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Exemple de carte de paiement

Dans le document en fr (Page 143-168)

K.2 Éléments de restitution de l’enquête réalisée au Mans

5.1 Exemple de carte de paiement

présenté dans la littérature comme un argument suffisant pour ne pas utiliser ce mécanisme d’expression desCAP.

3. Selon Mitchell et Carson [161], lorsque le contexte s’y prête, ce mécanisme peut être utilisé avec une certaine efficacité. Dans l’exemple qu’ils prennent, les individus, qui devaient s’exprimer sur les risques liés à la consommation d’eau potable, étaient familiers avec l’idée de payer pour la qualité de l’eau potable parce que ce point était détaillé sur leur facture d’eau. Pour autant, ce type de mécanisme n’est que peu encouragé actuellement, surtout depuis les recommandations de la NOAA[29].

5.3.2 La carte de paiement — Liste d’intervalles

5.3.2.1 Principe

Comme pour l’enchère ouverte, il est demandé à la personne interrogée d’exprimer directement son CAP. Elle est aidée en cela par un support visuel, un tableau (comme le tableau5.1, de la présente page) comprenant un grand nombre de valeurs indicatives allant de la valeur nulle jusqu’à un valeur considérée comme élevée (plus élevée que les réponses attendues).

Appliqué à notre contexte, une formulation possible est : « Quel est l’augmentation maximale de vos impôts locaux que vous seriez prêt à accepter pour qu’un tel projet voie le jour ? Dans le document suivant est présenté un certain nombre de valeurs données à titre indicatif, vous êtes libre de choisir n’importe laquelle de ces valeurs, ou un autre montant qui ne figureraient dans le tableau.»

Le système avec une liste d’intervalles est sensiblement identiques sauf que les individus ne choi-sissent pas une valeur mais un intervalle de valeurs.

5.3.2.2 Commentaires

1. Par rapport à l’enchère complètement ouverte, la tâche cognitive est légèrement simplifiée, mais elle demeure bien plus difficile qu’un simple choix. La carte de paiement propose un support, qui ne doit pas pour autant trop restreindre les choix de l’individu (plage de donnée trop resserrée).

Le format de la carte de paiement doit en effet tenir compte de la possibilité de biais dit d’éventail (voir section 5.6, page124).

2. Si la carte de paiement dispose de suffisamment de valeurs et s’il est bien précisé (et permis) que l’individu peut choisir d’autres montants que ceux indiqués, il est parfois admis que les valeurs

5.3. Mécanisme d’expression duCAP 121 exprimées sont celles des CAPsans besoin d’hypothèses supplémentaires sur la distribution « a priori»des réponses, et donc des traitements statistiques associés.

3. Dans le cas contraire, ou dans le cas de liste d’intervalles, la nature discrète des résultats rend nécessaire de faire un traitement statistique pour interpréter les résultats.

Notons d’ailleurs que certains auteurs préconisent de considérer de toute façon que les résultats recueillis ne sont que indicateurs discrets desCAPdes individus interrogés [56].

L’équipe de Shabman [195] a choisi un système d’enchère avec support de paiement (voir annexeE, page301).

5.3.3 Enchères itératives d’offres à prendre ou à laisser

5.3.3.1 Principe

Dans l’offre à prendre ou à laisser, la personne est interrogée pour un montant donné. Soit elle accepte ce montant et sonCAPest supérieur ou égal à l’offre, soit elle refuse et sonCAPest inférieur.

Appliquée à notre contexte, une formulation possible serait :« Accepteriez-vous une augmentation de vos impôts locaux de tant [MONTANT CHOISI] pour qu’un tel projet voie le jour ?»

Une autre formulation existe également, qui présente la question du choix sous la forme d’une ré-ponse à un référendum :« L’organisme propose de soumettre au vote la réalisation du projet en contre-partie d’une augmentation de vos impôts locaux de tant [MONTANT CHOISI]. Voteriez-vous pour ou contre cette proposition ?»

Dans le système d’enchères itératives, le principe est le même, sauf que la personne est interrogée en plusieurs étapes permettant d’affiner sonCAP. Si l’individu accepte (respectivement refuse) une première offre, il lui en est fait une suivante avec un montant supérieur (respectivement inférieur). Un critère d’arrêt doit être décidé, soit de convergence des montants, soit du nombre d’itération par individu. En quelque sorte la technique d’enchère à prendre ou à laisser est le cas à une étape du système d’enchères itératives.

Ce format générique peut être dérivé en plusieurs possibilités.

1. L’enchère de départ (et les suivantes) peut être fixée pour l’ensemble de la campagne d’enquête : la même valeur est utilisée pour toutes les personnes interrogées. Elle peut également être choisie selon une distribution aléatoire contrôlée : les personnes sont interrogées à partir de différentes valeurs de départ, dont les proportions respectent la distribution aléatoire choisie.

2. Lorsque le critère d’arrêt est le nombre de questions posées, la littérature parle de« choix dicho-tomiques»(dichotomous choice). Cette technique est souvent réalisée avec des enchères choisies de façon aléatoire sur l’échantillon interrogé. Dans la littérature il est distingué les cas suivants : – lesingle-bounded dichotomous choice, lorsqu’il n’y a qu’une seule enchère.

L’utilisation de ce type de mécanisme a nécessité le développement d’un cadre théorique et statistique propre (voir Bishop et Heberlein [42], Hanemann [111] ou Cameron et James [55]).

Son utilisation, recommandée par le panel de laNOAA[29], nécessite une taille d’échantillon très conséquente pour pouvoir traiter statistiquement les réponses.

– ledouble-bounded dichotomous choicelorsqu’il y a deux enchères successives (la seconde étant conditionnelle à la précédente, mais également choisie de façon aléatoire). Ce format a fait l’ob-jet d’un développement très important ces dernières années, notamment parce qu’il permet de réduire de façon significative la taille des échantillons par rapport ausingle-bounded dichoto-mous choice[113, 57].

– letriple bounded dichotomous choicepour certains rares auteurs [141, 34]

3. Lorsque le critère d’arrêt est une précision de l’enchère obtenue, on parle plutôt debidding game.

L’individu répond à une première proposition initiale, si sa réponse est positive (il accepte de

« payer»au montant proposé), une enchère plus importante est proposée, d’écart fixé avec l’en-chère précédente. La procédure continue tant que l’individu accepte les propositions. La première proposition qu’il refuse fixe alors l’arrêt du « jeu». La procédure est symétrique si l’individu commence par refuser la première enchère.

Dans un mécanisme d’expression de typebidding game, il est d’usage de ne prendre qu’une valeur pour l’enchère de départ. Ceci a suscité de vives réserves de la part de certains auteurs [45, 196], avançant la possibilité du biais dit de l’enchère de départ.

Certains auteurs, comme Onwujekwe et Nwagbo [173], ont opté pour un différents niveaux de cette enchère départ, appliqués aléatoirement aux personnes interrogées. Mais leur démarche en-trait plutôt dans une analyse du biais dit de l’enchère de départ que dans un souci d’appliquer ce protocole de façon systématique.

5.3.3.2 Commentaires

– La tâche cognitive avec ce système d’enchère est réputée bien plus aisée : l’individu est mis en situation de choix que certains comparent à celle de l’individu sur un marché (décision d’acheter un produit à tel prix) [161].

La formulation où l’individu est mis en situation de vote (accepter de voter pour un programme dont on connaît l’implication financière) est particulièrement apprécié par les auteurs nord amé-ricains (c’est d’ailleurs la formulation encouragée par leNOAA[29], qui recommande d’ailleurs d’autoriser les individus à pouvoir réponde qu’ils ne savent pas répondre). Ces encouragements ont moins de portée en France, où la culture des référendums locaux est beaucoup moins présente.

– Dans le cas desbidding gamescette simplification cognitive est souvent mise en compétition avec la fatigue occasionnée par la répétition des questions.

– La simplification cognitive de la tâche a néanmoins un coût, au niveau du traitement des réponses.

Mis à part le cas idéal mais peu envisageable en pratique où le critère d’arrêt des enchères est la convergence de la valeur avec une marge d’erreur très faible, les montants récoltés ne sont que des indicateurs discrets desCAPdes individus. Des hypothèses sur la distribution réelle desCAPsont nécessaires, ainsi que des techniques d’estimation statistiques appropriées. Si la théorie comme la pratique semblent à ce jour établies, notons que cela nécessite de disposer d’un échantillon assez conséquent d’individus interrogés.

– La taille des échantillons est particulièrement importante dans le mécanisme dit desingle-bounded dichotomous choice. La technique dite dedouble-bounded dichotomous choicepermet de diminuer la taille de ces échantillons, au détriment de l’apparition de biais dit de l’enchère de départ [119, 117].

L’équipe de Novotny [66] a retenu un mécanisme dedouble-bounded dichotomous choice, avec pré-sentation sous forme de référendum (voir annexeE, page301).

5.3.4 Quel mécanisme choisir ?

Les différences entre ces différentes techniques d’expression ont fait l’objet d’études poussées dans la littérature [35, 56], dont les conclusions ne sont malheureusement pas forcément convergentes. Il semble-rait que malgré les recommandations claires de laNOAApour le format dusingle-bounded dichotomous choice[29], les avis soient plutôt partagés [161, 151, 173].

La tendance se dégageant de la large littérature sur l’évaluation contingente est de plutôt privilégier les mécanismes d’expression basés sur des choix simples, et notamment plutôt ceux entrant dans la

caté-5.4. Population à interroger 123 gorie dites desdichotomous choices. Toutefois, nous notons qu’une utilisation rigoureuse de ce type de mécanisme nécessite un échantillon conséquent d’individus parce qu’il faut pouvoir sous-échantillonner en fonction des valeurs de l’enchère de départ et traiter le fait que les réponses obtenues ne sont que des indicateurs discrets desCAPmesurés.

Nous n’avions toutefois pas les moyens d’interroger de tels échantillons (voir notamment la sec-tion 5.5, de la présente page). C’est pourquoi, bien que nous sommes conscients que ce ne soit pas dans l’absolu la meilleure technique disponible nous avons choisi un mécanisme d’expression basé sur une évaluation et non pas sur une situation de choix simple. À l’instar de l’équipe de Shabman [195], nous avons choisi le mécanisme d’expression dit à carte de paiement, plutôt que l’enchère complètement ouverte.

5.4 Population à interroger

Comme nous l’avons déjà évoqué dans le chapitre 4, page75, la population à interroger est à chercher auprès des personnes affectées par les projets. De façon pratique, cette population est à choisir parmi les trois catégories suivantes :

1. population concernée par les inondations ;

2. population concernée par les aménagements (effets autres qu’inondation compris) ; 3. population concernée par le financement des aménagements.

L’équipe du DAAE [195] a limité les personnes interrogées aux propriétaires de terrain situés à l’intérieur de la zone d’effet du projet de protection. L’équipe de Novotny a interrogé des personnes situées dans des zones géographiques supposées concernées par les inondations.

Nous avons également choisi d’interroger des personnes réputées concernées par les inondations, c’est-à-dire résidant à l’intérieur du périmètre délimité par lesPPRI. Nous n’avons pas fait de choixa prioriconcernant les propriétaires ou les locataires.

5.5 Types d’entretien

Les enquêtes basées sur l’évaluation contingente sont quasi-systématiquement de type directif (c’est-à-dire qu’il existe un questionnaire type sur lequel repose le déroulement de l’entretien). Nous ne discu-terons pas de ce cas, laissant de côté le cas des entretiens dits non directifs.

Pour mener à bien une enquête (qu’elle soit basée sur l’évaluation contingente ou non), il y a trois grands types génériques d’entretien possibles :

1. Entretiens auto-gérés par les individus, sans interrogateur présent (a) Enquêtes par courrier

Dans la catégorie des entretiens auto-gérés, entrent principalement les enquêtes par courrier qui permettent d’interroger des échantillons conséquents à moindre frais. Dans ce cas, un questionnaire précis et compréhensible est réalisé, envoyé aux individus, qu’ils retournent ensuite aux chercheurs.

Une technique subsidiaire de distribution existe, où le réalisateur des enquêtes se charge lui-même de distribuer et de collecter les questionnaires, sans être présent au moment de l’entretien.

Ces entretiens permettent l’utilisation de tous les supports écrits (schémas, croquis, gra-phiques) pouvant aider à la compréhension du questionnaire.

(b) Enquêtes par internet

Depuis peu ce genre de technique a également été portée sur internet [41] : le questionnaire se présente sous une forme électronique, accessible par le biais d’un site web. Les réponses des individus sont ainsi directement collectées, ce qui élimine l’étape de saisie. Cette technique permet également un pré-traitrement automatique des réponses ainsi que leur divulgation par le même support. Le contrôle des individus répondant aux questions est possible en combi-nant par exemple cette technique d’interrogation avec l’envoi d’un courrier doncombi-nant un code d’identification que la personne interrogée doit préciser pour valider ses réponses. Ce support permet également d’interroger des personnes non contactées spécifiquement (le contrôle des identités est alors plus difficile).

Les entretiens « électroniques» permettent l’étendue des supports explicatifs à toutes les techniques de type audio-visuelle (sous réserve que les personnes interrogées disposent de la technologie adéquate toutefois). Ils permettent également un déroulement interactif de l’entretien (question dont la formulation dépend des réponses antérieures).

2. Entretiens téléphoniques

Dans ce type d’entretien, des personnes sont contactées au téléphone et invitée à répondre à un questionnaire également précis et directif. Ce type d’entretien permet d’interroger, à un coût in-termédiaire des échantillons qui peuvent être assez importants. Cette technique d’entretien permet également de contrôler assez facilement des caractéristiques ciblées des échantillons, si tel est l’objectif.

Par contre, le fait que le support ne soit qu’oral implique une clarté et une concision sérieuse du questionnaire. Ceci est en partie compensé par le fait que le déroulement de l’entretien peut être interactif (question posée en fonction des réponses antérieures).

3. Entretiens en vis-à-vis avec interrogateur

Ces entretiens sont réalisés par le biais d’un enquêteur qui remplit lui-même le questionnaire de l’entretien. Lorsqu’une population est ciblée (notamment géographiquement), il est conseillé de se déplacer pour interroger les individus.

Cette technique d’entretien permet une pédagogie accrue de toutes les étapes explicatives, voire des questions sur lesquelles butent les individus. Les supports explicatifs sont de même nature que pour les entretiens par courrier, toutefois le fait qu’un enquêteur soit présent en assure une utilisation plus ambitieuse (et également une vérification de la compréhension).

À coût égal, ces entretiens ne permettent pas d’interroger autant de personnes que par les autres techniques (coût de l’interrogateur, investissement temporel).

Il existe un consensus, largement accepté, que les réponses sont de meilleure qualité lors d’entretiens avec interrogateur présent. Cette technique est particulièrement recommandée dans le cas où la pédagogie est nécessaire, ce qui est le cas pour les enquêtes de cette thèse. D’ailleurs, autant les études de l’équipe de Shabman que celles de l’équipe de Novotny ont opté pour les entretiens directs.

C’est également le choix que nous avons fait. Il est essentiellement justifié que nous avons besoin de pouvoir expliquer clairement aux individus la démarche poursuivie (explication des impacts des projets en particulier).

5.6 Les principaux biais imputés à la méthode

Un certain nombre des caractéristiques de l’évaluation contingente, que ce soit le fait qu’elle soit associée à une enquête, qu’elle résulte de choix hypothétiques, qu’elle nécessite la mise en situation des

5.6. Les principaux biais imputés à la méthode 125 personnes interrogées peuvent être autant de sources de biais. Dans les propos qui suivent, le terme biais1 désigne indifféremment une cause impliquant que la valeur spécifiée par le répondant ne correspond pas à la valeur qu’il accorde au bien que l’enquête cherche à évaluer que l’écart entre ces deux valeurs.

Dans cette section, nous faisons une présentation systématique des biais associées à la pratique de l’évaluation contingente, et nous en discutons l’importance par rapport à notre contexte particulier. Nous suivons pour cela la typologie des biais telle que spécifiée par Mitchell et Carson [161].

5.6.1 Incitations à déformer les réponses

Ces incitations à ce que le répondant déforme les réponses sont associées à deux types de comporte-ments, éventuellement encouragés par un ou plusieurs aspects particuliers de la situation d’enquête. Ces deux comportements sont :

1. le comportement stratégique du répondant, qui désigne une tentative volontaire du répondant d’in-fluer par sa réponse sur la provision du bien ou sa propre participation financière au projet.

2. le comportement de complaisance, qui désigne les tentatives (conscientes ou inconscientes) du ré-pondant de combler ce qu’il perçoit comme étant une attente, soit par l’organisme qui commandite l’enquête, soit par l’interrogateur particulier qui effectue l’entretien.

5.6.1.1 Comportement stratégique

Le comportement stratégique résulte d’une volonté délibérée du répondant d’ajuster ses réponses pour qu’elles influencent les résultats de l’enquête dans un sens qui sert ses intérêts personnels. Dès les travaux précurseurs de Samuelson sur les biens publics, ce comportement a été érigé comme une règle :

« It is in the selfish interest of each person to give false signals, to pretend to have less interest in a given collectivity than he really has»(Samuelson [189])

L’existence de ces comportements stratégiques, ou la croyance d’un grand nombre d’économistes quant à leur existence et à leur importance, a souvent apporté une critique radicale à la méthode d’éva-luation contingente en particulier et aux procédures d’acquisition des données économiques par ques-tionnaire en général. Ceci explique, au moins partiellement, l’importance qu’accordent les économistes aux techniques dites indirectes d’acquisition de données économiques, quelle que soit la longueur, et donc la faiblesse, de la chaîne d’hypothèse permettant de mettre en relation une observation avec son interprétation finale.

Il semble que la question de la pertinence des approches directes soit difficile à trancher sur des cri-tères purement scientifiques [161]. Toutefois, dans la section5.7, page129, nous proposons un protocole permettant de contrôler« a minima»l’existence de tels biais comportementaux.

Dans ce travail, nous prenons la posture suivante : les biais stratégiques peuvent exister sous certaines conditions qui les favorisent mais ils n’impliquent pas nécessairement une critique radicale des données recueillies. L’objectif, dans cette perspective, est de connaître les conditions favorisant la survenue de ces biais, afin d’essayer de les éviter au maximum.

5.6.1.2 Biais de complaisance

Mitchell et Carson distinguent deux cas :

1. Biais de« sponsor»: le répondant donne un montant qui diffère de sonCAPparce qu’il cherche à se conformer avec les attentes présumées du sponsor (ou supposé tel).

1De l’anglaisbias.

2. Biais de l’interrogateur : le répondant donne un montant qui diffère de sonCAPparce qu’il cherche à faire plaisir à ou acquérir la considération d’un interrogateur particulier.

Les garde-fous contre ces types de biais sont de différents types :

1. Insister sur le fait qu’il n’y a pas de bonnes réponses aux questions posées, que les réponses attendues sont avant tout personnelles.

2. Être rigoureux quant à la tenue des entretiens, notamment lorsqu’ils sont en vis-à-vis (choix re-tenu dans cette thèse). Un questionnaire établi soigneusement et suivi scrupuleusement (entretien directif) permet« a priori»de réduire significativement le biais de l’interrogateur.

3. Si les échantillons sont suffisamment conséquents, un protocole de contrôle statistique peut être envisagé pour détecter d’éventuelles tendances d’un interrogateur à l’autre.

5.6.2 Signaux indicateurs de la valeur

Ces biais interviennent lorsque les répondants interprètent comme des signaux sur la valeur correcte des éléments du marché contingent

1. Biais du point de départ: lorsque le mécanisme d’expression ou le support de paiement introduit directement ou indirectement un montant potentiel qui influence leCAPdonné par le répondant.

Ce biais est particulièrement associé aux mécanismes d’expression à choix simples, qui n’ont pas été employés dans cette thèse. Signalons cependant que ce biais peut être accentué par une tendance à dire oui à la réponse posée (par exemple suite à un biais de complaisance défini précé-demment ou un biais d’importance défini plus loin). Dans le cas d’un mécanisme d’expression des CAPde type offre à prendre ou à laisser, il est par exemple particulièrement important d’insister sur le fait que le montant proposé n’a pas de relation particulière avec le coût du projet ou la par-ticipation attendue et pré-calculée du projet. Il ne s’agit pas en effet que les individus croient que le montant proposé est celui qui existera de toute façon, et qu’ils fassent un arbitrage« forcé»du type :« si je suis pour le projet de réduction, de toute façon c’est ce prix que je dois accepter.»

Ce biais est particulièrement associé aux mécanismes d’expression à choix simples, qui n’ont pas été employés dans cette thèse. Signalons cependant que ce biais peut être accentué par une tendance à dire oui à la réponse posée (par exemple suite à un biais de complaisance défini précé-demment ou un biais d’importance défini plus loin). Dans le cas d’un mécanisme d’expression des CAPde type offre à prendre ou à laisser, il est par exemple particulièrement important d’insister sur le fait que le montant proposé n’a pas de relation particulière avec le coût du projet ou la par-ticipation attendue et pré-calculée du projet. Il ne s’agit pas en effet que les individus croient que le montant proposé est celui qui existera de toute façon, et qu’ils fassent un arbitrage« forcé»du type :« si je suis pour le projet de réduction, de toute façon c’est ce prix que je dois accepter.»

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