h par Erwann. Ils
FRPPHQFHQW FKDFXQ SDU QRXV VDOXHU G¶XQ « Bonjour Marie-Line ». Erwann habitué à IDLUH O¶HQUHJLVWUHPHQW FRPPHQFH SDU « Donc Clémentine, tu vas nous parler du conte
TXHO¶RQHVWDllé YRLUpFRXWHUO¶DXWUH fois. Pardon. Alors, oQW¶pFRXWH4X¶HVW-ce que tu veux dire sur ce conte ? ». &OpPHQWLQHDELHQPpPRULVpOHFRQWHTX¶HOOHFRQQDLVVDLWDYHF
son titre original en langue allemande : « Ben, euh &¶pWDLW FRPPH +DQVHO HW *UHWHO
mais F¶pWDLW-HDQQRWHW0DUJRW ». Elle semble avoir bien cerné la notion de version : « Je FRQQDLVVDLVSDVODYHUVLRQFRPPHLOVPHWWDLHQWGHVFDLOORX[HWVXUWRXWTXHoDV¶DSSHODLW -HDQQRW HW 0DUJRW (W SXLV HXK QRUPDOHPHQW GDQV OH FRQWH \ D XQH ULYLqUH F¶HVt de O¶HDX&¶HVWGXVLURSGHIUDLVHDYHFGXODLWHW\DGHVERXWHLOOHVHW\DXQSRQWHQUpJOLVVH je crois. Et y a Margot et Jeannot, enfin Hansel et Gretel qui boivent dans les gobelets TXL VRQW GDQV OH« ». Son père, soucieux GH O¶HQUHJLVWUHPHQW et de son apport pour
O¶pWXGH la dirige avec une autre question « '¶DFFRUGPDLVOjGDQVO¶KLVWRLUHTX¶HVW-ce
que tu peux retenir "4X¶HVW-FHTXHW¶DVUHWHQX ? ». Clémentine poursuit avec « %HQM¶DL UHWHQX TX¶LO \ DYDLW XQH VRUFLqUH ». Son père rassurant avec un « oui » la laisse
V¶H[SULPHU VDQV ULHQ DMRXWHU &OpPHQWLQH continue : « Y avait une, que Jeannot et
Margot, ils étaient malins ». Et Erwann reformule « ils étaient malins » comme pour lui
dire « mais encore ». Clémentine laissée à ses pensées de souvenir par son père rajoute :
« Parce que un moment, vu que la sorcière avait les yeux rouges ». Clémentine finit par
raconter le moment où Margot pousse la sorcière dans le four. Puis, sans jamais juger si HOOH UDSSRUWH O¶KLVWRLUH DYHF fidélité, Erwann ponctue son accompagnement de
« G¶DFFRUG », « oui », de reformulation et de questions qui la poussent dans ses
souvenirs et compréhensions. Clémentine finit par « TX¶LOVpWDLHQWJRXUPDQGV » suivi de ODUHIRUPXODWLRQjO¶LGHQWLTXHG¶(UZDQQ. AYDQWGHFORUH&OpPHQWLQHV¶DGUHVVHjQRXVHQ parlant des dessins que nous avions proposés de faire si elle le souhaitait. Pour enrichir QRVRXWLOVG¶REVHUYDWLRQQRXVDYLRQVVROOLFLWpXQHDXWUHSDUWLFLSDWLRQGH&OpPHQWLQHORUV de la seconde séance à laTXHOOH HOOH DYDLW UpSRQGX TX¶HOOH QH VDYDLW SDV ELHQ GHVVLQHU /¶HQUHJLVWUHPHQWHVWFO{WXUpSDUFKDFXQG¶XQ© Au revoir Marie-Line ».
26) &OpPHQWLQH H[SULPH FH TX¶HOOH D VRXKDLWp JDUGHU GX FRQWH (OOH QRXV VLJQLILH FH TX¶HOOHHQDDSSULVDYHFOHVWLWUHVIUDQoDLVHWDOOHPDQGHWFRPSDUHDYHFODYHUVLRQTX¶HOOH
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connaît. Sur la deuxième partie de cet enregistrement, elle semble tirer trois notions GRQWOHF{WpPDOLQGHVHQIDQWVTXLpYRTXHOHIDLWG¶DYRLUGHVUHVVRXUFHVSRXU faire face aux situations. La seconde concerne l¶pYRFDWLRQ GH Oa sorcière comme SRXUODPHWWUHjGLVWDQFHG¶HOOH La troisième notion repérée est la gourmandise des enfants. 0RELOLVDWLRQGHO¶HQIDQWSDUla médiation). /HIDLWPrPHG¶pYRTXHUFHVWURLV pOpPHQWVGHO¶KLVWRLUHPRQWUHTX¶HOOHDpWpWRXFKpHet concernée par eux. Le constat de gourmandise TX¶HOOHIDLWHQSDUODQW GH-HDQQRW HW 0DUJRW DWWHVWHGHVRQ manger plus que ses besoins.
De plus, elle commence à connaître ses sensations de besoins dans son arrêt de prise DOLPHQWDLUH HQ GLVDQW TX¶HOOH Q¶D SOXV IDLP. 0RELOLVDWLRQ GH O¶HQIDQW par la médiation). Par ailleurs, HQV¶LVRODQWSRXUGDQVHUMRXHURXFKDQWHUVHXOHHOOHH[SULPHOj ses besoins de se retrouver avec elle-même et de savoir le faireFHTX¶HOOHVDYDLWIDLUH bien avant la médiation. (Signe G¶DXWRQRPLHHWG¶KRPpRVWDVLH).
Sa réponse à ma proposition de dessin TX¶HOOHQHVDLWSDVELHQGHVVLQHU évoque chez moi une notion du bien et du mal faire, comme une sorte de manque de confiance en ses capacités et compétences à la représentation. Selon la théorie des stades du GpYHORSSHPHQWSV\FKRVRFLDOG¶(ULNVRQO¶kJHGH&OpPHQWLQHHVWFHOXLGXGpYHORSSHPHQW GHVFRPSpWHQFHV,OFRPSUHQGO¶pFROHpOpPHQWDLUHRXSULPDLUH en France de 6 à 12 ans comme le seuil décisif dans le développement de la confiance en soi. Pour lui, dans O¶LGpDO, elle génère en principe, GHQRPEUHXVHVRSSRUWXQLWpVSRXUO¶HQIDQWGe recevoir la reconnaissance de ses parents, de ses maîtres et de ses pairs pDUO¶DFFRPSOLVVHPHQWGH tâches comme le dessin, les résolutions mathématiques, la rédaction. Je me demande si OD FpFLWp GH VRQ SqUH FRQWULEXHUDLW j FH TX¶HOOH Q¶DLW SDV YUDLPHQW FRQILDQFH GDQV VHV compétences à dessiner dont le canal sensoriel est justement la vue.
/¶pWXGHDYDQFHHWQRXVYRLFLjODWURLVLqPHVpDQFH$ILQGHSURSRVHUOHVPrPHV contes à Clémentine et à Eliot, deux contes seront donnés à écouter ce jour-là. La louche
de Baba Ghannouj inaugure et /¶DUEUH JpQpUHX[ lui succède. Clémentine a été
DFFRPSDJQpHGHVRQSqUHHWGH0DULQHVRQDXWUHDPLH/¶DXGLWRLUHVHUpGXLWjPHVXUH des séances. Comme à son habitude, le conteur invite son public à participer et à mimer
OD FRPSWLQH G¶RXYHUWXUH 1RXV QRXV VRXYHQRQV TX¶HOOH QH O¶DLPH SDV $XVVL HOOH QH chante pas. Puis le conteur commence par La louche de Baba Ghannouj et demande les SUpQRPV GH FKDFXQ HW FH TX¶LOV DLPHQW PDQJHU /RUVTX¶il évoque le grandissement de %DED*KDQQRXM&OpPHQWLQHV¶pORLJQHSK\VLTuement de son amie Marine puis se met à OXLSDUOHUORUVTX¶LOIDLWDOOXVLRQjODIDLPHWODWUqVJUDQGHIDLPGH%DED*KDQQRXM¬XQ autre moment, le grandissement est cité et à nouveau Clémentine prend une certaine distance de son amie. Puis, Clémentine intriguée regarde avec insistance le conteur ORUVTX¶LO PHQWLRQQH OHV SXUpHV GHV GLIIpUHQWV OpJXPHV TXL SHXYHQW ULPHU DYHF OHV prénoms demandés pour accompagner les UHSDV G¶HQIDQWV GH O¶RJUHVVH (QVXLWH OD fillette Caramelle fait son entrée dans le conte. À l¶pYRFDWLRQGHVIUDLVHVTX¶HOOHFXHLOOH dans la forêt en allant chez sa tante, Clémentine tire la langue avec réjouissance. Clémentine tripote son serre-WrWHWRXWHQpFRXWDQWO¶KLVWRLUH0LJXHOpYRTXHOHVDOLPHQWV TXH FKDFXQ GHV HQIDQWV SUpVHQWV Q¶DLPH SDV PDQJHU SXLV V¶HPEDUTXH GDQV OH SRXYRLU G¶DLPHU un jour FHV DOLPHQWV TX¶HQIDQW RQ Q¶D pas aimé /¶KLVWRLUH VH SRXUVXLW DYHF O¶DOOXVLRQGHVLGpHVTXLYLHQQHQWjO¶HVSULWGH&DUDPHOOHSRXUVHVRUWLUGXSLqJHWHQGXSDU Baba Ghannouj et Clémentine se distancie de nouveau de son amie. Le conteur tente de ODLVVHUWHUPLQHUOHFRQWHSDUVRQDXGLWRLUHFRPPHSRXUVWLPXOHUO¶LPDJLQDLUHGHFKDFXQ Tout le monde UHVWH PXHW )LQDOHPHQW OH FRQWHXU UDFRQWH OD ILQ HW SURSRVH G¶LQYHQWHU ensemble une suite. Une fillette de l¶DXGLWRLUHVRXKDLWHXQHKLVWRLUHTXLILQLWELHQWDQGLV TXH&OpPHQWLQHQRXVGRQQHO¶LPSUHVVLRQG¶rWUHpWUDQJqUHjFHPRPHQWGHVROOLFLWDWLRQ À sa suite, L¶DUEUH JpQpUHX[ est raconté. Les yeux lointains, Clémentine se fait plus GLVWDQWHORUVTX¶HOOHSRUWHVRn serre-tête à la bouche.
27) /¶pORLJQHPHQW SK\VLTXH GH VRQ DPLH j O¶pYRFDWLRQ GX JUDQGLVVHPHQW GH %DED *KDQQRXM P¶LQYLWH j SHQVHU j XQ GpEXW G¶DXWRQRPLH j XQH pYROXWLRQ GDQV VRQ SRVLWLRQQHPHQWSDUUDSSRUWjO¶HQWRXUDJH0RELOLVDWLRQGHO¶HQIDQW par la médiation et autonomie)
Sans perdre son attention, Clémentine a, de nouveau, manipulé un objet pendant cette VpDQFH2EMHWTX¶HOOHDSRUWpjVDERXFKH&HWREMHWPHIDLWSHQVHUjO¶REMHWWUDQVLWLRQQHO de Winnicott (2006). Il a pu remplacer le pouce, qui lui-même a pu remplacer le sein ou la tétine du biberon. Le fait de le porter à la bouche peut évoquer une certaine oralité
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puisque la bouche est occupée. Ainsi, les mots ne peuvent sortir mais dans cette situation G¶DWWHQWLRQHWG¶pFRXWHGHO¶DXWUHOHVPRWVQ¶RQWSDVEHVRLQGHVRUWLUGHODERXFKH<D-t- il un pont à faire avec la pensée que Cyrulnik exprime dans son ouvrage
/¶HQVRUFHOOHPHQW GX monde (2001) à propos du pouce que des adultes sucent toujours
dans des moments intimHVSRXUV¶DSDLVHU(QHIIHWFHWDXWR-DSDLVHPHQWQ¶HVWSDVSRXU OXL XQ WURXEOH DOLPHQWDLUH ,O Q¶HQWUDYH SDV QRQ SOXV OH GpYHORSSHPHQW LQWHOOHFWXHO ,O évoque sa disponibilité permanente et sa faible toxicité mais précise que poussé à O¶H[WUrPHLOSHXWprovoquer des troubles relationnels vers un destin solitaire dans le sens TX¶LO QH SRXVVH SDV j OD TXrWH GH O¶DXWUH ORUV GH VLWXDWLRQ DQJRLVVDQWH (Q ODQJXH française, les synonymes du mot transition étant changement, évolution, intermédiaire, puissions-nous penser que Clémentine avec ses objets dans les mains est en voie de FKDQJHPHQW G¶pYROXWLRQ GDQV VRQ RUDOLWp ? (Mobilisation GH O¶HQIDQW par la médiation).
'¶DXWUH SDUW VRQ FRPSRUWHPHQW VRXGDLQHPHQW GLVWDQFLp HVW LQWULJXDQW 3OXVLHXUV hypothèses, la reWHQXHOHUHVSHFWHWO¶DQJRLVVHGHO¶DOWpULWp, peut-être une manifestation GHPRLQGUHGRFLOLWpFRPPHXQHDGKpVLRQjO¶LGpHGHVRUWLUGXSLqJHGDns lequel est pris la fillette Caramelle ? Une autre explication possible serait celle du fait que son père lui