• Aucun résultat trouvé

Chapitre 5 : Espace des possibles au sein de chaque système éducatif : quels parcours de

2 Quelles caractéristiques des systèmes éducatifs et quelles possibilités pour les individus ? Les

2.2 Les différentes trajectoires de formation possibles dans le système éducatif suisse

2.2.1 La construction des trajectoires pour le cas suisse

Les trajectoires-types en Suisse ont été construites en se basant sur les données TREE. Contrairement aux données DEPP-EVA, ces données ont fait l’objet d’un seul et même dispositif de suivi dans la mesure où l’essence même du projet était d’appréhender des trajectoires de formation et d’emploi158 des jeunes. Les séquences ne souffraient donc pas de données manquantes significatives en milieu de parcours pour la Suisse.

Cependant, rappelons que, contrairement à la France, nous ne disposons pas ici d’informations à partir du début du secondaire I mais seulement à partir de l’âge de 15 ans, âge d’enquête pour le dispositif PISA (donc du secondaire II). Pour ce pays, nous passons donc à côté des informations renseignant sur le moment de la pré-orientation de l’individu dans les différentes filières du secondaire I (notes et résultats scolaires, vœux d’orientation des familles etc.) Toutefois, nous disposons en 2000, dans un jeu de données complémentaires à PISA, d’une information concernant le type de filière fréquenté au secondaire I collecté au moment de l’enquête PISA 2000. En 2000, nous savons donc si les individus ont fréquenté un secondaire I pré-gymnasial (pour entrer dans une Ecole de la Maturité), un secondaire I à exigences étendues ou à exigences de base, ou encore s’ils ont évolué dans un système sans sélection précoce, qu’il est fréquent d’appeler « système intégré » (ce type de secondaire I regroupe seulement 5,6% des individus).

Nous avions la possibilité d’élaborer des trajectoires à partir des informations sur les situations de formation de 2001 à 2007 puis d’apprécier par la suite l’impact de la variable « type de secondaire I fréquenté » sur l’appartenance à une trajectoire-type. Or, dans la mesure où le type de secondaire I surdétermine le type de secondaire II (et de trajectoires) fréquentées, nous avons opté pour intégrer cet élément comme constitutif de la première étape de la trajectoire en elle-même.

Concernant la deuxième étape, les individus peuvent opter entre deux grandes filières de formation lors de leur entrée dans le secondaire II : la formation professionnelle (principalement la formation « duale »), qui concerne la majorité des personnes, ou la voie générale (dans l’objectif de préparer la Maturité Gymnasiale). Dans la mesure où la formation professionnelle est une formation assez hétérogène, notamment par sa longueur, ses contenus et ses niveaux d’exigences, nous décidons de décomposer ce type de formation en deux sous- groupes grâce à l’échelle du niveau d’exigences des professions en Suisse, proposée par Stalder (2005). Selon le type de profession, cette échelle prend des valeurs allant de 1 à 6. Stalder a élaboré cette classification en fonction du niveau d’exigence intellectuelle de 107

158

168

métiers et professions accessibles par l’apprentissage. A la suite de Falter (2011)159

, nous constituons une première catégorie regroupant les échelons 1 à 4 de l’échelle de Stadler et qualifiée de « secondaire II professionnel à faibles exigences » et une seconde catégorie correspondant aux échelons 5 et 6 et regroupant les personnes dans un « secondaire II professionnel à hautes exigences »160.

Lors de cette transition, certains jeunes peuvent rencontrer des difficultés à intégrer une formation du secondaire II. S’offre alors à eux la possibilité de fréquenter un système intermédiaire pendant une durée d’environ un an (parfois plus, pour les individus les plus en difficulté) avant d’intégrer une formation du secondaire II. Ces dispositifs intermédiaires ont été mis en place pour augmenter les chances des jeunes d’obtenir une place dans une formation certifiante

Concernant la transition à l’issue du secondaire II, il existe trois grandes possibilités : s’insérer directement sur le marché du travail, entrer dans une formation supérieure académique (type Hautes Ecoles Universitaires) ou entrer dans une formation supérieure professionnelle. Même si les Hautes Ecoles Spécialisées se fondent sur le système de Bologne et se classent en CITE 5A, dans la mesure où elles sont davantage tournées vers des connaissances et des compétences techniques et nécessitent une maturité professionnelle (ou une expérience professionnelle), nous rangeons ces dernières parmi les formations supérieures professionnalisantes. Durant cette transition, certains jeunes peuvent également se retrouver sans emploi ni formation.

Ainsi dans les séquences, les individus peuvent connaître 12 situations possibles:

1. Secondaire I pré-gymnasial

2. Secondaire I à exigences étendues 3. Secondaire I à exigences de base 4. Secondaire I intégré

5. Système intermédiaire

6. Secondaire II général

7. Secondaire II professionnel (hautes exigences) 8. Secondaire II professionnel (faibles exigences)

9. Enseignement supérieur académique (Université)

10. Enseignement supérieur professionnel 11. Ni en formation ni en emploi

12. Emploi

159

Voir aussi Falter et Wendelspiess Chávez Juárez (2011). 160

Parmi les professions considérées comme à faibles niveaux d’exigences nous retrouvons des professions comme coiffeur, pâtissier, maçon ou forestier-bûcheron ; parmi les professions à hautes exigences, nous retrouvons par exemple les professions d’informaticien, électronicien, constructeur, l’employé de laboratoire ou d’employé de commerce.

169

En réalité, les situations 1 à 4 concernent seulement les situations possibles en 2000. Les situations 5 à 7 renvoient aux transitions vers le secondaire II et les situations 9 à 12 reflètent la dernière transition (enseignement supérieur ou entrée sur le marché du travail).

Nous construisons alors des trajectoires-types en rapprochant les individus qui ont connu les mêmes situations aux mêmes moments. La méthode de classification employée est toujours la Méthode d’Appariement Optimal (« Optimal Matching »), qui a été évoquée plus haut. La méthode consiste à construire des typologies de séquences c’est-à-dire à rapprocher des suites d’éléments. Dans la mesure où cette méthode nécessite des séquences complètes, les données ont été cylindrées à partir des données 2007 et certaines séquences trop incomplètes n’ont pas été prises en compte par le jeu de l’appariement optimal. Au final, la méthode a été mise en œuvre sur 2962 individus. Par la suite, un travail de pondération a été effectué afin de rendre cet échantillon plus représentatif.

Outline

Documents relatifs