• Aucun résultat trouvé

renouvelables : avantages et opportunités

Section 2. La transition vers les énergies renouvelables pour une « relance verte » de l’économie

3. Le secteur des énergies renouvelables : un élément clé de la relance verte de l’économie

3.2. La révolution verte en Chine : un exemple à suivre

Il n’y a pas un chemin unique pour atteindre une économie verte. En fait, la stratégie de transition verte est spécifique pour chaque pays et elle dépend de nombreuses caractéristiques, principalement le capital naturel, le capital humain et le niveau de développement du pays. Ces dernières années aussi bien les pays développés que les PED ont connu une augmentation des investissements dans le secteur des ER.

Les efforts déployés par le gouvernement chinois pour rendre l'économie plus verte sont ambitieux et méritent d’être détaillés. Vu que la Chine est le pays qui émet le plus d'émissions de CO2, sa décision de suivre le chemin du développement durable est très

importante non seulement pour le peuple chinois, mais pour le reste du monde. Le 11ème plan quinquennal du gouvernement chinois (2006-2010) a alloué une partie importante des investissements aux secteurs des ER et de l’efficacité énergétique. En fait, selon Nesbitt et

47 milliards de dollars ont été investis dans les ER avec 50% consacrés à la R&D dans ce secteur. Ces efforts se sont continués avec le 12ème plan quinquennal pour stimuler la transition verte et promouvoir les bonnes pratiques environnementales. Il est estimé que l'investissement dans le secteur des ER va augmenter considérablement d’environ 770 milliards de dollars de 2011 à 2020, y compris un montant estimé de 231 milliards de dollars pour l'énergie éolienne (Pan, Ma et Zhang, 2011).

Accroître l'utilisation des ER est au cœur du plan de la Chine pour faire la transition d’une économie « brune » (brown economy) à une économie « verte » (green economy). En fait, le gouvernement chinois s’est engagé à produire 16% de son énergie primaire à partir de sources renouvelables d'ici 2020 (UNEP, 2010). Quant à l’investissement total dans le secteur des ER, la Chine est devenue leader, en 2011, avec 52 milliards de dollars d’investissement. Concernant la capacité installée, près de 20 Gigawatt (GW) de capacité éolienne a été ajoutée en Chine en 2011 (UNEP, FSFM et BNEF, 2012). La transition vers les ER s’avère donc un chemin inévitable pour une économie verte.

Conclusion

Dans ce chapitre, nous avons présenté, dans la première section, la nécessité du recours aux ER pour la réalisation d’un développement durable. Nous avons détaillé la revue de littérature sur les impacts positifs des ER sur les trois dimensions du développement durable. En effet, les ER permettent la diminution des émissions de GES, l’amélioration des conditions de vie dans les zones rurales et surtout la création d’emplois. En ce qui concerne la dimension économique, plusieurs études ont montré l’existence d’une relation de causalité entre la consommation ou la production des ER et le PIB.

Dans la seconde section, nous avons mis l’accent sur la nécessité du recours aux ER pour une « reprise verte » après la crise économique. En effet, la récession économique et la gravité du réchauffement climatique sont à l’origine de l’adoption de stratégies de « relance verte » par la communauté internationale. Dans ce cas, la relance de l’économie, après la crise, doit être considérée comme une opportunité pour orienter l’économie vers la « croissance verte ». La Corée du Sud et la Chine ont fait preuve d’une grande volonté d’investir dans les secteurs verts. En effet, la Chine qui est l’un des pays les plus pollueurs dans le monde a consacré 40% de son plan de reprise économique à des investissements verts tels que les ER.

48 Ainsi, le secteur des ER est l’un des principaux composants de « la relance verte » vu ses multiples avantages aux niveaux social, économique et environnemental. Mais pour intégrer le secteur des ER dans cette initiative, nous avons besoin d’une stratégie mondiale et cohérente qui prend en compte les caractéristiques aussi bien des pays développés que des PED. Le « nouveau pacte vert mondial » présente un programme cohérent pour éliminer les principaux obstacles à l'expansion des ER et accélérer le processus de diffusion de cette technologie. Le secteur des ER peut être un moteur de « la croissance verte » en améliorant le revenu par habitant et l'emploi dans les pays du monde entier.

Cependant, il n’y a pas seulement des aspects vertueux de « la reprise verte ». En effet, le processus nécessaire pour rendre l’économie plus verte est très coûteux et il fait face à plusieurs barrières. Selon le rapport de l’UNEP (2011), l’investissement annuel nécessaire, pour mettre à vert l’économie mondiale, est estimé entre 1,05 et 2,59 billions de dollars.

La transition verte nécessite aussi un soutien et un support pour plusieurs années, or la crise de la dette souveraine en Europe à la fin de 2011 et les pressions d’austérité dans de nombreux pays constituent une menace pour la poursuite des investissements dans les secteurs verts. Il y a aussi une autre raison qui fait que certains hommes politiques ne sont pas trop motivés pour passer à « l'économie verte ». En fait, les projets d’ER peuvent créer de nombreux emplois, mais ceux de la fabrication, peuvent être dans un autre pays. Ainsi, les avantages de la transition verte ne sont pas répartis uniformément.

Par conséquent, il est clair que l’atteinte d’un développement durable et la « reprise verte » doivent passer obligatoirement par l’expansion du secteur des ER. Ainsi, la transition vers les ER est un chemin inévitable à suivre par tous les gouvernements afin de mettre l’économie globale dans la voie du développement durable et de « la relance verte ». Nous allons voir, dans ce qui suit, comment cette transition vers les ER a été traitée dans la littérature.

49

Chapitre 2. Les approches d’analyse de la transition vers

les énergies renouvelables

Introduction

La recherche d’une croissance économique qui engloutisse moins de matières premières et d’énergie, qui n’entraîne pas la détérioration de l’environnement et qui permet la répartition équitable des richesses a permis la naissance du concept de développement durable. L’énergie par son triple impact économique, environnemental et social est au cœur de la problématique du développement durable. En effet, les combustibles fossiles apparaissent comme une ressource finie induisant des émissions de GES qui affectent l’environnement et causent le changement climatique. L’atteinte d’un développement durable nécessite le développement de nouvelles sources d’énergies qui sont peu polluantes et non épuisables.

Les ER qui sont issues directement ou indirectement du soleil répondent parfaitement à ces critères. En effet, les ER qui sont des solutions locales et non émettrices de GES permettent, à chacun à son niveau, d’affirmer son engagement dans le développement durable et « la croissance verte ». Ainsi, les ER constituent un important secteur témoignant que l’économie peut rimer avec l’environnement. Les ER présentent l’avantage d’accroître la sécurité de l’approvisionnement énergétique, de réduire la menace du changement climatique, de stimuler la croissance économique, de promouvoir l’équité sociale, de contribuer à la création d’emplois, surtout en milieu rural, et de réduire la pauvreté. Vu tous ces avantages, la transition vers les ER s’avère une priorité.

Il est nécessaire de voir la façon avec laquelle la transition vers les ER a été traitée dans la littérature afin de cerner tous les aspects et les caractéristiques de ce processus. Cependant, il y a très peu d’études qui se sont intéressées à une revue des différentes approches et méthodes utilisées pour étudier la transition vers les ER. On peut citer, par exemple, l’analyse faite par Rao et Kishore (2010) dans laquelle ils ont procédé à la classification suivante des travaux existants qui ont étudié la diffusion des ER : l’approche basée sur la courbe d’expérience, l’approche d’analyse économique des ER et leur viabilité par rapport à d’autres alternatives, l’approche basée sur l’analyse des barrières et l’approche basée sur l’analyse des politiques et leurs influences sur l’adoption des ER. Huh et Lee (2014) ont utilisé une classification différente qui est la suivante : l’application des

50 modèles de diffusion de l’innovation aux ER, l’utilisation des analyses qualitatives afin d’identifier les facteurs qui permettent de promouvoir ou d’entraver la diffusion des ER, l’utilisation des techniques de simulation pour la prévision des tendances futures et les études de diffusion qui utilisent de l’économétrie.

Dans ce chapitre, nous allons utiliser une classification différente de toutes les classifications déjà faites et qui englobe la quasi-totalité des études existantes. Il s’agit de la classification suivante : l’approche de la courbe d’expérience, l’approche de diffusion de l’innovation, l’approche de l’économie de l’environnement, l’approche de l’économie institutionnelle et l’approche psychosociale. Ce chapitre sera consacré à une analyse détaillée de toutes ces approches en mettant l’accent sur leurs apports et leurs limites.

Pour ce faire, ce chapitre sera divisé en deux sections. La première section sera consacrée aux approches technologiques, notamment celle basée sur la courbe d’expérience et celle basée sur le modèle de diffusion de l’innovation. La seconde section traitera plutôt les approches basées sur l’étude des aspects économiques, sociales et institutionnels de la transition vers les ER. Cette section sera consacrée alors aux approches de l’économie de l’environnement, de l’économie institutionnelle ainsi que l’approche psychosociale.

Section 1. Approches basées sur l’analyse de diffusion des

Outline

Documents relatifs