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Y exprimé par un substantif de sens générique (ou interprété comme tel)

VRODE EN TANT QUE PRÉPOSITION LIÉE À L’APPROXIMATION

2.1. Y exprimé par un substantif de sens générique (ou interprété comme tel)

Pour comprendre la spécificité de ce groupe de contextes, analysons l’exemple suivant : (1) U podnožija [xolma] zaleglo boloto, porosšee vysokoj travoj vrode kamyša. (XD : 70) – Au pied de la colline, s’étend un marécage recouvert d’une herbe haute / de hautes herbes du genre de joncs / d’une herbe haute ressemblant à des joncs.

On notera la différence de cet exemple par rapport aux contextes qui seront vus au chap. IV :

X n’exemplifie pas Y, mais X fait partie de la notion Y : Y peut être considéré comme une notion générique, alors que X correspond à une notion spécifique dans le cadre d’une taxonomie « naturelle » non scientifique (le jonc fait partie des « herbes » au sens large).

Mais il faut souligner qu’en surface, Y est exprimé par un GN désignant en principe une classe (l’herbe ou plantes herbacées en général), mais qu’en réalité, ce GN réfère à un objet inconnu et/ou difficile à identifier. C’est donc la problématique de la définition d’une occurrence qui se pose de cette façon : sachant que c’est une espèce d’« herbe », c.-à-d. une plante herbacée inconnue, on cherche à identifier ou à dénommer cette plante herbacée en la rapprochant de la notion de « jonc ».

L’opération se présente de la façon suivante : une occurrence innommée (« l’espèce de végétation qui pousse dans cet endroit ») est définie d’abord par rapport à Y (notion générique : « herbe, plantes herbacées »), laquelle est mise ensuite en rapport avec X (notion spécifique : « joncs »). L’effet de sens « approximation » s’explique par le fait que l’indiscernabilité première est maintenue : les plantes herbacées en question ne sont pas exactement ce qu’on appelle joncs au sens strict du terme. Normalement (en cas de dénomination exacte, normale), l’occurrence « l’espèce de végétation qui pousse dans cet endroit » devrait être dénommée soit par herbes / plantes herbacées, soit par joncs. Le recours, dans un acte de dénomination, au nom générique et au nom spécifique à la fois est l’indice du fait que l’établissement d’une dénomination exacte est problématique. On remarquera cependant qu’en absence de marqueur, la coexistence d’une dénomination générique avec une dénomination spécifique concernant le même objet n’est pas forcément l’indice d’une approximation, cf. :

(2) On prišël so svoej sobakoj, lajkoj ‘Il est venu avec son chien, un husky’.

Certes, on sait qu’un husky correspond à une race qui fait partie de l’espèce canine. Or, on s’aperçoit qu’un énoncé comme

(3) Boloto poroslo vysokoj travoj, ?kamyšom ‘Le marécage est recouvert de hautes herbes, de joncs’ est quelque peu anormal, si on veut garder le même rapport « nom générique / nom spécifique » que celui de l’exemple précédent, peut-être à cause du fait que les joncs ne sont pas tout à fait le prototype de la classe des « herbes » ou de celle des « plantes herbacées » (cf. les travaux de E. Rosch 1977, 1981 sur la prototypicité ; voir également un aperçu très pertinent de cette problématique dans Kleiber 1990). Il est vrai que le jonc n’est pas quelque chose que l’on définirait spontanément, dans le langage quotidien, comme herbe. On voit la complexité du problème. On

pourrait supposer que, dans la configuration qui nous intéresse, X n’est pas exactement le prototype de la classe à laquelle on associe Y. Cela expliquerait l’apparition d’un marqueur comme vrode qui renvoie au fait que X soit défini « de force » comme étant le prototype pour Y.

La problématique de prototypicalité est à notre avis capitale pour comprendre le mécanisme mis en place par vrode et les valeurs générées par le contexte. On constate le caractère quelque peu paradoxal de cette démarche : à la suite de l’opération gérée par vrode, X, qui est a priori une notion spécifique par rapport à Y, est redéfini de fait comme notion quasi-générique par rapport à Y, ce dernier élément étant reconsidéré comme un objet inconnu, un objet difficile à identifier.

Les exemples de ce type sont assez nombreux dans le domaine de la dénomination des objets matériels. Cf. :

(4) Sredi mužskix figur Zoja byla kak Car’-devica iz skazki v svoej mexovoj šubke, v ostroverxoj šapoþke vrode tjubetejki, rasšitoj pušistoj šerst’ju raznyx cvetov, rumjanaja ot moroza. (PSR : 194)

-Au milieu de ces silhouettes d’hommes, Zoja apparaissait comme une princesse des contes de fées : elle était habillée de son manteau de fourrure, coiffée d’un bonnet pointu, une sorte de tjubetejka

(calotte d’Asie centrale), brodée d’épais fils de laine multicolore ; ses joues étaient rouges à cause du froid vif.

On voit que dans ce contexte, concernant la dénomination du bonnet en question, de forme bien particulière, porté par le personnage (ostroverxaja šapoþka), Y est discerné au moyen de X, ce X

correspondant à une notion spécifique au sein de la notion générique des bonnets (ou des couvre-chefs) : « calotte particulière portée en Asie centrale », nommée en russe tjubetejka1. Y sera défini dans ce cas comme « une occurrence de la classe virtuelle des variétés de bonnets, constructible à partir de la mention de ostroverxaja šapocka ». Vrode indique que ce n’était pas une tjubetejka (genre de calotte qu’on porte en Asie centrale) au sens strict du terme, mais un couvre-chef dont la spécificité (forme, etc.), peut être définie, de façon relative, par référence à une tjubetejka.

Il est à noter que les substantifs qui sont génériques par excellence peuvent difficilement apparaître en position de X, et que X, dans cette configuration, doit être bien plus spécifique que Y, cf. : (5) Èto bogatyj dom vrode villy ‘C’est une maison cossue, une sorte de villa’, mais

(5’) Èto derevjannoe sooruženie ?vrode doma ‘C’est une construction en bois, une sorte de maison’ sera difficile dans des contextes ordinaires. Or, dans certains contextes particuliers, des emplois similaires sont possibles, si le substantif en question reçoit, exceptionnellement, une interprétation spécifique et si l’effet de sens est proche du type « comparaison », cf. :

(6) Lel’ka i Kostja spuskajutsja po lestnice k pristani - bol’šoj barže, na kotoroj vysitsja postrojka vrode doma. (Dubov, Ogni na reke ; - Cit in : SRJa, 2e éd.) – Lel’ka et Kostja descendent les marches qui mènent à l’embarcadère, qui est une grosse péniche surmontée d’une construction ressemblant à une maison.

Voici un autre exemple du même type que (4) : X est exprimé par poganki ‘toutes espèces de champignons non comestibles, comme par exemple les amanites’, faisant partie de la notion générique de « champignons » (qui correspond à Y). Les substantifs correspondant à Y et à X sont au pluriel : (7) (On signale, à Saint-Pétersbourg, l’apparition d’ouvrages qui décrivent des plantes à effets narcotiques) Imenno s pojavleniem ètix knig sovpalo uvleþenie sredi podrostkov i detej strannymi gribami, kotorye rastut v izobilii v prigorodax Pitera. [...] Na dverjax pod"ezda žilogo doma v Peterburge neredko možno uvidet’ risunok : tri griboþka vrode poganok i rjadom napisano : LSD. Èto oni i est’. (Izvestija 22.10.94 : 5)

La parution de ces ouvrages a coïncidé avec l’engouement des adolescents et des enfants pour des étranges champignons qui poussent en grande quantité dans les alentours de Saint-Pétersbourg. [...] On peut même voir assez souvent sur les portes extérieures de certains immeubles à Saint-Pétersbourg un graffito qui représente trois petits champignons, du genre de champignons vénéneux, avec une inscription : LSD. C’est bien les champignons en question.

Dans certains contextes, X peut s’interpréter comme une redéfinition de Y, avec un effet de sens proche de ‘autrement dit’, cf. :

(8) Bol’šoe þislo posetitelej muzeev, protestuja protiv xranenija proizvedenij iskusstva v zapasnikax, slabo predstavljajut sebe, þto takoe zapasniki takix muzeev, kak Tret’jakovskaja galereja ili Russkij muzej, Èrmitaž i pr. Predpolagajut, þto èto tol’ko xranilišþa - vrode skladov. Meždu tem v zapasnikax est’ i svoi vystavki dlja specialistov, vedëtsja nauþnaja rabota, proizvedenija iz zapasnikov postojanno ispol’zujutsja dlja vremennyx vystavok. (LJV : 245)

Plusieurs visiteurs des musées, qui protestent contre la conservation des oeuvres d’art dans des réserves, ont une idée assez vague de ce que sont ces réserves dont disposent les grands musées comme la Galerie Tretiakov, le Musée Russe, ou l’Ermitage. Pour eux, ce ne sont que des endroits de conservation, du genre d’entrepôts / autrement dit des entrepôts. Cependant, ces réserves organisent des expositions pour les spécialistes, font de la recherche scientifique ; les oeuvres provenant des réserves sont régulièrement présentées dans des expositions temporaires.

L’« endroit de conservation » peut être considéré comme une notion générique par rapport à « entrepôt », notion spécifique. On remarquera aussi que les substantifs correspondant à Y et à X sont au pluriel, comme c’est le cas dans (7).

Notons également un autre groupe de contextes présentant une configuration différente, car ils se rapportent à la dénomination d’objets de nature non-matérielle, abstraite (états psychiques, etc.). Y

est souvent exprimé par un substantif abstrait, précédé d’un indéfini tel que kakoj-to. En russe, cette construction (cf. kakoj-to grib, kakoj-to strax) tend souvent à s’interpréter au sens de « indéfinition de la classe en question » (cf. Gak 1988 : 36). C’est pourquoi Ona ispytyvala kakoj-to strax peut s’interpréter non seulement comme ‘Elle éprouvait une peur en tant qu’occurrence non spécifiée de la notion « peur »’, mais aussi comme ‘Elle éprouvait quelque chose d’indéfinissable qui était proche de la peur, mais dont l’appartenance à la notion « peur » peut être mise en cause’. Cf. en français Elle éprouvait une angoisse, avec un effet de sens éventuel proche de ‘Elle éprouvait une sorte d’angoisse’. Le plus souvent, dans ce groupe de contextes, Y se rapporte à un état psychique, cf. :

(9) (Anfisa est depuis peu à la retraite)

Pervye dni minovali bystro. Bol’še vsego eë poražalo, þto ne nado rano vstavat’, spi sebe xot’ do poludnja. Pozdnij son vsegda predstavljalsja ej kakim-to besþinstvom, vrode vorovstva. Nu þto že, ugovarivala ona sebja, zaslužennyj otdyx. (GVP : 72)

Les premiers jours passèrent vite. Ce qui lui semblait le plus étrange, c’est qu’elle n’avait pas besoin de se lever de bonne heure, qu’elle pouvait rester au lit jusqu’à midi, si elle le voulait. Elle avait toujours considéré la grasse matinée comme une action répréhensible, une sorte de vol. Elle essayait de se faire une raison : mais enfin, je l’ai bien mérité.

Il faut insister en particulier sur le caractère relatif du sens générique que le substantif correspondant à Y acquiert par rapport à X : vorovstvo ‘le vol’ peut être considéré d’une certaine manière comme une variété de besþinstvo ‘action répréhensible ; délit’. Cela différencie cet exemple des contextes du type grib vrode poganki, šapoþka vrode tjubetejki, où X et Y s’inscrivent a priori

dans une taxonomie. La présence de la virgule a ici une certaine importance. Cf. cette variante sans virgule :

(9’) Pozdnij son vsegda predstavljalsja ej kakim-to besþinstvom vrode vorovstva, où le rapport entre

besþinstvo et vorovstvo serait plus étroit : besþinstvo est alors considéré comme un véritable terme générique par rapport à vorovstvo.

Cependant, (9) présente un schéma plus complexe, de type appositif ; on a affaire à deux affirmations :

a) Pozdnij son predstavljalsja ej kakim-to besþinstvom ; b) Pozdnij son predstavljalsja ej vrode vorovstva.

Compte tenu de cette dernière construction, l’omission de Y est possible : Pozdnij son predstavljalsja ej vrode vorovstva, ce qui s’interprète comme ...þem-to vrode vorovstva. Cela semble indiquer que le rapport « généricité // spécificité » entre Y et X n’est pas premier.

Dans d’autres contextes qui sont plus particuliers, Y et X peuvent relever sémantiquement d’une même notion générique. Les substantifs correspondant à Y et X sont en principe les hyponymes d’une même notion générique, mais contextuellement, le substantif correspondant à Y acquiert un statut de notion générique par rapport à X. Voici un exemple où « un policier ordinaire au service des Allemands » (Y) est mis en rapport avec « un milicien soviétique » (X) dans le cadre d’une notion générique « homme chargé du maintien de l’ordre », cette dernière s’opposant à la notion « bourreau de son propre peuple ». Le locuteur fait une tentative de définition qui passe par le rejet de la première caractérisation (karatel’ ‘celui qui participe à une opération punitive’) :

(10) RKKA brosila naselenie, kak, skazat’, naš straxagent uþitel’šu Kovalëvu, - opromet’ju, bezo vsjakogo sožalenija i po vsem priznakam navsegda. Tut nado že bylo kak-to prilaživat’sja k novoj žizni... Tem bolee þto u okkupantov byl krasnyj flag, i na Pervoe maja oni guljali. Potom : ja že byl ne kakoj-nibud’ tam karatel’, a obyknovennejšij policaj, vrode togo že milicionera. Ja þto, ljudej vešal ? Ja Vas’ku Taraseviþa gonjal, kotoryj i pri Sovetskoj vlasti dva raza sidel za melkoe vorovstvo ! (V. P’ecux, exemple trouvé grâce au corpus éléctronique de A. Baranov2)

L’Armée Rouge avait abandonné la population, un peu comme, disons, notre agent d’assurances qui a quitté l’institutrice Kovalëva : avec précipitation, sans regret et apparemment à tout jamais. Il fallait bien s’adapter à la vie nouvelle... Surtout que les occupants avaient un drapeau rouge, et pour eux, le 1er mai était un jour férié. Et d’ailleurs : je n’étais pas un tortionnaire, j’étais un simple policier, une sorte de milicien au sens soviétique. Aurais-je pendu quelqu’un ? Je n’ai embêté que Vas’ka Taraseviþ, celui qui sous les Soviets avait purgé deux peines de prison pour menus larcins !

Par ailleurs, on notera que Y appartient au domaine étranger aux interlocuteurs (du point de vue historique), alors que X relève du domaine qui fait partie de la réalité connue des interlocuteurs, celle dans laquelle vivent les interlocuteurs.

Dans certains exemples, la structure s’inscrit dans un jeu discursif complexe. Y apparaît comme inattendu par rapport au contexte immédiat gauche, mais X est prévisible par rapport à Y. Cf. : (10a) (A propos de l’état d’esprit des émigrés soviétiques)

My poterjali ne tol’ko sovetskoe graždanstvo, no i svoju ètniþeskuju, istoriþeskuju, povedenþeskuju prinadležnost’. My, predstaviteli strašnogo i moguþego SSSR, stali kroxotnym nacional’nym men’šinstvom. Vrode narodov Krajnego Severa. (VGP : 143) – Nous avons perdu non seulement notre citoyenneté / nationalité soviétique, nous avons perdu notre identité ethnique, historique, comportementale. Nous, représentants de la redoutable et puissante URSS, sommes devenus une minuscule minorité ethnique. Un peu comme les peuples da Grand Nord.

On remarquera que dans cet exemple, Y (kroxotnym nacional’nym men’šinstvom) est surprenant du point de vue du sens du sujet (My, predstaviteli strašnogo i moguþego SSSR), mais ne constitue pas une surprise du point de vue de la valeur du GN correspondant à X. En effet, cette configuration fait penser à une définition classique de l’époque soviétique, du genre :

(10’) Narody Krajnego Severa - tipiþnye nacional’nye men’šinstva v sostave bratskix narodov SSSR

‘Les peuples da Grand Nord sont des minorités ethniques typiques au sein des peuples fraternels de l’URSS’.

Autrement dit, le lien sémantique entre X et Y est préétabli, il correspond à un présupposé (un préconstruit, voir les travaux de P. Sériot, cf. notamment : Sériot 1985). Le paradoxe vient de l’attribution du prédicat « devenir une minorité ethnique » au sujet « citoyens de la grande et puissante URSS »3. A l’époque soviétique, les peuples du Grand Nord étaient connus comme les minorités ethniques par excellence. D’une certaine manière, X ne fait que redire ce qui est déja dit par Y (d’où l’effet d’enchérissement), et le rapport entre la notion générique (« minorité ethnique ») et la notion spécifique (« peuple du grand Nord ») est affaibli.

2 Je remercie A. Baranov, chercheur à l’Institut de la langue russe (Académie des Sciences, Moscou), de m’avoir donné l’accès à ses fichiers en 1995.

3 Le côté paradoxal de l’énoncé tient aussi au fait qu’à l’époque soviétique, selon le discours idéologique officiel, tous les peuples, toutes les ethnies de l’Union Soviétique étaient fondus dans une super-entité dénommée sovetskij narod « peuple soviétique ».

Dans ce contexte, on s’éloigne de l’approximation en se rapprochant de « exemplification », d’où la possibilité de paraphraser par ... stali kroxotnym nacional’nym men’šinstvom, takim naprimer, kak narody Krajnego Severa.

Notons l’existence de quelques contextes littéraires, qui sont en apparence proches de ceux examinés ci-dessus, mais ont en réalité une structure syntaxico-sémantique plus complexe. Parfois, Y

n’est pas un nom générique par rapport à X, mais apparaît comme tel dans le contexte. Dans les contextes présentant cette configuration, le substantif générique correspondant à Y peut être accompagné d’un adjectif indéfini tel que kakoj-nibud’ :

(11) Molodoj les pod nasyp’ju byl poþti ešþë gol, kak zimoj. Tol’ko v poþkax, kotorymi on byl sploš’ zakapan, kak voskom, zavelos’ þto-to lišnee, kakoj-to neporjadok, vrode grjazi ili pripuxlosti, i ètim lišnim, ètim neporjadkom i grjaz’ju byla žizn’, zelënym plamenem listvy oxvativšaja pervye raspustivšiesja v sadu derev’ja. (PDŽ : 185)

Sous le remblai, les jeunes arbres étaient presque nus, comme en hiver. Mais les bourgeons dont ils étaient éclaboussés comme de gouttes de cire, présentaient quelque chose de superflu, comme un désordre, une sorte d’impureté ou de boursouflure ; ce superflu, ce désordre et cette saleté, qui surprenait, c’était la vie, la grande flamme verte de la feuillaison qui incendiait dans la forêt les premiers arbres révéillés.

On remarque que le GN correspondant à Y est complexe : il comporte des indéfinis (cf. notamment þto-to) et un substantif (neporjadok) susceptible d’être interprété comme notion générique par rapport à un des substantifs correspondant à X (grjaz’). Parallèlement, þto-to lišnee s’interprète du point de vue du sens comme régissant l’autre substantif correspondant à X (pripuxlost’). C’est un contexte à caractère livresque et descriptif, où l’auteur essaie de définir un objet difficilement identifiable, un « je ne sais quoi et presque rien ».