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Présentation de l’étude des données primaires

MODES DE COLLECTE DE DONNÉES

Chapitre 6 Présentation de l’étude des données primaires

Notre étude de données primaires s’est concrétisée par une collecte de données faite à travers des entretiens semi-directifs (section 1) puis une étude de cas exploratoire (section 2).

Section 1 : La collecte des données primaires par l’entretien qualitatif et semi

-directif

Après notre étude de données secondaires, nous avons mis en place une étude de données

primaires qui s’est matérialisée par une collecte via des entretiens qualitatifs semi-directifs.

Nous allons tout d’abord présenter la méthode des entretiens semi-directifs (1.1), puis nous

expliquerons notre échantillonnage et la composition des échantillons de répondants (1.2).

Nous détaillerons ensuite nos modalités s’agissant du guide d’entretien et des répondants de

notre enquête (1.3). Enfin nous exposerons les méthodes appliquées au traitement des données et analyse des résultats (1.4).

1.1 Présentation de la méthodologie des entretiens semi-directifs

Cette étape permet de récupérer les données primaires et secondaires, essentielles à la construction et à la validation du raisonnement du chercheur.

Face à la diversité des techniques de collecte de données primaires en recherche qualitative (entretien individuel, entretien de groupe, observation participante, observation non participante, techniques projectives), nous faisons le choix de l’entretien, considéré comme « une des méthodes qualitatives les plus utilisées en sciences de gestion » (Romelaer, 2005).

L’entretien qui peut être entendu comme « une conversation avec un objectif » (Cannell,

Kahn, 1953) permet de « favoriser chez un enquêté la production d’un discours sur un thème défini dans le cadre d’une recherche. » (Freyssinet-Dominjon, 1997). Il se matérialise par une « rencontre interpersonnelle qui donne lieu à une interaction essentiellement verbale » (Gavard-Perret et al., 2012) dont la finalité revient à canaliser « des données discursives

reflétant notamment l’univers mental conscient ou inconscient des individus » (Baumard et al., 2007). Il est possible de dégager trois « dimensions » pour affiner le choix de l’entretien (Gavard-Perret et al., 2012) : Tout d’abord, il s’agit de savoir si les objectifs de la recherche seront masqués ou bien dévoilés au répondant. Lorsque les objectifs sont masqués, la donnée présente l’avantage d’être plus sincère. Néanmoins, en dévoilant les objectifs, l’enquêteur

interrogation revient de même à décider du degré de non-directivité de l’échange c’est-à-dire

de l’intensité de l’« attention positive inconditionnelle » (Evrard et al., 2003) du

chercheur. Si « un questionnement directif ne relève pas de l’entretien, mais du questionnaire » (Baumard et al., 2007) il convient néanmoins de choisir entre l’entretien directif et l’entretien semi-directif. A savoir, plus l’entretien est non directif, plus le degré

d’introspection de l’enquêté sera fort et plus la mainmise du chercheur sera faible. De plus, le

risque de ne pas récupérer les données attendues sera quant à lui plus important. Ensuite, il faut discerner l’approche collective, permettant de faire interagir plusieurs individus autour des thématiques étudiées, de l’approche individuelle qui permet de maximiser la qualité des données qui seront collectées. Enfin, il faut cibler le type des données que l’on souhaite récolter. On distingue les données de « signes » qui se matérialisent par la communication verbale des données de « symboles » qui sont récupérées par le biais de techniques interprétatives ou bien projectives.

En l’espèce, afin de collecter nos données qualitatives, jugées données de « signes », nous

allons utiliser l’entretien individuel et semi-directif. Nous souhaitons, en effet, trouver un

juste milieu entre le degré d’introspection du répondant et le degré d’intervention de

l’enquêteur. En d’autres termes, l’entretien semi-directif présente l’avantage d’une flexibilité

qui laisse une liberté au répondant, mais matérialise un cadre afin d’orienter l’échange. Ce modèle de recherche « suppose une organisation particulière pour pouvoir atteindre les

objectifs de la recherche (forme de l’entretien, échantillon, lieu, guide, mise en situation,

stimuli, mode d’enregistrement des données, etc.) » (Gavard-Perret et al., 2012). 1.2 Echantillonnage et compositions des échantillons de répondants

Pour nos entretiens qualitatifs, nous avons fait le choix de récolter des données auprès de plusieurs acteurs. Nous avons en effet interrogé des entreprises et des ONG, le but étant d’optimiser la diversité de nos réponses. De surcroît, toujours dans un souci de diversité et de pertinence nous avons souhaité interroger en plus des structures en position collaborative,

c’est-à-dire avec une sensibilité exprimée pour les collaborations, des structures en posture

non collaborative afin de croiser les données et de mieux appréhender les réalités du terrain.

S’agissant des entreprises, nous avons composé notre échantillon de répondants à partir de la

base que nous avons créée dans notre travail d’analyse documentaire. En effet, après avoir étudié nos 301 entreprises nous avons pu dégager deux profils de structures, à savoir les

entreprises avec une sensibilité pour les collaborations avec les ONG, c’est-à-dire qui exprimaient explicitement des liens avec la sphère non gouvernementale dans leurs documents extra-financiers et les entreprises en posture non collaborative qui étaient muettes sur le sujet.

S’agissant des ONG, nous avons recouru à deux techniques pour la composition de notre

échantillon. En effet, au travers de notre analyse nous avons pu générer une base de données regroupant les ONG qui collaborent avec les entreprises cotées. Cette liste a été élaborée à partir des noms trouvés sur les rapports extra-financiers des sociétés ou bien sur leur site institutionnel. Nous les avons notamment caractérisées par domaine d’intervention et

couverture géographique. D’autre part, s’agissant des ONG qui ne souhaitent pas collaborer,

toujours dans une logique d’échantillonnage non probabiliste et après une étude de la littérature et de la presse nous avons repéré des ONG qui ont la réputation de ne pas collaborer. Après les avoir intégrées à notre échantillon, nous avons procédé à un échantillonnage empirique avec la technique de la « boule de neige », qui s’avère pertinente pour « les populations difficiles à identifier » (Royer, Zarlowski, 2014). Il s’agit pour le chercheur de trouver au jugé, un répondant qui respecte les critères de l’échantillon et de

demander à l’interrogé « d’en désigner d’autres, qui seront, eux aussi, susceptibles de

présenter les caractéristiques requises, et ainsi de suite » (Royer, Zarlowski, 2014).

Ainsi, au sein de la population, il est important de différencier plusieurs acteurs. Satin et Shastry (1983) distinguent « l’unité d’échantillonnage », « l’unité déclarante » et « l’unité d’analyse ». L’unité d’échantillonnage matérialise la base de notre sondage, elle est ici

constituée par l’ensemble des entreprises du CAC All Tradable. Les unités déclarantes, qui

fournissent les données, sont incarnées par les entreprises du CAC All Tradable, mais aussi par les ONG avec une posture collaborative que nous avons identifiées sur les sites institutionnels des sociétés cotées et les ONG qui ne souhaitent pas collaborer, identifiées avec la technique de la boule de neige. L’unité d’analyse, qui représente le cœur de notre réflexion, est reconnue dans les collaborations entre les entreprises et les ONG.

Nous avons également décidé de recourir au principe de saturation, qui selon Royer et Zarlowski, 2014 (2014) s’appuyant sur les travaux de Glaser et Strauss (1967), expliquent que

« la taille adéquate d’un échantillon est celle qui permet d’atteindre la saturation théorique des catégories ». En effet, la saturation apparaît lorsque durant le processus de collecte « les

nouvelles données n’ajoutent pas de nouveau sens à ce qui est déjà compris » (Savoie-Zacj, 2007) et que la réflexion ne peut plus être nourrie (Charmaz, 2006).

Introduction

Centrage sujet du Approfondissement

Conclusion