TROISIÈME CHAPITRE : LA MÉTHODOLOGIE
3.1 Les deux enfants
les états et comportement respectifs des enfants ainsi que leur évolution vers O¶DXWRQRPLHWRXWDXPRLQVOHVVLJQHVWDQJLEOHVRXDWWLWXGHVHW paroles nouvelles faisant penser à un changement par rapport aux temps antérieurs. Chacune de ces données recueillies était consignée dans le journal DILQTX¶HOOHVRLWXWLOLVDEOHHWXWLOLVpHGHIDoRQ appropriée pour chaque nouvelle boucle HWSRXUO¶DQDO\VH.
Chaque spirale V¶HVW WHUPLQpe par un entretien bilan avec les parents. Comme VRQ QRP O¶LQGLTXH FHW HQWUHWLHQ a consisté en une rencontre pour faire le point de O¶HQVHPEOHGHO¶pWXGHet particulièrement ce qui a été mobilisé chez leur enfant au sujet GHVHVFRPSRUWHPHQWVDOLPHQWDLUHVHWDXWUHVTX¶DOLPHQWDLUHV
Voici donc comment OHVFpQDULRHQVSLUDOHV¶HVWGpURXOpDXWRXUGHVVpDQFHVGH contage. Nous retenons la structure en spirale avec cinq boucles pour chacun des enfants. $OORQV PDLQWHQDQW UHQGUH FRPSWH GH FH TXL V¶HVW SDVVp VRXV O¶DQJOH GHV SDUWLFLSDQWVjO¶étude.
/(6$&7(856'(/¶e78'(
/HVDFWHXUVGHO¶pWXGHVRQWDX nombre de cinq. Nous nommons les enfants, leurs parents, le conteur, les contes30 et la chercheure et précisons leur singularité notamment dans leur place et rôle ainsi que leur choix.
3.1 Les deux enfants
Dès le départ, nous avons souhDLWpFHWWHpWXGHDXSUqVG¶enfants de 6 à 11 ans en état dHVXUFKDUJHSRQGpUDOH1RWUHFKRL[V¶HVWDUUrWpj deux enfants, un garçonnet de six
30 '¶XQHSDUWOHVFRQWHVIRQWSDUWLHSRXUQRXVGHVDFWHXUVGDQVOHVHQVTX¶LOVVRQWDQLPpVSDUXQHYRL[TXL
OHXUGRQQH YLH'¶DXWUHSDUW QRXVOHVDYRQVLQFOXVGDQVXQGLVSRVLWLIDFWLYDWHXUGHODPpGLDWLRQDYHFOH conteur et la chercheure.
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ans et une fillette de neuf ans DILQG¶H[SORUHUHQSURIRQGHXUOHV HIIHWV Ge la médiation QRWDPPHQWVXUFHTX¶HOOHPRELOLVHHQHX[. Leur recrutement V¶HVWRSpUp auprès de notre patientèle G¶XQHIDoRQGLUHFWHSRXUO¶XQHWLQGLUHFWHSRXUO¶DXWUH(QHIIHWOHJDUoRQQHW de six ans est le fiOVG¶XQHGHVSDWLHQWHVGXPpGHFLQQutritionniste que nous sommes et la fillette de neuf DQV HVW OD ILOOH G¶DPLV G¶XQH GH QRV SDWLHQWHV TXL QRXV FRQVXOWDLW SRXU elle-même. /¶DIILFKHWWH apposée GDQV QRWUH VDOOH G¶DWWHQWH expliquant notre recherche, avait pour but de susciter un échange avec les personnes qui nous consultent régulièrement HWOHVSHUVRQQHVGHSDVVDJHGDQVO¶HVSDFHDWWHQWHGHQRWUHOLHXG¶H[HUFLFH. Le libellé a été : « Le Dr Marie-Line Éon cherche deux ou trois familles ayant un enfant en état de surcharge pondérale pour participer à une étude doctorale. Le projet consiste HQ O¶DFTXLVLWLRQ GH O¶DXWRQRPLH DOLPHQWDLUH GH O¶HQIDQW SDU OD PpGLDWLRQ GX FRQWH RUDO Merci de prendre contact ». En effet, un climat de confiance entre nous, thérapeute praticien, devenue chercheure, et les parents, apparaissait une condition sine qua non à notre entreprise. Nous avons répondu à des interrogations des patientes déjà en cours de soLQV TXDQW j OD SRVVLELOLWp G¶HQWUHU GDQV O¶pWXGH DYHF OHXUV SURSUHV HQIDQWV Les échanges pour le recrutement se sont faits librement sur la base du volontariat en dehors des temps de consultations.
Le profil recherché des enfants participants était HQ SUHPLHU OLHX FHOXL G¶XQ enfant en état de surcharge pondérale VHORQOHVFRXUEHVG¶,0&Ce critère V¶HVWpODUJLj FHOXLG¶XQHQIDQWDYHFXQJUDQGpotentiel GHOHGHYHQLUjO¶kJHDGXOWH(QHIIHWODFRXUEH de O¶IMC du garçonnet montre que depuis O¶kJHGHdeux ans, son indice monte et frôle le couloir précédent la zone de surpoids et à quatre DQVO¶D dépassée pour redescendre à ses six ans, juste au-dessus du 90ème centile. Entre temps, à cinq ans, un chiffre placé au PLOLHXGHODIRXUFKHWWHGpOLPLWDQWOHVXUSRLGVHWOHVRXVSRLGVSRXUO¶kJHHWODWDLOOH dont la maman VXVSHFWDLWO¶erreur, nous est apparue SRQFWXHO1RWUHGpFLVLRQG¶DGPHWWUHcet HQIDQWGDQVO¶pWXGHDdonc reposé sur les conduites alimentaires décrites par sa mère et OHVFKLIIUHVGHO¶,0&TXL montraient spécifiquement un changement de couloir à quatre ans sur la courbe de corpulence. TandLVTXHO¶,0&GHODILOOHWWHGHQHXI ans est depuis O¶kJHGH quatre ans installé dans la zone de surpoids.
Au départ, nous avions espéré que seuls les parents et non leurs enfants soient LQIRUPpVGHO¶pWXGH Nous la souhaitions au plus proche du milieu naturel de vie comme aller au spectacle. En effet, depuis le début de notre engagement doctoral, notre position j O¶pJDUG GHV HQIDQWV QRQ SXEqUHV HQ état de surcharge pondérale V¶HVW PRGLILpH 3DU souci d¶pYLWHU GH les stigmatiser ou de cautionner cette stigmatisation en amenant les enfants au cabinet du médecin nutritionniste, de ne pas usurper le rôle parental G¶pGXFDWHXU, ni même risquer de dévaloriser devant leur enfant les conduites parentales IDFHjO¶DOLPHQWDWLRQ nous avons reçu les parents seuls et même parfois sans que leur enfant ne le sache. Les résultats sont apparus fort intéressants. Bien sûr, les parents souhaitent probité, honnêteté voire transparence vis-à-vis de leur enfant mais, est-ce bien nécessaire TXDQGFHGHUQLHUQ¶pPHWDXFXQHGHPDQGHRXQHUDSSRUWHDXFXQHPRTXHULHGH la part de ses camarades au sujet de son corps ? 4XRL TX¶LO HQ VRLW QRXV VRXKDLWions GRQQHUDX[SDUHQWVODSRVVLELOLWpG¶H[HUFHUOHXUMXVWHSODFHGHSDUHQWpGXFDWHXUDXSUqVGH leur enfant et de son autonomisation avec pour support et soutien, le conte oral de tradition populaire. En pratique, la fillette a été informée de sa possible participation GDQVO¶pWXGHSRXUOHVUDLVRQVGHVa surcharge pondérale par son père avant même que ses parents nous rencontrent,OHQDpWpDXWUHPHQWSRXUOHJDUoRQQHWjTXLODPqUHQ¶DYDLW pas annoncé sa participation j O¶pWXGH /¶LQIRUPDWLRQ GRQQpH initialement j O¶HQIDQW semble-t-il et qui nous a été rapportée par la mère pWDLWFHOOHG¶XQVSHFWDFOHGH contes sans plus de précision. Nous verrons dans le chapitre suivant GHO¶DQDO\VH FHTX¶LOHQD été eu égard à la position de la mère à ce sujet.
Concernant la place des enfants, elle était de fait DX FHQWUH GH O¶pWXGH WRXW HQ étant fondue dans le groupe des spectateurs. Au centre parce que nous, chercheure, O¶REVHUYLRQVSHQGDQWODVpDQFHHWTX¶jODPDLVRQXQGHVHVSDUHQWVO¶LQWHUYLHZDLW tout en poursuivant le repérage de ses comportements ou attitudes dans le quotidien.
3.2 Les parents des deux enfants