• Aucun résultat trouvé

renouvelables : avantages et opportunités

Section 2. La transition vers les énergies renouvelables pour une « relance verte » de l’économie

1. Un contexte de double crise

Le monde fait face à deux crises de types différents, l’une de nature économique alors que l’autre est plutôt climatique. En effet, la crise financière qui a commencé aux États-Unis s’est vite propagée à d’autres pays et elle s’est transformée en quelques mois en une crise économique d’envergure mondiale. Malgré la gravité de la crise économique, la lutte contre le changement climatique doit rester toujours une préoccupation principale et urgente pour tous les pays.

31

1.1. La crise économique

Comme il est bien connu, le marché américain de l’immobilier a joué un rôle crucial dans le déclenchement de la crise financière et ceci a été détaillé par plusieurs auteurs (Bernanke, 2009 ; Foster et Magdoff, 2009 ; Gokhale, 2009). En effet, la crise financière trouve ses origines dans le marché des subprimes aux États-Unis. Ce marché consiste à octroyer des prêts gagés sur l’immobilier résidentiel à une clientèle qui est, généralement, peu solvable. La continuité et le succès de ce système dépend largement du prix de l’immobilier qui est supposé en augmentation continue et aussi de la stabilité des taux d’intérêts. Malheureusement, ces deux conditions ont disparu en même temps puisque le prix de l’immobilier a chuté brusquement et le taux directeur a augmenté d’une manière continue. Face à ces deux évènements inattendus, les ménages se sont trouvés dans l’impossibilité de payer leurs emprunts. Par conséquent, les banques ont procédé à une vente massive des logements saisis ce qui a causé la chute du prix de l’immobilier.

A l’été 2007, il y a eu le déclenchement de la crise financière. Les deux principales causes de la rapidité de transmission et de la gravité de la crise de subprimes sont la titrisation des créances et les fonds d’investissement. Cette crise a causé des pertes énormes aux banques qui sont estimées à environ 950 milliards de dollars dans le monde [International Monetary Fund (IMF), 2008]. En septembre 2008, deux grandes faillites ont marqué les esprits : l’effondrement de “Lehman Brothers” qui est une banque d’investissement américaine et le sauvetage du géant de l’assurance “American

International Group” (AIG) qui était au bout de la faillite.

A la suite de ces deux évènements, il y a eu d’autres faillites et d’autres sauvetages d’institutions financières aussi bien dans les pays développés que dans les PED. Ainsi, ce qui a commencé comme étant une crise dans un seul secteur est devenu, selon Omarova (2009, p.157) “the world’s first truly global financial crisis”7. A la suite des faillites de plusieurs institutions financières, la sphère réelle a été aussi touchée par la crise bancaire ce qui a engendré des faillites de masse dans le cadre des petites et moyennes entreprises qui sont souvent les plus vulnérables. Par exemple aux États-Unis, le nombre d’entreprises qui ont déclaré leurs faillites a augmenté d’une manière spectaculaire en 2009.

32 Au Japon, la situation était similaire puisque 13 306 entreprises ont tombé en faillite, en 2009, ce qui représente une augmentation de 4,9% par rapport à 2008 (Teikoku Databank, 2010)8 .

La plupart des économies développées ont souffert de graves récessions avec l’augmentation du taux de chômage et la chute de la demande globale. Selon International

Labour Organization (ILO, 2010), le nombre de personnes en chômage est estimé à 212

millions, en 2009, ce qui signifie une augmentation de 34 millions par rapport à 2007. En janvier 2009, 600 000 personnes ont perdu leurs emplois aux États-Unis, il s’agit de la perte mensuelle la plus grave depuis 1974. On a assisté aussi à la perte d’environ 3,6 millions d’emplois entre décembre 2007 et janvier 2009 (ILO, 2009). Par conséquent, le commerce mondial des produits manufacturés a chuté avec des répercussions sur les économies de l’Asie de l’Est. En même temps, la baisse des prix des matières premières a affecté les pays d’Afrique, d’Amérique latine et le Moyen-Orient. Selon la Banque Mondiale (World Bank, 2008a), chaque baisse de 1% du taux de croissance dans les économies en développement engendre 20 millions de personnes prédestinées à la pauvreté.

Alors que l’économie mondiale est confrontée à une crise économique temporaire, le changement climatique constitue une menace permanente et grave aussi bien pour l’être humain que pour l’écosystème.

1.2. La crise climatique

La Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) est la première convention établie par l’Organisation des Nations Unies (ONU) dans le but d’une meilleure compréhension du phénomène du changement climatique et la recherche des stratégies adéquates pour y faire face. Les changements climatiques sont définis par la CCNUCC (1992, p.4) comme étant : «…des changements

de climat qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l’atmosphère mondiale et qui viennent s’ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours de périodes comparables ».

8 Données disponibles sur le site web de Teikoku Databank en suivant le lien :

33 Les changements climatiques concernent toutes les modifications intenses qui ont affecté le climat telles que l’augmentation des températures, des cyclones, etc. Mais, le terme changement climatique est souvent utilisé pour désigner le réchauffement de la planète causé essentiellement par les émissions de GES.

La prise de conscience des dangers du réchauffement climatique a eu lieu au cours des années 1960 et 1970. Pendant cette période, la communauté scientifique a montré la fragilité de l’écosystème et la dépendance de notre bien être du changement du climat. La première conférence mondiale sur le climat a eu lieu, en 1979 à Genève, et elle a réuni principalement les scientifiques qui effectuent des recherches sur les risques des changements climatiques. Le but de la conférence était d’évaluer l’état des connaissances sur les changements climatiques et d’examiner les effets de la variabilité climatique sur l’humanité.

En 1988, l’organisation météorologique mondiale et le PNUE ont créé l’IPCC. Avec la création de l’IPCC et la tenue de la deuxième conférence sur le climat en 1990, le changement climatique n’est plus la préoccupation des scientifiques seulement, mais il est devenu aussi la préoccupation des citoyens et des politiciens.

Malgré que la crise économique et la crise climatique soient causées par les pays développés, ce sont plutôt les pays pauvres qui subissent les conséquences désastreuses (PNUE, 2009). En effet, selon IPCC (2007), les populations pauvres sont les plus vulnérables à la montée du niveau de la mer, à l’augmentation de la fréquence des tempêtes et à l’érosion des côtes. Ceci est très observable, au Bangladesh, qui est considéré comme l’un des pays les plus affectés par les changements climatiques. Ce qui aggrave encore la situation, c’est le fait qu’environ 14% de la population et 21% des habitants des villes dans les PED vivent dans des zones côtières de basse altitude qui sont exposées à ces risques (McGranahan, Balk et Anderson, 2007).

Avec la hausse continue des températures, le changement climatique sera probablement ingérable. Cette grave menace mondiale peut pousser l’écologie à des points de basculement inconnus qui peuvent changer fondamentalement et irréversiblement la façon dont fonctionne notre planète (Lenton et al., 2008). En effet, les résultats obtenus à partir d’un certain nombre d’études ont indiqué que le changement climatique se produit beaucoup plus rapidement que prévu. En particulier, la glace de l’Antarctique a commencé

34 à disparaître avec un rythme beaucoup plus élevé que celui prévu par les scientifiques (UNEP, 2009).

Bien qu’il y ait une prise de conscience mondiale de la dangerosité du changement climatique, les actions mises en œuvre ne sont pas suffisantes. En effet, les décideurs politiques ont tendance à se concentrer sur le court terme et à essayer de résoudre les problèmes économiques et financiers urgents. L’étendue de la tâche et la difficulté de coordination et de mise en place d’un système pour lutter contre le changement climatique contribuent également à ralentir la lutte contre ce phénomène.

Outline

Documents relatifs