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3-1-4 – La famille et la scolarité : une position sociale assignée ?

Tout d’abord nous avançons avec Irène Théry que la famille « est l’institution qui articule la différence des sexes et la différence des générations. La différence étant comprise ici non comme une donnée biologique, mais comme une institution, c’est-à-dire un montage symbolique qui lie et qui sépare, qui met en relation et qui distingue, permettant d’organiser le magma relationnel »132. Cette chercheure rappelle aussi l’importance du "rang" généalogique, qui est un fondement essentiel de la société. Entre la construction de soi comme être autonome et l’inscription de soi dans une lignée, ces deux nécessités, à la fois contradictoires et complémentaires, permettent d’envisager les liens familiaux actuels, tant réels que symboliques, dans toute leur complexité.

130 Lucie BARGEL et Xavier DUNEZAT dans Dictionnaire des mouvements sociaux, Olivier

FILLIEULE, Lilian MATHIEU, Cécile PÉCHU, Sciences Politiques, Les presses, Paris, 2009, pages 248 à 255.

131 Ibid., mêmes pages.

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Il nous apparaît nécessaire « de tenir compte de l’influence des parents pour saisir la trajectoire des enfants, de la trajectoire de la femme pour comprendre celle de l’homme, de même que celles des collègues et amis »133. Nous nous centrons ici sur les parcours de vie dans leur dimension interpersonnelle et particulièrement sur l’influence des proches en tentant d’étudier comment les trajectoires de vie individuelles sont influencées par ces derniers.

Ensuite, nous soulignons que les personnes rencontrées dans le cadre de cette recherche ont toutes abordé la place de l’école dans la cellule familiale comme un facteur important pour la suite de leur parcours formatif. Que ce soit pour les parents un intérêt profond pour la question scolaire de leurs enfants, que ce soit un manque d’investissement, que ce soit des exigences telles que la pression étaient difficilement supportables ou enfin que ce soit des incompréhensions. D’autre part nous constatons que la sélection scolaire a souvent été un enjeu important pour les parents « chaque famille mobilisant ses ressources économiques, culturelles, voire relationnelles pour tenter de faire franchir à ses enfants les étapes successives du processus de sélection »134.

Dans un contexte de crise "perdurante" de l’emploi, la scolarisation massive plonge par ailleurs les jeunes et leur famille dans l’univers d’une compétition à laquelle ils ne sauraient sans dommage se dérober135.

Si nous considérons à nouveau notre échantillon neuf des personnes rencontrées ont obtenu le Baccalauréat (ou équivalent), une seule a poursuivi des études supérieures (Sylvia a obtenu une maîtrise de lettres) et deux se sont arrêtés au niveau BEP-CAP. Cependant toutes ont repris par la suite une formation : 4 seulement ont obtenu le diplôme de leur formation professionnelle initiale et en sont restés là, 6 ont décroché des diplômes universitaires. 6 autres diplômes non universitaires ont été validés (voir Annexe 14). Les personnes ont donc aussi massivement utilisés la formation professionnelle continue afin de rebondir plus ou moins longtemps après leurs scolarités initiales.

Nous relevons donc un paradoxe entre le fait que dans notre échantillon beaucoup de familles ont soutenu leurs enfants dans le processus de sélection et que les études se sont massivement arrêtées avec le Baccalauréat. Nous allons tenter au fil de l’analyse d’en comprendre les raisons. Les personnes n’ont en effet majoritairement pas poursuivi d’études à l’université après leur scolarité initiale et elles se sont attardées sur cette période de leur vie en faisant parfois des liens avec leurs démarches de reprise d’études plus tardives. Certains d’entre eux ont d’ailleurs manqué de soutien durant leur scolarité.

3-1-4-1 – Un manque de soutien dans le parcours scolaire

Les parents d’Adil ne l’ont pas soutenu dans son parcours scolaire parce qu’ils n’en avaient pas les moyens et qu’ils ne voyaient aucun sens à le faire :

« Mes parents étaient des paysans, c’est-à-dire illettrés. A part mon père qui savait lire, mais il

avait appris à lire et à écrire dans les écoles coraniques. Juste l’arabe. Il ne connaissait pas le

133 Marlène SAPIN, Dario SPINI et Éric WIDMER, Les parcours de vie. De l’adolescence au grand âge,

Presses polytechniques et universitaires romandes, Lausanne, 2007, page 65.

134 Daniel BERTAUX, op.cit. , 2001, page 41.

135 Francis GODARD, La famille, affaires de générations, Éditions PUF, Paris, 1992, chapitre L’enjeu

51 français. Du coup l’école, c’était vraiment abstrait (...) Et quand il y a eu des problèmes de compréhension, de soutien, ils n’ont pas pu me soutenir, suivre notre scolarité. Là le décrochage s’est fait, je n’ai pas été soutenu spécialement pour continuer des études ».

Les parents d’Adil ne connaissaient pas les différentes possibilités d’orientation pour leur fils et comme Alain VILBROD l’affirme les parents des travailleurs sociaux d’origine étrangère « portaient indubitablement la trace des trajectoires qu’ils avaient suivies…et ils n’avaient pas le sens du jeu nécessaire pour positionner leurs enfants dans des filières dont ils n’avaient même pas connaissance »136.

Henri s’oriente, influencé par ses parents, dans une formation courte, un BEP administratif, sans le réussir puis va immédiatement décider d’entrer dans la vie active :

« Ils voulaient un petit peu se débarrasser de moi. En tout cas ils ne voulaient surtout pas

investir, je suis le second d’une fratrie de deux, j’étais désigné comme celui qui, scolairement ne réussirait pas. Et mon frère aîné, qui n’a pas eu son bac par ailleurs, était celui qui manifestait certainement beaucoup plus de compétences scolaires à cette époque - c’était l’aîné - celui qui était privilégié. Après cet échec au BEP, je voyais bien qu’il y avait cette volonté de mes parents de ne pas continuer sous une forme ou une autre, une scolarité. J’ai arrêté l’école. À 17 ans, et je suis allé travailler avec mon oncle ».

Séverine elle, parle du manque d’intérêt de ses parents vis-à-vis de son parcours scolaire :

« Mon père ne portait pas de regard, parce qu’il est parti j’avais 10-12 ans. Et je l’ai très peu

vu. Vaguement, il savait que je ne réussissais pas mais il s’en foutait un peu. Ma mère est quelqu’un de très laxiste, et très genre « tu fais ce que tu veux, travailles pour toi de toute façon ». Donc c’est moi qui signais mes relevés de notes, c’est moi qui ai commencé, en cinquième, à faire des mots d’excuse pour ne pas aller à l’école…Et aujourd’hui ma mère elle s’en fout toujours autant, ça n’a pas d’importance ce que tu peux faire ».

Ainsi, certains d’entre eux ont manqué d’étayage par l’entourage familial et en mesurent les impacts aujourd’hui. D’autres, au contraire, ont reçu son soutien.

3-1-4-2 – Un soutien de la famille élargie

Maximin a bénéficié d’un appui procuré par d’autres membres de la famille. Il a obtenu le diplôme d’éducateur spécialisé au Gabon. Il a poursuivi sa scolarité, hébergé chez son oncle, instituteur, et sa tante, qui l’ont très tôt "tutoré". Il atteindra l’équivalent d’un bac technologique au Gabon, ayant fait un détour, après deux ans difficiles chez un de ses frères, au Togo pour suivre un enseignement de deux autres années.Il parle de l’importance de l’école dans sa famille comme dans de nombreuses familles africaines qu’il côtoie :

«Comme tout parent. Du moins Africain que je connais. Quand ils te mettent à l’école, c’est pour que tu puisses réussir. Et réussir suppose d’aller le plus loin possible. Parce qu’il y a un lien, il y a une corrélation entre la réussite d’un enfant et l’épanouissement de la famille. Les conditions de ma famille, qui est d’ailleurs très nombreuse, voilà aussi cela va compter…Parce que nous là-bas les solidarités c’est autre chose, ce n’est pas peut-être comme les sociétés individualisées comme les nôtres ici. Au Gabon, quand un fils réussit, c’est toute la famille qui se réjouit ».

136 Alain VILBROD, Devenir éducateur, une affaire de famille, Éditions l’Harmattan, Paris, 1995, pages

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Maximin est imprégné d’un modèle de société différent. Mais d’un modèle à l’autre, nous constatons avec Marie-Madeleine Million-Lajoinie que « tout se passe comme si, pour ces auteurs issus de milieux peu favorisés, en développement d’un écart réel de position sociale entre eux-mêmes et leurs parents, il était impossible de se défaire, du moins subjectivement, de son "identité sociale assignée" et des modèles qui y sont liés »137. Cela peut engendrer pour certains

des conflits de loyauté envers leurs origines sociales (dissimulation de celles-ci au milieu professionnel, à l’entourage amical, relations distanciées avec la famille).

D’autres narrations ont mis en avant les marques de confiance "instillées" par leurs parents directs.

3-1-4-3 – Un soutien des parents en forme de confiance ou de bienveillance

Les parents de Maryvonne lui ont laissé prendre les orientations scolaires qu’elle souhaitait tout en soutenant ses études :

« Je n’ai jamais entendu de direction particulière de la part de mes parents…Je ne me suis

jamais vu imposé de projections, « tu feras cela » ou « cela sera mieux » (…) Ma facilité aussi c’était que j’étais la dernière. Donc je pense que la place dans la fratrie n’a pas été anodine pour la poursuite des études. Il n’y avait pas de souci financier mais il n’y avait pas d’aisance financière. Je pense que si les cinq avaient fait des études un peu longues depuis le début, c’aurait été plus compliqué. Alors que moi c’était plus facile, il n’y avait plus de souci derrière, il y avait une installation matérielle, donc je pouvais faire mes études ».

La place dans la fratrie nous apparaît prépondérante, elle conditionne souvent les orientations scolaires induites par les parents. Nous avons repéré que sur l’échantillon de volontaires pour les entretiens, la majorité sont les derniers (huit d’entre eux) ou avant-derniers (deux) d’une fratrie qui, en moyenne est constituée de près de 4 enfants. Les deux autres étant soit fils unique, soit l’aînée. Cette dernière a d’ailleurs connu une scolarité qu’elle qualifie elle-même de « chaotique ». La place dans la fratrie joue donc un rôle non négligeable dans les conditions de réussite scolaire. « L’aléa des parcours scolaires affecte inégalement les membres d’une même fratrie, a fortiori les membres d’une même classe »138.

Sylvia est aussi la dernière de sa fratrie, elle bénéficiait pareillement de la confiance de ses parents et l’entourage de ceux-ci a également été très soutenant :

« Je suis allé en école primaire, quartier Nord de Marseille, avec des parents militants

communistes. Ma mère était dans la cellule du parti et de la FCPE (Fédération des Conseils de

Parents d’Élève). Donc j’ai suivi une scolarité super confortable. Parce qu’avec mes sœurs, on avait nos parents qui étaient militants, qui veillaient à ce qui se passait à l’école, quand il y avait trop de devoirs, ils intervenaient, il y avait une espèce de force, avec nous derrière. Donc l’école on ne la subissait pas. C’était un lieu de plaisir et d’apprentissage, en étant sûr qu’il y avait des garants, nos parents… parce que comme mes parents y étaient pas mal, dès qu’il y avait le carnaval, dès qu’il y avait la fête de l’école, et ils étaient hyper impliqués, les copains, tout le monde était impliqué et c’était des gens avec qui on passait les week-ends, enfin, il y avait une espèce de communauté…».

Sylvia a développé, elle, grâce à son milieu familial, une appétence aux apprentissages scolaires qui lui donne l’envie d’étudier. François Dubet nous rappelle que « les études sociologiques

137 Marie-Madeleine MILLION-LAJOINIE, op.cit., pages 70 et 71. 138 Jean-Pierre TERRAIL, op. cit., page 14.

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montrent que la réussite des enfants issus des milieux populaires suppose une véritable mobilisation des familles afin de soutenir les motivations de ces élèves. La motivation "naturelle", c’est-à-dire culturelle, au travail scolaire est d’autant plus incertaine pour de nombreux publics que la vie juvénile acquiert une autonomie croissante par rapport à l’école et à la famille. Dans bien des cas, la culture juvénile peut même se définir contre la culture scolaire »139.

Yves indique que ses parents n’étaient eux pas vraiment en mesure de le conseiller, mais ils ont toujours eu une attitude bienveillante envers leur fils, ils n’ont jamais été dans le jugement envers ses choix.

« C’est vrai qu’on est quand même le fruit du milieu dans lequel on grandit. Moi j’ai grandi

dans une famille populaire, avec des parents qui ont fait leur chemin sans passer par des hautes études, en fait. Que ce soit mon père ou ma mère. Ils ont dû avoir le certificat de fin d’études mais ils n’ont pas été plus loin. Et ils s’en sont sortis. La génération à l’époque était peut-être plus propice à cela, aussi, je ne sais pas. Et c’est vrai que du coup, quand moi j’ai décidé d’arrêter après le bac pour faire autre chose, ils se sont dit : « pourquoi pas ? » Si ça ne me plaisait pas, je pourrais bien de toute façon faire mon chemin aussi, revenir à la formation plus tard s’il le faut, comme je l’ai fait aujourd’hui ».

Par contre Yves regrette de ne pas avoir été poussé à faire des études supérieures :

« Peut-être que si à l’époque, on m’avait un peu plus poussé à le faire directement après le Bac,

peut-être que ça serait plus simple aujourd’hui, peut-être que j’aurais un autre parcours ».

Yves sous-entend qu’il n’aurait peut-être pas repris des études aussi tardives s’il avait été encouragé à faire des études après le baccalauréat.

Nous pouvons nous rendre compte ici que pour certains d’entre les intervenants sociaux qui nous ont accordé un entretien, leur reprise d’études peut être reliée au fait qu’ils n’ont pas eu l’occasion d’en faire dans leur jeunesse. Nous allons voir que pour d’autres c’est l’influence maternelle qui a été prépondérante dans leur parcours scolaire.

3-1-4-4 – L’influence maternelle dans certaines configurations

Les mères ont une influence importante et ont un impact majeur sur la scolarité des enfants pour une partie des narrateurs :

« Alors, sur la scolarité, ma mère était très regardante, elle suivait beaucoup. Elle nous faisait

faire plus que de raison. En plus des devoirs classiques, on en avait un petit peu plus à faire à la maison. Et puis, il fallait être bon, il fallait avoir de bonnes notes. Après, en troisième, c’est moi qui me suis un peu rebellée en disant : « lâchez-moi la grappe, je vais y arriver toute seule ! » »

(Coralie).

Maximin témoigne du soutien indéfectible de sa mère, qui l’encourage dans son projet en permanence :

« Elle a cru elle, d’abord à l’école, la preuve, elle m’a inscrit et puis aujourd’hui elle continue

toujours. Tout récemment, j’étais au Gabon, maintenant c’est la période des fêtes. Elle m’a dit : « il faut vraiment te battre » cela veut dire ce que cela veut dire. Sur cette question, maman veut que je réussisse. C’est aussi son projet ».

139 François DUBET, École : la question du sens, dans Éduquer et former, sous la direction de Martine

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Sylvia parle du regard positif que posait sa mère sur ses filles :

« Quand on était nulle en maths, ma mère disait : « ce n’est pas grave, vous êtes des littéraires.

De toute façon vous êtes des intellectuelles ». Elle a beaucoup projeté sur nous le fait qu’on allait être des intellectuelles. Et que moi j’allais être l’écrivain de la famille ».

Il est également important de tenir compte du rôle joué par le mouvement social auprès de cette génération de femmes : « les changements dans les comportements individuels des femmes, jusqu’à ceux qui relèvent de la vie la plus privée, ont bénéficié de l’action féministe organisée, comme de l’intervention collective des salariées dans tel ou tel secteur professionnel, à l’usine, dans la santé ou le travail social, pour la défense de leurs intérêts spécifiques. Mais ils sont aussi très largement redevables à l’essor de la salarisation initiale des intéressées, que l’on ne saurait imputer qu’à l’activité "privée" (et délibérée) des filles et de leurs mères »140.

Après avoir toujours soutenu sa scolarité, la mère de Fanny lui apporte beaucoup dans tous les domaines :

« Ma maman a arrêté ses études au bac. C’était quelqu’un je pense, qui a beaucoup de moyens,

qui est très intelligente, elle a arrêté parce qu’elle est tombée enceinte de mon frère, …voilà ce sont des anciennes générations, elle a arrêté de travailler, elle est devenue maman au foyer. C’est quelqu’un qui, toujours, m’a apporté, dans tout ce que je fais, ou ce que je peux faire, vu que c’est toujours plus que ce qu’elle a fait elle, elle est très fière, je pense qu’elle met un peu d’elle à travers moi, et puis souvent, on ouvre cet espace de paroles, …Moi je sens que cela lui fait du bien, parce qu’à travers moi, elle vit des choses qu’elle aurait aimé vivre et en même temps son regard est très riche, et ses idées, elle a une pertinence, une analyse que même sans avoir fait d’études, elle m’apporte. Et mon père est quelqu’un de pudique, il ne dit rien, mais il dit tout avec son regard ».

Fanny souligne l’influence positive de ses ascendants, elle soutient une forte appartenance et une continuité avec eux.

Marie-Madeleine Million-Lajoinie nous éclaire sur le fait que « lorsque père et mère sont d’origine sociale comparable, quelle que soit la catégorie sociale à laquelle ils se rattachent, l’auteur revendique le plus souvent dans son récit un lien identitaire fort et persistant avec ses ascendants directs en cours d’itinéraire ; le "nous" familial a sur le "je" un impact d’autant plus fort que les modèles associés aux deux lignées parentales sont fortement concordants et qu’ils se renforcent donc réciproquement »141.

Un corpus d’une recherche longitudinale portant sur des enfants des classes moyennes aux États- Unis (Pierrehumbert, 2003) s’est intéressé à la transmission des types d’attachement d’une génération à l’autre : si l’on considère les dyades mère-enfant et père-enfant, les enfants reproduisent dans 75% des cas le même type d’attachement que leurs parents avaient avec leurs propres parents. Le mode d’attachement intériorisé dès le plus jeune âge par l’individu serait une sorte de guide dans ses interactions avec son propre enfant, favorisant ainsi sa transmission142.

Mais si une pression de la réussite est exercée par les parents, cela peut avoir d’autres conséquences.

140 Jean-Pierre TERRAIL, op. cit., page 47.

141 Marie-Madeleine MILLION-LAJOINIE, op. cit., page 46.

55 3-1-4-5 – L’injonction de réussite et ses incidences

Mylène est d’origine belge, elle a grandi dans les projections très différentes de ses parents. Mais celles-ci se rejoignent dans une injonction de réussite :

« Déjà ma mère et mon père ce n’est pas forcément la même chose. (…) Mon père, il faut avant

tout se battre pour ses principes, il faut y aller, mais il faut réussir, cela c’était très important. Il n’a fait pas un bon parcours, il s’est formé sur le tard aussi. Et ma mère, il faut faire comme il faut, comme la société l’attend. Les profs avaient toujours raison, c’était toujours nous qui avions tort. (…) Pour elle « c’est important, les études, il faut aller le plus loin possible, le plus

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