• Aucun résultat trouvé

Moyens de gestion des inondations

Dans le document en fr (Page 52-56)

Les moyens de gestion des inondations sont traditionnellement séparés en deux types, les mesures structurelles et non structurelles :

1. les mesures structurelles désignent toutes les actions supportées par des aménagements du cours d’eau visant à en modifier son hydrologie, localement ou non.

2. les mesures non structurelles désignenta prioritout le reste. LePG[204] rappelle d’ailleurs que ces mesures incluent la réglementation de l’occupation du sol, les politiques de délocalisation des activités ou des logements, l’incitation à la protection individuelle contre les inondations, les sys-tèmes de prévision de crue et d’alerte, l’information en zone inondable, l’acquisition–expropriation par la collectivité de biens en zone inondable, la préparation à la gestion de crise, ainsi que les me-sures réglementaires visant à s’assurer que des zones servent de stockage aux volumes d’eau lors de la crue (protection des zones humides mais également disponibilité des parkings, terrains de sport, et autres parcs en zones urbanisées).

La figure2.1, page43donne une classification synthétique de l’ensemble des moyens de gestion des inondations.

2.4.2 Classification des mesures en fonction de leur impact sur le degré d’exposition au risque d’inondation

Cette séparation entre mesures structurelles et non structurelles, si elle pertinente n’est en aucun cas guidée par le mécanisme des inondations. Dans la figure2.2, page44, il est proposé de re-visiter l’ensemble de ces mesures par rapport à leur impact sur les conséquences des inondations.

C’est cette classification qui est utilisée ici.

2.4.2.1 Atténuation de l’aléa

L’atténuation de l’aléa procède de deux grands principes :

1. L’« augmentation des capacités d’écoulement»consiste à modifier le cours d’eau de telle sorte qu’il puisse supporter un débit plus important sans qu’il y ait débordement. Les aménagements suivants sont concernés :

– ENDIGUEMENT DU COURS DEAU

– RE-CALIBRAGE DU COURS DEAU

– RE-CALIBRAGE DES OUVRAGES DART

– RE-CALIBRAGE DES SYSTÈME DÉVACUATION DE LEAU

2. L’« augmentation des capacités de stockage» consiste à stocker pendant un certain temps un volume d’eau de telle sorte à laminer le débit de pointe en aval de la zone de stockage. Le débit étant moins fort, le débordement est moins important également. Les aménagements ou mesures suivantes permettent ce type de comportement :

– PRÉSERVATION DES ZONES DEXPANSION DES CRUES

– RETENUES DEAU LOCALES

– RÉSERVOIR DORAGE

Endiguement du cours d’eau Les digues vont permettre localement au cours d’eau d’accepter un débit supérieur à celui de plein bord sans qu’il y ait débordement.

L’effet d’un endiguement est d’empêcher le débordement pour des crues dont les débits sont loca-lement inférieurs à celui dit de la crue de projet. Au-delà de ce débit, le débordement a lieu, ses consé-quences sont souvent accrues du fait de vitesses d’écoulement importantes là où se produit la submersion.

L’endiguement a un effet positif local, mais également des effets négatifs à l’aval de son implantation.

La réalisation de digues implique un risque supplémentaire sur le territoire protégé en cas de rupture de la digue, même sans submersion (cas des renards). Ce risque expose très sévèrement les vies des riverains sous la protection des digues.

Re-calibrage du cours d’eau Il s’agit de modifier la géométrie du lit du cours d’eau (abaissement de la ligne de fond, augmentation de la section en travers) pour modifier la valeur de la crue de plein bord.

À l’instar de l’endiguement, le re-calibrage du cours d’eau a un effet positif local (à l’échelle d’un casier hydraulique), mais également des effets potentiellement négatifs à l’aval de son implantation.

Le re-calibrage du cours d’eau implique également des modifications à grande échelle de la dyna-mique géo-morphologique du cours d’eau, dont les effets peuvent être négatifs (abaissement de la nappe phréatique, problème de transport solide etc.)

Re-calibrage des ouvrages d’art Cette opération consiste à modifier l’architecture des ouvrages d’art pour leur permettre de laisser passer un débit plus important en cas de crue et limiter les possibilités d’embâcles.

L’effet est essentiellement local en amont de l’ouvrage d’art.

Re-calibrage des système d’évacuation de l’eau Cette opération consiste à modifier les capacités d’écoulement des systèmes d’évacuation des eaux pluviales pour éviter que leur engorgement ne pro-voque des inondations dues aux précipitations sur une zone urbanisée. Il peut également s’agir de modi-fier un défaut des systèmes d’évacuation qui n’empêche pas l’eau du cours en crue de refouler.

L’effet est essentiellement local.

Retenues d’eau Une retenue crée un espace de stockage de l’eau de la crue. Elles peuvent être en eau seulement au moment de la crue ou de façon permanente. Dans ce dernier cas, elles ne sont que rarement construites dans un seul but de protection contre les inondations, mais ont également des objectifs de soutien d’étiage, de production hydro-électrique, de récréation. Ces objectifs, qui sont souvent priori-taires, sont potentiellement contradictoires avec les objectifs de protection contre les inondations dans le sens où ils nécessitent que les retenues soient hautes en période de bas étiage.

Les retenues ont un effet d’écrêtement des crues en aval de leur emplacement. Au final, le même volume total circule dans le cours d’eau en aval de la retenue, mais sur une plus longue durée. Le débit maximum par rapport à une situation sans écrêtements est atténué. Les retenues provoquent une inonda-tion d’une porinonda-tion du territoire en amont de leur construcinonda-tion.

Ce type de mesure modifie complètement l’hydrologie du cours d’eau aval, notamment sa partie aléatoire. En supposant qu’une retenue soit construite à l’aval d’un territoire considéré, ce qui était par exemple le débit de pointe associé à ce qui était considéré comme centennale auparavant sur ce territoire a toutes les chances d’être associé avec une période de retour bien plus importante. De la même façon, les hydrogrammes de crue vont être modifiés dans leur forme, sous l’effet de l’écrêtement.

Ces retenues peuvent avoir différentes échelles d’effet du local ou global selon leur importance.

La réalisation d’une retenue implique un risque supplémentaire sur le territoire en aval lié à la rupture de cette retenue en pleine eau. Les normes sont d’ailleurs très strictes vis-à-vis de ce risque qui expose très sévèrement les vies des riverains en aval.

Réservoir d’orage Ce sont des retenues très spécifiques en milieu urbain qui visent à stocker, même momentanément, l’eau des pluies qui sinon aurait ruisseler, pour limiter le ruissellement sur une petite partie du territoire.

2.4. Moyens de gestion des inondations 31 L’effet est essentiellement local.

Préservation — restauration — création des zones d’expansion des crues Il s’agit de préserver ou de restaurer des zones connues d’expansion de crues du cours d’eau. Ceci implique généralement de contrôler l’occupation de la zone d’expansion de crues de telle sorte que la submersion de la zone ne soit pas finalement remise en compte.

Les effets positifs sont à une échelle plus ou moins locale en fonction de la surface de stockage effectivement en jeu.

2.4.2.2 Atténuation de la vulnérabilité

L’atténuation de la vulnérabilité peut résulter de trois grandes familles de principe :

1. Lamodification de la nature de l’occupation du soldésigne le fait de modifier l’usage du sol : – DÉLOCALISATION DACTIVITÉS

– SUPPRESSION DACTIVITÉS

– INFORMATION SUR LE NIVEAU DE RISQUE DES NOUVEAUX ARRIVANTS POTENTIELS

– RÉGLEMENTATION DE LUSAGE FUTUR DU TERRITOIRE

2. Lamodification de la vulnérabilité des éléments physiquesdésigne le fait de modifier les carac-téristiques des biens physiques, en conservant l’usage précédent :

– MESURES DE PROTECTION INDIVIDUELLE

– MODIFICATION DES CARACTÉRISTIQUES DES BÂTIS

– INFORMATION PRÉVENTIVE DES RIVERAINS

– RÉGLEMENTATION DE LUSAGE FUTUR DU TERRITOIRE

3. Le traitement des enjeux mobiles est particulier, dans le sens où une gestion dynamique est envisageable :

– SYSTÈME DE PRÉVISION

– SYSTÈMES DALERTE

– ORGANISATION DE LA GESTION DE CRISE

– INFORMATION DES RIVERAINS

Délocalisation d’activités La délocalisation d’activités (entreprises, logements etc.) est rarement le fait de volontés individuelles, mais plutôt d’une politique de collectivités. Selon les lois en vigueur, elle peut avoir lieu en dehors de la réalisation d’un événement particulier (subvention de la délocalisation) ou suite à un événement sévère (subvention de la délocalisation, refus d’aide aux biens endommagés ou détruits, modification du régime futur d’assurance).

Les effets positifs sont à l’échelle des biens délocalisés pour les individus.

Suppression d’activités La suppression d’activités (entreprises, logements etc.) est rarement le fait de volontés individuelles, mais plutôt d’une politique de collectivités. Selon les lois en vigueur, elle peut avoir lieu en dehors de la réalisation d’un événement particulier (expropriation) ou suite à un événement sévère (expropriation, refus d’aide aux biens endommagés ou détruits).

Les effets positifs sont à l’échelle des biens délocalisés pour les individus.

Réglementation de l’usage futur du territoire Ce sont l’ensemble des réglementations qui visent à infléchir le futur de l’occupation d’un territoire. Cette réglementation peut affecter à la fois :

– l’usage général du territoire, c’est-à-dire les types d’activités qui sont autorisées ou non à s’im-planter dans des zones soumises à un risque de submersion ;

– les conditions de l’usage du territoire, c’est-à-dire principalement les normes d’urbanisme à res-pecter en zone inondable pour rendre les biens, les activités voire les agents moins vulnérables aux submersions.

Les effets positifs sont hypothétiques dans le sens où il s’agit d’infléchir une tendance avérée ou supposée de l’implantation en zone inondable. Les effets positifs attendus sont plutôt d’ordre global, plutôt que local.

Information sur le niveau de risque des nouveaux arrivants potentiels Ces informations désignent toutes les informations indiquant le niveau d’exposition au risque admis par les services compétents aux riverains actuels mais surtout aux riverains potentiels afin que leur choix de rester en zone inondable ou de s’y implanter ne soit pas dû à l’ignorance.

Cette information est censée avoir un effet positif dans le sens où elle modifie le comportement des individus, ce qui est rarement mesuré.

Les effets positifs sont à l’échelle choisie pour la diffusion de l’information, souvent locale.

Mesures de protection individuelle Ces mesures désignent toutes les actions pouvant être entreprises par les individus, sociétés, collectivités pour protéger leurs biens de la submersion. Il s’agit principale-ment de murets de protection et de la présence de pompes hydrauliques.

Les effets positifs sont à l’échelle du bien protégé. Dans le cas de protection contre le ruissellement, des effets négatifs peuvent être localement créés pour les parcelles avoisinantes. Toutefois, même pour la protection contre la submersion liée au débit du cours d’eau, un effet négatif à plus grande échelle peut avoir lieu si les surfaces protégées ne sont pas négligeables.

En toute rigueur, ces mesures ne modifient pas la vulnérabilité des biens : s’ils sont finalement sub-mergés, les dégâts ne seront pas moindre.

Modification des caractéristiques des bâtis Ces mesures visent à modifier la résistance des biens à la submersion. Il s’agit de modifier soit les caractéristiques des biens (carrelages en remplacement de la moquette ou du plancher), soit l’organisation globale des biens (entrepôt de biens vulnérables en des endroits plus élevés).

Les effets positifs sont à l’échelle du bien protégé.

Information préventive des riverains Ces informations désignent toutes les informations fournies aux riverains habitant en zone inondable les incitant à prendre des mesures de protection individuelles, des mesures d’augmentation de la résistance de leur biens aux submersions, des mesures de protection de leur vies, ainsi que l’organisation de la gestion de crise afin qu’ils y participent de façon plus efficace.

Cette information est censée avoir un effet positif dans le sens où elle modifie le comportement des individus, ce qui est rarement mesuré.

Les effets positifs sont à l’échelle choisie pour la diffusion de l’information, souvent locale.

Système de prévision Point particulier de la gestion de crise qui consiste en une prédiction à court terme (de l’ordre de l’heure à quelques jours) des caractéristiques des précipitations et/ou des crues sur un bassin versant. Cette étape permet une organisation de la gestion de crise meilleure ainsi qu’une information des riverains.

Les effets positifs sont à une échelle locale voire globale.

2.5. Proposition de modélisation 33

Dans le document en fr (Page 52-56)