CINQUIÈME CHAPITRE : /¶INTERPRÉTATION ET LA DISCUSSION
1. LES DEUX CAS EN ÉCHO
YROHWGHQRWUHDQDO\VHRXYUHjO¶interprétation de la médiation que nous avons imaginée et élaborée dans un dispositif auprès des deux enfants O¶XQH en état de surcharge pondéraleO¶DXWUH en potentiel risque de le devenir. Le but de cette médiation, consiste à permettre aux enfants de tendre vers leur propre homéostasie via le développement de leur autonomie face à leurs propres besoins physiologiques36. Savoir reconnaître les signaux de ses besoins, les respecter en y répondant de façon adaptée constituent notre défi. Cependant, souvenons-nous des objectifs de notre entreprise qui sont outre la description de ce que signifie «manger plus que ses besoins » chez ces deux enfants, la mise en place G¶XQ dispositif de médiation via le conte oral de tradition populaire, O¶identification de ce qui est mobilisé chez les enfants, enfin l¶Dnalyse et O¶LQWHrprétation de FHTXLFRQWULEXHjO¶DFTXLVLWLRQGHO¶DXWRQRPLHDOLPHQWDLUH.
1. LES DEUX CAS EN ÉCHO
&H WUDYDLO G¶DQDO\VH des deux cas en écho nous a mené à plusieurs mises en relation, dont une IRUPpHGHO¶HQIDQWGHVHVSDUHQWVHWGHO¶DOLPHQWDWLRQ, première figure tripartite HWO¶DXWUHIRUPpHGHO¶DSSDULHPHQWGHVFRQWHVGXFRQWHXUHWGHODFKHUFKHXUH, une figure tripartite nommée les 3C, seconde figure tripartite. Nous verrons comment la superposition de ces deux figures donne à voir et donne à dire sur le dispositif par la médiation des contes qui représente une voie originale et inexplorée afin de comprendre et dégager du sens de ce que signifie « manger plus que ses besoins ».
36 Bref rappel : Les EHVRLQVSK\VLRORJLTXHVFRUSRUHOVVRQWGH O¶RUGUH GHERLUHPDQJHUGRUPLUpOLPLQHU
HWF0DQJHUHVWOHPR\HQGHVHSURFXUHUGHO¶pQHUJLHSRXUSHUPHWWUHjO¶RUJanisme de fonctionner. Être autonome face à ses propres besoins physiologiques signifie manger selon ses propres besoins et pas plus TXHVHVEHVRLQV&HVEHVRLQVV¶H[SULPHQWSDUGHVVHQVDWLRQVSK\VLTXHVFRPPHODIDLPODVRLIHWFHWTXL sont interprétés par le cerveau cognitif.
188 Enfant Alimentation Parents
Figure 1 : Première figure tripartite Conteur Contes Chercheure
Figure 2 : Deuxième figure tripartite
La mise en relation de la figure tripartite Enfant-Alimentation-Parents nous a permis de comprendre que chacun GHVGHX[HQIDQWVPDQJHSOXVTXHVHVEHVRLQVG¶XQH façon commune lors des repas pris en famille et lors de pulsion pour le garçonnet. En effet, ce « manger plus que ses besoins ªVHPEOHV¶LQVWDOOHUGDQVXQ© donner à voir » et dans un « donner à vivre ª '¶XQH SDUW OH © donner à voir ª SDUDvW V¶LQVFULUH GDQV XQ mimétisme des actes alimentaires et des corps visiblement gros de la généalogie familiale de la fillette comme en VLJQH G¶DSSDUWHQDQFH '¶DXWUH SDUW OH © donner à vivre » tendrait à VH VLWXHU SOXV YRORQWLHUV GDQV O¶pGXFDWLRQ DOLPHQWDLUH qualitative et quantitative optée par les parents. Cependant, cette dernière apparaît être plus aisément dispensée par les mères peX RX SURX HQ UpSRQVH j OD SODFH TX¶HOOHs prennent naturellement auprès de leur enfant depuis leur naissance induisant plus ou moins O¶pORLJQHPHQW YRLUH OH UHWUDLW GHV SqUHV /HTXHO GHV GHX[ V¶pORLJQH ? Lequel des deux prend plus de place ? Les récits des deux enfants et nos incisions interprétatives illustrent bien la complexité de la dynamique du rapport alimentaire au sein des deux familles. En effet, ces pères, à leur façon, nous ont paru investis inégalement dans O¶pGXFDWLRQDOLPHQWDLUH. Sur le plan quantitatif, lHSqUHGHODILOOHWWHSHXWO¶rWUHGXIDLWGH sa cécité. Tandis que le père du garçonnet apparaît particulièrement présent sur le plan qualitatif. Aussi, l¶HQIDQWSUpVHQWHXQHERQQHGLYHUVLWpGHVHVFKRL[DOLPHQWDLUHVVHORQ les dires de ses parents. Notons que ces situations et comportements alimentaires sont très représentatifs de ceux des adultes en surcharge pondérale que nous rencontrons et TXL FRPPHQFHQW GDQV O¶HQIDQFH FRPPH QRXV O¶DYLRQV LGHQWLILp GDQV QRWUH compréhension de la problématique.
Concernant le dispositif des 3C unissant les contes, le conteur et la chercheure, LOV¶LQVFULWdans une dimension non seulement heuristique mais aussi « thérapeutique ». Il est pour cela, porteur G¶une double médiation. La première est celle où les contes sont donnés par des mots sortant de la bouche du conteur jODSODFHGHO¶DOLPHQWDWLRQ'¶XQH part, métaphoriquement, par évocation analogique des aliments, des figures de QRXUULVVDJH HW GH GpYRUDWLRQ GHV VLWXDWLRQV GH YLH WHO XQ FRQWHQX TXDOLWDWLI O¶HQIDQW
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reçoit par la parole cette nourriture symbolique et culturelle à la place de la nourriture terrestre et corporelle. '¶DXWUHSDUWHQFHTX¶LOVVRQWFRQWHQDQWVGHFHTXDOLWDWLISDUOHXU IRUPH QDUUDWLYH OHV FRQWHV QRXUULVVHQW O¶HQIDQW TXDQWLWDWLYHPHQW VDQV ULVTXHU GH O¶H[SRVHUj« manger plus que ses besoins ». La seconde médiation a trait au fait que le conteur donne cette nourriture en substitut des parents, eux-mêmes consentants. Dans cette position, le conteur est accompagné de la chercheure, initiatrice de cette recherche, DXVVLPpGHFLQ UHFRQQX FRPPHPpGLDWHXUSDUOHVSDUHQWV HW O¶HQIDQW ORUVTXHFHGHUQLHU est amené au cabinet de consultation. Ainsi, sur un plan, cette posture de médiateur de la chercheure donne une valeur certaine à son engagement dans le dispositif. Sur un autre SODQSDUVRQFKRL[GHVFRQWHVHOOHV¶HVW laissée touchée SDUHX[WRXWFRPPHO¶HQIDQW dans la médiation. En fait FKDFXQ GH FHV DFWHXUV SRUWH HQ OXL O¶pFKR GHV DFWHXUV GH OD première figure WULSDUWLWH&¶HVWODUDLVRQSRXUODTXHOOH ces deux figures tripartites sont disposées jO¶HQYHUVO¶XQHGHO¶DXWUH Enfant Conteur Contes Alimentation Parents Chercheure
Figure 3 : Superposition des deux figures tripartites
Dans ces deux figures tripartites complexes37, la première figure tripartite Enfant-Alimentation-Parents affiche le symptôme du surpoids en nous informant de la défaillance du système38 G¶pGXFDWLRQDOLPHQWDLUHjO¶°XYUH/a seconde figure dévoile le dispositif GRQW O¶DFWLYDWLRQ V¶H[SULPH avec O¶DFWLRQ de contage F¶HVW-à-dire en présence des spectateurs, lesquels sont les protagonistes de la première figure. Observons maintenant ce qui se passe quand les deux figures tripartites se rencontrent.
La superposition des deux figures tripartites situant ainsi le dispositif des 3C sur la première figure tripartite Enfant-Alimentation-Parents dévoile deux autres figures (voir les figures 4 et 5), celle d¶XQHétoile à six brancheVHWFHOOHG¶XQhexagone qui à leur tour, permettent de rendre visible tous les aspects de la médiation par de nouvelles mises en relation ou nouvelles figures tripartites. Nous avons pu discerner que toutes les ILJXUHV QH UHYrWHQW SDV OH PrPH QLYHDX G¶LPSRUWDQFH (Q HIIHW OD FRPELQDLVRQ Alimentation-Contes-Enfant est de fait plus significative et plus porteuse de potentialités mobilisatrices que la combinaison Chercheure-Alimentation-Conteur. Nous les avons WRXWHVH[SORUpHVDILQGHQHULHQODLVVHUGDQVO¶RPEUH 6HXOHPHQWTXDWUHILJXUHVQ¶RQWSDV HXG¶H[LVWHQFHSUDWLTXHQLPrPHGDQVO¶LQWpUrWGHO¶HQIDQWDXVVLQRXVDYRQVIDLWOHFKRL[ de les écarter. Par conséquent, nous avons retenu particulièrement les figures tripartites LQGXLWHVSDUODPpGLDWLRQRO¶HQIDQWHVWSDUWLHSUHQDQWH4XHQRXVHVW-il donc donner à voir par la médiation ?
37 La complexité commence lorsque trois éléments ou plus interagissent entre eux. (Cornu, J.-M., (2008),
Nouvelles technologies, nouvelles pensées, Limoges, Fyp éditions.
38 8QV\VWqPHHVWXQHQVHPEOHG¶pOpPHQWVLQWHUDJLVVDQWHQWUHHX[VHORQGHVSULQFLSHVRXGHVUqJOHV,OHVW
déterminé par la nature des éléments constitutifs, les interactions entre ces derniers et est délimité par une IURQWLqUHGpILQLVVDQWO¶DSSDUWHQDQFHDXsystème.
192 Enfant Conteur Contes Alimentation Parents Chercheure Figure 4 )LJXUHGHO¶pWRLOH Enfant Conteur Contes Alimentation Parents Chercheure
Figure 5 : Figure de O¶KH[DJRQH
Avant de commencer notre exposé, de mise en relation en mise en relation, celles qui ont été les plus pertinentes au regard de notre objet de recherche ont été celles rapprochant le conteur, les enfants et les contes et celle des contes, des enfants et de O¶DOLPHQWDWLRQ 8QH WURLVLqPH mise en relation V¶HVW WURXYpH SDUWLFXOLqUHPHQW intéressante, celle des contes, des enfants et des parents. Commençons par la mise en relation Conteur-Enfant-Contes. Elle évoque et formalise la médiation sur les deux SODQVTXDOLWDWLIHWTXDQWLWDWLIGHO¶DOLPHQWDWLRQ/HFRQWHXUHQVXEVWLWXWSDUHQWDOGRQQHOD QRXUULWXUHV\PEROLTXHGHVFRQWHVjO¶HQIDQWCette figure « donne à voir » de façon très pertinente les problématiques des enfants. En effet, nous montrant leurs sensibilités aux aliments, ils ouvrent la bouche à O¶pYRFDWLRQ des aliments. Le comportement alimentaire quantitatif évocateur du « manger plus que ses besoins » est dévoilé dans la façon dont OHJDUoRQQHWV¶HVWFRQGuit sans retenue, sans limite, sans contenance face à sa mère, au conteur qui en lui donnant sa place pour conter, il O¶DH[Sosé à prendre plus que sa place. Enfin, à O¶pYRFDWLRQGXSDSDRXUVHW de la taille du lit dans %RXFOHG¶RU et les trois ours, il V¶est mis à rouler les yeux dans leurs orbites. Nous comprenons dans cette mise en relation la mobilisation par le dispositif HW O¶H[SUHVVLRQ G¶XQH SUREOpPDWLTXH GH SODFH chez cet enfant face à sa fratrie, à ses parents et particulièrement à son père puis à O¶DGXOWH UHSUpVHQWp SDU OH FRQWHXU IDLVDQW RIILFH GH ILJXUH SDUHQWDOH GDQV FHW LQVWDQW Ainsi, le conte %RXFOH G¶RU HW OHV WURLV RXUV semble lui permettre de révéler sa problématique de place expliquant son « manger plus que ses besoins ». Manger apaise- t-il son émotionnel inconfortable et lui permet-LOG¶RFFXSHUXQSOXVJUDQGYROXPHHWXQH plus grande placeSXLVTXHFHWHQIDQWQ¶HVWSDVHQFRUHHQVXUFKDUJHSRQGpUDOH, seulement dans un changement de couloir sur sa courbe de corpulence ? La fillette a aussi, à sa façon, été confrontée à sa problématique de place qui entre en parfait écho avec son « manger plus que ses besoins ªSDUO¶DXGLWLRQGXPrPHFRQWH/Hconte et le conteur en position de substitut parental potentiel ont renforcé voire validé le message de ses parents, contenu dans ce conte sur la taille des assiettes contenantes des aliments. Elle dit, « VXTXHM¶DLO¶KDELWXGHGHPDQJHUEHDXFRXS>«@ oDP¶DIDLWUHSHQVHU que je dois prendre la petite assiette pour avoir des quantités moins grandes ». Ainsi, place et quantité alimentaires semblent entrer en écho et particulièrement par le conte Boucle
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G¶RU'HSOXV, SDUFHWWHUHPDUTXHODILOOHWWHQRXVPRQWUHTX¶DYHFOHFRQWH%RXFOHG¶RU et
les trois ours, elle passe du registre sensoriel auditif à la pensée puis au registre sensoriel
YLVXHOSRXUDFFHSWHUOHVLQMRQFWLRQVSDUHQWDOHV/HGpWRXUSDUODSHQVpHV¶DQFUHGDQVOH « re » de repenser et fait écho à sa mémoire du conte.
Toujours dans la mise en relation Conteur-Enfant-Contes, le conte de La
louche de Baba Ghannouj a aussi particulièrement touché chacun des deux enfants.
Attentive, la fillette avait comme bu les paroles du conteur car elle les a restituées G¶XQH façon remarquable lors de la dernière séance. Rappelons TX¶HOOHDYDLWFKRLVLG¶écouter de nouveau ce FRQWHTX¶HOOHQHFRQQDLVVDLWSDVDYDQWGHYHQLUDX[VpDQFHV. Dans ce choix pouvons-QRXVFRPSUHQGUHTX¶LODHX un sens et un impact pour elle ? Par ailleurs, lors du contage de La louche de Baba Ghannouj j SOXVLHXUV UHSULVHV j O¶pYRFation du grandissement soit de Baba Ghannouj, soit de Caramelle, héroïne secondaire du conte, elle V¶pWDLWpORLJQpHGHVRQDPLHO¶DFFRPSDJQDQWFHMRXU-là, comme pour nous montrer VD FDSDFLWp j VH SRVLWLRQQHU HW j V¶DIIUDQFKLU GH VRQ HQWRXUDJH SDUHLO j XQ Pouvement G¶DXWRQRPLH 4XDQW DX JDUoRQQHW OXL DXVVL V¶HQ HVW approprié de façon intéressante. Apaisé par la venue de son père à la seconde séance de contes LO V¶HVW UHWLUp GDQV OH FDOPHFRPPHSRXUDVVLPLOHUO¶KLVWRLUHGH%DED*KDQQRXMFRQWpHjla séance suivante. 4XHOTXHVTXLQ]HMRXUVDSUqVLOO¶DUHVWLWXpe de façon particulièrement saisissante : « c'est l'histoire d'une dame qui mange beaucoup d'enfants, mais à la fin, elle décide de ne plus le faire et elle devient gentille. Et elle a toujours une grande dent ». De cette situation contée, il donne une résolution sans équivoque. En effet, ce conte particulièrement pYRFDWHXUGXWKqPHGHODGpYRUDWLRQQRXVGRQQHjSHQVHUTX¶LODIDLWpFKRHQOXLAinsi HQV¶pORLJQDQWHQVHVpSDUDQWFHVHQIDQWVQRXVPRQWUent leur capacité à se suffire de leur propre contenance rendue possible à la faveur de la contenance du conte et de sa nourriture symbolique.
Cette mise en relation nous a donné à voir G¶XQH SDUW la problématique des enfants dans le « manger plus que ses besoins » à travers la grande sensibilité aux DOLPHQWVYLVLEOHSDUO¶RXYHUWXUHGHODERXFKHjO¶pYRFDWLRQGHVDOLPHQWVSDUOHVFRQWHVHW
de la problématique de place entrant directement en écho avec la quantité mangée des aliments'¶autre part, cette combinaison donne à voir la mobilisation par la médiation F¶HVW-à-dire au contact des contes et du conteur, deux éléments du dispositif, des enfants GDQV OH VHQV G¶XQH UpVROXWLRQ G¶XQH DXWUH SUREOpPDWLTXH OLpH RX DVVRFLpH FHOOH GH OD dévoration, particulièrement pour le garçonnet. Les contes leur ont donné à penser, à résoudre et à nommer la résolution pour le garçonnet et même à grandir devant nous QRWDPPHQWSRXUODILOOHWWHGDQVVRQGpWDFKHPHQWWHOXQGpEXWG¶DXWRQRPLH Cette figure réunit les trois grandes catégories qui se détachaient des vignettes interprétatives que sont «manger plus que ses besoins », la mobilisation par la médiation et amorce de O¶DXWRQRPLHHWO¶KRPpRVWVWDLH.
Une autre mise en relation particulièrement intéressante pour notre objet de recherche a été celle qui réunissait Enfant-Contes-Parents. Sans revenir sur la problématique de la place des enfants, évocatrice du quantitatif alimentaire, sur leur VHQVLELOLWp TXDOLWDWLYH j O¶DOLPHQWDWLRQ OH JDUoRQQHW QRXV GRQQH O¶LGpH TX¶LO D OHV UHVVRXUFHVSRXUGpSDVVHUXQHpPRWLRQGHSHXUTXDQGLOGLWGDQVO¶HQUHJLVWUHPHQWVXLYDQW
Hansel et Gretel « W¶LQTXLqWHSDVM¶DLXQHLGpH ». Cette remarque signe que le conte lui a
aussi donné à penser. Cette figure nous a permis de voir aussi la mobilisation du père du JDUoRQQHWGDQVO¶LQWpUrWGHVRQHQIDQW(QHIIHWLODpWpWRXFKpSDUODVRUFLqUHG¶Hansel et
Gretel dans laquelle il a reconnu son épouse en lui disant en notre présence « la sorcière,
LO W¶D UHconnue ª &¶HVW G¶DLOOHXUV DSUqV OH SDVVDJH GX SqUH TXH O¶HQIDQW D UpVROX OH problème de la dévoration et exprimé ORUVGHO¶HQUHJLVWUHPHQWTXLVXLYDLWle conte de La
louche de Baba Ghannouj (annexe D).
Du côté de la fillette, il apparaît que le premier conte %RXFOHG¶Rr et les trois
ours soit entré en plein écho avec le discours de ses parents au sujet de la petite assiette à
GHVVHUWTX¶LOVWHQWDLHQWGHOXLDWWULEXHUSRXUUpGXLUHVHVSRUWLRQV depuis un moment mais sans succès. La présence des deux parents à cette première séance a donné à échanger, à communiquer au sein de la famille sur probablement plusieurs sujets notamment des quantités alimentaires. Peut-être pouvons-nous, nous autoriser à extrapoler sur la notion
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de place dans la famille, eu égard des adjectifs comme petit et grand employés par la fillette. (Q HIIHW OH U{OH SDWHUQHO HVW GH VpSDUHU O¶HQIDQW GH VD PqUH SRXU TX¶LO SXLVVH V¶RXYULU DX PRQGH &¶HVW DXVVL GDQV OD FODULILFDWLRQ PrPH UHODWLYH RX SOXV RX PRLQV nettement, des places des personnes et des choses comme la nourriture que se structure O¶HQIDQW Dans cette mise en relation nous assistons à travers ces « donner à », à la mobilisation des enfants et des parents par la médiation.
La mise en relation Contes-Parents-Chercheure a été la mise en relation de O¶H[SUHVVLRQGHVpPRWLRQVGHVSDUHQWVGHOHXUVFULWLTXHVSROLHVHW de leurs suggestions. Cet espace était utile dans le sens de protéger les enfants des angoisses parentales, de leur ambivalence à demander GHO¶DLGHHW jODLVVHUO¶DLGHRSpUHU En effet, la venue du père du garçonnet à la seconde séance a permis G¶XQHSDUWG¶DSDLVHUO¶HQIDQWHXpJDUGOD GLVVRQDQFHGHVHVSDUHQWVVXUVDSDUWLFLSDWLRQjO¶pWXGHFHTXLDPRGifié le climat autour de la médiation. Les manifestations oculaires se sont modifiées et amendées pour disparaître avant la fin des séances. '¶DXWUH SDUW GDQV FHW HVSDFH OH SqUH DYDLW IDLW j KDXWH YRL[ OD FRPSDUDLVRQ GH OD VRUFLqUH G¶Hansel et Gretel avec son épouse, ce qui avait peut-être eu un certain impact sur le comportement de la mère envers son enfant. Il pWDLWUHYHQXjODWURLVLqPHVpDQFHGLVWDQFLpHWDSDLVp0rPHVL FHWWHUHQFRQWUHG¶DSUqV seconde séance avait été délicate pour la chercheure, à distance, nous pouvons dire TX¶HOOHDYDLWpWpEpQpILTXHSRXUO¶HQIDQW Cette mise en relation a révélé la mobilisation des parents par la médiation.
La mise en relation Parents-Chercheure-Alimentation V¶HVW LOOXVWUpH GDQV OH SRVLWLRQQHPHQW GHV SDUHQWV IDFH j O¶pGXFDWLRQ DOLPHQWDLUH SURGLJXpH j OHXUV HQIDQWV Dans la famille du garçonnet, les attentes de la mère étaient fortes sur le fond G¶DPELYDOHQFH paternelle. En effet, tour à tour, il a nié le comportement alimentaire d¶DYLGLWpDXFRXUVGHVUHSDVHW Oes pulsions alimentaires relatives à un émotionnel non exprimé de son fils en dehors des repas familiaux pour reconnaître en minimisant la problématique de son enfant. Notons que les aliments absorbés par le garçonnet lors de la pulsion avaient été achetés par lui-même et critiqués par son épouse. Cette attitude a
validé à nos yeux, VRQ UHIXV GH OD SDUWLFLSDWLRQ GH VRQ ILOV j O¶pWXGH. Rappelons aussi TX¶au-delà de son refus de la participation de son fils jO¶pWXGHclairement nommé lors de sa venueLOO¶DYDLW formalisé dès le départ par son absence lors de notre entretien avec les parents HWO¶DEVHQFHGHsa signature du formulaire de consentement. Concernant les parents de la fillette, nous avons assisté à une répartition des rôles auprès de leur enfant, sans doute eu égard à ODFpFLWpGXSqUH&HGHUQLHUV¶HVWSRVpHQUHOD\HXUGHVFRQWHVHWGH FHTX¶LOHQDYDLWOXLDXVVL SHUoX7DQGLV TXHODPqUHV¶HVW Slacée en observatrice et en rapporteuse des changemHQWVHWSDUROHVGHVRQHQIDQW&HWWHG\QDPLTXHGHUHODLQ¶DXUDLW SDVHXOLHXVLOHVSDUHQWVQ¶DYDLHQWSDVpWpFRQYiés aux séances. Ici, la mise en relation met en avant « le manger plus que ses besoins » dans le positionnement des parents du garçonnet et la mobilisation des autres parents par la médiation.
'DQV O¶LQWpUrW GHV HQIDQWV la mise en relation Chercheure-Alimentation- Conteur V¶HVWDQLPpHORUVGHODfinalisation de la sélection des contes avec le conteur au regard de la connaissance que nous, chercheure, avions de la problématique des enfants PDQJHDQW SOXV TXH OHXU EHVRLQ (OOH V¶HVW DXVVL DFWLYpH dans le message de la juste TXDQWLWpG¶DOLPHQWDWLRQV\PEROLTXHGDQV notre décision de demander au conteur de ne SOXVFRQWHUTX¶un seul conte par séance. Nous, chercheure, avons pris cette décision afin G¶pYLWHUGe donner symboliquement à « manger plus que ses besoins ». De plus, conter un seul conte entièrement dans la séance avait aussi du sens, celui de ne pas déclencher ni imprimer les émotions évoquées par le conte laissé en attente de fin, fin qui finit le plus souvent bien et qui peut rassurer. Nous pouvons dire ici que le dispositif a été mobilisé par la médiation dans laquelle il est impliqué activement. Dans cette mise en relation, le dispositif compte deux de ses membres, le conteur et la chercheure.