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renouvelables : avantages et opportunités

Section 2. Approches basées sur les analyses économiques et sociales

3. Approche psychosociale

3.2. Limites de l’approche psychosociale

Le nombre des travaux scientifiques sur l'acceptation des ER par le public est considérable et les travaux sont très diversifiés et concernent plusieurs pays. Mais, les études qui concernant l’acceptation par certains groupes ou parties prenantes sont très limitées voire inexistantes. En fait, à notre connaissance il n’y a aucune étude qui étudie les facteurs qui influencent les intentions et les perceptions des décideurs politiques ou bien des investisseurs locaux, etc. Cette approche nous permet de faire la constatation suivante :

L’acceptation sociale est un facteur très important dans le processus de diffusion des ER. Donc, il est très important d’étudier les comportements et les attitudes des agents économiques pour savoir leurs motivations et pouvoir, par la suite, changer leurs intentions et leurs comportements. En effet, la perception du public, la sensibilisation et l'acceptation des ER sont des facteurs sociaux importants qui doivent être pris en considération dans le développement de systèmes énergétiques futurs et la transition vers les ER.

Conclusion

Les travaux consacrés à la transition vers les ER sont multiples et très diversifiés. Ils traitent tous les aspects aussi bien technologiques, que sociales, économiques et

89 institutionnels. Dans ce chapitre, nous avons classé les travaux existants en cinq grandes approches.

Dans la première section, nous avons traité les approches technologiques qui sont basées sur la courbe d’expérience et le modèle de diffusion de l’innovation. En effet, ces dernières années, plusieurs auteurs ont utilisé l’analyse par la courbe d’expérience dans leurs recherches concernant l’évolution des coûts des technologies des ER, qui ont souvent un coût d'investissement plus élevé que les technologies d'énergie traditionnelle. Ainsi, les coûts de ces nouvelles technologies doivent être réduits pour qu’elles puissent être mises en œuvre à grande échelle. La littérature consacrée à la courbe d’expérience, dans le domaine des technologies des ER, ne cesse d’augmenter et ceci est dû en grande partie aux multiples atouts de cette approche.

Bien que la courbe d’expérience ait des avantages multiples et irréprochables, l’utilisation de cette approche pour l’analyse de l’évolution des coûts des technologies des ER est critiquée dans plusieurs travaux tels que Neij (2004), Nemet, (2006), Söderholm et Sundqvist (2007), Nordhaus (2009), etc.

Dans la première section, nous avons traité aussi l’approche basée sur le modèle de diffusion de l’innovation, notamment celui de Bass (1969). Les travaux analysés ont des contributions intéressantes, mais ils ont négligé l’aspect concurrentiel entre les différentes technologies d’ER, ainsi que la prise en compte de l’impact de la politique du gouvernement et des différents instruments utilisés sur le processus de diffusion des ER.

Bien que les facteurs techniques soient importants, il ne faut en aucun cas négliger les aspects de type économique, institutionnel et même social et psychologique de la transition vers les ER. Ceci a été l’objet de la seconde section qui a été consacrée aux approches basées sur l’économie de l’environnement, sur l’économie institutionnelle ainsi que sur la théorie du comportement planifié. Les deux premières approches ont permis de traiter les instruments économiques et la structure institutionnelle nécessaires pour la diffusion à grande échelle des ER. La troisième approche a traité les aspects psychosociaux de l’acceptation des ER par le public en se basant sur la théorie du comportement planifié. L’analyse de ces approches a permis de faire les conclusions suivantes :

- Les effets d’apprentissage et d’expériences diminuent les coûts et accélèrent le processus de transition vers les ER.

90 - Le taux de croissance des technologies d’ER dépend de plusieurs facteurs de diffusion

tels que le total des adoptants potentiels, la stratégie du gouvernement, la communication et la sensibilisation, les caractéristiques de la technologie et les améliorations technologiques effectuées, etc.

- La transition vers les ER nécessite la mise en place de mesures réglementaires et d’instruments économiques.

- La transition vers les ER nécessite des mécanismes institutionnels adéquats.

- L’acceptation et la participation sociales facilitent le processus de transition vers les ER. Toutes les approches traitées, dans ce chapitre, sont intéressantes et chacune d’entre elles a étudié un aspect de la transition vers les ER (technologique, économique, institutionnel ou psychosocial). Bien que ces approches soient différentes, elles ont un point commun qui est le fait de considérer que le processus de transition vers les ER est un processus lent, coûteux et qui fait intervenir des acteurs et des aspects de différents types. Ainsi, ce processus est compliqué et se heurte à plusieurs barrières et risques de différents types. Ce constat nous amène à traiter en détails les barrières qui entravent la diffusion à grande échelle des ER, ce qui fera l’objet du chapitre suivant.

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Chapitre 3. Les barrières à la transition vers les énergies

renouvelables

Introduction

Malgré que les avantages des ER soient clairs et bien connus, le processus de transition vers les ER reste encore lent et incertain. En effet, les ER ont des avantages nombreux et ont bénéficié du soutien des gouvernements, depuis des années. Cependant, leur part est encore faible à cause des barrières qui entravent leur utilisation et leur diffusion à grande échelle. Ce chapitre va mettre l’accent sur la barrière de « verrouillage technologique » en faveur des technologies dominantes qui sont les technologies de combustibles fossiles, par rapport aux nouvelles technologies qui sont les technologies d’ER.

Ce chapitre sera organisé sous la forme de deux sections. La première section va traiter le concept de « verrouillage technologique » (technological lock-in) et les explications données à l’existence de cet effet qui sont : l’existence de paradigmes technologiques et les rendements croissants d’adoption. Ensuite, nous allons étudier le rôle du « verrouillage technologique » dans les problèmes environnementaux et en particulier dans le cas des ER, en expliquant le concept de « verrouillage au carbone » (carbon lock-

in). En effet, il y a une littérature abondante qui s’est intéressée aux concepts de

« verrouillage technologique » et de « verrouillage au carbone » comme étant les barrières principales qui entravent la transition vers un système énergétique basé sur les ER.

La seconde section sera consacrée aux risques d’investissements dans les projets d’ER comme une manifestation du « verrouillage au carbone » et une barrière à la transition vers les ER. Pour ce faire, nous allons expliquer pourquoi l’investissement dans le secteur des ER est une perspective risquée. Ensuite, nous allons classer les principaux risques et barrières qui entravent l’investissement dans ce secteur en huit grandes catégories qui sont les suivantes : les risques liés aux sources, les risques opérationnels, les risques de dommage à l’environnement, les risques de type social, culturel et comportemental, les risques techniques, les risques réglementaires, les risques institutionnels, les risques politiques, les risques économiques et financiers et les risques de marché. Enfin, nous allons mettre l’accent sur les barrières à l’investissement dans le secteur des ER en Afrique du Nord.

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