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2. Libéralisme, pluralisme et multiculturalisme

2.6 Pluralisme des valeurs et pluralisme culturel

En m’appuyant sur les réflexions de Pasternak dénonçant l’uniformisation de la société soviétique, j’ai tenté de souligner le fait que le pluralisme des opinions, des valeurs et des genres de vie est devenu progressivement un trait emblématique des sociétés libérales. En effet, le contraste entre la bigarrure des démocraties libérales occidentales et l’uniformité qui prévalait dans les pays dits du « socialisme réellement existant » ne manquait pas d’être

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C’est un point que souligne Waldron (1989, 73). Il est bien connu que Locke (1689, 1690) s’appuyait sur des fondements théologiques. Pour sa part, Mill fonde son libéralisme sur un idéal d’individualité hérité du romantisme par l’entremise de Wilhelm von Humboldt (1792). Voir, à ce propos, les chapitres 3 et 4, et plus spécifiquement la section 4.11. Voir également Gray (2000, 29).

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frappant1. Mais, bien évidemment, les sociétés occidentales n’ont pas simplement cultivé la diversité par goût de prendre le contre-pied de l’uniformité des sociétés communistes. En vérité, divers facteurs économiques, sociaux et culturels concourent à faire du pluralisme une caractéristique essentielle de nos sociétés contemporaines. Le développement de la mobilité géographique, sociale et familiale jouent manifestement un rôle important. Au cours des dernières décennies, la quasi certitude, qui était celle des générations de l’après-guerre, de terminer sa vie dans le même lieu, la même entreprise, la même profession et, qui plus est, avec le même partenaire de vie s’est peu à peu évaporée. La croissance et, en partie, la réapparition de ces différentes formes de mobilité coïncide avec les changements économiques marquant la fin de l’ère industrielle. Dans les pays occidentaux, les cadres sociaux qui avaient été mis en place durant cette période sont du même coup ébranlés. Pour le meilleur et pour le pire, ces facteurs socio-économiques ont contribué à l’individualisation des parcours de vie. La libéralisation des mœurs qui a prévalu depuis les années 1960 y a en outre ajouté ses effets en favorisant l’affirmation publique des différences. Femmes, immigrés, minorités culturelles et sexuelles ont, parmi d’autres, fait entendre leur voix, revendiquant, selon le cas, la fin des injustices et des discriminations qui les frappaient, et même la reconnaissance et la prise en compte de leurs spécificités2. Au bout du compte, la diversité est donc devenue à la fois un truisme sociologique et un fait d’expérience quotidienne dans les sociétés occidentales contemporaines.

Si la diversité des valeurs et des genres de vie est de plus en plus manifeste, il reste que, de tous temps, les individus ont poursuivi des valeurs différentes et se sont engagés dans des genres de vie souvent incompatibles entre eux. Alors que, par le passé, l’oppression et les discriminations étaient courantes, le pluralisme est de nos jours une réalité qui bénéficie d’une atmosphère de relative liberté et qui, hormis quelque cas proéminents d’intolérance, suscite peu de contestations quant à son principe. Que cela lui plaise ou non, tout citoyen d’une démocratie libérale doit bien admettre que les idéaux qu’il poursuit et qui donnent sens et

1 Voir Mendus (1989, 69). Voir également Miller (1988, 237-238) qui engage d’ailleurs sa réflexion sur les

rapports entre socialisme et tolérance en partant de ce constat. A la fin des années quatre-vingt, ainsi que le note Miller, la situation était paradoxale pour les socialistes. Dans les pays libéraux, ils étaient parmi les plus ardents défenseurs de la diversité et des minorités, alors que, de l’autre côté du rideau de fer, les pays « socialistes » se distinguaient par une uniformité imposée par l’Etat. Cependant, il convient de ne pas exagérer la tendance à l’homogénéisation de la société communiste. Selon l’historien Moshe Lewin (1989, 15-16), ce fut certes une caractéristique incontestable de la période stalinienne durant laquelle Pasternak écrivit son célèbre roman. Toutefois, c’est plutôt la diversification croissante de la société sous l’effet de sa modernisation (recomposition des élites, urbanisation, etc.) qui, en dernier lieu, favorisa l’implosion du système communiste. Si Lewin a raison, son observation tend donc à affermir l’hypothèse d’un lien empirique entre société moderne (développée, urbanisée, à haut niveau de formation, etc.) et institutions libérales.

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valeur à son existence ne sont pas nécessairement partagés par ses voisins, ses collègues et, à plus forte raison, l’ensemble de ses compatriotes. Aussi est-il fréquent que les idéaux et les valeurs des uns soient en conflit avec ceux des autres. Certains individus sont des chrétiens ou des musulmans fervents alors que d’autres sont indifférents ou même athées militants. Certains défendent l’institution sacrée du mariage et considèrent que les conjoints ne souhaitant pas avoir d’enfants vivent dans le péché. Pour d’autres, à l’exemple de Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre, les relations sentimentales peuvent être vécues indépendamment de toute institution religieuse ou même civile. La position philosophique qui consiste à prendre acte de cette diversité de points de vue est appelée pluralisme des valeurs, selon une formule adoptée par Berlin, ou encore, plus couramment de nos jours, pluralisme

moral. Elle consiste à soutenir que les sources de valeurs sont multiples. En vertu de leur

engagement en faveur de la liberté individuelle, les libéraux y adjoignent le rejet de toute politique qui tendrait à imposer un genre de vie spécifique ou un ensemble déterminé de valeurs aux individus. C’est là un prolongement naturel de l’antipaternalisme libéral.

Dans une société libérale et pluraliste, les opinions, les valeurs et les genres de vie se confrontent les uns aux autres et sont donc en quelque sorte en concurrence. C’est là une réalité inévitable dès lors que l’on prend au sérieux la liberté individuelle et la tolérance. Dans un tel contexte, il est donc pour ainsi dire impossible de s’immuniser contre les critiques et les remises en questions par des opinions ou des pratiques concurrentes. Mais, dans la mesure où il n’est pas toujours confortable d’être remis en question, le pluralisme a en quelque sorte « une tendance inhérente à générer de l’intolérance » (Raz, 1986, 401). Si le libéralisme est sans doute le mieux à même de respecter le pluralisme, il se caractérise en pratique par une sorte de conflit permanent de basse intensité entre des perspectives concurrentes en quête d’adhésions. C’est en vérité le prix à payer pour éviter les conflits plus violents et plus destructeurs que génèrent, tôt ou tard, des politiques moins tolérantes. Ainsi que le défendait Mill dans On Liberty (1859), la confrontation des opinions, des valeurs et des genres de vie, et, du même coup, leur mise en concurrence ont en outre pour vertu de faire ressortir les forces et les faiblesses de chaque perspective, et de rendre ainsi possible le progrès humain1. Les conflits et la concurrence que génère le pluralisme moral ne sont donc pas une manifestation des limites pitoyables de la raison humaine, voire de la triste condition de l’homme, mais plutôt un bienfait.

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Mais, quoi qu’il en soit des vertus du pluralisme, il y a évidemment des limites à la tolérance libérale. Entre les vues du chrétien fondamentaliste et du sartrien, l’Etat libéral ne devrait bien sûr pas être en mesure de dire qui a raison, et ne devrait donc pas avoir de parti pris. Pour autant, l’Etat libéral n’en est pas moins contraint de régler certaines questions délicates en faisant appel à des idéaux, des valeurs ou des principes. Tel est le cas, par exemple, de questions telles que l’avortement, la pornographie, le statut des homosexuels ou la polygamie. Si l’Etat libéral, par contraste avec un Etat communiste, fasciste ou théocratique, est tolérant, il doit néanmoins trancher de telles questions en faveur ou non de la tolérance. Comme on le verra aux chapitres 3 et 4, le principe de liberté avancé par J.S. Mill est un des moyens importants mis en œuvre à cette fin dans la tradition libérale. Il engage l’Etat à respecter, ainsi qu’à faire respecter, la liberté d’action des individus tant qu’ils ne causent pas de manière directe de tort flagrant envers autrui. Le libéralisme politique de Charles Larmore et de John Rawls constitue une approche alternative que j’examinerai, respectivement, aux chapitres 5 et 61. Elle consiste à laisser aux individus la liberté de déterminer leurs fins dans l’existence sous réserve qu’elles ne contreviennent pas à certains principes minimaux de moralité politique. Pour être reconnu par tous, ce socle moral commun doit pouvoir faire l’objet d’un consensus entre les diverses perspectives religieuses, morales ou philosophiques auxquelles adhèrent les citoyens.

Au cours des dernières décennies du XXe siècle, l’ouverture traditionnelle du libéralisme au pluralisme a, en quelque sorte, trouvé un second souffle du fait de l’accroissement de la diversité culturelle de la plupart des pays occidentaux. Mais, en même temps, cette évolution met en question la cohérence du libéralisme dans son engagement en faveur de la diversité. L’établissement d’immigrés issus d’environnements culturels parfois très différents de la culture « historique » de leur pays d’accueil est en passe de devenir l’expression la plus frappante du pluralisme de nos sociétés, également dans ses dimensions les plus conflictuelles. Dans ce contexte, les libéraux sont-ils disposés à s’en tenir fermement à leurs valeurs fondamentales de liberté individuelle, de tolérance et de pluralisme, ou s’apprêtent-ils au contraire à emboucher les trompettes d’un conservatisme prompt à dénoncer la perte de « nos » valeurs occidentales et de « notre » culture ? Plus spécifiquement, le libéralisme moderne sera-t-il fidèle à ses engagements en faveur de la justice sociale, ainsi qu’à l’encontre des privilèges de naissance et des discriminations, ou limitera-t-il plutôt la portée de ces valeurs aux seuls citoyens de souche ? Ce sont là parmi les défis les plus

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pressants auxquels est soumis un libéralisme qui, de nos jours, est véritablement à la croisée des chemins.

Quant à cette forme de pluralisme caractérisée par la coexistence de groupes issus d’environnements culturels très divers, il est d’usage de parler de pluralisme culturel, voire de

multiculturalisme. Dans les sociétés d’immigration telles que les Etats-Unis, le Canada ou

l’Australie, le pluralisme culturel est bien entendu une donnée sociologique fondamentale. A cet égard, le cas le plus frappant est sans doute celui des Etats-Unis. Selon de récentes projections de l’administration fédérale américaine, la population de souche européenne, à savoir en particulier ceux que l’on nomme les WASPs (White Anglo-Saxon Protestants), pourrait ne représenter qu’à peine la moitié de la population globale des Etats-Unis au milieu du XXIe siècle (Atherton et alia, 2004, 131-137). Plus que jamais la formule du poète américain Walt Whitman qui, dans les années 1850 déjà, parlait à propos de son pays d’une « nation of nations », semble appropriée. Mais, même dans les Etats-nations européens tels que la France, l’Allemagne ou l’Italie, il semble probable qu’à moyen terme, la dynamique des mouvements migratoires favorise une évolution de la société encore relativement homogène d’un point de vue culturel vers une situation comparable à celle des sociétés d’immigration (Walzer, 1998, 78). Pour ne citer qu’un exemple, mais qui a aujourd’hui forte valeur symbolique, les populations immigrées issues de sociétés musulmanes constituent dans ces trois pays européens des groupes culturels non négligeables. Il y a aujourd’hui 4 millions d’arabo-musulmans en France, 1.5 million de Turcs en Allemagne et d’Indo-Pakistanais en Grande-Bretagne. Globalement, l’Europe communautaire compte de nos jours 30 millions de musulmans alors qu’en France, ils constituent désormais la deuxième communauté religieuse après les catholiques. S’agissant de la diversité dans les pays européens, il convient en outre de prendre en compte les mouvements migratoires intra-communautaires, ainsi que la proximité géographique d’un continent africain à la dérive dont la démographie est galopante. Ce n’est donc pas faire preuve d’un prophétisme débridé que de supposer qu’en Europe également, l’accroissement de la diversité culturelle est un phénomène que les politiques publiques pourront peut-être partiellement ralentir ou orienter, mais certainement pas stopper.

Les questions liées à l’immigration et au multiculturalisme ne sont donc pas sur le point de quitter l’agenda politique. A titre d’exemples parmi d’autres, on peut mentionner des problématiques telles que celle des discriminations (notamment en matière d’emploi et de logement), des lieux de culte et d’inhumation, du choix des jours fériés, de l’abattage rituel, des appels publics à la prière, des lois sur le blasphème et contre le racisme, de la conciliation entre obligations des employés des services publics ou des élèves des écoles publiques et

pratiques culturelles ou religieuses. Certes, la tolérance libérale devrait favoriser le fait de trouver des accommodements, c’est-à-dire des manières de faire coexister des pratiques diverses, sur bon nombre de ces questions. Néanmoins, la tolérance négative des libéraux n’est pas toujours en mesure de répondre à l’ensemble des questions soulevées. Des conflits entre l’héritage culturel de la majorité de la population et celui de certaines minorités déboucheront sur la nécessité de délibérer publiquement des raisons qui fondent certaines pratiques ou institutions1.

La question se pose donc également de savoir quel genre de mesures positives l’Etat peut-il prendre en vue de favoriser la cohésion sociale, et de combattre la relégation sociale des groupes minoritaires2. Car l’un des dangers qui guette les sociétés libérales, c’est le repli identitaire de certains groupes ethnoculturels associé à la formulation de revendications non négociables. Or, les injustices, les discriminations et la relégation sociale dont sont frappés bon nombre de minorités sont parmi les facteurs qui encouragent de telles stratégies de repli. Tant que ces questions relevant de la justice ne sont pas traitées avec les ressources qui sont celles du libéralisme égalitariste ou du socialisme libéral, elles auront tendance à prendre la forme d’un conflit de cultures. D’ailleurs, cela tend à être déjà le cas lorsque les uns condamnent le multiculturalisme au nom de la défense de « notre » culture occidentale, ou nationale, et que les autres font de la surenchère en réclamant le respect de pratiques des plus discutables. Néanmoins, le libéralisme est loin d’être dépourvu de moyens pour traiter les questions soulevées par le pluralisme culturel. Outre les mesures indispensables en faveur de la justice sociale, les principes libéraux tels que la tolérance, la distinction entre le public et le privé, le principe de liberté de Mill, celui de séparation entre les Eglises et l’Etat, ainsi que la doctrine de la neutralité de l’Etat constituent des outils de réflexion qu’on ne saurait négliger dans ce contexte3.

Si, ainsi que le suggère Joseph Raz (1994, 155), le rôle de la philosophie politique consiste non pas à formuler des théories dont la validité serait intemporelle mais bien à tenter,

1 Le conflit entre monogamie institutionnalisée et polygamie est un exemple fréquemment cité. Voir, à ce

propos, Waldron (2000).

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Pour une justification et un inventaire de mesures constituant une sorte de programme de multiculturalisme libéral, voir Raz (1994, 1998). Pour sa part, Waldron (1992, 2000) offre une approche alternative qui met l’accent sur les individus plutôt que sur les « groupes culturels », sur le cosmopolitisme plutôt que sur le multiculturalisme. Cette seconde approche me semble plus en accord avec le cœur du libéralisme et, notamment, avec les principales caractéristiques du libéralisme moderne ainsi que je les ai présentés jusqu’ici. Voir également à ce propos la section 2.9.

3 Ces différents éléments du libéralisme sont abordés successivement tout au long de cette recherche. Voir en

particulier la section 1.6 sur la tolérance, la section 3.3 sur la distinction public-privé, la section 3.4 sur le principe de liberté, la section 5.1 sur le principe de séparation des Eglises et de l’Etat, et le reste du chapitre 5 sur la neutralité.

sur un plan théorique et nécessairement abstrait, de discuter les questions qui se posent à nous

hic et nunc, alors il y a lieu que la théorie libérale se confronte à de telles réalités en recourant

à ses outils, voire en en développant de nouveaux s’ils ne suffisent pas1. Pour mettre en lumière de manière plus complète le contexte dans lequel les questions relatives au multiculturalisme devraient être envisagées, il y a cependant un dernier élément important sur lequel il convient d’insister. Dans la plupart des sociétés contemporaines qui ont connu ou connaissent encore une immigration significative, on peut observer un recoupement entre précarité sociale et différence ethnoculturelle. Lorsqu’une telle coïncidence prévaut, ainsi que c’est le cas la plupart du temps, elle conduit alternativement à l’invisibilité sociale des plus démunis et aux pires formes d’intolérance à leur encontre (Walzer, 1998, 85-90)2. Certes, ce recoupement n’est que partiel dans la mesure où il existe toujours des exceptions. Mais, à considérer les choses globalement, il est indéniable que les immigrants sont en général confinés dans des emplois sous-qualifiés, faiblement rémunérés et qui n’offrent en outre que peu ou pas de reconnaissance sociale. D’ailleurs, lorsqu’ils sont intégrés au monde du travail, c’est bien souvent dans des secteurs où, pour l’essentiel, leurs collègues sont eux-mêmes issus de l’immigration3. Ce phénomène trouve son prolongement dans la ségrégation spatiale qui conduit à la concentration géographique des migrants les plus défavorisés dans certains quartiers ou dans certaines municipalités.

Dans un contexte de sous-emploi qui, selon les pays, peut être parfois massif, ces caractéristiques, qui ont certes probablement toujours entaché les phénomènes migratoires, ont tendance à se reporter de la première génération d’immigrants aux générations qui en sont issues. Même à compétences égales, les jeunes issus de l’immigration éprouvent souvent plus de difficultés à trouver un emploi dans un environnement fortement concurrentiel1. Dans un tel contexte, les différences culturelles, réelles ou supposées, tendent à être perçues comme un trait infamant par les premiers concernés et comme un stigmate social par le reste de la société. Elles constituent dès lors un handicap social qui s’ajoute à d’autres, plutôt que d’être

1 C’est d’ailleurs ce que tentent de faire Will Kymlicka (1989a, 1995, 2000), ainsi que Taylor (1992) si l’on

admet son approche communautarienne comme une critique interne du libéralisme ainsi qu’il en va aussi de celle de Walzer (1998). Pour un approche différente, voir Waldron (1992, 2000).

2 Dans les premières années de ce XXIe siècle, l’exploitation éhontée de travailleurs agricoles marocains dans

la région andalouse d’El Ejido offre un exemple patent de cette ambivalence dans un pays de l’Union européenne. Voir les informations sur ce cas publiées dans Le Temps (Genève) du 29 mai 2000 et du 4 mars 2004, ainsi que L’Hebdo (Lausanne) du 28 décembre 2006 pour la présentation des résultats d’un rapport du Conseil de l’Europe sur le travail illégal dans l’agriculture.

3 C’est un fait bien connu que, dans le secteur de la construction, les travailleurs issus des nouvelles vagues

d’immigration n’apprennent pas la langue nationale du pays d’accueil mais celle des immigrants qui les ont précédés et qui les encadrent dans leur travail.

une dimension de l’identité de la personne qui soit source de fierté et qui constitue une ressource pour le développement de la personnalité. Ainsi, l’appartenance à certains groupes culturels ressemble progressivement à une appartenance de caste à laquelle, quoi que fasse l’individu ou presque, il lui est pour ainsi dire impossible d’échapper2. De tels processus sociaux représentent manifestement un défi très sérieux pour le libéralisme. Car, outre le fait que le libéralisme cultive la tolérance comme une valeur cardinale, il s’est distingué depuis

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