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la stratégie de recherche

4.2. L’organisation de cette recherche :

A partir de notre stratégie de recherche, nous proposons une méthodologie nous permettant de capitaliser les connaissances à partir du terrain, de les transmettre par une approche participative, de produire de la connaissance et de formuler nos objectifs de gestion. Nous appliquons notre méthodologie aux espaces verts de la commune d’Antibes qui s’est portée volontaire pour expérimenter cette recherche.

4.2.1. L’itinéraire méthodologique

Notre itinéraire méthodologique se compose de trois étapes continues combinant des dispositifs concomitants de recherche et d’action. La problématique de cette recherche est choisie en amont lors de la phase d’intégration dans le service gestionnaire des espaces verts de la commune.

Nous nommons la première étape «observation » (Figure 30). L’objectif est de développer des connaissances sur le fonctionnement du système espaces verts. Pour ce faire nous devons en établir un diagnostic à travers l’acquisition de connaissances, grâce à l’observation, à la recherche et au terrain. Nous bénéficions d’une immersion au cœur du service en charge de la gestion des espaces verts. Notre rôle de chercheur est « assumé franchement » en nous déplaçant à divers endroits, en observant, en interviewant et en participant au travail (Usunier

et al., 2007). En effet, installé dans le service, nous accédons à trois éléments indispensables

pour rassembler les informations sur le système espaces verts observé:

- un responsable de recherche : pour nous apprendre le fonctionnement et l’organisation de la collectivité territoriale. Il nous guide à travers les différents services de la ville (cartographie, juridique, aménagement…). Nous participons à certains projets afin de se familiariser avec le formalisme administratif et les procédés opératoires. Par exemple nous contribuons au projet d’« hippo-débroussaillage au cœur de la ville » consistant à introduire des chevaux pour s’occuper de la fauche de terrains ou encore en assistant aux comités de pilotage concernant l’aménagement paysager du Fort Carré ;

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- un poste d’ordinateur : avec une adresse électronique au nom de la collectivité pour faciliter la prise de contact, un accès à l’intranet de la ville et aux documents partagés sur le réseau du service ;

- un accès aux archives municipales et à l’ensemble des revues « infoville » pour observer l’évolution chronologique des actions menées dans les espaces verts.

Parallèlement, nous organisons une enquête par questionnaire sur les espaces verts de la commune. L’enquête est une technique de collecte d’information réalisée par l’interrogation d’une quantité définie de population afin de décrire, comparer, expliquer et tirer des conclusions générales. De plus, le questionnaire est une forme fondamentale de collecte des données pour la recherche en gestion utilisé fréquemment dans les études d’opinion sur les préférences des « consommateurs » ici considérés comme des usagers (Usunier et al., 2007). Il s’agit d’obtenir des informations sur les espaces verts de la commune en consultant un panel d’individus.

La seconde phase est intitulée « compréhension » (Figure 30). L’objectif est de rendre intelligible la complexité du système des espaces verts de la commune d’Antibes Juan-les- Pins. Nous regroupons les connaissances à partir de nos compétences de géographe et grâce à une analyse spatiale permettant de déterminer la structure et les dynamiques qui construisent les espaces verts. Cette étape est marquée par l’usage de la démarche systémique. Des profils d’individus basés sur la compréhension des éléments clés du fonctionnement des espaces verts, créés à partir du questionnaire, sont réalisés afin de produire de la connaissance et de formaliser les observations. Nous nous sommes nourris des connaissances expertes et profanes de l’étape d’observation pour mener à bien notre analyse. Cette phase permet de mettre en avant les enjeux et les objectifs de gestion des espaces verts de la collectivité territoriale.

La dernière phase, appelée « action » (Figure 30), consiste à pratiquer et analyser la participation dans le cadre de notre étude. Nous mettons en place un dispositif participatif par la mise en pratique de trois ateliers de groupe que nous organisons et animons. Nous développons un modèle permettant au gestionnaire de pratiquer la participation à l’aide d’une méthodologie adaptée en fonction de leurs problématiques de gestion. Le but est de définir un outil d’aide à la réflexion pour contribuer à l’amélioration de la gestion de leurs espaces verts. De ce travail émerge un modèle des dynamiques et organisation de la gestion des espaces verts grâce au dispositif participatif élaboré.

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Figure 29 : Itinéraire méthodologique

Cet itinéraire méthodologique retrace les grandes étapes de cette recherche et met en exergue les actions que nous avons entreprises, issues d’un rapport entre les exigences scientifiques et opérationnelles de structuration et d’intégration du travail dans le cadre du service gestionnaire de la commune d’Antibes Juan-les-Pins : définir la problématique, inventorier les connaissances, comprendre le fonctionnement à partir des acteurs du territoire, concevoir des profils d’individus, expérimenter la participation et enfin créer un modèle.

4.2.2. Le partenaire socio-économique : Antibes Juan-les-Pins

La ville d’Antibes Juan-les-Pins s’est portée volontaire pour accueillir un doctorant dans le cadre professionnalisant et pluridisciplinaire d’une Convention Industrielle de Formation par la Recherche (CIFRE).

C’est à l’issue d’un premier travail de Master 2, relatif à la création d’un plan de gestion des sites du Conservatoire du Littoral de la commune d’Antibes Juan-les-Pins, qu’un partenariat pour un projet de recherche est apparu comme une évidence pour les différents partis. En effet, le service en charge des espaces verts est en profonde mutation concernant ses modes opératoires et son organisation. L’objectif principal de ce service est de définir une vision globale de ses espaces verts sur l’ensemble de la commune et d’en définir les différentes spécificités à partir desquelles la gestion et l’entretien des espaces pourront être différenciés. Le service désire mettre en place un outil méthodologique dédié à l’accompagnement d’une gestion durable de ses espaces verts. Ce partenariat entre doctorant et acteurs publics traite des différentes stratégies à adopter pour répondre au contexte actuel du Développement Durable,

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en intégrant la demande sociale des espaces verts urbains. La recherche est réalisée au sein du SPUNC sous la charge du responsable de l’unité Suivi d’Etudes.

La collectivité se propose d’accompagner le projet de thèse en mettant à disposition un ensemble de données, d’expertises et d’expériences. Elle bénéficie d’un avantage capital : la légitimité du doctorant. Le travail est réalisé sous couvert d’une recherche scientifique permettant d’explorer des pistes et de prendre contact auprès des acteurs du territoire sans engager directement la responsabilité de la collectivité. Elle se prémunit des éventuels conflits au nom de l’expérimentation. Son engagement est exprimé en tant que soutien à la recherche scientifique, elle en est le partenaire socio-économique.

Synthèse

Notre itinéraire méthodologique est fondé sur trois étapes, qui accompagnent notre logique stratégique de recherche, défini à partir de nos objectifs en tant que chercheur-intervenant : développer des connaissances organisationnelles et fonctionnelles des espaces verts, rendre intelligible la complexité du système espaces verts, définir un outil d’aide à la réflexion. De ces objectifs ont émergé différentes actions, intégrant à plusieurs reprises, la participation comme la création d’une enquête, des ateliers de groupe ou la conception et la formulation d’un projet, pour inventorier les connaissances et les transmettre aux acteurs du territoire. Notre protocole opératoire participatif (Figure 29) nous permet de joindre les phases de recherche et d’actions dont sa finalité est de répondre au mieux aux besoins des acteurs du territoire. Nous nous plaçons en tant que chercheur-intervenant. Notre rôle est celui d’un « spécialiste », pour tout ce qui concerne les critiques, les évaluations ou encore les vérifications liées au sujet d’étude et celui d’un « catalyseur », pour détecter, analyser et corriger les situations problématiques dans le cadre de la participation des acteurs du territoire. Nous optons donc pour l’utilisation d’outils impliquant les citoyens et pour l’investigation de terrain. Le but est de cerner les représentations spatiales de chacun et de partager ses connaissances sur les dynamiques d’organisation des espaces verts. Ainsi le gestionnaire est en mesure d’estimer sa marge de manœuvre et le degré de réversibilité des actions. L’ensemble de la recherche est réalisé dans le service gestionnaire des espaces verts de la commune d’Antibes Juan-les-Pins qui est notre terrain d’étude.

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