(OLRWDXMRXUG¶KXL
40) Elsa, tout en orientant son enfant dans ses réponses, élude la sorcière
de Margot et Jeannot, elle confirme, au nom de la famille, « en fait, on la connaît cette histoire sous le nom G¶+DQVHOHW*UHWHO ª3XLVHQUDOHQWLVVDQWVRQU\WKPHG¶pORFXWLRQ elle invite son fils à en dire plus « Margot et Jeannot, ils ont très, très, très faim. Pourquoi, est-FH TX¶LOV RQW WUqV WUqV WUqV IDLP ? ». Eliot clôture « 3DUFH TX¶LOV VRQW pauvres ». À la suite, il évoque la sorcière, mais Elsa le ramène à la nourriture dans un « 4X¶HVW-FHTX¶LOVPDQJHQW ? », ce à quoi son fils répond « Ils ont juste un petit bout, sa maman ». Elsa reprend « Sa maman » pour guider Eliot à dire la suite du conte « sa maman lui dit au papa, le soir. Ils disaient le, faut abandonner nos fils ». Elsa reprend de nouveau « La maman » mais Eliot continue en relatant la peur des enfants. Sa mère O¶LQWHUURPSWHWUHQIRUFHSDU© Elle avait très peur ».
40) Elsa, tout en orientant son enfant dans ses réponses, élude la sorcière.
Eliot reprend le fil de sa narration avec « LOV GLVDLHQW TX¶LOV DYDLHQW WUqV SHXU 7¶LQTXLqWH SDV DYHF XQH SHWLWH YRL[ SRXU LPLWHU -HDQQRW M¶DL XQH LGpH Il prenait des cailloux tan, tan et la maman disait eh oh, eh oh, il faut se préparer. Hop, hop, hop, ils YRQWWRXWIDLUH9RXVYRXVPDQJHUH]OHSDLQMXVTX¶DXPLGL ».
41) Eliot QRPPH GDQV O¶espace de projection du conte O¶pPRWLRQ GH OD SHXU HW HQ OD nommant, il exprime une sorte de distanciation. En effet, nommer est à mes yeux une IDoRQ GH SUHQGUH XQH GLVWDQFH DYHF OH UHVVHQWL GH O¶pPRWLRQ FDU OH PRW HVW V\PEROH HW parler est symbolisé. Puis dans le « 7¶LQTXLqWH SDV DYHF XQH SHWLWH YRL[ SRXU LPLWHU
Jeannot) » en le destinant à Margot peut-être parce TX¶LOV¶HVWLGHQWLILpj-HDnnot, il se
montre rassurant. En y ajoutant « -¶DLXQHLGpH »LOPHGRQQHO¶LPSUHVVLRQG¶DYRLUGHV ressources SRXU VRUWLU G¶XQH VLWXDWLRQ GLIILFLOH HW TX¶LO VH IDLW FRQILDQFH 'DQV ces SDUROHV O¶HQIDQW H[SULPH TX¶LO D SULV FH TX¶LO Dvait à prendre du conte et TX¶LO mobilise en lui ses propres ressources. À PHV \HX[ FHW HQIDQW Q¶DXUDLW SDV SDUOp DLQVL V¶LO QH V¶pWDLW SDV VHQWL FRQFHUQp SHUVRQQHOOHPHQW SDU FH TX¶LO D HQWHQGX ,O H[SULPH WURLV QRWLRQV GDQV VHV SDUROHV HQUHJLVWUpHV G¶DERUG FHOOH GH O¶pPRWLon TX¶LODVXUHSUHQGUHjVRQFRPSWHHQODQRPPDQWHWHQODUHSRUWDQWVXUDXWUXLGDQV
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une distanciation. La seconde, celle de la prise de parole au « je » exprime la notion G¶rWUHSUpVHQWHQTXDOLWpG¶DFWHXUGHO¶LGpHTX¶LOGLWDYRLUWURXYpH(WODIRUPXODtion « M¶DLXQHLGpH » exprime la notion de ressource HWTX¶LOYDSRXYRLUDOOHUSOXVORLQ. Présentement, apparaît l¶effet du pouvoir analogique des contes écoutés par O¶HQIDQW (Mobilisation par la médiation qui va au-delà en présentant un VLJQHG¶autonomie DYHF O¶H[SUHVVLRQ © 7¶LQTXLqWH SDV M¶DL XQH LGpH ª 'DQV FH VLJQH G¶autonomie exprimé, je ressens en plus XQ VHQWLPHQW G¶pTXLOLEUH HQWUH OXL VHV pPRWLRQV VHV UHVVRXUFHVHWOHPRQGHH[WpULHXUG¶RXQHLGpHG¶homéostasie en germe).
Elsa lui coupe la parole à plusieurs reprises : pour dire ce qui a été conté par Miguel, pour exposer ce TX¶HOOH FRQQDvW G¶XQH DXWUH YHUVLRQ ou pour donner son sentiment « &¶pWDLWWHUULEOHoD ? », ou encore pour inviter Eliot à donner plus de détails. 42) Non seulement, Elsa dirige la narration de son fils mais en plus, en exprimant son sentiment, elle O¶oriente à ressentir XQH VRUWH G¶pPRWLRQ RX G¶affection. Son propre EHVRLQ G¶LQFLWHU VRQ HQIDQW j V¶H[SULPHU GpPRQWUH HQFRUH LFL XQH FHUWDLQH SUHVVLRQ VXU lui. Que faut-LOFRPSUHQGUHGHO¶DWWLWXGHG¶(OVD ? Comme elle a assisté aux contes, peut- HOOHDXVVLV¶rWUHDSSURSULpHOHFRQWHHWDYRLUeu envie de le partager avec son fils, elle qui YLWOHVPrPHVGLIILFXOWpVDYHFO¶DOLPHQWDWLRQ. Au-delà du partage, je me demande aussi si elle ne le projette pas sur son enfant dans une sorte de pression tellement elle VRXKDLWHXQHIIHWGHO¶H[SpULHQFHTX¶HOOHDWHQWpHQGHPDQGDQWjSDUWLFLSHUjO¶pWXGH'H plus, lDPqUHQRXVPRQWUHGHQRXYHDXVRQDPELYDOHQFHHQGHPDQGDQWGHO¶DLGHtout en gardant le contrôle et en le projetant sur son fils. Peut-être, aurait-il été plus pertinent SRXUO¶HQIDQWjFHPRPHQWGHO¶pWXGH G¶HQpORLJQHUODPqUHPDLVQRXVQHSRXYLRQVHWQH YRXOLRQV SDV O¶H[FOXUH /D OHoRQ retenue de cette situation précise est que M¶DXUDL G proposer O¶DUUrW GHVHQUHJLVWUHPHQWVHW G¶HQUpDOLVHUXQPRL-même plus tard hors de la présence parentale. (Mobilisation de la mère par la médiation ou/et Manger plus que ses besoins, révélé par la médiation par le comportement de pression la mère sur son enfant. Nous entendons dévoration).
Eliot lui répond « 3DUFHTXHF¶pWDLWXQHPDLVRQHQJkWHDX » et Elsa de relancer dans un éclat de rire en reformulant « En gâteau ? 7¶DXUDLVHQYLH G¶XQHPDLVRQFRPPH ça, toi ? ». Puis elle revient sur la faim « Ils ont eu très, très faim. Est ce que tu crois TX¶RQa eu très, très faim comme eux ? ». Eliot lui rétorque « 1RQSDUFHTXHF¶HVWODYLH GXNLNL«HWSURXWSURXW« pout, pout ». Sa mère insiste avec « W¶aimerais (pause) avoir très, très faim ? ». Eliot conclut « C¶HVWSDUFHTX¶RQGRLWDYRLUWUqVPDQJp ».
43) Elsa tente de venir maladroitement sur la faim avec sa question moralisatrice à