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Nous résumons ici les résultats des expériences précédentes concernant la recherche d’anisotropies. Cette partie pourrait être résumée en disant simplement qu’aucun écart à l’isotropie n’a été observé de manière certaine. Néanmoins, un certain nombre d’anisotropies possibles ont été annoncées, et il est intéressant de les présenter car d’une part ces excès vont constituer des hypothèses à tester avec Auger, et d’autre part il est instructif de comprendre les stratégies d’analyse qui ont été adoptées, afin de repérer les points délicats.

L’aventure du clustering

L’expérience AGASA a consisté en un réseau de détecteurs au sol, avec une résolution angulaire de l’ordre de 1.6◦au-dessus de 40 EeV. En 1996, la première indication d’une possible accumulation des directions d’arrivées vers quelques directions (le « clustering ») a été annoncée [32] : parmi 36 événements au-dessus de 40 EeV, il y avait 3 paires d’événements séparés de moins de2.5◦. La probabilité de cet excès était encore élevée, de

l’ordre de 3%. Un autre point intriguant était que deux de ces paires étaient localisées au voisinage du plan supergalactique. En 1999, ce clustering a été confirmé avec un lot de données élargi [4], voir Fig. 3.5. Alors que la distribution des directions d’arrivée des UHECRs au-dessus de1019eV était uniforme à grande échelle,

AGASA annonçait un triplet et trois doublets dans le lot des 47 événements collectés, d’énergie reconstruite ≥ 40 EeV. Un autre doublet apparaissait en descendant légèrement le seuil.

+60 -60 -30 +30 0 360 o o o o o o

b

G

l

G (b) h 12 +60 -60 -30 +30 0 o o o o h h 24 GC (a)

FIG. 3.5 : Directions d’arrivée des UHECRs au-dessus de1019 eV, publiées par AGASA dans [4], en coor- données (a) équatoriales et (b) galactiques. Points :E ≥ 1019, cercles : E ≥ 4 × 1019, carrés : E ≥ 1020 eV.

La probabilité d’obtenir un tel nombre de doublets et un triplet était alors estimée avec un simple Monte- Carlo. Elle variait en fonction du jeu d’événements exactement considéré ; pour les 47 événements au-dessus de 40 EeV, la probabilité d’avoir autant de doublets qu’observé était de 0.32 %. De manière générale, l’ordre de grandeur de la probabilité d’avoir une telle configuration par chance était.1%. À l’ICRC 2003, le jeu de données a encore été augmenté et on se retrouve avec 5 doublets et un triplet pour 59 événements au-dessus de 40 EeV. Un certain nombre d’études statistiques ont été menées pour estimer la significativité réelle de ce clustering. La difficulté est de prendre en compte les facteurs de pénalité statistique associés aux « essais » que l’on fait en choisissant en particulier l’énergie de coupure optimale (visiblement 40 EeV) ainsi que la séparation angulaire optimale (2.5◦) qui maximisent la significativité. À ce niveau on ne peut donc associer de manière

rigoureuse une probabilité à ce signal : par exemple, il est subjectif de dire que cette séparation angulaire est optimisée, ou bien qu’elle est naturelle car directement liée à la résolution angulaire de l’expérience. Suivant les auteurs, la probabilité d’avoir un tel clustering par chance varie ainsi de∼ 10−5à∼ 10−2.

Ainsi, dans [33], les auteurs étudient la statistique du nombre de paires en scannant la séparation angulaire définissant une paire, et l’énergie de coupure. En coupantE≥ 4.89 × 1019eV et avec une séparation angulaire θc = 2.5◦, le signal est maximisé et la probabilité « brute » associée est8.4× 10−5. En prenant en compte,

encore par Monte-Carlo, l’ensemble des essais effectués, il est montré que la probabilité associée à un tel signal n’est en fait que de 0.3%.

On peut recalculer la fonction d’autocorrélation des 47 événements AGASA àE ≥ 40 EeV publiés en 1999. Les barres d’erreur ne sont qu’indicatives, mais elles suffisent pour se convaincre que l’on a plus affaire

à un excès à2.5− 3σ qu’à & 5σ annoncé parfois. Ainsi, si le clustering d’AGASA est extrêment intéressant, on ne peut pas le considérer comme un signal certain.

FIG. 3.6 : Fonction d’autocorrélation recalculée à partir des événements d’AGASAE ≥ 40 EeV. La fonction est renormalisée, les pointillés indiquant le niveau isotrope. Les barres d’erreur, représentées à titre indica- tif, sont simplement proportionnelles à la racine du nombre de paires dans chaque bin. Il faut en particu- lier prendre garde au fait que, dans cette représentation, les barres d’erreur augmentent fortement aux petits angles à cause du facteur d’angle solide. Mentionnons que l’autocorrélation ne semble pas parfaitement plate à grande échelle, indiquant peut-être une non-uniformité de la distribution en cos2θ des événements (voir

chapitre précédent).

La collaboration HiRes a naturellement étudié d’éventuelles corrélations à petites échelles. Comme nous l’avons déjà dit, l’expérience HiRes dispose d’événements mono et de données stéréo, en plus petite quantité mais avec une bien meilleure résolution angulaire. La fonction d’autocorrélation des événements mono au- dessus de1019.5eV a néanmoins aussi été publiée [34], ne faisant apparaître aucun signal. En stéréo, un scan des paires d’événements en fonction de leur énergie et de leur séparation angulaire a été effectué [35], similaire à [33]. Le signal de clustering le plus important est obtenu pourE≥ 17 EeV, avec une séparation angulaire de 2.2◦(voir Fig. 3.7). Un tel signal est néanmoins probable avec une chance sur deux.

Plus récemment, une carte de maximum de vraissemblance (voir Fig. 3.7, droite) a été publiée pour les don- nées HiRes et AGASA combinées au-dessus de 40 EeV [31]. Cette carte présente un « point chaud » évident, de coordonnées équatoriales (α' 169.3◦,δ ' 57.0), pour lequel le MLR atteint 8.54 (en échelle log). Cette

direction correspond en fait simplement au triplet précédemment publié par AGASA. Par des Monte-Carlo, il est montré que la probabilité d’avoir par hasard un point atteignant un MLR au moins aussi élevé que 8.54 est environ 28% (elle était de 4.5% avec les données d’AGASA seul). Les données fournies par HiRes tendent donc à diminuer la significativité du clustering d’AGASA.

En fait, l’échelle d’énergie de HiRes étant probablement plus basse d’un facteur∼ 1/3 que celle d’AGASA, il peut être justifié pour une telle analyse de combiner les données d’AGASA àE≥ 40 EeV avec celles d’HiRes àE ≥ 30 EeV. Il apparaît dans ce cas un événement HiRes à 37.6 EeV dont la direction d’arrivée est compatible avec celle du triplet d’AGASA. On a donc maintenant un quadruplet d’événements à ultra-haute énergie, mais il est impossible d’estimer raisonnablement sa significativité statistique car on a eu recours à un artifice (certes physiquement motivé) pour le faire apparaître.

♠ Dans [36], il a même été remarqué qu’en étendant la statistique de HiRes jusqu’à 10 EeV, alors un évé- nement supplémentaire dans la même direction apparaît, ce qui fait que l’on peut parler formellement de quintuplet ! Il est alors encore plus difficile d’estimer avec quel niveau de confiance on doit prendre ce « si- gnal ». Aucune source astrophysique remarquable ne se situe dans cette direction, exceptée une paire d’amas

P(N,θ) 50 100 150 200 250 Separation Angle θ [°] Events (N) 10 EeV 20 EeV 40 EeV 10-2 10-1 1 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5

FIG. 3.7 : Gauche : Scan d’autocorrélation avec les données HiRes stéréo au-dessus de 10 EeV [35], pour des

séparations angulaires inférieures à5◦. La grille de probabilités est calculée par Monte-Carlo en utilisant la

carte de couverture. Droite : Carte de MLR combinant les données HiRes et AGASA aux plus hautes énergies. de galaxies, à 140 Mpc, dont les interactions pourraient générer des chocs à grande échelle permettant l’accé- lération d’UHECRs (voir chapitre suivant).

En conclusion, nous pouvons dire à l’heure actuelle qu’il y a un candidat plausible (mais pas du tout certain) de source d’UHECRs dans la direction de ce quadruplet HiRes-AGASA. Malheureusement, sa direction est trop au Nord pour être observable par Auger Sud (même à grand angle zénithal), et la statistique accumulée par HiRes avant sa fermeture (mars 2006) sera trop faible pour pouvoir tester cette source : si HiRes observe encore un événement àE ≥ 40 EeV dans sa direction, on aura dans ce cas une quasi-preuve ; mais si ce n’est pas le cas, cela ne signifiera pas qu’il y a forcément absence de source. Il faudra alors attendre Telescope Array ou Auger Nord. . .

Corrélations avec diverses sources astrophysiques

Un grand nombre de corrélations des données UHECR existantes avec des sources astrophysiques ont été proposées. Une compilation (forcément incomplète) en est donnée dans [37]. Les méthodes employées pour estimer ces corrélations diffèrent légèrement selon les auteurs, surtout en en ce qui concerne l’évaluation de la significativité statistique, mais l’esprit est toujours le même : il s’agit d’étudier les paires formées entre (1) un lot d’UHECRs et (2) une liste de sources astrophysiques, sur une certaine échelle angulaire à laquelle on donne la liberté de varier ou non, et de comparer la statistique de ces paires avec des distributions aléatoires d’UHECRs. Il s’agit donc formellement de recherches de sources a priori, telles que décrites à la section précédente.

Le problème majeur est que beaucoup (trop ?) de telles corrélations ont été annoncées, en coupant de façons variées les données UHECR (choix de l’expérience et de la gamme d’énergie) et surtout les catalogues de sources (il y a une infinité de façon de couper ces catalogues, dont on peut obtenir une liste nombreuse sur VizieR1). Du coup, les significativités que l’on obtient avec ces corrélations ne sont pas fiables.

Parmi les corrélations annoncées, citons toutes sortes d’AGNs (galaxies de Seyfert, quasars [38], etc), des galaxies en collision, des galaxies lumineuses en infrarouge [39], des sourcesγ ... Les candidats de sources qui ont fait le plus de bruit, et qui sont toujours d’actualité, sont les Bl Lacs. Il s’agit d’une classe particu- lière d’AGNs (voir chapitre suivant) ; la seule motivation physique pour que ces objets accélèrent les UHECRs, plutôt que les autres blazars, est la faible densité supposée du milieu environnant (absence de raies spectrales

importantes), qui limite les pertes d’énergie des UHECRs par collisions pendant leur accélération. La pre- mière annonce d’une telle corrélation [40], a été faite avec les données de Yakutsk (coupureE ≥ 24 EeV) et d’AGASA (coupureE ≥ 48 EeV). Des coupures sur les redshifts, magnitudes apparentes et flux radio sont effectuées sur le catalogue de Bl Lacs de Veron-Cetty, et la significativité annoncée de la corrélation est très grande (p ∼ 6 × 10−5). Ce résultat a été assez contesté, en particulier à cause de la façon dont sont pris en

compte les facteurs de pénalité statistiques ([41], [42],...).

log(Energy/eV) ln(R) -1 0 1 2 3 4 5 6 7 18.6 18.8 19 19.2 19.4 19.6 19.8 20

FIG. 3.8 : Variation du MLR associé à la corrélation entre les événements HiRes et les Bl Lacs, en fonction

de la coupure en énergie sur les UHECRs. Le choix d’une coupure à 10 EeV apparaît comme une coupure optimisant le signal de corrélation. Au contraire, il n’y a pas de corrélation avec les Bl Lacs pourE≥ 40 EeV. Une seconde annonce a été faite par les mêmes auteurs [43] : il s’agit cette fois d’une corrélation des événements HiRes stéréo d’énergieE ≥ 10 EeV, avec les Bl Lacs du même catalogue (mais des coupures légèrement différentes). L’interprétation physique d’une telle corrélation est difficile, car HiRes stéréo a une très bonne résolution angulaire, l’énergie de seuil a été rabaissée et les Bl Lacs sont des objets situés à dis- tance cosmologiques : des rayons cosmiques chargés seraient trop défléchis au cours de leur propagation pour permettre une telle corrélation ; il a donc été émis comme hypothèse que les UHECRs responsables de cette corrélation seraient neutres. La collaboration HiRes a ensuite confirmé cette seconde corrélation [44], tout en excluant avec ses propres données la première corrélation annoncée, et a montré que cette nouvelle corrélation est à un niveau de significativité de∼ 0.5%, et qu’elle est en effet « optimale » pour une coupure en énergie E≥ 1019eV (voir Fig. 3.8). Elle devra être exclue ou confirmée avec de nouveaux lots de données.

Pour conclure, aucune corrélation annoncée avec des sources astrophysiques n’a été confirmée sur un lot de données indépendant. On voit apparaître les problèmes qui biaisent ce genre d’analyse :

– Difficulté de combiner les données de plusieurs expériences d’UHECRs à la fois, alors que les échelles d’énergie, résolutions angulaires et cartes de couverture sont différentes.

– Très faible statistique qui pousse à faire des analyses a posteriori sur les données. – Nombreux choix possibles dans les sources à corréler.

Anisotropies à grande échelle et corrélations avec la galaxie à l’EeV

En particulier dans l’hypothèse où les UHECRs ont une origine galactique jusqu’à quelques EeV, on attend un excès à grande échelle vers l’EeV, plus ou moins corrélé avec le centre, le plan ou le halo galactique. La détection ferme d’un tel excès serait cruciale pour la compréhension de l’origine des rayons cosmiques dans ce domaine d’énergie, et la mise en évidence de la transition galactique - extragalactique.

La difficulté est que l’amplitude attendue d’un tel excès est faible : peut-être de l’ordre du pourcent. Cela est dû au fait que les déflections sont encore importantes dans les champs magnétiques galactiques à 1018 eV, surtout si les rayons cosmiques galactiques à ces énergies sont des noyaux lourds, comme on le pense généralement. Les systématiques sur la carte de couverture des expériences UHECRs, que nous avons détaillées pour Auger au chapitre précédent, sont donc importante.

La première annonce par une expérience moderne d’un possible excès lié au plan galactique a été faite par l’expérience Fly’s Eye, le prédécesseur de HiRes [45]. L’analyse est menée en utilisant la paramétrisation de Wdowczyk et Wolfendale (I(b)∼ 1 + fEe−b

2

), ainsi qu’en recherchant un éventuel gradient galactique Nord- Sud (c’est-à-dire une distribution sur le ciel de la formeI(b)∼ 1 + f × b). Comme il s’agit d’un détecteur de fluorescence, la détermination de la couverture du ciel est a priori particulièrement difficile, et une méthode de scrambling des événements a donc été utilisée : permutation des tempsti avec les directions locales d’arrivée

(θj, φj). Un excès vers le plan galactique a alors été annoncé à basse énergie, l’excès étant le plus significatif

dans la bande d’énergie0.4− 1 EeV pour laquelle fE ∼ 0.1.

FIG. 3.9 : Amplitude et facteur de significativiték de Rayleigh en fonction du seuil en énergie pour le lot

d’événements (2) d’AGASA [18]. En traits plus fins sont représentés les résultats de l’analyse harmonique en heure solaire.

L’annonce la plus importante d’une anisotropie à grande échelle est probablement celle d’AGASA [18], confirmée avec un lot de données légèrement étendu dans [46]. Une analyse de Rayleigh est appliquée à deux lots d’événements : (1) les événements « bien reconstruits » (6 détecteurs touchés, le cœur de la gerbe à l’in- térieur du réseau etθ ≤ 60◦), soit 114 000 événements sur 11 ans de prise de données ; (2) avec une coupure sur les « bons » jours d’observation (taux d’événement quotidien raisonnable), qui ne conserve que 70% des données. La Fig. 3.9 montre les résultats pour l’amplituder et la « significativité » k (p = e−k) pour le lot (2), plus fiable, et montre un excès important avec une significativiték∼ 8 à E ∼ 1018eV. Pour pouvoir appliquer

une analyse de Rayleigh, il faut que la couverture du ciel soit invariante en ascension droite. AGASA a supposé de manière implicite que les inhomogénéités éventuelles en ascension droite de sa couverture du ciel doivent être dues à une modulation en temps solaire de son acceptance (liée à basse énergie à des effets météo, comme pour Auger). Une analyse de Rayleigh a donc été appliquée, en heure solaire cette fois, et comparée à l’analyse en ascension droite. On observe que le signal à basse énergie (log E ≤ 17.6) est effectivement associé à une modulation en heure solaire, donc un effet d’acceptance. L’excès bien plus significatif àE ∼ 1 EeV semble lui décorrélé de cet effet, ce qui le rend crédible. Avec l’ensemble le plus complet de données, cet excès atteint k' 15, ce qui est considérable.

Sur la base des résultats de cette analyse, des cartes d’excès et de significativité associée ont été publiées dans la bande d’énergie optimale1017.9≤ E ≤ 1018.3eV (Fig. 3.10). La fonction fenêtre a été choisie avec un

rayon optimal de20◦. Il apparaît alors un excès dans une direction proche du centre galactique, et un déficit vers

l’anticentre galactique. Ces cartes sont obtenues avec une couverture invariante en ascension droite. AGASA a en particulier un excès à 4σ vers une direction proche du centre galactique, avec 308 événements observés pour 242 attendus. L’interprétation de ces cartes doit être prudente car, mise à part l’hypothèse d’invariance en ascension droite de la couverture, on voit que les excès ou déficits sont situés dans des régions en bord

d’acceptance, là où la couverture est très faible. Ainsi, le cercle de rayon20◦centré sur l’excès le plus important

recouvre des zones non observées par AGASA, qui ne voit pas du tout le centre galactique en particulier !

0 100 200 300 -90 -30 30 90 0.85 0.9 0.95 1 1.05 1.1 1.15 1.2 G.C. anti G.C. Right Ascention[degree] Declination[degree] 0 100 200 300 -90 -30 30 90 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 G.C. anti G.C. Right Ascention[degree] Declination[degree]

FIG. 3.10 : Carte lissées à20◦ d’excès (gauche) et de significativité (droite), exprimée enσ pour l’ensemble

des événements AGASA d’énergie1017.9≤ E ≤ 1018.3eV [46]. Le plan galactique est représenté et GC est le

centre galactique.

En conclusion, AGASA a essentiellement observé une intéressante modulation en ascension droite, à très grande échelle, dans une bande d’énergie assez étroite autour de 1 EeV. La question reste ouverte de savoir si cette modulation est réelle, ou s’il s’agit d’une systématique subtile (particulièrement perverse même, mais possible), non liée aux variations solaires de l’acceptance.

FIG. 3.11 : Carte d’excès de SUGAR [47] au voisinage du centre galactique. L’échelle est en probabilités. Les

contours noirs superposés sont les contours à 2,3 et 4σ d’AGASA (le champ de vue d’AGASA étant limité à δ≥ −24). Les lignes fines représentent le plan et le centre galactique.

Suite aux résultats d’AGASA, les données de la seule expérience d’UHECRs dans l’hémisphère Sud, SU- GAR, ont été réanalysées [47]. Il s’agit d’un réseau de détecteurs d’espacement 1.6 km, avec un petit sous- réseau de pas 0.5 km. Dans la bande d’énergie choisie a priori 1017.9 ≤ E ≤ 1018.5, il y a environ 3700 événements avec une résolution angulaire assez médiocre de5.5◦. Un excès intéressant, mais « à 2σ », com-

patible avec une source ponctuelle, a alors été observé dans la direction (α = 274◦, δ =−22◦), à7du centre

noter que la statistique associée est très faible :∼ 22 événements observés pour ∼ 11 attendus (le fond est obtenu par scrambling).

Avec sa bonne couverture du ciel, et grâce à son seuil en énergie un peu plus bas qu’attendu, Auger est à même de tester ces excès avec une statistique incomparable.

Anisotropies à grandes échelles aux énergies élevées

Aux énergies élevées (E ≥ 1018.5−19eV), il n’y a pas d’anisotropie évidente à grande échelle. La statistique étant bien plus faible, on n’est évidemment sensible qu’à des anisotropies importantes. L’isotropie apparente à grande échelle des UHECRs pourE ≥ 1019 eV est un argument important en faveur d’une origine extra-

galactique des rayons cosmiques à ces énergies. L’expérience AGASA a effectué une analyse harmonique en ascension droite, ainsi qu’une recherche d’excès dans les plans galactique et supergalactique pourE ≥ 1019,

et aucune structure significative ne s’est dégagée [4]. HiRes - mono [22] a appliqué une recherche a priori de dipôle aux énergiesE ≥ 1018.5eV, dans les directions du centre galactique, de M87 et de Cen A. Là encore, le dipôle ajusté n’est pas significatif, et par exemple pour le centre galactique on a la mesure de l’amplitude α = 0.005± 0.055, qui donne une idée des contraintes que l’on peut poser : un dipôle de ∼ 10% associé au centre galactique semble ainsi exclu pourE ≥ 1018.5eV.

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