(OLRWDXMRXUG¶KXL
26) Par cette expression, Elsa semble dévaloriser la confiance que son fils a dans ses connaissances et sa mémoire, peut-être pour apaiser auprès de Miguel sa remise en
question par son fils. Cette affirmation de la mère semble révéler une certaine ambiguïté dans le sens où HOOH DFFHSWH TX¶LO V¶DIILUPH YRLUH V¶RSSRVH j O¶DGXOWH LQFRQQX WRXW HQ UHIXVDQWTX¶LOV¶RSSRVHjHOOH'HSOXVjVRQLQVXHOOHPLQLPLVHVDFRQQDLVVDQFHHWVRQ EHVRLQGHGpPRQWUHUTX¶LOVDLW3DUDLOOHXUVHQIDLVDQWDSSHOjGHQRPEUHXVHVSHUVRQQHV comme le médecin et la chercheure, le conteur et la psychologue, cette mère semble GHPDQGHUGHO¶DLGH3HXW-être sait-HOOHTX¶HOOHVXULQYHVWLWVRQU{OHSDUFRPSHQVDWLRQ jO¶DEVHQFHGHWLHUV qui devrait être le père et qui pour de multiples raisons qui leur sont
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SURSUHV Q¶HVW SDV Oj Dans cet ordre de réflexion, l¶DEVHQFH GX SqUH à la première rencontre, pour des raisons digestives, DXUDLW G P¶alerter plus G¶DXWDQW TXH la lettre G¶LQIRUPDWLRQHWle formulaire de consentement P¶RQWpWpUHPLVQRQsignés par lui. Le comportement du père et ses paroles lors de son unique venue me laissent SHQVHUTX¶LO pourrait ne pas prendre sa place et que la mère occuperait la place vacante ou alors TX¶HOOH lui en aurait SHXODLVVpHWTX¶LOQ¶Durait SDVVXV¶LPSRVHUMon interprétation ici est faite après avoir compris le désaccord des parents quant à la participation de leur enfantF¶HVW-à-dire après la seconde séance de conte.
De notre côté, nous faisons part des roulements oculaires de son fils qui se sont manifestés tout au long de la séance au poiQW G¶LQWHUURJHU (OVD VXU G¶pYHQWXHOV VRXFLV RFXODLUHV SUpH[LVWDQWV (OVD Q¶DYDLW SDV FRQQDLVVDQFH GH WHOV VLJQHV et ne les a pas remarqués pendant la séance ,O DSSDUDvW GRQF TX¶(OLRW PDQLIHVWH FHV URXOHPHQWV oculaires pour la première fois à la séance. NoXVOXLDYRQVSURSRVpG¶\SRUWHUXQUHJDUG discret les jours suivants.
27) -¶DYDLVGLWun UHJDUGGLVFUHWHWM¶DSSUHQGVSDUODVXLWHTX¶(OVDDEHDXFRXSLQVLVWpVXU ces mouvements nommés tics en lui demandant de les cesser. Elle a pu, par ce fait, renforcer leur existence. La réaction G¶LQTXLpWXGH de la mère atteindra même plus tard un degré élevé. Ayant la mère comme seule interlocutrice, ma proposition de porter ce UHJDUGGLVFUHWDFHUWDLQHPHQWDFFHQWXpO¶DWWHQWLRQTX¶HOOHSRUWHjVRQILOV(QHIIHWHOOHD WUqVSHXUTX¶LOVHUHWURXYHSOXVWDUGDYHFOHVPrPHVSUREOqPHVde VLOKRXHWWHTX¶HOOH
Pendant ce court entretien, des trois enfants, seul Eliot revient dans la salle demandant après sa mère dans un « tu viens ». Elsa le remarque et dit dans une voix chXFKRWpHTX¶ « LOGRLWSHQVHUTX¶LOVHWUDPHTXHOTXHFKRVHjVRQVXMHW ».
28) Elsa ne SDUDvWSDVjO¶DLVH3HXW-être puis-je faire un pont avec ma présentation à ses HQIDQWVGDQVODOXGRWKqTXH(QHIIHWODPqUHDYDLWFKDQJpG¶H[SUHVVLRQIDFLDOHORUVGH ma présentation à ses enfants. Par la suite, elle P¶DGLWQH pas avoir été transparente vis- à-vis de son fils sur les raisons de leur venue aux séances de contes. Son expression « il
GRLW SHQVHU TX¶LO VH WUDPH TXHOTXH FKRVH j VRQ VXMHW » P¶DYDLW VXUSULV HW Saru peu sécurisante. La mère présente son ambivalence en demandant GH O¶DLGH tout en LQGXLVDQWSDUO¶XVDJHGXYHUEH© tramer » une insécurité de cette aide. Au sujet de transparence, eOOHQ¶DSDs été non plus transparente vis-à-vis de moi par rapport au refus GHVRQFRQMRLQWGHODSDUWLFLSDWLRQGHOHXUILOVGDQVO¶pWXGH
Notre premier entretien est ainsi écourté. Nous précisons ce sur quoi il est LQWpUHVVDQWG¶REVHUYHU Eliot et de l¶DPHQHUjpYRTXHUODVHQVDWLRQGHIDLP DLQVLTXHOD WDLOOHGHVDVVLHWWHV(QJXLVHGHFRQFOXVLRQQRXVUDSSHORQVO¶HQUHJLVWUHPHQWG¶(OLRWVXU FHTX¶LODjGLUHDXVXMHWGHVFRQWHVTX¶LOHVWYHQXpFRXWHU
/¶LQTXLpWXGHFRPPHQFH
Deux jours après cette première séance, nous sommes sollicitée par Elsa, inquiète au sujet des mouvements oculaires qui se poursuivent et des comportements et paroles G¶(OLRW SHQGDQW O¶HQUHJLVWUHPHQW 8QH DXWUH SUpRFFXSDWLRQ TXL V¶HVW GpMj H[SULPpH DX PRPHQW GH O¶HQWretien après la première séance HW TXL V¶DMRXWH DX[ LQTXLpWXGHVG¶(OVDFRQFHUQHO¶H[SOLFDWLRQGRQQpHj(OLRWVXUOHs raisons de leur venue à Nantes pour écouter des contes.
29) (OVD VHPEOH IDLUH XQ OLHQ HQWUH G¶XQ F{Wp OHV GHPDQGHV G¶(OLRW DORUV TXH VD PqUH discute avec Miguel et moi-même, ses mouvements oculaires, ses paroles comme « &¶pWDLWWURSQXO », « -¶DLGpWHVWp », « -¶DLIDLWXQHFULVH », ses « prout et pout » lors de O¶HQUHJLVWUHPHQWHWGHO¶DXWUHF{WpFHTX¶HOOHDH[SOLTXpjVRQILOVVXUOHVUDLVRQVGHOHur venue. En vérité, elle estime ne pas avoir été assez transparente dans les explications données à ses enfants sur les buts de mes observations. De mon côté, depuis le début de ma réflexion, DILQ G¶pYLWHU WRXWH VWLJPDWLVDWLRQ GHV HQIDQWV SUpVHQWDQW GHV Gifficultés avec leur silhouette ou leur comportement alimentaire aux conséquences psychologiques et sociales désastreuses, M¶avaLVFRQVHLOOpj(OVDG¶H[SOLTXHUà ses enfants que M¶allais les observer pendant les VpDQFHVGHFRQWHV/¶LQFRQIRUWG¶(OVDVHWURuve accentué par les tics SUpVHQWpV SDU (OLRW DORUV TX¶LOV Q¶H[LVWDLHQW SDV DXSDUDYDQW (OOH P¶D dit les pointer
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LQFHVVDPPHQW WRXW HQ O¶HQMRLJQDQW GH OHV FHVVHU FH TXL, à mon sens, aggrave le phénomène. Je comprendVTX¶(OVDQ¶DSRXULQWHUSUpWDWLRQGHVWLFs G¶(OLRWTXH O¶DEVHQFH de transparence de sa propre explication à leur participation suggérée par moi alors TX¶HOOHQ¶HQDGRQQpDXFXQHjVHVGHX[DXWUHVHQIDQWs présents. Devant la confiance que semblent présenter Alma et Martin aux propositions culturelles de leur mère, je me suis interrogée sur cette transparence dont Elsa se réclame. En effet, à vouloir éviter les non- dits, ne peut-on pas induire une certaine insécurité ? Dans cette insécurité évoquée SDUODPqUHGXIDLWG¶DPHQHUVHVHQIDQWVVDQVOHXUexpliquer de façon précise ce pourquoi LOVYLHQQHQWMHPHGHPDQGHVLO¶LQYHUVHQHSHXWSDVrWUHSHQVp. Pourquoi ces enfants ne feraient-ils pas confiance à leur mère ? Elle me semble projeter ses propres angoisses. Ses angoisses ont certainement diverses causes comme peut-être celle de voir OXL pFKDSSHU O¶pGXFDWLRQ GH VHV HQIDQWV HQ LQWURGXLVDQW XQ WLHUV j TXL HOOH GHPDQGH GH O¶DLGHRXELHQFHOOHGHYRLUVRQILOVVRUWLUGHVHVWURXEOHVGHFRPSRUWHPHQWDOLPHQWDLUHHW pas elle. Puis-je rapprocher cet événement du sevrage de lit, GH SUR[LPLWp G¶LQWLPLWp, réalisé probablement sans explication, SHQVDQW TX¶j FHW kJH GH VL[ PRLV O¶HQIDQW QH FRPSUHQG SDV FRPPH GLVHQW EHDXFRXS GH SDUHQWV -H P¶DXWRULVH j SHQVHU TXH FHWWH période de sevrage de lit a été insécuritaire pour Eliot. En effet, il avait à intégrer un environnement inconnu pour lui, générant ainsi un comportement de recherche de UpDVVXUDQFHHQYHQDQWVHIURWWHUjVDPqUHjPDQJHUO¶DOLPHQWV\PEROHGHVDPqUHSRXU VH UDSSURFKHU G¶HOOH HW O¶LQWpJUHU HQ Oui. (Manger plus que ses besoins, révélé et réactivé par la médiation).
SXU QRV FRQVHLOV DILQ GH QH SDV VWLJPDWLVHU O¶HQIDQW GDQV VHV WURXEOHV HW GH respecter plusieurs critères de la PpWKRGRORJLH TX¶HVW OD UHFKHUFKH-action, nous avions VXJJpUp G¶H[SOLTuer que nous observerions les enfants au contact de contes. Pour modérer les inquiétudes G¶(OVDnous expliquons TX¶DYHFOHWHPSVHWO¶KDELWXDWLRQjFHV VpDQFHV OHV PRXYHPHQWV RFXODLUHV G¶(OLRW V¶HVWRPSHURQW SRXU GLVSDUDvWUH HW nous lui suggérons plusieurs actions. En premier, pour lui permettre de prendre un peu de distance, nous avons invité la mère à noter sur un carnet ses observations de toutes nouvelles manifestations, tel son refus de la galette des rois et toutes modifications de
celles existantes. La seconde suggestion a consisté à conseiller le changement de registre dans ses contacts avec son fils. En effet, Elsa nous rapporte ses remarques verbales itératives sur les mouvements oculaires GHVRQILOVSRXUTX¶LOOHVFHVVH
30) Pour la mère, ces mRXYHPHQWV RFXODLUHV VRQW XQ SUREOqPH DORUV TX¶LOV VRQW XQ symptôme&HVPRXYHPHQWVRQWGpFOHQFKpHQHOOHXQHWHOOHDQJRLVVHTX¶HOOHHQDSHUGX VDGLVFUpWLRQDXSRLQWGHOHUHJDUGHULQFHVVDPPHQWHWGHO¶HQMRLQGUHjOHXULQWHUUXSWLRQ, pouvant favoriser leur prolongation.
Premier enregistrement G¶(OLRWRXODFRQGXLWHGHODSHQVpHG¶(OLRW
Trois jours plus tard, nous recevons le premier enregistrement par courrier électronique envoyé par Elsa. Le message accompagnant le dossier mp3 est le suivant :
« Voici le premier enregistrement d'E. Il part un peu dans tous les sens, je lui ai
demandé de me raconter les contes, à sa façon, je ne sais pas si c'est très intéressant. Dès que je lui demande ce qu'il en pense il répond à côté.
Quand on arrive à Hansel et Gretel, il montre de grands signes de stress, tic aux yeux, il bouge beaucoup, on entend sa voix plus serrée.
Voilà, j'espère que ça vous ira.
31) /¶pFULW G¶(OVD PRQWUH VHV MXJHPHQWV LQWHUSUpWDWLIV HW VRQ LQTXLpWXGH TXDQW j OHXU LQWpUrWSRXUPRL-¶DLHXFRPPHO¶LPSUHVVLRQTX¶LO\DYDLWGHVERQQHVHWGHVPDXYDLVHV réponses dans les expressions verbales et physiques de son fils. Je perçois là une sorte de FRQWU{OHGHVFRQQDLVVDQFHVFRPPHjO¶pFROH.
Le conte Hansel et Gretel a manifestement un impact sur Eliot au niveau physique ou corporel avec ses mouvements des yeux et des membres. (Mobilisation GH O¶HQIDQW par la médiation). Par ailleurs, la mère écrit : « Quand on arrive à Hansel et Gretel,
>«@on entend sa voix plus serrée ». De mon côté, je ne comprends pas la signification
de cette e[SUHVVLRQ¬O¶pFRXWHGHO¶HQUHJLVWUHPHQWMHQ¶DLSDVUHPDUTXpGHPRGLILFDWLRQ GHWRQDOLWpQLGHU\WKPHGHODYRL[G¶(OLRW
Il a moins de tics ce week-end, je ne sais pas ce qu'on a réveillé en lui. »
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32) Cet écrit termine OHFRXUULHOG¶(OVDHWPHSDUDvWH[SULPHUjFHVWDGHTX¶HOOHV¶DVVRFLH j O¶pWXGH SRXU VRQ HQIDQW HQ XWLOLVDQW OH © on ». Elle me présente là sa part de UHVSRQVDELOLWpGDQVOHIDLWGHSDUWLFLSHUjO¶pWXGHLQGXLWHSDUO¶DEVHQFHGX père depuis le GpEXW GH O¶ptude. Je constate dans cet écrit, de nouveau O¶absence de conjoint et de père. (Mobilisation de la mère par la médiation).
Ce premier enregistrement a été réalisé avec ses deux parents dans leur FKDPEUHGHX[MRXUVDSUqVODSUHPLqUHVpDQFH(OLRWFRPPHQFHO¶KLVWRLUHGH%RXFOHG¶RU et les trois ours avec un haussement de ton dépassant la voix de sa mère.
33) 'H O¶pFRXWH GH FHW enregistrement audio se dégagent quelques constats. Déjà, je P¶LQWHUURJH VXU OH EHVRLQ G¶(OLRW G¶rWUH HQWHQGX HQ pOHYDQW OH WRQ MXVTX¶j HQ GpSDVVHU celui de sa mère. Il V¶DIILUPH. ,OQ¶DSSDUDvWSDVDLVpSRXUO¶HQIDQWGHV¶DIILUPHUIDFHj sa mère omniprésente dont il partage le même problème comportemental alimentaire DXGHYDQWG¶XQSqUHDEVHQW
7RXW DX ORQJ GH O¶HQUHJLVWUHPHQW (OVD LQWHUURJH VRQ ILOV SDUIRLV HQ O¶LQWHUURPSDQW DYHF GHV TXHVWLRQV FRPPHQoDQW SDU des « pourquoi », des « TX¶HVW-ce TX¶HOOH a fait de ª HW PrPH DYHF XQH IRUPXODWLRQ SRVLWLYH GRQW O¶LQWRQDWLRQ VLJQH XQH interrogation comme « Elle aurait dû manger autre chose, elle aurait dû manger autre chose ou pas ? ». À la question « Est-FH TX¶HOOH D JRWp OD VRXSH ? Eliot répond en première intention par « oui » puis une seconde après, par un « non ». Elle poursuit par un « Alors ensuite après » et un « F¶pWDLWWURSRXSDVDVVH] ? ».
34) -¶HQtends dans toutes ces questions GHVUpSRQVHVDWWHQGXHVVXUFHTX¶LOIDXWGLUH-¶DL O¶LPSUHVVLRQ G¶XQH pensée conduite et dirigée par Elsa dans une sorte de moralisation. Comme dans son courriel, sa façon de diriger me fait penser au contrôle des connaissances comme les bonnes ou les mauvaises UpSRQVHVjO¶pFROH.
Avant de passer à une DXWUHKLVWRLUH(OVDV¶HQTXLHUW GHVDYRLUFHTX¶HQDSHQVp son fils. Eliot lui répond « Nulle ». Dans un « dD W¶D SOX FHW DSUqV-midi de contes ? » Eliot réplique « -¶DLGpWHVWp ». Elsa insiste à plusieurs reprises, Eliot réitère sur la nullité
SDUFH TX¶LO \ DYDLW GHV ILOOHV HW GHV JDUoRQV HW TX¶LO VDYDLW TXH oD DOODLW être nul avant PrPHG¶\DOOHU Enfin, Eliot ILQLWSDUGLUHTX¶LODIDLWXQHFULVH tout en affirmant et en montant OHWRQVXUOHIDLWTX¶LOVDYDLWTXHoDDOODLWrWUHQXO
35) /HV TXHVWLRQV IHUPpHV VXU IRQG GH GLULJLVPH FRQGXLVHQW (OLRW j Q¶DYRLU TXH GHX[ FKRL[GHUpSRQVHHWFRPPHRQSRXYDLWV¶y DWWHQGUHHXpJDUGjO¶pOpYDWLRQGHVRQWRQGH parole pour dépasser celui de sa mère et finit par lui dire son aversion et sa répulsion à O¶REMHW GH OD TXHVWLRQ. Cette dernière pourrait manifester chez Eliot un besoin de s¶DIILUPer et G¶échapper au contrôle pour trouver son espace propre.
Dans la suite des répliques vives, nous entendons un « Non » d¶XQH voix PDVFXOLQH 1RXV VXSSRVRQV TX¶HOOH HVW FHOOH de son père. (OLRW pPHW O¶HQYLH GH SDUWLU « %HQVL&¶HVWERQMHYRXVODLVVH&¶HVWOH&¶HVWO¶KLVWRLUHGHODJUHQRXLOOH3IIIIIXW ». 36) Le « Non ª GX SqUH PHW ILQ j O¶RSSRVLWLRQ G¶(OLRW j VD PqUH &H GHUQLHU EDW HQ UHWUDLWH UDSLGHPHQW HQ UHERQGLVVDQW VXU O¶KLVWRLUH GH OD JUHQRXLOOH Par son « ben si », Eliot semble V¶DIILUPHUIDFHjVRQSqUHPDLVHVTXLYHHQPDQLIHVWDQWOHVRXKDLWGHSDUWLU puis revient avec le désir de raconWHUO¶KLVWRLUHGHODJUHQRXLOOHHPSRUWpTX¶LOHVWSDU les histoires. Ceci montre ses intérêts et sa disponibilité aux histoires et contes. (Mobilisation GH O¶HQIDQW par la médiation). 'H SDU O¶DEVHQFH GX SqUH j SOXVLHXUV niveaux, il P¶apparaît que ce dernier ait un peu de mal à investir son fils dans ce projet.
(OVDVDLVLWO¶KLVWRLUHGHODJUHQRXLOOHHQSURSRVDQWj(OLRWGHODUDFRQWHUjVRQ SqUHSXLVTX¶LOpWDLWDEVHQWjFHWWHSUHPLqUHVpDQFH
37) Elsa reprend la parole pRXU TX¶(OLRt poursuive à raconter. Elsa est soucieuse des EHVRLQVGHVRQILOVHWGHPRQpWXGH(QHIIHWOHPHVVDJHG¶(OVDGLVDQW© Voilà, j'espère
que ça vous ira » DFFRPSDJQDQW O¶HQUHJLVWUHPHQW PS VHPEOH PH O¶H[SULPHU Elsa
voudrait tellement que « ça marche » car elle se reconnaît dans les conduites de son fils et craint pour son avenir. Je comprendrai plus loin O¶DXWUHUDLVRQTXLLQGXLWFKH] elle une telle attitude. Dans son investissement impRUWDQWDXSUqVGHVRQHQIDQWM¶DLSHUou une sorte de pression, de contr{OHRXGHWHQWDWLYHG¶LQIOXHQFHVXUODVLWXDWLRQHWVRQ enfant. (Mobilisation de la mère par la médiation).
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$LQVLO¶HQUHJLVWUHPHQWVHSRXUVXLWSRQFWXpGHTXHOTXHVLQWHUURJDWLRQVGHVRQSqUH QRWDPPHQWORUVTX¶(OLRWGLW© ODJUHQRXLOOHDPDQJpWRXWHO¶HDX ª6RQSqUHO¶DSRVWURSKH avec « 0DQJpG¶O¶HDX ». Eliot en riant, répond « Bu ªHWSRXUVXLWHQEUXLWDQWO¶DVSLUDtion buccale.
38) Antoine apparaît très attentif à ce que raconte son fils. Par sa reformulation, son fils est invité à corriger lui-PrPHOHPRWTX¶LODHPSOR\p. Il incite son fils de six ans à O¶XWLOLVDWLRQMXVWHHWDGDSWpHGHVPRWVGHVRQYRFDEXODLUH&HSHQGDQWEliot ne confond- il pas la soif et la faim comme de très nombreuses personnes me consultant pour leur surpoids ? (Manger plus que ses besoins, révélé par la médiation). Eliot répond de façon adéquate et du tac au tac.
Au terme de cette histoire relatée avec détails par Eliot, Elsa reprend très vite le fil de sa pensée avec « )LQDOHPHQW W¶DV ELHQ DLPp FHW DSUqV-midi là ? ». Question à laquelle ElLRWV¶HPSUHVVHGHUpSpWHU « Non, non ».
39) En questionnant ainsi son fils, Elsa PHGRQQHO¶LPSUHVVLRQGe souhaiter ardemment TXHO¶H[SpULHQFHGHO¶pWXGH lui DSSRUWH-¶DLG¶DLOOHXUVUHWURXYpXQHFHUWDLQHinsistance à SOXVLHXUV UHSULVHV DX FRXUV GH O¶pWXGH (OOH me semble aussi venir de son besoin de recevoir du soutien dans son rôle parental. Serait-ce pour réaliser une triangulation de la UHODWLRQ TX¶HOOH HQWUHWLHQt avec son fils, peut-rWUH GX IDLW GH O¶DEVHQFH GX SqUH" Le FRQMRLQWV¶HVW-il exclu de lui même ou bien a t-il été exclu par la mère ou encore les deux en même temps ?
À FHPRPHQWGHO¶pWXGH, rappelons que je ne sais pas TXHVRQFRQMRLQWQ¶y adhère pas. 1H P¶HQ D\DQW SDV LQIRUPpe, elle est donc seule à porter cette démarche. Je vois là à PRQpJDUGDXVVLO¶DEVHQFHGHtransparence.
6XU XQ DXWUH SODQ Q¶RXEOLRQV SDV TX¶HOOH WUDYDLOOH j SOHLQ WHPSV TX¶HOOH HVW PqUH GH quatre HQIDQWVHWTX¶HOOHV¶LQWpUHVVHHWDLPHjV¶LQYHVWLUGDQVGHQRPEUHXVHVDVVRFLDWLRQV HQOLHQDYHFO¶HQIDQFH, ce qui lui confère un certain engagement dans la vie par rapport à VRQFRQMRLQWHQUHFKHUFKHG¶HPSORLFXLVLQDQWjODPDLVRQ3DUFHWHQJDJHPHQWSDUVHV VRXSLUVIUpTXHQWVHWVDORTXDFLWpUDSLGHHOOHPHGRQQHO¶DVSHFWG¶XQHIHPPHGpERUGpHHW débordante par son volume important.
Elsa poursuit en suggérant la dernière histoire et HQGRQQDQWVRQWLWUH6¶DJLVVDQW de Margot et Jeannot, elle confirme, au nom de la famille, « en fait, on la connaît cette histoire sous le nom G¶+DQVHOHW*UHWHO ª3XLVHQUDOHQWLVVDQWVRQU\WKPHG¶pORFXWLRQ elle invite son fils à en dire plus « Margot et Jeannot, ils ont très, très, très faim. Pourquoi, est-FH TX¶LOV RQW WUqV WUqV WUqV IDLP ? ». Eliot clôture « 3DUFH TX¶LOV VRQW pauvres ». À la suite, il évoque la sorcière, mais Elsa le ramène à la nourriture dans un « 4X¶HVW-FHTX¶LOVPDQJHQW ? », ce à quoi son fils répond « Ils ont juste un petit bout, sa maman ». Elsa reprend « Sa maman » pour guider Eliot à dire la suite du conte « sa maman lui dit au papa, le soir. Ils disaient le, faut abandonner nos fils ». Elsa reprend de nouveau « La maman » mais Eliot continue en relatant la peur des enfants. Sa mère O¶LQWHUURPSWHWUHQIRUFHSDU© Elle avait très peur ».
40) Elsa, tout en orientant son enfant dans ses réponses, élude la sorcière.
Eliot reprend le fil de sa narration avec « LOV GLVDLHQW TX¶LOV DYDLHQW WUqV SHXU 7¶LQTXLqWH SDV DYHF XQH SHWLWH YRL[ SRXU LPLWHU -HDQQRW M¶DL XQH LGpH Il prenait des cailloux tan, tan et la maman disait eh oh, eh oh, il faut se préparer. Hop, hop, hop, ils YRQWWRXWIDLUH9RXVYRXVPDQJHUH]OHSDLQMXVTX¶DXPLGL ».
41) Eliot QRPPH GDQV O¶espace de projection du conte O¶pPRWLRQ GH OD SHXU HW HQ OD nommant, il exprime une sorte de distanciation. En effet, nommer est à mes yeux une IDoRQ GH SUHQGUH XQH GLVWDQFH DYHF OH UHVVHQWL GH O¶pPRWLRQ FDU OH PRW HVW V\PEROH HW parler est symbolisé. Puis dans le « 7¶LQTXLqWH SDV DYHF XQH SHWLWH YRL[ SRXU LPLWHU
Jeannot) » en le destinant à Margot peut-être parce TX¶LOV¶HVWLGHQWLILpj-HDnnot, il se
montre rassurant. En y ajoutant « -¶DLXQHLGpH »LOPHGRQQHO¶LPSUHVVLRQG¶DYRLUGHV ressources SRXU VRUWLU G¶XQH VLWXDWLRQ GLIILFLOH HW TX¶LO VH IDLW FRQILDQFH 'DQV ces SDUROHV O¶HQIDQW H[SULPH TX¶LO D SULV FH TX¶LO Dvait à prendre du conte et TX¶LO mobilise en lui ses propres ressources. À PHV \HX[ FHW HQIDQW Q¶DXUDLW SDV SDUOp DLQVL V¶LO QH V¶pWDLW SDV VHQWL FRQFHUQp SHUVRQQHOOHPHQW SDU FH TX¶LO D HQWHQGX ,O H[SULPH WURLV QRWLRQV GDQV VHV SDUROHV HQUHJLVWUpHV G¶DERUG FHOOH GH O¶pPRWLon TX¶LODVXUHSUHQGUHjVRQFRPSWHHQODQRPPDQWHWHQODUHSRUWDQWVXUDXWUXLGDQV