participatif expérimental dans le cadre de la gestion des espaces verts de la commune
6.1. Les trois principes fondamentaux de la construction du dispositif participatif expérimental
Dans ce travail de thèse, nous proposons de mettre en œuvre un dispositif participatif afin d’expérimenter la participation dans le cadre de la gestion des espaces verts appliquée à la commune d’Antibes Juan-les-Pins. Nous cherchons à répondre aux questionnements du gestionnaire du territoire concernant les enjeux de gestion de ses espaces verts : comment intégrer une politique de proximité tout en améliorant le cadre de vie des citadins, en optimisant leur budget et en garantissant la préservation de l’environnement de leurs espaces verts ? Pour ce faire, avant même de construire notre dispositif participatif, nous décidons de façonner notre travail à partir de trois principes non hiérarchisés construits à cet effet : l’accession, l’aptitude et la communication.
6.1.1. Le principe de l’accession
Le premier principe a pour but de favoriser l’accès à la participation pour les différents acteurs du territoire.
Nous choisissons d’employer des outils numériques accessibles à tous par la sélection de logiciels libres (Tableau 27). Ils garantissent une liberté d’utilisation, d’étude, de modification et de duplication en vue de la diffusion des données produites. Leur utilisation nous permet d’échanger et de collaborer avec le groupe. Par exemple, nous interagissons avec les participants par l’intermédiaire d’un éditeur de texte collectif pour mettre en commun les idées ou encore nous planifions les rendez-vous à partir d’un sondage en ligne. Nous utilisons
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d’autres logiciels pour les former, par exemple à la cartographie collaborative numérique ou à la cartographie heuristique.
LOGICIEL UTILISATION
Freemind Réalisation des cartes heuristiques
Framadate Organisation des rencontres
Framapad Editeur de texte collectif
OpeenStreetMap, JOSM et UMAP Cartographie collaborative
QGIS Système d’Information Géographique
VUE Création de diagramme
Tableau 27 : Logiciels libres et gratuits
C’est un moyen de partager des connaissances techniques et de leur faire découvrir de nouveaux outils qu’ils pourront, à leur tour, exploiter pour des projets professionnels ou personnels.
6.1.2. Le principe d’aptitude
Le second principe est celui de l’aptitude. Il concerne notre engagement personnel dans ce projet.
En rapport avec le fait d’acquérir de nouvelles habiletés, nous suivons des formations professionnalisantes en tant que gestionnaire, médiatrice ou encore animatrice pour étendre nos compétences de géographe (Tableau 28). Par exemple, une formation axée sur la gestion des conflits et des négociations est réalisée afin de repérer et gérer les tensions dans un groupe et afin de connaître et maîtriser les techniques de négociation. Une autre formation spécifique à la participation nous a permis d’apprendre à participer à la co-construction de projets. L’objectif était d’intégrer le rôle de l’animateur ou du médiateur et de se mettre dans la peau d’un habitant ou d’un gestionnaire pour apprécier chacune des positions. Les organismes de formations que nous avons suivies sont :
- Atelier Technique des Espaces Naturels (ATEN) : spécialisé dans la gestion des espaces naturels. Leurs connaissances et leur savoir-faire concernant la protection, la préservation et la valorisation des sites naturels nous ont fortement intéressés dans le but de les adapter aux problématiques des espaces verts, tant dans le domaine de la gestion elle-même que pour l’approche environnementale qu’il propose,
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- Evaléco : désigné pour l’éducation au Développement Durable et l’accompagnement à la transition écologique. Nous bénéficions de leur expérience, concernant la façon de collaborer avec les citoyens, les élus et les services des collectivités territoriales, pour nous guider dans la mise en place et la pratique de la participation dans ce travail de thèse,
- Unité Régionale de Formation à l’Information Scientifique et Technique (URFIST) : réputée dans la formation des usagers universitaires à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication et des ressources documentaires numériques pour la pédagogie et la recherche. Les formations sélectionnées ont eu pour but essentiellement d’améliorer notre aisance à l’oral,
- Massive Open Online Course (MOOC) : indiqué pour les formations en ligne, ouvert à tous. La formation choisie nous permet d’aborder la gestion sous l’angle du projet pour acquérir un vocabulaire et une pratique plus proche du monde professionnel.
Formations Objectifs
ATEN
Gestion de conflits et négociation
Repérer et gérer les conflits dans un groupe. Connaître et maîtriser les techniques de négociation.
Lecture de paysage Apporter une argumentation sur la spécificité d’un paysage et sur Apprendre à objectiver la description d’un paysage. l’élaboration d’une politique paysagère.
Plan de gestion Etre capable d’établir le plan de gestion d’un espace naturel protégé et de le mettre en œuvre.
QGIS Savoir importer, organiser et manipuler des données.
Evaleco
Apprendre à participer Apprendre à participer à la co-construction de projet. Appréhender les freins et les leviers à la participation. OpenStreetMap Apprendre à organiser une Cartopartie.
URFIST
Conduite de réunion Préparer, conduire et créer un compte rendu pour une réunion Travailler sa technique d’animation. Réussir vos
présentations orales avec support visuel
Concevoir et réaliser un support visuel.
Animer sa présentation orale : le corps, la voix et les mots justes. Concours « Ma thèse en
180 secondes » Présentation orale et prise de parole Training et concours
MOOC
Gestion de projet
Notions du management et de l’organisation de projets. Outils de travail collaboratif sur internet, gérer les réunions.
Définir et répartir les tâches.
Analyse stratégique des projets, planification avancée. Tableau 28 : Liste des objectifs des formations suivies
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Nous établissons de réelles relations entre plusieurs domaines nous permettant d’inscrire notre travail dans l’interdisciplinarité. Ces formations nous permettent de rencontrer des experts tels des techniciens et des ingénieurs territoriaux ou des photographes, des scientifiques en gestion, en communication ou encore des naturalistes. Nous bénéficions ainsi de leurs expériences et de leurs critiques pour monter notre dispositif participatif.
6.1.3. Le principe de communication
Le dernier principe est celui de la communication auprès de nos participants pour leur transmettre des informations et améliorer le sentiment d’appartenance à un projet commun.
Nous avons relayé dans un journal hebdomadaire l’ensemble des explications sur la mise en œuvre de la participation, les raisons, le déroulement ainsi que les conclusions issues des travaux créés. Cette communication est réalisée dans la transparence pour l’ensemble des acteurs du territoire. Nous revendiquons et affichons un parti pris en faveur de l’équité entre les participants (Barnaud et al., 2015). Les échanges ont été identiques que ce soit pour un administré, une association ou encore un élu ou du gestionnaire. De plus, un étudiant en communication est venu assister aux rencontres et a contribué à la réalisation de ce journal. Il est intitulé « Le parsounié » signifiant participant en provençal. Dix numéros ont été réalisés (Annexe 2) couvrant l’ensemble de la période consacrée à l’expérimentation de la participation de notre travail d’étude.
Par ce principe de communication, notre objectif est de générer un maximum de cohésion sociale et de mobiliser le groupe sur toute la durée des rencontres. De plus, nous souhaitons renforcer ce sentiment d’appartenance à un projet commun grâce à la création d’un logo pour chaque atelier pilote et pour reconnaître chacun d’eux. Le logo valorise ainsi le projet et les personnes qui y participent créant une identité partagée (Figure 65).
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Synthèse
Ces principes sont issus d’une réflexion en amont concernant notre engagement tant envers les personnes qui participent à notre travail qu’envers le gestionnaire qui expérimente en son nom ce dispositif. Ils nous permettent de valoriser notre statut de jeune chercheur en proposant de nouveaux outils, en nous formant sur de nouvelles pratiques et en nous positionnant en tant qu’intermédiaire entre les différents acteurs du territoire. La présentation de ces principes nous a semblé incontournable avant même d’expliquer de la mise en œuvre du dispositif participatif expérimenté.