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Les éléments favorisant le développement du marché des énergies renouvelables

renouvelables : avantages et opportunités

Section 2. La transition vers les énergies renouvelables pour une « relance verte » de l’économie

3. Le secteur des énergies renouvelables : un élément clé de la relance verte de l’économie

3.1. Les éléments favorisant le développement du marché des énergies renouvelables

Au début, l’expansion du secteur des ER a besoin du soutien du gouvernement sous la forme de subventions, de crédits à faible taux d’intérêt et de déductions fiscales. Il est également nécessaire de réduire les subventions perverses dans le secteur des combustibles fossiles et d’augmenter les dépenses de recherche et de développement (R&D) dans le secteur des ER.

La diminution des prix des ER et la suppression des obstacles à leur adoption permettront d’accélérer le processus d’expansion industrielle. Ensuite, l’augmentation des taux de croissance de la production permettra de réduire les coûts et puis les prix ce qui

43 rend les ER plus compétitives. A la fin, nous allons atteindre un stade où les subventions pour les ER ne seront plus nécessaires.

Edenhofer et Stern (2009, p.6) suggèrent que si aucune mesure n’est prise pour réduire la dépendance vis-à-vis des combustibles fossiles « la prochaine crise économique

est préprogrammée » : “Without the transition towards a low-carbon global energy system, the next economic crisis is pre-programmed. ‘Green’ recovery programmes are not only an option for sound and effective crisis relief; they are a precondition”15. L’utilisation des sources d’ER est donc essentielle dans le contexte actuel caractérisé par : la croissance continue de la demande énergétique, la volatilité des prix du pétrole, les changements climatiques, le taux de chômage élevé et la diminution progressive des coûts des ER. Ainsi, les ER présentent l’énergie de l’avenir.

En plus des différentes stratégies et initiatives qui ont encouragé l’investissement durant les dernières années, il y a d’autres facteurs qui vont favoriser l’expansion de ce secteur durant les prochaines décennies. Les facteurs les plus importants qui favorisent la croissance rapide du secteur des ER sont : l’attention grandissante accordée au changement climatique, le fort potentiel de création d’emplois dans ce secteur, la diminution notable des coûts des ER et la croissance continue de la demande énergétique (Figure 5).

Figure 5. Les éléments favorisant le développement du secteur des ER

Source : Omri, Chtourou et Bazin (2015a, p.68)

15 « Sans la transition vers un système énergétique mondial faible en carbone, la prochaine crise économique

est préprogrammée. Les programmes de relance «verte» ne sont pas seulement une option pour l'allégement efficace et solide de la crise ; ils sont une condition préalable » (trad.Auteur).

Les éléments favorisant le développement du secteur des ER changement climatique création d'emplois diminution des coûts des ER croissance de la demande d'énergie

44 3.1.1. La 21ème Conférence des parties à la convention cadre des Nations unies

sur les changements climatiques (COP21)

La baisse de la croissance due à la crise économique a stagné les émissions mondiales des GES. Toutefois, le changement climatique ne résulte pas des flux des émissions, mais plutôt du stock accumulé depuis des années. Ainsi, même une forte baisse des émissions à court terme va diminuer légèrement les dommages attendus du changement climatique. Pour cette raison, tous les pays doivent s’engager dans une stratégie globale de promotion des ER afin de réduire le stock des GES.

La France a présidé la COP21 qui a eu lieu du 30 novembre au 11 décembre 2015 à Paris. Il s’agit d’une conférence cruciale qui a abouti à un nouvel accord international sur le climat qui vise le maintien du réchauffement climatique en-dessous de 2°C par rapport à l’ère préindustrielle. Les délégués des 195 pays-parties et le délégué de l’UE à la CCNUCC se sont réunis régulièrement pour se mettre d’accord sur le texte qui sera voté à Paris.

Dans le cadre de cette conférence, les ER étaient un élément essentiel de tous les plans d’actions présentés par les différents pays. Par exemple, la France a promis d’octroyer 2 milliards d’euros d’ici 2020 pour les ER en Afrique. En plus, plusieurs gouvernements des pays développés, des banques multilatérales de développement et des fonds multilatéraux pour le climat ont promis le financement de projets d’ER. Lors de cette conférence, 10 pays ont annoncé la participation à la mobilisation de 10 milliards de dollars de financement aux projets d’ER en Afrique d’ici 2020. Ce financement sera sous la forme de prêts et de dons. L’objectif de ce financement est de fournir une capacité supplémentaire d’électricité d’origine renouvelable aux horizons 2020 et 2030. En outre, le roi Mohammed VI a annoncé lors de son intervention dans le cadre de la COP 21 que le Maroc fixe un nouveau objectif d’atteindre 52% d’ER à l’horizon 2030.16

Après son adoption à la Conférence de Paris, l’accord sera déposé à l’ONU à New York et ouvert le 22 avril 2016 afin d’être signé. L’accord adopté à Paris regroupe cinq éléments essentiels contenant les actions nécessaires qui permettront de couvrir tous les aspects des changements climatiques. Les actions sont les suivantes :

- Les actions d’atténuation des émissions de GES ;

45 - Les actions permettant d’avoir un système de transparence et un bilan mondial afin de

comptabiliser l’action climatique des différents pays ;

- Les actions d’adaptation qui vont permettre aux pays de se remettre des impacts négatifs des changements climatiques ;

- Les actions de renforcement des capacités pour faire face aux pertes et dommages causés par les changements climatiques ;

- Les actions de soutien financier pour les pays pauvres. 3.1.2. La création d’emplois verts

Les stratégies de « croissance verte » de l’OCDE et de « l’économie verte » du PNUE ont montré clairement qu’il est possible de lutter contre le changement climatique, maintenir la croissance économique et créer des emplois verts en même temps.

La crise économique a généré des taux de chômage élevés partout dans le monde. Ainsi, la création de nouveaux emplois est urgente dans le contexte actuel. Plusieurs rapports indiquent que le secteur des ER présente une opportunité pour créer des nouveaux emplois. En effet, les technologies des ER nécessitent plus de main d’œuvre que celles des combustibles fossiles. Ainsi, la diffusion des ER aussi bien dans les pays développés que dans les PED va permettre la création des millions d’emplois verts. Selon le dernier rapport élaboré par International Renewable Energy Agency (IRENA, 2015), en plus de 1,5 million de personnes qui travaillent dans les grandes centrales hydroélectriques, il existe en 2014 environ 7,7 millions de personnes qui travaillent directement ou indirectement dans le secteur des ER. La Chine abrite la plus grande part des employés dans ce secteur avec 3,4 millions de travailleurs.

3.1.3. La diminution progressive des coûts des énergies renouvelables

En 2008, la production dans l’industrie du solaire PV a atteint un volume de 7,3 Gigawatt- crête (GWc) de modules PV à l’échelle mondiale. En effet, l’industrie du solaire PV est parmi les industries qui ont les taux de croissance les plus rapides dans le monde. Les experts dans ce domaine prévoient la diminution des coûts et par la suite la chute des prix. En fait, grâce à l’augmentation importante de la capacité de production, les baisses des coûts sont de plus en plus remarquables (European Commission-Renewable Energy

Unit, 2009). Ainsi, les prix des ER sont en baisse rapide due à la demande croissante, aux

économies d’échelles et à l’amélioration de la technologie. Par exemple en Europe, chaque doublement dans la capacité de production de l’énergie éolienne fait baisser le prix de

46 l’électricité produite de 9% à 17% (Krohn, Morthorst et Awerbuch, 2009). Avec chaque augmentation de la production de l’énergie éolienne, les turbines fabriquées deviennent de plus en plus efficaces ce qui fait baisser les coûts de l’électricité produite.

L’une des caractéristiques dominantes de l’industrie de l’ER, en 2014, est la baisse des coûts de la technologie. En effet, le prix des modules PV a baissé de 59% et celui des éoliennes onshore a baissé de 11,5 % par rapport à 2009. Cette baisse des coûts a permis de rendre ces deux technologies plus compétitives (UNEP, FSFM et BNEF, 2015).

Le rapport de l’IPCC (2011) a également analysé le rythme avec lequel les coûts de certaines technologies d’ER ont diminué. Les résultats montrent que les prix moyens des modules PV ont chuté de 22 dollars par watt, en 1980, à moins de 1,5 dollar par watt en 2010. Cette énorme réduction des coûts est due essentiellement aux économies d’échelle et aux effets d’apprentissage.

3.1.4. La croissance continue de la demande énergétique

Il est prévu que la demande mondiale d’énergie primaire va continuer sa croissance avec un rythme élevé dans les années à venir. L’IEA (2010a) prévoit un taux de croissance de la demande énergétique de 1,4% par an jusqu’à 2035. La croissance la plus rapide de la demande d’énergie est attendue dans les pays non membres de l’OCDE avec un taux prévu de 2,2% par an, en particulier en Chine et en Inde.

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