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LE PRINCIPE D’AMOUR ET LE CAPITALISME OU VERS UNE CIVILISATION DE L’AMOUR

LE PRINCIPE D’AMOUR ET LA CIVILISATION SUR LE PLAN ÉCONOMIQUE

11.3 LE PRINCIPE D’AMOUR ET LE CAPITALISME OU VERS UNE CIVILISATION DE L’AMOUR

Un des éléments essentiels de la réussite du capitalisme sur les autres doctrines éco-nomiques est la puissante notion de concurrence. La concurrence oblige indirecte-ment à donner plus toujours pour le même prix. Or ce concept de la concurrence a débouché sur des actions productives plus performantes qu'un système figé, soit, dans une mesure certaine, le socialisme et le communisme. Ces actions plus perfor-mantes débouchent, par le fruit du hasard il est vrai, sur un concept éthique qui est de donner plus pour le même prix ; ce plus étant, par notre définition, un acte d'amour, le don à autrui. Ce don supplémentaire est-il inconditionnel ? Voilà un aspect essentiel qu’il nous faut étudier. La baisse du prix pour la vente d’un produit identique, c’est-à-dire un peu plus de marchandises pour le même prix, est-elle in-conditionnelle ? Le vendeur impose-t-il une condition ? Certainement pas une condition objective. L’être humain est naturellement attiré par la loi d’Amour, la loi du don. C’est ainsi que le client revient acheter le produit moins cher à qualité égale. En effet, tout ce qui est donné en plus pour le même prix est un don, c'est un don d'Amour, c'est de l'Amour positif. Le capitalisme est éthique dans son fonde-ment même, par le biais de la loi de concurrence. Le capitalisme contient donc la loi fondamentale, la loi d’Amour. C’est la raison de sa suprématie sur tous les autres systèmes économiques. C’est cette logique implicite du capitalisme humain qui n’a été comprise par aucun économiste, fut-il prix Nobel.

Mais comme toute doctrine, celle de la concurrence a ses limites. Il n'est pas possi-ble de baisser indéfiniment les prix, et donc de donner plus, sans toucher à la struc-ture même du travail et de la production. Aujourd'hui, notre société est plongée dans ce dilemme : Pour produire plus, il faut diminuer la main-d'œuvre et la rem-placer par des machines ou produire dans des pays à bas coûts de main-d'œuvre. Ainsi, la concurrence effrénée aboutit à une impasse : Produire plus, mais mettre des gens au chômage, produire plus, mais dévaloriser l'être humain. Le capitalisme a dérivé vers le néolibéralisme. Car un système économique, comme tout système, est avant tout, un système de pensées qui aboutit à un système d’actions. Nous sommes donc arrivés à un tournant du capitalisme, car le capitalisme en 2004 mutile un grand nombre d’êtres humains. Le capitalisme doit évoluer afin de déboucher, à long terme, sur la voie spirituelle. Le but de tout système économique est de faire évoluer la civilisation vers son but ultime. Le système économique n’est pas une fin en soi, il n’est qu’une étape. Le but du capitalisme évolué est d’aider à atteindre, mieux qu’un autre système économique, le but ultime de la civilisation humaine terrienne qui est son évolution spirituelle avec un équilibrage de la distribution des ressources planétaires, c’est-à-dire le partage. Pour beaucoup d’amis-lecteurs, les phrases précédentes doivent être pleines de contradiction !

La première marche de cette voie spirituelle est la marche vers le don. Vers le don et non plus la vente. Une société très évoluée ne vend plus, elle donne. Sans en arriver jusque-là, disons que la société capitaliste peut évoluer en donnant de plus en plus et aux plus défavorisés. Le peuple d’une nation qui sait que son système est plus ju-ste vivra mieux qu'une société excluant les plus défavorisés. La France, qui n’a pas adopté ce principe, en récolte avec amertume le résultat avec certaines de ses

ban-lieues déshéritées, en majorité arabe et africaine. Ainsi, en créant un système éco-nomique plus juste, la société évoluera vers une éthique donnant plus de courage à un peuple déçu par une société injuste. Lorsque le salaire le plus élevé dans une en-treprise peut être plus de 400 fois plus élevé que les salaires les plus bas – des plus défavorisés des employés – c'est un non-sens social. C’est le cas du directeur de l’Union de Banques Suisses dont le salaire annuel dépasse 12,3 millions d’euros en 2005 (15 millions de dollars). Une telle pseudojustice économique existe parce que les actionnaires – sans se soucier des employés subalternes – sont prêts à payer une fortune un président d'entreprise capable d'augmenter sensiblement le capital bour-sier de cette entreprise, et par voie de conséquence, de remplir leur poche en mon-naies sonnantes et trébuchantes. Ceci n'est pas une justice économique, mais au contraire une injustice économique dans le cadre d'une civilisation évoluée. D'ail-leurs, un être humainement évolué devrait se sentir très mal à l’aise de gagner une telle somme totalement injustifiée sur le plan humain.

Ce don, soit l'Amour christique ou éthique, est le premier indice qui nous mène à la voie spirituelle. L’Amour n'a pas été découvert par l'être humain, il a été soufflé dans le creux de l’oreille de l'être humain. Sans ce souffle, l'être humain ne l'aurait peut-être pas encore découvert. Il en serait toujours à appliquer la haine de l'autre ou la loi du talion, des lois qui sont bonnes pour les demeurés. Nous disions donc que le capitalisme, par la voie de la concurrence, a ouvert inconsciemment la pre-mière brèche vers la loi d'Amour, en donnant plus pour le même prix. Ceux qui n’ont pas compris que la force du système capitaliste était le principe de concur-rence en accointance avec le principe d’Amour ne peuvent comprendre ce qui a été jusqu’ici la force du capitalisme sur les autres systèmes économiques. Par le biais de la loi de concurrence, le capitalisme renfermait en son sein, d’une manière invisible, inconsciente et partielle, le principe d’Amour ; d’une manière invisible, mais d’une manière essentielle. Le capitalisme a donc incorporé, d’une manière totalement in-volontaire, le don (d’Amour) pour donner plus, pour le même prix, au consomma-teur. Par contre, il ne donne pas plus aux consommateurs défavorisés, mais à tous sans distinction.

La mutation de notre société actuelle vers une société d'Amour passera par la vente de biens au don de biens, avec tout le changement d'état d'esprit que cela implique. Voilà la voie tracée ! Elle est simple en mots, mais est très difficile en exécution. Il nous faudra sûrement des millénaires avant d'arriver à ce stade préspirituel. Pour arriver à une société où tout est don, nous mesurons facilement la tâche énorme, voire surhumaine, qu'il nous faut accomplir. Il n'est point le but de cet ouvrage d'en faire le détail. Mais nous mentionnerons quelques étapes indispensables.

Il existe de nombreuses sociétés qui fonctionnent avec des dons. La plus connue étant probablement la Croix-Rouge fondée par Henri Dunant, un célèbre conci-toyen genevois. La Croix-Rouge fonctionne avec des dons privés et des dons d'états. Mais nous parlerons ici d'une autre multinationale, celle qui a été fondée par l'abbé Pierre : Emmaüs. La société Emmaüs ne fonctionne qu'avec des dons : Meubles, articles ménagers, habits, instruments de musique et tout objet vendable. Ces dons sont ensuite revendus à la clientèle d'Emmaüs. Ce type d’entreprise engage la société dans la voie d’une société de dons – ici, le fournisseur est donateur. L’Armée du Sa-lut fonctionne sur le même principe. Plus ce modèle d’entreprises se développera, plus nous nous engagerons vers une société d'Amour. Il est évident que nous pour-rions consacrer un livre entier à l'étude d'une civilisation basée sur le don, mais ce n'est pas le but de cet ouvrage. Les Restaurants du cœur créés par Coluche sont une étape encore plus avancée que la société Emmaüs ou l’Armée du salut. En effet chez

Emmaüs, les biens sont revendus alors que dans les Restaurants du cœur la nourri-ture est offerte aux plus démunis ; de plus, les organisateurs sont bénévoles. Notons que le terme bénévole (benevolo) vient de « volere bene » de la langue italienne ; « ti voglio bene » signifie « je t'aime bien, je te veux du Bien » ; le mot Amour est donc sous-jacent dans la langue italienne, mot qui a totalement disparu dans la traduction ou l’expression française. C’est une lacune, car le bénévole commet des actes d'Amour. On devrait donc dire non pas des bénévoles, mais des gens d'Amour ou des gens de cœur. Ce sont des êtres défavorisés qui frappent aux portes des Restau-rants du cœur puisqu'ils n'ont pas de quoi se nourrir décemment. Donc l'acte de donner est un acte d'Amour selon la définition du principe d’Amour. Alors que dans le cadre de la société Emmaüs les gens qui viennent acheter les biens vendus par cette société ne sont pas forcément des gens défavorisés ; ainsi, l'acte n'est même pas forcément un acte bon ; le riche qui achète chez Emmaüs soustrait un bien à un plus pauvre qui en aurait eu besoin ; et puisque les biens sont vendus, ce ne peut être un acte d'Amour. Par contre, les biens donnés inconditionnellement sont des actes d’Amour. Nous comprenons mieux, à l'aide de ces deux exemples, l’évolution à laquelle nous devons arriver pour que la civilisation soit de plus en plus tournée vers une civilisation d'Amour. Le concept des Restaurants du cœur devrait être gé-néralisé dans le monde entier pour être un exemple d'une entreprise d'Amour, le cœur ayant de tout temps symbolisé l’Amour.

Un grand pas a été franchi avec la création du système de communication Internet. Voilà un outil extrêmement puissant, développé initialement par le CERN (Centre Européen pour la Recherche Nucléaire) à Genève, qui permet à chaque citoyen de s'informer en temps réel sur ce qui se passe dans le monde. Internet a changé com-plètement la donne, mais peu de gens en sont déjà conscients. Internet est ce sup-port d’avenir qui incitera au don plutôt qu’à la vente. Beaucoup de sites actuelle-ment offrent des services gratuits. La plupart des jeunes mettent sur Internet des in-formations gratuites telles que musique, film, par exemple. Ceci est donc bien la voie vers une société de dons. Le côté négatif actuellement est que dans certains cas le droit d’auteur n’est plus respecté ce qui n’est pas acceptable.

Pour sensibiliser les gens, il faudrait : 1. Introduire un service civil obligatoire – et non un service militaire -, c’est-à-dire obliger chaque citoyen à aider bénévolement (aimer) les autres. Par exemple : S’engager aux Restos du cœur, Emmaüs, Tony, les O.N.G., la Croix-Rouge, et bien d’autres encore. 2. Introduire un service civil obli-gatoire pour les jeunes afin qu’ils apprennent à donner aux plus démunis. 3. Intro-duire un service civil obligatoire pour les retraités afin qu’ils puissent, dans les pre-mières années de retraite, servir (aimer éthiquement) autrui, et rendre un peu de ce qu’ils ont reçu de la civilisation. 4. Introduire l’éducation de l’Amour éthique à l’École.

Dans le même contexte, dire que Dieu est Amour veut également dire que l'être humain doit trouver tout ce qui lui est indispensable sur la planète Terre : Tout lui est donné. Nous donnerons un exemple très caractéristique de ce fait comme celui de ce chercheur suisse, infatigable travailleur, d'une société pharmaceutique helvéti-que qui, pendant ses vacances au nord de la Scandinavie, a récolté des champignons microscopiques appelés aussi des moisissures. Ces moisissures se sont avérées telle-ment puissantes qu'elles ont eu pour effet d'éviter le rejet d'organe implanté dans un corps humain. Le principe actif de ces moisissures a donné un médicament qui se nomme la « Cyclosporine ». Est-ce le fruit du hasard ? Certainement pas ! Cet exemple symbolise le fait que la Création – donc le Créateur – est Amour vis-à-vis de l'être humain. Cela veut dire que, par une analyse judicieuse de l'environnement,

l'être humain peut trouver tout ce qui lui est indispensable pour vivre sainement. D'autres exemples confirment ce fait. Les plantes médicinales en sont un exemple avec la phytothérapie. L’homéopathie en est un autre exemple. Les médicaments de types placebo44 sont encore un autre bel exemple, en ce sens que l’on peut guérir simplement par la croyance et la foi... que l’on va guérir à l’aide d’un médicament imaginaire. Ce qui démontre que l’on peut guérir par la seule volonté de guérir, si on le demande à qui de droit ; le placebo est un bon subterfuge pour démontrer la puissance de la capacité de se guérir soi-même ; aujourd’hui, on opère ce genre de subterfuges non pas pour guérir un malade, mais pour démontrer l’efficacité d’un médicament. Une autre analyse plus minutieuse laisserait à penser que l'être hu-main, dans son égarement, a dû construire toute une industrie pharmaceutique pour se guérir des maladies, alors qu'une analyse, certainement pas simple, mais complexe, aurait pu conduire à des guérisons plus « naturelles », en ce sens qu'elles seraient basées sur l'analyse et l'exploitation des produits offerts par la Création et la psyché humaine. Il semblerait toutefois que, pour la civilisation, il ait été plus sim-ple de bâtir une industrie pharmaceutique plutôt que de comprendre la Création et d’approfondir la notion d’Amour.

Donc, le Créateur donne sans relâche, il ne vend rien ou ne donne rien contre com-pensation ; il donne avec Amour, c’est-à-dire qu’il donne selon le principe d’Amour. Or, notre civilisation s’est complètement éloignée de ce concept puisqu’elle ne donne rien, mais qu’elle vend tout, même les denrées les plus essentielles comme l’eau, bientôt l’air et tout ce que produit la Création (fruits, légumes, et autres). Nous avons donc développé une civilisation complètement hors « nature » ou plus exactement hors Création, c’est-à-dire en dehors des lois fondamentales déterminant l’être humain, hors la construction fondamentale de l’être humain et de la Création. Tout se passe comme si, après avoir éduqué nos enfants, ceux-ci se mettaient à nous vendre tout ce qu’ils créaient, c’est-à-dire qu’ils n’étaient plus capables d’actes d’Amour envers leurs parents et envers eux-mêmes.

Mais, me direz-vous, toutes les peuplades primitives qui vivent de nos jours n’ont pas la belle vie que vous insinuez ! Leur moyenne de vie dépasse difficilement la quarantaine. Sont-ils plus heureux que nous ? La réponse est certainement ambiguë sous cet aspect : Les peuplades primitives n’ont pas développé une spiritualité telle que nous la préconisons ; elles prennent ce que leur offre la Création, mais elles n’ont pas ou ont peu de liens avec le Créateur ; elles ont plutôt tendance à repro-duire des rites ancestraux.

La civilisation de l’Amour45 selon la doctrine sociale de l'Église catholique romaine est la suivante : « Aimer Dieu et notre prochain est l'essentiel de la doctrine sociale de l’Église catholique romaine, et l’on peut dire que tout l'enseignement social part de là... ». « La doctrine sociale de l'Église catholique qui s'est développée à partir des premiers chrétiens jusqu'à nos jours est une traduction sociale et politique des 8 Béatitudes (Matthieu 5, 3 - 10) ». Voilà pour l’essentiel, car la doctrine sociale de l’Église catholique ne va pas beaucoup plus loin dans son analyse.

44 Placebo ou placébo n. m. MED. Préparation ne contenant aucune substance active, que l’on substitue à un médicament pour évaluer la part du facteur psychique dans l’action de celui-ci, ou destinée à agir par suggestion.