TROISIÈME CHAPITRE : LA MÉTHODOLOGIE
4. LES DONNÉES
5.3 La mise en relation
HQTXDOLWpG¶DFWHXUGHODUHFKHUFKH HWGDQVO¶pFULWXUHQDUUDWLYHGHVFULSWLYHO¶émersion ou la prise de distance fut plus aisée par une sorte de posture en opposition, comme dans un effet rebond ou effet de balancier. Entre deux positions, la position inverse ou opposée est souvent plus facile à trouver que celle du centre ou milieu. Voyons maintenant le WURLVLqPHQLYHDXG¶DQDO\VH
5.3 La mise en relation
Après cette écriture interprétative, nous avons procédé à une succession G¶écritures de mise en écho des deux cas, qui ont permis une réflexion analytique de troisième niveau. La dernière écriture a nécessité une nouvelle immersion à temps complet pour en extraire des « unités de sens » (Blais et Martineau, 2006, p.2). En SUHPLHUOLHXFHQLYHDXG¶DQDO\VHDSermis de mettre en exergue deux figures tripartites qui se sont dessinées sous nos yeux comme une évidence. /¶REVHUYDWLRQGHla première figure tripartite liant O¶HQIDQW O¶DOLPHQWDWLRQ HW VHV SDUHQWV, a mis en évidence leurs interactions dans le premier concept « le manger plus que ses besoins ». La seconde figure nommée le dispositif des 3C a dévoilé les acteurs de la médiation que sont le conte, le conteur et la chercheure et les interactions entre eux. Ces deux figures ont SHUPLV G¶DSSURIRQGLU OHV OLHQV TXH FKDFXQ GHV trois acteurs de chacune de ces figures tripartites exerçait les uns sur les autres. 3XLVjO¶LPDJHGHODPpGLDWLRQGHODUHFKHUche- DFWLRQQRXVDYRQVSODFpFHVGHX[ILJXUHVO¶XQHVXUO¶DXWUH/a superposition de ces deux figures tripartites symbolisant la médiation a révélé une étoile à six branches et un hexagone dans un regard périphérique donnant à voir de nouvelles figures tripartites comme des « unités de sens » en émergence, G¶LPSRUWDQFHLQpJDOHHWpermettant de voir les interactions entre les six acteurs. Ces interactions ont été tantôt visibles dès le positionnement des dHX[ILJXUHVO¶XQHVXUO¶DXWUH, tantôt invisibles, nécessitant de notre part un regard plus pénétrant (Paillé, 1994) et plus intérieur avec « une attention et une écoute » aiguisées à ce que ces données empiriques pouvaient nous dire (Guillemette et Luckerhoff, 2009, p.13).
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/¶LQWpJUDWLRQ, la modélisation et la théorisation
Un texte écrit à partir de la mise en relation des catégories DSHUPLVO¶LQWpJUDWLRQ telle une sorte de concentration de notre propos. En effet, cet exercice rassemble bien les composantes de notre démarche. En premier lieu, la problématique apparaît mise en lumière dans le « manger plus que ses besoins » et dégage aussi bien notre objet de recherche que nos objectifs dans cette médiation par le conte, le conteur et chercheure.
Quant à la modélisation et la théorisation, elles sont traitées de manière FRQFRPLWDQWHGDQVO¶pPHUJHQFHG¶XQHQRXYHOOHFompréhension du phénomène dans les « donner à » voir, vivre, penser, repenser, ressentir les sensations alimentaires, résoudre et nommer la résolution, etc. En effet, cette expression « donner à » exprime bien le processus mis en lumière dans la médiation par le dispositif conte-conteur-chercheure. Ici notre LQWXLWLRQ TXHOHFRQWHSXLVVHDLGHUO¶HQIDQW HQpWDWGHVXUFKDUJH pondérale ou risquant de le devenir est vérifiée et même rendue visible par la médiation.
3RXUFRQFOXUHFHWWHUpIOH[LRQVXUQRWUHGpPDUFKHG¶DQDO\VHQRXVSRXYRQVGLUH TX¶HOOHV¶HVWLQVFULWH en plusieurs points selon OHFRQFHSWGHO¶LQGXFWLRQWHOOHTXHGpFULWH par Guillemette et Luckerhoff (2009) HW OD PpWKRGH G¶DQDO\VH SDU WKpRULVDWLRQ DQFUpH détaillée par Paillé (1994). Nous avons reconnu les paradigmes G¶H[SORUDWLRQ HW G¶RXYHUWXUHYLVDQWODSURGXFWLRQGHFRQQDLVVDQFHVXUGHVSKpQRPqQHVVRFLDX[jO¶pWXGH dans une approche par émergence à partir des données empiriques nombreuses et diverses. Cette approche était basée sur notre « intuition à valider dans les données empiriques » (Anadón et Guillemette, 2007, p. 33), intuition reposant sur la potentialité des contes auprès des enfants en état de surcharge pondérale ou à haut risque de le devenir. Les émergences telles des « unités de sens », les figures tripartites dévoilées G¶HOOHV-mêmes devant nos yeux à mesure de nos avancées puis les « donner à » ont permis de construire une théorisation ancrée à partir des données. Par ailleurs, sans déclarer que nous avons alterné les épisodes de collecte de données avec les épisodes
G¶DQDO\VH, dès nos premiers contacts avec les données, nous avons élaboré autour de ce TX¶LOQRXVpWDLWGRQQpGHYRLUGDQVXQHcircularité. Nous pensons a posteriori que notre réflexion analytique inductive était déjà en marche dès lors que nous avons imaginé les instruments de la collecte des données SXLVTX¶LOs ont servi O¶DQDO\VHSDUOHXUnombre et leur diversité. De plus, notons que sur notre journal de chercheure, nous avons élaboré GDQV O¶LPPpGLDW GH O¶DFWLRQ GH FRQWDJH, autour de ce que nous avons vu, entendu et consigné pendant la séance (ibid., p.14 et 15).
Nous venons de justifier la méthodologie choisie, construire le scénario, recenser OHV DFWHXUVGHO¶pWXGHH[SOLTXHUQRWUHGpPDUFKHG¶DQDO\VH9RLFL jSUpVHQW la présentation des résultats de notre étude.
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QUATRIÈME CHAPITRE : LA PRÉSENTATION DES RÉSULTATS
Ce quatrième chapitre concerne la présentation des résultats GHO¶pWXGHTXHQRXV avons menée auprès de deux enfants, O¶XQH HQ VXUFKDUJH SRQGpUDOH HW O¶DXWUH j haut ULVTXHGHOHGHYHQLU/DPpWKRGRORJLHGHQRWUHpWXGHDpWpFHOOHG¶XQHUHFKHUFKH-action. En effet, chacun de ces deux enfants accompagnés de leurs parents, IUqUHV V°XUV HW amies sont venus écouter, entendre et voir sur deux périodes différentes dans une maison de quartier, un conteur conter des contes choisis en relation avec leur problématique. Nous, chercheure, les avons observés. Les données diverses FXHLOOLHVDXFRXUVGHO¶pWXGH ont été UDVVHPEOpHVHQGHX[UpFLWVjO¶LQWpULHXUGHVTXHOVQRXVDYRQVLQVpUpGHVHQFDGUpV pour faciliter la lecture de nos interprétations, de nos découvertes et notre catégorisation. (QSUHPLHUFRPPHGDQVO¶RUGUHFKURQRORJLTXHGHVXUYHQXHGHO¶H[SpULPHQWDWLRQQRXV présentons le cas du garçonnet nommé Eliot. Puis suivra celui de Clémentine. Cet ordre a pu avoir une certaine importance et incidence cependant de façon absolument involontaire. Cependant, ces deux récits ne sont pas de longueur identique, ni la quantité de morceaux de phrases significatives et éclairantes des catégories en gras. Ceci est à mettre en lien avec ce que chaque cas nous a donné à voir et à vivre notamment dans les sollicitations par les familles.
1. IL ÉTAIT UNE FOIS ELIOT
Eliot est un garçonnet de six ans. Il nous a été présenté par sa maman, Elsa, qui nous consultait depuis environ six mois pour ses troubles de conduite alimentaire ayant pour conséquences un surpoids et une intolérance au glucose.
1) Elsa, lD PDPDQG¶(OLRW, présente des difficultés avec son corps et sa silhouette. Sans trahir les entretiens pendant les six mois de nos rencontres, Elsa, ORUVGHO¶pFKDQJH initial avec les parents auquel son conjoint était absent, a UHWUDFpO¶KLVWRLUHGHODIDPLOOH et les éléments qui lui semblaient XWLOHV j O¶pWXGH QRWDPPHQW VRQ SURSUH SDUFRXUV corporel et alimentaire depuis son enfance. Elle a fait part de ses nombreux régimes