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Plan du document

Dans le document en fr (Page 33-38)

La recherche des réponse aux questions posées dans la section précédente nous a amené au traitement suivant.

Dans le chapitre2, page13, il est proposé de re-visiter la phase d’estimation du risque d’inondation.

L’objectif est de proposer un cadre pour estimer de façon objective, sans l’intervention de jugements de valeur, le degré d’exposition d’un territoire aux inondations. Ce chapitre s’accompagne des acceptions employées pour les concepts d’aléa et vulnérabilité. Ce chapitre donne également l’occasion de dresser la liste des actions possibles pour agir sur le degré d’exposition d’un territoire aux inondations.

Dans le chapitre3, page47, il est proposé d’analyser le contexte décisionnel de la gestion collective des inondations en France. Ce chapitre introduit une distinction entre les actions permises ou dévolues aux agents privés et celles des agents publics, parmi lesquels il est également distingué l’État et les Col-lectivités Territoriales. À ce stade de la réflexion, la plupart des actions à portée collective sont traitées, comme la réglementation des zones exposées aux inondations, le système d’indemnisation ou les projets de réduction de l’exposition d’un territoire aux inondations. Concernant les deux premiers types d’action, les conditions et la portée de leur évaluation économique sont également discutées.

Dans le chapitre 4, page 75, l’analyse se recentre spécifiquement sur les projets de réduction de l’exposition d’un territoire aux inondations. C’est dans ce cadre particulier qu’est traitée la question de l’articulation entre évaluation économique et prise en compte des préférences de la population. Cette question, au vu des pratiques françaises, est plus particulièrement concentré sur la pertinence de l’ACB, outil économique classique. Elle intègre la disponibilité et les limites des techniques d’évaluation des CAPdes personnes affectées, étant entendu que cesCAPsont le fondement théorique de toute évaluation des bénéfices ou des coûts d’une politique affectant une population. Ce chapitre s’appuie en partie sur des éléments détaillés en annexe, sur la pratique de l’évaluation aux États-Unis (annexeD, page281).

Dans le chapitre 5, page 109, sont présentés et discutés les choix méthodologiques effectués pour la réalisation des deux enquêtes réalisées et présentées dans le chapitre 7, page 159. L’objectif n’est pas de dresser un état des lieux de l’ensemble des polémiques accompagnant cette méthode depuis ses premières utilisations, mais plutôt de se concentrer sur les points jugés importants dans l’utilisation particulière qu’il en est faite.

Le chapitre6, page133est à la fois complémentaire du précédent et une suite logique du chapitre2, page 13. Il présente l’outil de communication construit pour présenter aux personnes interrogées lors des enquêtes le degré d’exposition aux inondations du territoire sur lequel elles vivent, ainsi que les effets attendus des politiques collectives de réduction de cette exposition. Les choix retenus, baser la communication sur l’exposition aux inondations sur une échelle de crue, classer l’intensité des crues en fonction de leur « rareté», appuyer la notion de« rareté» en fonction de l’expérience des riverains, sont débattus.

Le chapitre 7, page 159présente les enquêtes réalisées. Nous décrivons les deux terrains d’études selon leurs contextes hydrologique et décisionnel. La description précise du protocole utilisé pour les enquêtes elles-mêmes, depuis la prise de contact jusqu’au déroulement de l’entretien est également pré-cisée. Le chapitre se termine sur l’analyse des données recueillies. Concernant les CAP, cette analyse

1.3. Plan du document 11 comprend notamment une étude des formes des courbes desCAP, mesurés pour chaque individu en trois niveaux de protection collective ; une analyse des consentements à payer en fonction des variables ex-plicatives également recueillies lors de l’enquête ; une analyse des refus. Le chapitre se termine par une discussion des résultats, notamment dans l’optique d’une utilisation pratique de la méthode employée.

Enfin, une conclusion générale (chapitre8, page203) clôt le document.

Inondations Mouvements de terrain Séismes

Feux de forêt Avalanche

Commentaires:

– Source :www.prim.net

– Pour chacune des cartes, comprendre les légendes comme suit :

– les points en couleur foncée correspondent à des communes exposées avec risque humain ; – les points en couleur claire correspondent à des communes exposées sans risque humain ;

– les points en gris correspondent à des communes exposées, pour lesquelles le risque humain est à ce jour indéfini ;

– les limites de région sont en rouge ; – les limites de département sont en noir.

FIG. 1.1:Répartition nationale des différents risques naturels

Chapitre 2

Estimation du risque de l’exposition d’un territoire aux inondations

L

E CHAPITRE EN BREF

Ce chapitre s’inscrit dans une démarche d’estimation du risque. Il s’agit de proposer un cadre pour estimer de façon objective, si tant est que ce soit possible, le degré d’exposition d’un territoire aux inon-dations. Pour ce faire, les concepts souvent rencontrés dans la littérature d’aléa et de vulnérabilité sont utilisés, leur définition précisée. Cette phase d’estimation s’accompagne de la description technique des moyens d’action sur le degré d’exposition d’un territoire, sans toutefois entrer dans les considéra-tions décisionnelles qui font l’objet du chapitre suivant. Ce chapitre se termine par une proposition de modélisation conceptuelle du mécanisme des inondations, dont l’intérêt est avant tout normatif. Cette modélisation vise également à permettre l’organisation de la connaissance nécessaire à la caracté-risation du degré d’exposition aux inondations, voire à servir de canevas pour l’acquisition de cette connaissance.

2.1 Introduction

Le cadre général du travail de cette thèse, qui est celui de l’évaluation de la gestion collective des inondations nécessite avant toute chose de poser le« problème»des inondations.

Il s’agit, de façon plus précise, de proposer, sinon une mesure effective, au moins une méthode pour parvenir à estimer le degré d’exposition d’un territoire soumis aux inondations. Cette étape s’apparente à ce que les auteurs anglo-saxons désignent parrisk analysis[198]. Elle sera désignée dans le présent travail par le terme d’« estimation»1, le terme d’« évaluation»étant réservé à l’étape qui permet de mesurer l’opportunité des différentes actions envisagées2 (détaillée dans le chapitre 4, page 75). En effet, comme le rappellent les auteurs d’un rapport du National Research Council aux États-Unis [198], la démarche de cette étape d’« estimation», repose sur une approche scientifique visant à mesurer un phénomène, depuis ses origines naturelles jusqu’à ces conséquences sur la société, indépendamment des jugements de valeur des membres de cette société qui interviennent dans la phase d’« évaluation».

1Par«estimation», il sera entendu en toute rigueur : estimation objective de l’exposition du territoire étudié.

2Par«évaluation», il sera donc entendu en toute rigueur : évaluation des actions visant à modifier l’exposition du territoire étudié.

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2.1.1 Risque et situation aléatoire

Il est admis de façon générale que l’exposition d’un territoire soumis aux inondations résulte de l’interaction entre un phénomène physique, l’inondation, et la société. Le fait que les inondations soient des événements imprévisibles à longue échéance1appelle à un traitement de l’« estimation»faisant la part belle à la notion de risque. Toutefois, parce qu’il peut prendre de multiples sens selon ses utilisateurs, le terme de risque est à utiliser avec circonspection [40].

Dans un ouvrage traitant justement de la phase d’estimation du risque, le National Research Council en propose la définition suivante :

« A concept used to give meaning to things, forces, or circumstances that pose danger to people or to what they value. Descriptions of risk are typically stated in terms of the like-lihood of harm or loss from a« hazard»and usually include : an identification of what is

"at risk" and may be harmed or lost (e.g., health of human beings or an ecosystem, perso-nal property, quality of life, ability to carry on an economic activity) ; the hazard that may occasion this loss ; and a judgment about the likelihood that harm will occur.» (National Research Council [198] pages 215-216)

En économie, la notion de risque est intimement liée à celles de choix et de décision. Elle intervient lorsqu’un agent peut choisir entre un ensemble de situations aléatoires différentes, c’est-à-dire des situa-tions dont les conséquences supportées par l’agent ne sont pas certaines. Il est important de bien garder à l’esprit que, dans le champ des sciences de la décision, le risque ne se réduit pas au fait qu’un agent se trouve dans un univers incertain, mais implique nécessairement que cet agent ait le choix entre au moins deux situations aléatoires. C’est pourquoi cet agent est souvent dit« décideur». Par convention, les agents averses au risque (respectivement enclins au risque) sont les agents qui préfèrent à une loterie d’espérance de gain donné, une situation certaine de gain inférieure (respectivement de gain supérieure).

Il est important de noter que ce n’est qu’au travers de la comparaison de deux situations, l’une étant certaine, l’autre étant aléatoire, qu’on peut savoir si les agents aiment prendre des risques ou non. Une définition absolue du risque ne peut existera priori, elle fait nécessairement intervenir la perception des agents, et donc, dans le champ des sciences de la décision, le choix de ces agents.

Pour autant, il peut sembler légitime de décrire de façon aussi objective que possible les situations aléatoires auxquelles fait face le décideur, afin qu’il puisse faire son choix en tout état de cause. Une telle description ne devrait en toute rigueur présumer en rien de ce que le décideur considère comme risqué. C’est pour cette raison que nous préférons qualifier de situation aléatoire, plutôt que de situation risquée, une situation où les réalisations futures ont une partie aléatoire. L’information pertinente pour le choix d’un décideur est supposée être intégralement comprise dans la description des conséquences provoquées par ses choix.

L’application brutale de ces principes généraux aux cas des inondations conduirait à un traitement parcellisé, à l’échelle de chacun des multiples agents exposés aux inondations, et donc à une estimation d’une situation aléatoire individuelle pour chacun de ces« décideurs». Il ne s’agit pourtant pas d’ou-blier qu’il existe un phénomène physique, l’inondation justement, à l’origine des conséquences affectant chaque agent. Ce phénomène physique ayant un sens à l’échelle d’un territoire physique, le bassin ver-sant, la question se pose naturellement de la description globale de la situation aléatoire à l’échelle de ce territoire particulier.

Cette perspective a amené de nombreux auteurs, notamment français [201, 98, 15, 20], à traiter la phase d’« estimation»en décomposant le« risque»selon ces deux grandeurs :

1. l’aléa, qui renvoie au phénomène naturel à l’origine des inondations ;

1Ainsi, les inondations sont bien des« dangers éventuels plus ou moins prévisibles», la première définition du terme

«risque»dans le Petit Robert.

2.2. Introduction de l’aléa 15

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