(OLRWDXMRXUG¶KXL
28) Déjà, quelques modifications du comportement alimentaire de Clémentine sont significativement visibles (Mobilisation GH O¶HQIDQW par la médiation et autonomie
alimentaire). 0DLVO¶DWWHQWHSDUHQWDOHHVWIRUWHVDQVGRXWHHVW-FHODSUHPLqUHIRLVTX¶LOV V¶LQYHVWLVVHQWGDQVXQHGpPDUFKHSRXUHOOHHXpJDUGOHVPXOWLSOHVGpPDUFKHVGHODPqUH sans francs succès. Il reste deux VpDQFHV GH FRQWHV HW WRXW OH WHPSV G¶LQWpJUHU RX GH V¶DSSroprier leurs messages et peut-rWUHG¶pODERUHUDXWRXUHQIDPLOOH
Huit jours seulement séparent la troisième et la quatrième séance et entre la quatrième et la cinquième séance. Aussi, la quatrième séance a lieu le 19 juin 2013. Clémentine arrive seule DYHF VD V°XU 0DHYD (Q HIIHW OHXUV SDUHQWV VRQW UHWHQXV j la VpSXOWXUH G¶XQ DPL WUqV SURFKH &OpPHQWLQH YLHQW QRXV IDLUH OD ELVH FRPPH j VRQ habitude maintenant. Les spectateurs se font franchement moins nombreux. Seules, deux jeunes filles de 13 ans environ, venues la semaine dernière sont présentes. Au programme, ce mercredi, Le conte du genévrier mais avant de commencer, Miguel, H[SOLTXHOHU{OHGHODFRPSWLQHG¶RXYHUWXUHÀ propos de celle qui est chantée « Toi, toi, toi, Moi, moi, moi, et le loup te mangera », LO DUJXPHQWH TX¶j IRUFH GH OHV DYRLU entendues, les plus petits auxquels elles sont destinées, seront habitués à entendre parler du loup. Ainsi, ils pourront jouer au loup dans la cour de récréation. Il évoque aussi, une autre comptine qui parle GHMRXHUjIDLUHOHORXSHWIDLWO¶DQDORJLHDYHF© les adultes qui V¶DPXVHQWjIDLUHOHORXS ». Dans sa IDoRQGHV¶H[SULPHULOVHPEOH mettre en garde du mal fait aux enfants par les adultes. Ensuite, il poursuit avec la formule magique prononcée dans certains contes et demande à son auditoiUH V¶LO FRQQDvW FHOOH GX Petit
chaperon rouge et dans Les Mille et Une Nuits. Avant de conter, il prononce celle qui
sera répétée dans Le conte du genévrier HWTX¶LODDIILFKpHVXUXQSDSLHUEODQF3HQGDQW TX¶LOFRQWHDWWHQWLYHDX[SDUROHVGXFRQWHXU&OpPHQWLQHMRXHDYHFVRQEUDFHOHWTX¶HOOH porte ensuite à la bouche. Le conte évoque la tristesse du père du garçon disparu et de la V°XU. Puis il nomme la méchanceté et la jalousie de la marâtre. Tantôt jouant avec ses
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GRLJWV&OpPHQWLQHQRXVGRQQHO¶LPSUHVVLRQGHQHSDVpFRXWHUOHFRQWHXUPDLVGHWHPSV à autre elle le regarde. Quand Miguel raconte le passage de la tête du garçonnet remise HQ SODFH SDU VD V°XU Marlène, Clémentine nous regarde avec un air de dire « cette histoire est horrible ! ». Puis, elle suit de la tête et du regard les bras du conteur qui V¶pOqYHQWSRXUVLJQLILHUO¶HQYROGHO¶RLVHDXDSUqVTX¶LODLWSURQRQFpODIRUPXOHPDJLTXH Elle se met même à la dire et à la redire à haute voix tout en balançant ses jambes à FKDTXH IRLV TXH OH FRQWHXU OD FRPPHQFH 3XLV j O¶pYRFDWLRQ GX PRXOLQ HOOH PHW VRQ bracelet dans la bouche. Ensuite le conteur commence O¶KLVWRLUH GH /¶DEHLOOH HW Oa
grenouille TX¶LO D entendue en Afrique et en Chine, où les animaux étaient le crapaud
buffle et le moustique. Ce conte abordH OD WHQXH j WDEOH GH O¶DEHLOOH UHoXH SDU OD JUHQRXLOOHSXLVODSUpVHQWDWLRQGHODJUHQRXLOOHLQYLWpHjGpMHXQHUFKH]O¶DEHLOOH ;; chacune se reprochant quelque chose impossible ou quasiment impossible à modifier. Il introjecte ODQRWLRQGHWROpUDQFHGHODGLIIpUHQFHGHO¶DXWUH%LHQDWWHQWLYH&OpPHQWLQHV¶HVWPLVHj ULUH DYHF XQ UpHO DPXVHPHQW j OD PRUDOH GH O¶KLVWRLUH TXH OH FRQWHXU D FRPSDUpe aux fables de La Fontaine racontant avec des animaux les traits de caractère et de comportement des humains.
29) /¶DEsence des parents de Clémentine P¶DSHUPLVGHODUHQFRQWUHUpersonnellement DLQVL TXH VD V°XU TXH MH Q¶DYDLV MDPDLV YXH -¶DL UHVVHQWL &OpPHQWLQe dans une GLVSRVLWLRQGLIIpUHQWHFRPPHUHVSRQVDEOHGHFHTX¶HOOHGRQQDLWà voir sans la protection RX O¶pFUDQ TXH UHSUpVHQWDLW XQ GH VHV SDUHQWV (OOH Q¶DIILFKDLW QL WURS GH WLPLGLWp QL H[XEpUDQFH IDFH j PRL TX¶HOOH D UHQFRQWUp SDU VHV SDUHQWV HW DYHF HXx. (Signe G¶DXWRQRPLHHWplus largement aPRUFHG¶KRPpRVWDVLH.
Clémentine a de nouveau manipulé son bracelet tout en restant concentrée.
/¶DSUqVVpDQFHV¶HVWILQDOHPHQWGpURXOpHHQWUHQRXVWURLV&OpPHQWLQH0DHYDHW nous-PrPH0LJXHOV¶HVWDIIDLUpjranger les chaises. Les paroles de Clémentine ont été à chaud, limitées. Au-delà, de la dureté du CRQWHGXJHQpYULHUTX¶HOOHDpYRTXpDYHFXQ VRXSLUHOOHDSUpFLVpO¶LPSRUWDQFHG¶DYRLUXQHV°XUHQVHUHWRXUQDQWYHUVODVLHQQH6D V°XU VRXULDQWH j SHLQH trois DQV GH SOXV V¶HVW SUpVHQWpH HQ Q¶LQWHUYHQDQW SDV VDQV ascendance sur elle.
30) 'DQV FHW pFKDQJH &OpPHQWLQH P¶HVW DSSDUXH SRVpH HW SUpVHQWH HQ TXDOLWp GH VD SHUVRQQH FH TXL FRUURERUH ELHQ DYHF PRQ LPSUHVVLRQ SUHPLqUH (OOH QH V¶HVW SDV retranchéHGHUULqUHVDV°XUTXLQ¶DSDVSULVVDSODFHGDQVODSDUROH/DWDLOOHGHVGHX[ V°XUVODLVVHjSHQVHUXQkJHSOXVDYDQFp. En revanche, M¶DLFRQVWDWpXQFHUWDLQPDQTXH GHPRWHWG¶pODERUDWLRQGDQVFHWpFKDQJHTXLDWRXUQpHVVHQWLHOOHPHQWVXUO¶LPSRUWDQFH G¶DYRLUXQHV°XUen lien à son âge, à mon sens.
La dernière séance se prépare. Clémentine est arrivée avec sa mère et sa cousine de 17 ans. Sont présentes à la séance seulement une maman et sa petite fille de trois ans environ. En cours de séance, une autre maman arrive avec ses deux enfants un peu plus jeunes que Clémentine. &RPPH ORUV GH O¶pWXGH SUpFpGHQWH QRXV DYLRQV GpFLGp GH proposer de réécouter un conte déjà conté dont le FKRL[VHUDLWFHOXLGHO¶DVVHPEOpH$LQVL pensé, ainsi proposé. Clémentine choisit le conte La louche de Baba Ghannouj. Elle se PRQWUH WUqV FRQFHQWUpH HW SDUWLFLSH DFWLYHPHQW 6D SDUWLFLSDWLRQ LQGLTXH TX¶HOOH D ELHQ PpPRULVpOHFRQWH7RXWG¶XQFRXSSHQGDQW ODGLFWLRQ GXFRQWH&OpPHQWLQHSUHQGXQ papier dans les mains que sa mère lui ôte aussitôt. Puis elle joue avec la chaise placée GHYDQW HOOH HW VD PqUH OXL GLW j QRXYHDX GH FHVVHU 6XU O¶pYRFDWLRQ GH OD PRTXHULH Clémentine semble danser sur ses pieds tout en étant assise. Sur celle du doigt mangé par Baba Ghannouj, Clémentine fait une mimique des yeux et de la bouche. Dans sa façon de suivre sa diction et les questionnements du conteur, elle semble très bien connaître le conte. (QHIIHW LOQRXVVHPEOHPrPHV¶pWDEOLUXQHFRQQLYHQFHHQWUHHX[ Puis, Clémentine reprend un jeu de jambe avec le dos de la chaise et semble mimer le déplacement de Baba Ghannouj que sa cousine éloigne à son tour. Quand le conteur la FRQIRUWH GDQV VD PpPRLUH &OpPHQWLQH DFTXLHVFH G¶XQH PLPLTXH GH ERXFKH 3XLV LO V¶HPEDUTXHjH[SOLTXHUFRPPHQWVRQWFRQWés OHVFRQWHVG¶$PpULTXHTX¶LODHQWHQGX au FRXUV GH VHV YR\DJHV $XVVL WRXW HQ UDFRQWDQW O¶KLVWRLUH LO VH PHW j GHVVLQHU OH FRQWH DYHF GHV FKLIIUHV V\PEROLVDQW GHV SHUVRQQDJHV $YDQW GH FRPPHQFHU O¶pFKDQJH GX conteur avec le public, la maman des deux enfants pose quelques questions, tandis que Katheline, la maman de Clémentine, timide reste passive et en retrait. Pendant ce temps,
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Clémentine appuie son coude sur le genou de sa mère. Puis au cours de cet échange, Clémentine se rapproche de sa cousine et lui prend la main.
31) Dans son rapprochement, je perçois une affection entre Clémentine et sa cousine. 'pMj ORUV G¶XQH DXWUH VpDQFH &OpPHQWLQH DYDLW HX GHV JHVWHV SK\VLTXHV DIIHFWXHX[ envers sa mère. Dans son comportement, je perçois ici une capacité à demander et à GRQQHUGHO¶DIIHFWLRQ&HTXLVLJQLILHjPRQVHQVTX¶HOOHHQUHoRLWDXVHLQGHVDIDPLOOH Cette chaleur échangée entre les membres de la famille apparaît là une bonne source de calories, telle une nourriture affective. (3URSHQVLRQjO¶KRPpRVtasie)
3OXVTXHORUVGHVSUpFpGHQWHVVpDQFHV&OpPHQWLQHDVRXYHQWPDQLSXOpGHVREMHWVMXVTX¶j OHVSRUWHUjVDERXFKH6LJQHG¶RUDOLWpDYHFO¶REMHWGDQVODERXFKHRXVLJQHG¶pYROXtion YHUVO¶REMHWWUDQVLWLRQQHO ?
&RQFHUQDQWO¶DWWLWXGHGHODPqUHGH&OpPHQWLQHHOOHP¶HVWDSSDUXHUpVHUYpHHQO¶DEVHQFH GHVRQFRQMRLQWHWSOXVjO¶DLVHHQVDSUpVHQFH En effet, il a été mon contact direct depuis le début. Les courriels ont toujours été signés par lui. J¶DLWRXMRXUVUHVVHQWLla mère mal à O¶DLVHDXVXMHWGe sa surcharge pondérale.
'¶DXWUHSDUWFHWWHIDoRQGHUDFRQWHUWRXWHQGHVVLQDQWDLPPpGLDWHPHQWrappelé en moi O¶LGpHGHODFDUWHJpRJUDSKLTXHPHQWDOHévoquée dans le cadre conceptuel pour conter un conte (Labrie, 2009)35.
3HQGDQW O¶pFKDQJH G¶DSUqV GHUQLqUH VpDQFH .DWKHOLQH TXL Q¶HVW YHQXH TX¶j OD SUHPLqUHVpDQFHV¶HVWPRQWUpHUDVVXUpHHQGLVDQWTXHOHVFRQWHVDYDLHQWDSSRUWpjVDILOOH (OOHV¶HVWPLVHjSDUOHUDXQRPGHVDILOOHHQSUpFLVDQWTXH&OpPHQWLQHSHQVDLWTXHOHV contes étaient pour les enfants. En évoquant sa participation au conte La louche de Baba
Ghannouj conté pour la seconde fois, elle a spécifié sa bonne mémoire des histoires, ce
GRQW HOOH Q¶HQ GRXWDLW SDV HX pJDUG j VD PpPRULVDWLRQ GHV SRpVLHV GH O¶pFROH Dans sa réserve, elle exprime ses remerciements de ce que nous leur avons apporté et surtout à Clémentine. Elle constate avec son mari « une amélioration sur le plan alimentaire » nous a-t-elle dit. Elle SUpFLVH TX¶HOOH V¶DUUrWH YRORQWLHUV de manger en cours de prise
alimentaire notamment ORUVG¶XQ UHSDVjO¶H[WpULHXUGXGRPLFLOHHOOHDODLVVpXQHSDUWLH de son dessert préféré. Katheline a tenu à nous dire que Clémentine avait à plusieurs UHSULVHV H[SULPp j VRQ SqUH OH VRXKDLW GH UpDOLVHU O¶LQWHUYLHZ .DWheline, a terminé O¶HQWUHWLHQSDUXQ© si vous avez besoin à nouveau de nous ».
32) Cet HQWUHWLHQ GDQV OH SUpVHQW GH OD GHUQLqUH VpDQFH D SHUPLV RXWUH O¶H[SUHVVLRQ GH O¶LQYHVWLVVHPHQW GDQV O¶pWXGH PDLV DXVVL FHOOH GHV PRGLILFDWLRQV GHV FRQGXLWHV alimentaLUHVGHVDILOOHPrPHVL HOOHDRXEOLpTXHF¶pWDLW HOOHTXL DYDLWVLJQLILpTXHOHV contes étaient pour les enfants. Ce jour-là, la mère a parlé au nom du couple parental et M¶DL UHVVHQWL GDQV VRQ UHPHUFLHPHQW FKDOHXUHX[ XQ FHUWDLQ HVSRLU SRXU VD ILOOH (Mobilisation de la mère par la médiation).
Le 1er juillet, Miguel, le conteur nous a adressé ses notes prises au cours des WURLVPRLVGHO¶pWXGHUpVHUYpHj&OpPHQWLQH6RQpFULWHVWSRQFWXpSDUOHVcinq séances et centré sur les contes et sa façon de conter en fonction de son auditoire. À la première VpDQFH SDU O¶DSSRUW GH SOXVLHXUV OLYUHV LOOXVWUpV GH %RXFOH G¶RU et les trois ours, il a H[SULPp O¶LPSRUWDQFH GHV GLIIpUHQWHV YHUVLRQV ,O FRQFOXH SDU © ,O Q¶\ D SDV TX¶XQH %RXFOHG¶RU ». À la seconde séance occupée par Hansel et Gretel, il précise que ce conte « réclame une attention soutenue » et de ce fait, il a sollicité les enfants pour nommer les ingrédients de la maison de la sorcière. Quant à la troisième séance, il nous a informé de VD IDoRQ G¶LQYHVWLU GDQV O¶LQVWDQW DX FRQWDFW GX SXEOLF OH FRQWH GH La louche de Baba
Ghannouj TX¶LOQHFRQQDLVVDLWSDVDXSDUDYDQW,OpFULW© FHMHXG¶LPSURYLVDWLRQPRQWUHOD
mouvance des contes populaires en fonction du conteur, du public ». Ensuite, il a exprimé ses difficultés à conter le Conte du gHQpYULHU TX¶LO DYDLW KHXUHXVHPHQW FRQWp avant celui de /¶abeille et de la grenouille6RQELODQIDLWpWDWGHO¶H[FHOOHQWHPpPRLUH de Clémentine à propos de La louche de Baba Ghannouj TX¶LODYDLWLQYLWpjFRQWHU avec lui lors de la dernière séance.
/HELODQGHO¶pWXGHDYHF&OpPHQWLQHDHXOLHXOHMXLOOHW&RPPHSRXU notre première rencontre, Katheline et Erwann se sont déplacés ensembles. Ils sont souriants. Très vite, nous rentrons dans le vif du sujet et à bâtons rompus, ils nous
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expriment les changements observés chez leur enfant. Chacun à son tour a raconté une anecdote pour les appuyer. Katheline a commencé par nous dire « elle en parle ». (UZDQQUHQFKpULWHQVLJQLILDQWTX¶© elle exprime le matin si elle a faim ou pas ». Il pense TX¶HOOHVDLWFHTXHF¶HVW TXHODIDLPVDQVSRXYRLUO¶H[SOLTXHUDYHFVHVPRWV ,O Srécise TX¶HOOHSHUoRLW ©FHUWDLQHVVHQVDWLRQV » car il indiquHTX¶avant LOQHO¶DMDPDLVHQWHQGX dire « M¶DLSDVIDLP » contrairement à maintenant. Parfois, elle ne prend plus de dessert. En souriant, il précise « SRXUHOOHOHGHVVHUWF¶pWDLWXQHUHOLJLRQ » et rapporte sa nouvelle phrase de fin de repas « M¶DLOHYHQWUHSOHLQ ». Puis, Erwann relate un événement récent qui a trait au comportement de sa ILOOHTXDQWjO¶LQLWLDWLRQG¶XQUHSDV$ORUVTX¶LOpWDLW allé acheter à la boulangerie les viennoiseries préférées de sa famille pour le petit déjeuner du dimanche, telle une habitude, Clémentine a commencé à manger et très vite D H[SULPp j KDXWH YRL[ TX¶Hlle ne voulait plus de son pain au chocolat précisant souhaiter le garder pour le lendemain. Il a précisé que par le passé, à la vue du pain au chocolat HOOHDXUDLWpWpPLVHHQDSSpWLWHWTX¶HOOHHQDXUDLW © réclamé un autre ªV¶LOHQ restait.
33) La précision du père sur le changement de comportement de sa fille face au pain au