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ANALYSE GÉNÉRALE DE L’ACTE D’AMOUR

7.5 AIMER SON ENNEMI

Aimer son ennemi, c'est diminuer la part de Mal qui existe dans la relation humaine avec ledit ennemi. C'est donc faire en sorte que le Mal soit plus petit après votre in-tervention (action) qu'avant ; ainsi, le Mal qui est égal à l'action moins le Bien, le Mal sera, après votre intervention, plus petit que celui de votre ennemi.

Le simple bon sens nous fait comprendre que le Mal inclus dans la réponse à notre ennemi doit être minime si nous voulons embrasser l’injonction du Christ ? D'abord, il doit être un don à une personne plus défavorisée que vous dans le cadre de l’action spécifique. Or, votre ennemi est plus défavorisé que vous puisqu’il com-met un acte mauvais envers vous ; autrement ce ne serait pas votre « ennemi », ce

serait votre « ange ». Le terme ennemi doit être pris dans un sens large, c’est-à-dire une personne qui vous fait du Mal d’une manière répétitive. Ne rien dire ni ne rien faire n’est pas un acte (par définition) encore moins un acte d’Amour. Il faut donc se manifester. Il faut le faire de manière à ce que votre ennemi se rende compte que vous ne lui voulez pas de Mal ; c’est à vous, l’être favorisé, de montrer votre foi en l’Amour en vous maîtrisant ; ainsi, vous ne vous faites pas de Mal, en ce sens que vous n’entrez pas dans cette partie morbide de vous-même qui appelle vengeance. Vous désamorcez le conflit potentiel en ne souscrivant pas à une attitude belli-queuse. C'est ainsi qu'il faut interpréter la parole du Christ qui dit : « Aimez vos ennemis ». Le Christ n’a jamais dit qu’il fallait ignorer ses ennemis.

Aimer ses ennemis est le contraire de la loi du talion, loi que nous utilisons très fré-quemment même si c’est d’une façon inconsciente, et qui stipule que l'action de représailles doit être stabilisée : C'est oeil pour oeil, dent pour dent. À l'époque du Christ, la réponse était presque toujours une action de rétorsion, supérieure au Mal fait, de sorte que les relations entre les personnes ne pouvaient qu'empirer et se dé-tériorer. Nous en avons un triste exemple contemporain avec la guerre israélo-palestinienne. Avec la loi d'Amour appliquée également à son ennemi, les représail-les deviennent faibreprésail-les ; par contre, l'être humain qui fait l'énorme effort de faire une action de réponse (représailles) mesurée, voire très mesurée, de manière à diminuer la part de Mal, casse temporairement ou définitivement cet enchaînement vers un développement de la violence non contrôlée. Il faut bien comprendre le sens des mots ci-dessus. Si nous parlons constamment de Mal, il faut bien comprendre que le Bien est directement corrélé au Mal par la liaison réelle, mais aussi mathématique A = B + M. si donc nous disons qu'il y a moins de Mals dans l'action, automati-quement l'action devient plus positive ou moins négative, donc la partie de Bien a augmenté. Prenons, par exemple, une action mauvaise à 20% : Soit, A mauvais = Am= -20%.

Comme Am = Bm + Mm si Am = -20% et que Bm = +30 %, Mm doit être égal à -50 %, car Bm+ Mm= +30% -50% = -20%. Admettons que l'action de réponse Ar (Ar = Br + Mr) contienne la même part de Bien, soit Br =30 % que l'action mauvaise de départ Am, donc Br = Bm, mais contienne une part de Mal Mr = -25% et non de -50%, pour cette action de réponse Ar. On a donc Ar = Br + Mr = 30% -25% = 5%. Dans cet exemple ci-dessus, l'action de réponse est de + 5 %. Si l'on fait la somme des deux actions, on a pour la relation humaine Am + Ar = -20% +5% = -15%. C’est ainsi qu’il faut pratiquer pour aimer son ennemi.

Selon la définition du dictionnaire : « Le talion est un châtiment infligé à un coupa-ble, correspondant au tort qu’il a commis ou voulu perpétrer (cf. œil pour œil, dent pour dent). La loi du talion est un code reposant sur ce type de sanctions ». Au figu-ré, appliquer la loi du talion signifie se venger avec une rigueur égale à celle dont on a été victime. C’est-à-dire que dans la loi du talion, le Mal pur Mr inhérent à l’acte de réponse n’est jamais inférieur ni supérieur au Mal Mm reçu. En appliquant la loi du talion, on aurait : Am + Ar = -20% -20% = -40%. Et dans le cadre d'une loi en-core plus barbare, c'est-à-dire qui rendrait le double de Mal, on aurait, par exem-ple : Am + Ar = 20% - 40% = -60%. Dans ces exemples simples, nous voyons bien l'évolution de la pensée et de l’action humaine à différent stade de son évolution. Le barbare, lorsqu'on lui fait du Mal va cogner deux fois plus fort. Les hommes dont ceux qui appliquent la loi du talion encore de nos jours, disent qu'il faut cogner, mais de manière à ce que le Mal soit identique à celui que l’on a reçu. Le chrétien dit qu'il doit faire un effort sur lui-même pour ne pas cogner. Cette métaphore du

Christ a rarement été bien comprise. Il ne s’agit pas de tendre l’autre joue pour re-commencer la même expérience, mais au contraire de reprendre le dialogue ou l’action avec un esprit nouveau qui fait abstraction de ce qui s’est passé. C’est donc quelques fois un effort considérable qu’il faut envisager pour reprendre un dialogue neuf et oublier ce qui s’est passé précédemment, c’est-à-dire l’incompréhension ou la malveillance.

Par ces exemples, nous nous apercevons que la moyenne de ces relations humaines mauvaises progresse très rapidement entre l'esprit chrétien (appliqué !), ceux qui appliquent la loi du talion et le barbarisme, l’action de réponse passe de +5% pour le chrétien à -20% pour celui qui applique la loi du talion dans le cas simulé où le chrétien ne rendait que la moitié des coups : 25% de Mal au lieu de 50% de Mal. À la lumière de cet exemple, la phrase du Christ qui dit d'aimer ses ennemis devient, en ce qui nous concerne, beaucoup plus claire. Il ne dit pas d'apporter une coupe de champagne à celui qui, par accès de colère, vient de lui casser une jambe. Pourtant, l'interprétation erronée de cette parole du Christ fait que c'est bien ce type de pen-sée et d'action que beaucoup de personnes pourraient ou devraient avoir, lorsqu'on ne saisit pas bien cette injonction. Bien qu’il ne soit pas dit, après réflexion, que cet acte ne soit pas efficace ! Il dérouterait totalement le fautif et il n’est pas dit qu’il n’aurait pas une réaction positive, voire très positive. Il est vrai que d’offrir une coupe de champagne est un don à une personne plus défavorisée dans ce cas, donc un acte d’Amour. Mais parmi tous les actes d’Amour envers son ennemi, il faut choisir celui qui sera le plus efficace à long terme de manière à rétablir une bonne, voire une très bonne relation dans le futur. Et pour ce faire, il faudrait bien connaî-tre la psychologie de voconnaî-tre agresseur afin que la réponse soit parfaitement adaptée, ce qui est une autre difficulté.

7.6 LA LOI DU TALION ET LA THÉORIE DU PRINCIPE D’AMOUR La loi du talion apparaît dans le Code d'Hammourabi (1730 av. J.-C.), roi de Baby-lone. Nous allons montrer que la loi du talion est une loi pernicieuse. La loi du ta-lion – qui stipule que le Mal donné doit être égal au Mal reçu – ignore donc tota-lement le Bien inhérent à chaque action et ne retient que le Mal reçu.

Certains politiciens israéliens ne sont pas capables d’appliquer la loi du talion, puis-qu’ils ont tué presque 3 fois plus de Palestiniens que les Palestiniens n’ont tué de Juifs. Ainsi, le Mal rendu est 3 fois plus élevé que le Mal reçu ! C’est donc délibéré-ment, semble-t-il, que monsieur Ariel Sharon a relancé l’escalade qui a déjà coûté la vie, en 22 mois, à 1 649 Palestiniens et 577 Israéliens. Soit 2,86 Palestiniens pour 1 Israélien : La loi du talion est bafouée. Certains politiciens américains procèdent de la même logique, mais bien pire encore puisqu’ils ont directement ou indirectement décimé des centaines de milliers (5 à 6) d’Irakiens pour moins de 4 000 Américains tués au cours de la guerre irakienne. Ils ont implicitement créé un génocide (année 2008).

La théorie du principe d’Amour démontre que la loi d'Amour est une loi de notre univers, elle ne fait rien de plus, mais rien de moins. Elle ne démontre pas que cette loi est la plus élaborée de notre univers, mais elle démontre que le Mal est une don-née existentiellement humaine, dans une certaine mesure fondamentale, mais nul-lement absolue (pour l’être humain) et invariable. Cette théorie démontre la relati-vité de la notion du Mal et l'essentiel de la notion d'Amour, puisque dans chaque action, l'être humain décide – l'être humain est tenté comme dirait un prêtre – de l'importance qu'il veut donner au Mal ou si l'on préfère, de l'espace qu'il veut don-ner au Mal. C'est à lui et lui seul qu’est donné le libre arbitre, c’est-à-dire le choix

selon sa propre volonté de choisir entre le Bien ou mieux l'Amour ou sinon le Mal. Dans son libre arbitre, il peut même doser le Mal qu'il laissera pénétrer en lui où s'étendre dans la société humaine et probablement aussi dans notre univers. Il y a peut-être, au sens théologique, un démon du Mal, mais certainement pas au sens logique. C'est à l'être humain qu'il est donné d'en faire un démon ou une sucette. Nous ne trouvons pas le mot pour définir le Mal. Est-ce une pensée, une idée, un concept, un état d'esprit ? C'est peut-être tout cela et ce serait une des raisons pour lesquelles on parle d'esprit du Mal : La reconnaissance du Mal ou faire du Mal est un état d’esprit. Un état temporaire de l'esprit humain, du mental humain qui n'a de réalité que celle que l'être humain veut bien lui donner. Cela signifie que dans chaque relation humaine, comme nous l'avons démontré sur le plan mathématique, l'application de la loi du talion stabilise le Mal plutôt qu’il ne le diminue. Seuls l’action du pardon et l’acte d’Amour permettent de diminuer le Mal inhérent à chaque action humaine. Ainsi, toute personne appliquant la loi du talion ne peut que provoquer plus de Mal envers les autres et par conséquent envers soi. La loi du pardon n'étant pas appliquée, cette attitude ne peut que provoquer des états de Mal toujours croissant. C'est exactement le contraire de la loi d’Amour qui est appliquée dans les guerres.

Nous disions plus haut qu'il n'était pas démontré que la loi d'Amour était la loi la plus achevée de notre univers. On peut donc supposer qu'il existe une loi supérieure à la loi d'Amour. Puisque les prophètes annoncent le Messie, ils doivent annoncer cette loi supérieure ! Or dans aucun texte de l'Ancien Testament ni du Nouveau Testament, il n’est fait allusion à une loi supérieure à la loi d'Amour. Deux hypo-thèses se présentent alors : Soit les prophètes se sont trompés, soit ils ont dit la véri-té. Nous retiendrons l'hypothèse la plus probable : Les prophètes ont dit la vérivéri-té. Nous comprenons alors qu’il n’y a plus de Messie à attendre et que le Christ était bien le Messie. Les prophètes ont d'ailleurs dit avant le Christ « aime ton prochain comme toi-même » et « aime ton Dieu… », mais dans un contexte moins profond et moins fondamental, ce qui n'a pas permis de mettre réellement en valeur la loi d'Amour.

Les prophètes ont dit l'essentiel, mais seul le Christ a placé l'essentiel dans son contexte essentiel : La loi d'Amour relié au divin, à Dieu, à notre univers. Remar-quons que si les peuples avaient reconnu cette loi d'Amour cela aurait eu pour conséquence la puissance temporelle de ces peuples. Voulez-vous une explication concrète ? La réponse est : « le monde occidental ! » Le monde est dit occidental par euphémisme et probablement pour des raisons politiques, car il est clair que le monde occidental est un monde chrétien, c'est-à-dire que la puissance économique, militaire et politique dans le monde est une puissance chrétienne. Et ceci, grâce à l’application de la loi d’Amour dans son système économique, c’est-à-dire le système capitaliste (voir chapitre sur le capitalisme et la loi d’Amour, chapitre 11.2). Il est évident que l’introduction de cette loi d’amour dans le système économique a été réalisée d’une manière inconsciente, par le biais de la loi de concurrence. Il est amu-sant de constater que le monde capitaliste, même au niveau universitaire, n’en est pas conscient. Si on aborde ce problème avec des professeurs d’université, ils seront déconcertés.

Le monde chrétien est devenu le monde de la puissance temporelle en intégrant dans son système religieux et économique la loi d’Amour. Le monde chrétien ne dominera peut-être plus pour longtemps d'ailleurs puisque cette loi est à nouveau démantelée. Ainsi, Israël aurait eu cette puissance avant les autres si les décideurs juifs avaient compris la puissance presque illimitée qui se cache derrière la loi

d'Amour, car Jésus était d’origine juive. Or ils ne l’ont pas compris ; non seulement ils ne l’ont pas compris, mais ils s’enferment dans une loi rétrograde et mauvaise qui se retourne contre eux : La loi du talion. Ceci est vrai non seulement pour les Juifs, mais aussi pour tous ceux qui appliquent, consciemment ou non, cette loi : Car une autre grande loi de notre univers est que l’on récolte ce que l’on sème (comme en agriculture). Autrement dit, on récolte les sous-actions de l’action que l’on a se-mée. Si l’action est mauvaise alors les sous-actions seront, en majorité, mauvaises. Considérons l’action de réponse selon la loi du talion :

0 Tmax Bien = Bj(t) >0 Mal = Mj(t) <0 Temps Mal = Mj(t) <0 Bien = Bj(t) >0 Mal = Mj <0 Bien = Bj >0

Fig. 7 Action malomique

Mal = M(t) <0 0 Bien = Bj(t) >0 Mal = Mj(t) <0 Tmax Bien = Bj(t) >0 Temps

Fig. 7.1 Réponse talionique

Et considérons l’action de réponse selon la loi chrétienne, mais contenant encore du Mal en quantité non négligeable :

0 Tmax Bien = Bj(t) >0 Mal = Mj(t) <0 Temps Mal = Mj(t) <0 Bien = Bj(t) >0 Mal = Mj <0 Bien = Bj >0

Fig. 7.2 Action malomique

Mal = M(t) <0 0 Temps = t Bien = Bj(t) >0 Mal = Mj(t) <0 Tmax Bien = Bj(t) >0

Fig. 7.3 Réponse chrétienne

Les graphiques sont suffisamment explicites et clairs pour comprendre la différence entre une réponse talionique et chrétienne. Avec la loi du talion, le Mal transmis d’action en action ne cesse ou ne diminue jamais, cela peut durer jusqu’à la fin des temps. Ainsi, l’on peut comprendre qu’il n’y a pas de solution entre Israéliens et Pa-lestiniens si la nation israélienne amplifie systématiquement la loi du talion, qu’elle transgresse presque quotidiennement.

CHAPITRE 8

NOTRE THÉORIE SOUS L’ANGLE DE LA THÉORIE DES