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Chapitre 5 : Espace des possibles au sein de chaque système éducatif : quels parcours de

1 Présentation générale des bases de données

1.2 La base de données suisse : les données longitudinales TREE

1.2.1 Une base de données unique et originale : la « panelisation » des données PISA

Les données du projet de recherche TREE131 (Transitions de l’Ecole à l’Emploi) sont les uniques données longitudinales à étudier les parcours de formation et d’entrée dans la vie adulte en Suisse. Cette recherche longitudinale est en effet la première à analyser au niveau national les parcours de formation des élèves au-delà de la scolarité obligatoire.

Elle a pour objectif de suivre le parcours de formation et d’emploi des élèves ayant participé en 2000 à l’enquête PISA (Programme For International Student Assessment). PISA est une enquête comparative internationale portant sur une évaluation standardisée des performances scolaires des élèves à 15 ans. Parallèlement à cette évaluation, les élèves remplissent un questionnaire contextuel portant notamment sur leur environnement socioculturel (niveau d’éducation des parents, présence de livres à la maison etc.) et sur leur environnement scolaire

129 Dernière vague que nous retenons pour la construction des trajectoires de formation lors de la partie empirique de ce chapitre.

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Probabilité de ne pas répondre à l’enquête DEPP-EVA 2006 et 2007, champs : échantillon de départ DEPP (Régression logistique)

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L’étude longitudinale sur la jeunesse TREE (Transitions de l’Ecole à l’Emploi ; www.tree-ch.ch) est en cours depuis 2000. A ce jour, elle a été financée par le Fonds national pour la recherche scientifique, l’Université de Bâle, les Offices fédéraux de la statistique responsable de la formation professionnelle et de la technologie ainsi que des cantons de Berne, Genève et Tessin.

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(vie de l’étudiant, contexte de l’instruction etc.). Par ailleurs, les chefs d’établissements ont également rempli un questionnaire sur leur école. Pour la Suisse, des données complémentaires, spécifiques au pays, ont été intégrées telles que le canton, la région linguistique ou encore le type de secondaire I fréquenté par l’élève.

Les grandes dimensions de cette enquête ont alors été suivies par les différents volets d’enquête TREE (contexte scolaire, opinions des individus etc.). L’enquête est composée de 8 vagues d’interrogation. La première partie (jusqu’en 2003) a pour objectif d’analyser le passage de l’école obligatoire au secondaire supérieur et la deuxième partie (quatre volets d’enquête annuels entre 2004 et 2007) se focalise davantage sur une deuxième transition : le passage à une formation du degré tertiaire ou le passage à la vie active. Lors d’une troisième phase, un dernier volet d’enquête a été réalise en 2010, soit 10 ans après l’enquête PISA. Une quatrième phase prévoit une enquête en 2014 dont le but est d’analyser les situations des individus à 30 ans.

Lors des différentes vagues, les données portent sur les parcours de formation et d’emploi des individus (s’ils sont en formation et si oui quel type de formation, en stage, en activité rémunérée, si oui quel type d’activité, sans situation professionnelle132

etc.) mais également sur tout un ensemble de variables renseignant sur leurs caractéristiques personnelles, la perception de leur situation ou encore sur leur perception de l’avenir. Le nombre initial d’individus ayant participé à l’enquête PISA est de 6343 (en 2000). L’échantillon a été construit par PISA de manière représentative tant du point de vue national que du point de vue des régions linguistiques. L’objectif est avant tout de rendre compte des circonstances et des mécanismes de transition de l’école obligatoire à l’entrée dans la vie adulte.

Les données TREE offrent en outre la possibilité d’évaluer les trajectoires de formation et d’insertion d’un système éducatif où la formation « duale » est importante. Elles permettent également de rendre compte des transitions des jeunes vers la formation professionnelle puis vers l’entrée sur le marché du travail et d’apprécier les difficultés rencontrées depuis quelques temps par le système « dual ». Elles permettent aussi de prendre compte les jeunes qui ne sont habituellement pas pris en compte dans les statistiques officielles : jeunes dans les solutions intermédiaires non-scolaires, en stage, en activité non-rémunérée, ni en éducation ni en emploi etc.

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1.2.2 L’attrition des données TREE

La recherche longitudinale TREE est parvenue à préserver, au bout de huit volets d'enquête, un échantillon d’environ 4500 personnes (c’est-à-dire plus de 70% de l'échantillon TREE de départ en 2001). Malgré des taux de réponse élevés durant les différents volets, les données TREE n’échappent pas aux problèmes d’attrition inhérents à tout panel. C’est ainsi que l’échantillon exploitable de réponses passe de 5 528 individus en 2001 à 3424 individus en 2010.

Tout comme pour le cas français, dans la mesure où nous nous concentrons dans ce chapitre sur des trajectoires de formation et pour limiter les effets de l’attrition, nous analysons les parcours des individus jusqu’en 2007 (donc jusqu’au volet 7 de l’enquête).

Par ailleurs, afin de rendre plus lisibles les effets de l’attrition et d’analyser les caractéristiques des non-répondants nous avons opéré une modélisation concernant la probabilité d’être non-répondants en 2006 et en 2007 (en fonction des caractéristiques initiales des personnes de l’échantillon de départ). Nous avons notamment pris en compte : les caractéristiques de l’individu (sexe, nationalité), la performance scolaire lors de l’enquête PISA, le type de secondaire I fréquenté, la région linguistique et l’environnement socioculturel (origine géographique du père, niveau d’éducation des parents et nombre de livres à la maison). Les résultats du modèle sont en annexe 3 (Table 2133 ).

Le modèle indique ainsi que la performance scolaire et le type de secondaire I ont un impact significatif sur la probabilité de sortir de l’enquête lors des dernières vagues : faire partie d’une filière du secondaire I à exigences de base en 2000 augmente de presque une fois et demi le risque de ne plus être répondant en fin d’enquête. On observe également que les jeunes francophones et italophones ainsi que les étudiants disposant d’un environnement culturel plus favorisé (plus de 250 livres à la maison) ont moins de risques d’être non- répondants lors des derniers volets d’enquête de manière significative. Contrairement à l’attrition dans le panel français, le niveau d’éducation des parents ne semble en revanche pas avoir d’impact significatif, ni le sexe de l’individu. Ici non plus, le phénomène de non- réponses n’est donc pas aléatoire. Pour prendre en compte la sous-représentation de certaines catégories lors des dernières vagues, les résultats qui suivent ont alors fait l’objet d’une pondération à partir des variables de poids disponibles (construites à partir de l’échantillon initiale par l’équipe TREE) dans la base.

133 : Probabilité de ne pas répondre à l’enquête TREE 2006 et 2007, champs : échantillon de départ PISA (Régression logistique)

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Dans les parties qui suivent ainsi que pour les deux chapitres suivants nous analysons les situations des jeunes français et des jeunes suisses grâce aux bases de données DEPP-EVA et TREE.

Schéma 3 : Structures et temporalités des données DEPP-EVA et TREE

Les deux panels sont tout à fait comparables du point de vue de leur contenu (parcours de formation et d’insertion des jeunes, informations sur les contextes scolaires, sur l’opinion et la vision de l’avenir du jeune). Il sont également relativement comparables du point de vue temporel (en très grande majorité, il s’agit d’individus nés entre 1983 et 1985134

), au détail près que nous ne disposons pas d’informations sur le parcours de formation au niveau secondaire I pour la Suisse contrairement à la France où les individus sont suivis dès le début du secondaire (environ 11 ans)135. Pour les deux panels, la grande majorité des jeunes sont en emploi dans la dernière vague du panel (environ 90% pour la France, environ 84% pour la Suisse136).

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Les jeunes français étant principalement nés entre 1983 et 1984 et les jeunes suisses entre 1984 et 1985. 135

Pour la Suisse nous ne disposons donc pas d’informations sur le mécanisme de pré-orientation des jeunes. 136

Les jeunes du panel français sont légèrement plus âgés que les jeunes du panel suisse (d’environ 1 an). Ils sont donc légèrement plus présents que les jeunes suisses sur le marché du travail en 2010.

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2 Quelles caractéristiques des systèmes éducatifs et quelles possibilités

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