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participation dans les ateliers pilotes

7.1. L’atelier pilote OSA

7.1.1. Déroulement de l’atelier OSA

Avant d’amorcer toute discussion, nous décidons d’énumérer les règles de groupe à respecter durant toute la durée de la rencontre. Elles sont affichées dans la salle à la vue de tous : bienveillance, écoute et communication. Cela permet de revenir sur ces trois notions lorsque les participants s’éparpillent ou élèvent le ton. La séance débute par une présentation de ce qu’est un jardin partagé par une association experte en sensibilisation et éducation au Développement Durable auprès des populations, des collectivités territoriales et des élus locaux. Cette introduction fournit le même niveau d’information à l’ensemble des participants garantissant la même définition des notions utilisées, ce qui instaure des « conditions d’égalité minimales » entre les différents acteurs par un apport d’informations nécessaire avant l’entrée en discussion (Blondiaux, 2001). Cela les met sur un pied d’égalité en matière de connaissance à propos des jardins partagés. Les participants sont en situation d’écoute et d’apprentissage grâce aux renseignements donnés sur le sujet pour que s’exerce leur libre arbitre.

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Nous organisons la première animation que nous appelons « idées/post-it » pour que les individus puissent formuler leurs sentiments individuellement et leurs attentes concernant le projet des jardins partagés. Chaque individu note sur un ou plusieurs post-it un mot, une expression ou une question traduisant son rapport au projet (Figure 71). Après quelques minutes de réflexion, ces post-it sont récupérés par l’animateur et énumérés à l’assemblée par un participant afin de partager les idées retranscrites. Elles sont commentées, groupées et reliées par les participants eux-mêmes. L’animateur est présent pour les reformuler et démêler les divergences entre acteurs du territoire. Deux phénomènes émergent de ce travail de groupe : la construction d’une image de ce qu’est un jardin partagé, approuvée par le groupe grâce au fleurissement de discussions autour des « idées/post-it » et le renforcement de liens sociaux avec un sentiment d’appartenir à un projet commun.

Figure 70 : Animation "idées-post-it"

En effet, nous observons un changement de comportement des individus passant d’une vision individuelle du jardin partagé à une vision collective. De plus, chacun se rend compte que leurs propres intérêts sont en liens avec ceux des autres et surtout, qu’ils se complètent et s’enrichissent mutuellement. Certains individus n’hésitent pas à se lever pour intervenir et se déplacer vers le tableau pour montrer les liens entre les idées présentées. En tant que géographe nous proposons de formaliser ce travail grâce à une construction systémique de la vision du projet (Figure 72). Nous obtenons une image de ce que représente un jardin partagé pour notre groupe de participants qui se décline en deux boucles fermées construites à partir d’un facteur commun : un espace donnant du sens et de la valeur aux actions réalisées par les individus dans ce jardin, qui non seulement favorise les liens sociaux tout en impactant les finances de chacune des parties et qui parallèlement préserve l’environnement en garantissant une qualité alimentaire. Grâce à cette phase, le groupe de participants a construit

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collectivement le contexte dans lequel ils souhaitent voir se construire le jardin partagé dont l’ambition est de déterminer la direction et la signification de leurs actions à travers quatre axes : social, économique, environnemental, santé.

Figure 71 : Vision collective du jardin partagé OSA

Suite à ce premier travail collaboratif, nous réalisons le World Cafe. Pour ce faire, les participants se réunissent par groupe, autour d’une table, où ils débattent sur une question. Face à eux, se trouve une feuille de la taille d’un paperboard avec des stylos et des feutres de plusieurs couleurs leur permettant d’exprimer toutes leurs idées. Dans notre cas, trois thématiques sont abordées :

- les avantages et les inconvénients des jardins partagés ;

- leurs localisations potentielles dans la ville, avec une mise à disposition d’une carte des espaces verts de la commune ;

- leurs mises en œuvre.

Pour chacune des tables, un « hôte » est préalablement sélectionné. Sa mission est de noter tout ce qui a été dit autour de la table. Puis, à intervalles réguliers, ici dix minutes, les

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participants changent de table alors que l’hôte doit y rester et faire un bilan de la conversation précédente au nouveau groupe. Cela favorise les associations d’idées en se basant sur celles issues des tables qu’ils viennent de quitter. Lorsque tous les participants sont passés à toutes les tables, l’hôte résume à l’assemblée ce qui a été raconté à sa table (Figure 73).

Figure 72 : Photographies des travaux réalisés lors du World Cafe

Cette seconde phase permet au groupe de se rendre compte des enjeux d’un tel projet, des questions à se poser et des éventuels problèmes auxquels il faut faire face et auxquels il est nécessaire de trouver un compromis, ici :

- les avantages sont la création de liens sociaux et de convivialité intergénérationnelle tout en réduisant les incivilités, le gaspillage et les coûts alimentaires qui impactent inévitablement l’environnement et l’image de la ville ;

- les inconvénients sont en lien avec la nécessité de faire attention à la qualité du sol et à la sécurité alimentaire en ce qui concerne les usagers du jardin. Il est aussi impératif de se préoccuper des éléments fonctionnels tels que les conditions de mise à

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disposition, les coûts de l’infrastructure pour le gestionnaire, et organisationnels, à savoir qui s’occupe de quoi et qui est responsable ;

- les localisations potentielles sont à plusieurs endroits mais finalement le groupe conclut qu’il est nécessaire d’établir un état des lieux des espaces verts disponibles que le gestionnaire est prêt à mettre à disposition ;

- les conditions de mise en œuvre du projet sont apparues plus complexe à mettre en place que prévu. Le groupe s’est finalement accordé sur le fait qu’il est nécessaire d’être accompagné pour la construction de ce projet et de définir un budget.

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