• Aucun résultat trouvé

participation dans les ateliers pilotes

Administré 40 : Justement pourquoi ne pas regagner en biodiversité.

7.3. L’atelier pilote VERT

7.3.2. Appropriation de la cartographie collaborative

Une fois les étapes techniques de la cartographie collaborative décrites, nous commentons son déroulement et la manière dont les différentes parties se sont appropriées les informations issues de ce travail de groupe.

Lors de la Cartopartie, les participants sont libres de se déplacer dans le secteur sélectionné. Une entraide s’est mise en place pour parvenir à se repérer dans l’espace et localiser les éléments sur la carte (Figure 87). L’une des associations présente a apporté des documents d’informations sur la construction du parc Exflora qu’elle a partagé avec l’ensemble des participants. Cela a permis une meilleure compréhension du choix des espèces floristiques réalisé et sur le choix du type d’arrosage pratiqué, alors critiqué jusqu’ici.

Figure 86 : Entraide des participants sur le terrain

L’atelier semble être un « jeu », où tout est repérable et localisable. Deux personnes ont indiqué sur le plan des informations supplémentaires en fonction de leurs préoccupations telles que les corbeilles de poubelles dans les espaces verts. Ils soulèvent des questions sur leur ramassage et leur emplacement, notamment à propos des conteneurs à l’entrée du parc Exflora jugés déplaisants au niveau du paysage. Par ce travail de groupe, la thématique proposée de gestion de l’eau et de la végétation, essentiellement axée sur les impacts environnementaux, évolue ainsi vers l’intégration d’un volet social lié à l’usage et à la

188

représentation des espaces verts du secteur. Lorsque nous faisons le bilan des informations recueillies nous remarquons qu’elles sont axées sur la localisation des éléments urbains et « naturels », sur les modes d’arrosage et sur les types d’usages dans ces espaces verts.

Lors de l’étape d’entrée numérique des informations recensées sur le terrain sur la plateforme OSM, la totalité de ces informations n’a pas pu être recensée par manque de temps. La durée accordée à l’enseignement des logiciels (Figure 88) a été sous-estimée car certaines personnes ont éprouvé des difficultés à intégrer le fonctionnement du logiciel. En revanche, grâce à l’accès en ligne de la cartographie, deux personnes, qui avaient exprimé leur satisfaction vis- à-vis de cette nouvelle expérience, ont terminé le travail de manière indépendante. La vocation empirique de l’atelier pilote VERT donne la possibilité de se rendre compte des difficultés de mise en œuvre et de transmission des savoirs dans le but d’améliorer le protocole tout en révélant un certain engouement chez les acteurs du territoire pour leur participation à un projet commun.

Figure 87 : Seconde matinée VERT

Cette cartographie collaborative numérique a donc pour ambition d’impulser une dynamique participative au sein des services et de mobiliser les administrés au quotidien. Pour ouvrir à une pratique plus généralisée, il est envisageable d’installer un accès libre sur le site de la ville où il serait possible de trouver une interface OSM. Cela pourrait avoir plusieurs avantages :

- un accès aux données par l’ensemble des acteurs du territoire, un développement de la participation au sein de la commune ;

- une transparence sur le travail réalisé par le service ;

189

Cette initiative s’inscrit dans la stratégie régionale de développement des services numériques souhaitant, d’une part, développer des actions en direction de la médiation numérique et de l’appropriation citoyenne de ces outils et services pour favoriser leur capacité d’agir grâce à l’innovation numérique et, d’autre part, à s’engager dans l’ouverture des données publiques au service de la vie citoyenne, au dynamisme de l’innovation, de l’information et de la modernisation des administrations (www.regionpaca.fr, 2014). Par le biais de la cartographie numérique, le gestionnaire peut aussi compléter ses propres bases de données et les importer dans un Système d’Information Géographique (SIG) afin de traiter les informations. Le SIG est un outil informatique dont les manipulations lui permettent diverses actions telles que (Masson-Vincent et al., 2013) :

- représenter des objets et leurs caractéristiques ;

- administrer, analyser et visualiser des données localisées dans l’espace ;

- combiner et associer les objets géographiques d’un territoire et ses enjeux par un rendu cartographique.

L’association des SIG et de la cartographie participative est appelée « Public Participation GID » aux Etats-Unis (Craig et al., 2002 dans Joliveau et al., 2013). Ils proposent deux manières d’aborder cette union :

- de l’expert vers le non-expert tel le citoyen. Le SIG est envisagé par une organisation telle une commune dans le but de supporter un processus participatif ;

- de l’habitant vers le géographe. Le SIG est envisagé dans le but d’être développé par, pour ou avec les citoyens afin de leur assurer un accès facilité aux données et donc favoriser leur implication dans les débats locaux (Joliveau et al., 2013).

Ainsi, c’est un moyen de « redistribution des rôles et des compétences entre experts et profanes, citoyens et décideurs pour retracer de nouveaux modes de collaboration » (Goodchild, 2009 dans Joliveau et al., 2013).

Synthèse

La cartographie numérique spatialise les informations grâce au géoréférencement des éléments observés sur le terrain et représente un outil d’aide à la réflexion (Scarwell et Franchomme, 2004) grâce à la mutualisation des compétences des différents acteurs du

190

territoire. Ici encore, le paysage est considéré à la fois comme un objet regardé et parcouru, et comme un instrument dans l’intention de créer une cartographie collaborative dont les données sont accessibles à tous. Cet atelier a donc permis de construire et tester un protocole de co-construction que nous proposons d’évaluer tout comme les deux autres ateliers OSA et VERT.

191

Documents relatifs