à croître, en raison de l’internationalisation toujours plus marquée de l’économie suisse :
« Die Industrie-Holding verfolgt eine zurückhaltende Aufnahmepraxis, gestützt auf restriktive Aufnahmebedingungen. Anderseits hat die aus verschiedenen Gründen zunehmende Internationalisierung der schweizerischen Industrie und die damit verbundene Schaffung von Produktionskapazitäten im Ausland zur Folge, dass die eine oder andere Firma in Dimensions hineinwächst, die selbst unseren strengen Aufnahmebedingungen entsprechen »356.
L’internationalisation de l’économie suisse va également avoir une influence sur certains membres d’Industrie-Holding, qui ne répondent plus forcément au critère de la nationalité suisse. Par exemple, suite à la fusion avec la firme suédoise Asea en 1988 menée sous la présidence de Fritz Leutwiler, Brown Boveri & Cie (BBC) est autorisée à rester membre de l’association357. Une année plus tard, une femme assiste pour la première fois à l’assemblée générale d’Industrie-Holding en qualité de représentante de Jacobs Suchard. En 1998, Siemens est la première entreprise étrangère à adhérer à Industrie-Holding. C’est aussi à la fin des années 1990 que les premières entreprises de service adhèrent à Industrie-Holding, comme Reuters ou la Société générale de surveillance (SGS). L’ancienne régie fédérale Swisscom rejoint également le groupement en 1998. Le tournant vers le XXIe siècle constitue donc un moment charnière pour Industrie-Holding, dont les caractéristiques des membres se modifient passablement. La nationalité suisse de l’entreprise et la nature industrielle des activités ne sont plus des prérequis nécessaires, seule l’importance du caractère multinational demeure. Pour témoigner de l’évolution de l’organisation, Industrie-Holding devient Swissholdings à partir de 2006. Pour l’occasion, Karl Hofstetter, membre du Conseil d’administration de Schindler, déclare que si les multinationales doivent sans cesse s’adapter au contexte mondial changeant, il en va de même pour leur association, qui doit suivre les évolutions de son temps358.
356 Schär, Industrie-Holding, Protokoll der Sitzung des Komitees vom 13.03.1987, p. 4. CH SWA PA 540 a m 2-5-2 XXVI. Traduction : « Industrie-Holding poursuit une pratique d’admission modérée, basée sur des critères restrictifs. D’autres parts, l’internationalisation de l’industrie suisse causée par plusieurs raisons, et la création de sites de production à l’étranger qui en résultent, fait qu’une ou l’autre entreprise atteint la dimension qui correspond à nos critères restrictifs».
357 Industrie-Holding, Komiteesitzung vom 23.03.1988. CH SWA PA 540 a m 2-5-3 III.
358 Karl Hofstetter, SwissHoldings. Mehr als ein neuer Name, SwissHoldings Jahresbericht 2005/2006, p. 3.
118
Figure 12. Évolution du nombre de membres d’Industrie-Holding.
Source : Industrie-Holding puis SwissHoldings, Rapports annuels.
Dans le courant des années 2000, de nombreuses holdings de multinationales étrangères basées en Suisse adhèrent à SwissHoldings. On peut notamment citer les cas de Philip Morris International Management SA, Compagnie financière Michelin, Tetra Pak International SA ou encore Procter & Gamble International Operations SA359.
359 Certaines de ces holdings de multinationales étrangères n’ont pas la taille nécessaire au regard des critères de la liste OBELIS, ce qui fait qu’elles en sont absentes. Il faut néanmoins noter le poids économique énorme de ces entreprises qui sont rattachées à des maisons-mères très importantes.
0 10 20 30 40 50 60 70
1942 1952 1962 1972 1982 1992 2002 2012
Membres
Année
119
Figure 13. Entreprises membres d’Industrie-Holding en 2010.
Entreprises membres 2010 Secteur Siège
ABB Ltd * MEM Zürich
Adecco SA* Service Chéserex
Adval Tech Holding AG MEM Niederwangen
AFG Arbonia-Forster-Holding AG* Construction Arbon
JT International SA Tabac Genève
Kaba Holding AG* MEM Rümlang
Kühne + Nagel International AG* Service Schindellegi
Kuoni Reisen Holding AG* Service Zurich
Landis + Gyr MEM Zug
Lonza Group AG* Matériaux Basel
Metall Zug AG* MEM Zug
Nestlé SA* Alimentaire Vevey
Novartis* Chimie/Pharma Bâle
OC Oerlikon Corporation AG* MEM Pfäffikon
Omya Management AG Chimie/Pharma Oftringen
Panalpina WelttransportAG* MEM Bâle
Philip Morris International Management SA Tabac Lausanne Procter & Gamble International Operations SA Distribution Petit-Lancy
PubliGroupe SA* Service Lausanne
Quadrant AG Chimie/Pharma Zurich
Reuters International Holding Sàrl Service Collonge-Bellerive
Rieter Holding AG* MEM Winterthur
Roche Holding AG* Chimie/Pharma Bâle
RUAG Holding AG MEM Bern
Schindler Holding AG* MEM Hergiswil
SGS SA* Service Genève
SIG Combibloc Group AG* MEM Neuhausen
Sika AG* Chimie/Pharma Baar
Sonova Holding AG MEM Stäfa
Sulzer AG* MEM Winterthur
Swisscom AG* Service Zurich
Syngenta AG* Chimie/Pharma Bâle
Tetra Pak international SA Emballage Pully
Tyco International Ltd Service Schauffhausen
Vale Internatonal SA Matières premières St-Prex
Valora Management AG* MEM Muttenz
Zehnder Group AG Construction Gränichen
Source : Industrie-Holding, Rapport annuel, 2010/2011. *Membre de la base OBELIS pour 2000.
120
En 2010, SwissHoldings peut se targuer d’être une association de premier plan, dont les entreprises membres occupent près de 135 000 personnes en Suisse et plus de 1 million à l’étranger360. C’est donc près de dix fois plus que le personnel employé en Suisse par les membres fondateurs d’Industrie-Holding en 1943 (16 622 personnes).Figure 14. Personnel employé par les membres d’Industrie-Holding.
Source : rapports annuels.
2.3 Les multinationales : d’« invisibles » à incontournables
S’il paraît aujourd’hui évident que les multinationales ont une importance économique et politique, il n’en a pas toujours été ainsi. Ce chapitre montre comment la constitution d’Industrie-Holding marque le début de la systématisation de la coordination et du lobbying des multinationales suisses qui se perpétue jusqu’à nos jours. La plupart des thèmes traités jusqu’au milieu des années 1950 sont liés aux suites de la guerre et à la volonté d’un retour à la normale. Pour les multinationales, il s’agit alors de regagner les avantages dont elles disposaient avant 1914, durant la première mondialisation : libre circulation des flux de capitaux, convertibilité des monnaies, etc. Industrie-Holding va par la suite chercher à développer de nouveaux instruments institutionnels et à améliorer les conditions-cadres en Suisse. Elle passe donc d’une attitude principalement réactive à une posture davantage proactive. Aussi, principalement à partir des années 1980, Industrie-Holding commence à
360 SwissHoldings, Jahrebericht 2010/2011, p. 62.
0 200000 400000 600000 800000 1000000 1200000 1400000 1600000
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 Personnel à l'étranger Personnel en Suisse