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DE PENSEE ET DE COMMUNICATION

B. Données écrites

Durant les entretiens, en plus de l'enregistrement du discours des informateurs, une partie des données est récoltée sous la forme de prises de notes, grâce à de la documentation. La richesse de cet apport dépend beaucoup de l'informateur et de la finesse de ses connaissances sur son collectif d’appartenance. Il est possible de distinguer trois types de données écrites : les informations liées aux connaissances techniques, celles liées à la représentation du paysage et la documentation officielle relative à la structure.

1) Connaissances techniques et prises de notes

Au travers des données écrites, nous souhaitons récolter des informations supplémentaires associées au fonctionnement interne des collectifs et à la représentation qu’ils communiquent vers l’extérieur, au niveau du paysage agricole et patrimonial. Les informations demandées varient en fonction du type de structures rencontrées.

Figure 24 : Exemple d'une prise de notes concernant les pratiques d'élevage et une contextualisation historique

Source, X. Badan, 2015.

Pour les institutions, nous cherchons à connaître l'organisation interne et la répartition des rôles en ce qui concerne l’accompagnement agricole ou la gestion paysagère du territoire. Pour les structures du type associatif, nous souhaitons connaître l'objectif de l'association et les missions qui en découlent. En ce qui concerne les entreprises et les structures coopératives, nous souhaitons connaître le degré d’implication dans le monde agricole et leur point de vue en ce qui concerne

l'utilisation du paysage. Enfin, pour les exploitations agricoles, nous référençons les pratiques d'élevage ainsi que la description de l'organisation interne de l'exploitation.

La prise de notes permet, en outre, de conserver des informations confidentielles que l’informateur ne souhaite pas enregistrer (Figure 24). Cette pratique est complémentaire de l’enregistrement du discours, car elle a tendance à conforter l’informateur face à l’image qu’il se fait du chercheur de terrain et de ses méthodes d’enquête. La prise de note rythme l’entretien de manière bien plus légère et lente que ne le fait l’enregistreur. Le rythme donné par les moments de dictée, de retour sur la prononciation d’un mot ou d’explications fournies par l’informateur, détend l’atmosphère, rassure l’informateur et offre un cadre propice à la récolte de données. En d’autres termes, la prise de note permet d’« humaniser » le chercheur aux yeux de l’informateur.

2) Documents promotionnels et confidentiels

En plus des informations récupérées par prise de notes, certains collectifs complètent l'apport d'information avec des documents associés directement à la structure. Les informateurs peuvent nous présenter trois types de documents : de la documentation publique, à visée promotionnelle ; de la documentation de travail ; plus confidentielle, car pas encore validée par le collectif et souvent associée à la gestion des actions collectives existantes ou proposées ; ou encore des documents internes liés au fonctionnement et à l'organisation de la structure.

a) Documents associés au fonctionnement de la structure

Nous avons recueilli deux types de documents relatifs au fonctionnement des structures. Dans certains cas, les informateurs nous donnent une charte de fonctionnement. Lorsqu'ils sont transmis durant l'entretien, ces documents administratifs servent essentiellement de soutien aux informateurs dans leur discours collectif. Ils leur permettent de justifier leur discours en ce qui concerne la construction de la représentation collective de la structure au sujet du paysage et de l’agriculture.

Dans d'autres cas, et parfois en complément des documents administratifs, un organigramme nous est présenté par l'informateur afin de lui faciliter l'explication de l'organisation interne de la structure (Figure 25). Cet outil offre à la fois à l’informateur la capacité de faire référence aux équipes de travail dont la mission est portée sur le volet agricole et paysager et à l’enquêteur une facilité à positionner l'informateur dans le rôle qu'il tient au sein de son collectif. Il permet, en outre, de dresser une liste d’acteurs complémentaires à interroger au besoin.

b) Documents promotionnels

La documentation promotionnelle regroupe cinq catégories de supports papiers utilisés par les informateurs.

Les documents relatifs à la formation professionnelle sont le plus souvent proposés par des collectifs institutionnels et syndicats du type Chambre d'agriculture, Maison des paysans, syndicat des Jeunes Agriculteurs… Ils permettent, notamment, de nous mettre à jour sur les différentes pratiques d'élevage proposées par ces structures aux acteurs agricoles du réseau. Les institutions, par ce type de documentation, proposent différents cursus de formations agricoles dont celles associées aux techniques agricoles – avec un apprentissage sur la conduite agricole, sur les

techniques sanitaires, sur la configuration du bâtiment – et des formations associées à la conduite économique de l'exploitation – proposant des techniques de commercialisation alternatives aux coopératives du type vente direct et circuits courts, sur les différents programmes de financement de projets agricoles ou encore sur la restructuration économique des exploitations en danger financier. Cette documentation nous permet de vérifier, pour ces institutions, le lien entre les représentations collectives du paysage agricole véhiculées dans leurs discours et les différents cursus de formation agricoles et techniques proposés (Figure 26).

Figure 25 : Cas de l'utilisation d'un organigramme en soutien des propos de l'informateur

Source, X. Badan, 2015

Les documents relatifs au réseau collectif constituent un point de vérification ou un complément d’information quant au réseau collectif mobilisé par les collectifs nous ayant fournis les brochures. Cette documentation vise à promouvoir l'existence du réseau auprès d’un public extérieur. On retrouve, à l'intérieur de cette catégorie, essentiellement des brochures de présentation et de description des structures collectives (Figure 27).

Les coupures de presse agricole peuvent provenir de périodiques à destination des professionnels agricoles ou se situer dans des périodiques généraux. Ainsi, nous référençons les coupures de presses utilisées par les informateurs et qui visent à promouvoir une action collective, le réseau ou un collectif s'inscrivant dans le réseau.

Les documents associés aux actions collectives se divisent en deux catégories spécifiques. Tout d’abord, nous récoltons les brochures, les documents de valorisation et les documents d'explication

faisant référence aux programmes de gestion qui associent l’agriculture. C’est dans ce sens que nous avons identifié l’importance du programme Mil'Ouv dans la construction de la représentation collective, au sein du Parc national des Cévennes, en ce qui concerne l’impact des pratiques d’élevage sur le maintien du paysage patrimonial ; la charte de l'association du label Nature et Progrès ou encore la promotion d'évènements de valorisation locaux. Ensuite, nous récoltons les documents relatifs aux actions de mobilisation exprimant le point de vue des acteurs locaux.

Figure 26 : Documentation relative à la formation agricole

Source, X. Badan, 2015

Ces documents sont, la plupart du temps, associés aux mouvements sociaux dépendants de problématiques agricoles locales. Sur le site CC, il est essentiellement question de la problématique du retour du loup en tant que prédateur des troupeaux. Sur les deux sites, il existe également des documents relatant les conflits de représentation liés à l'inscription au patrimoine mondial Unesco, les conflits d'usage et de représentation liés à l'activité touristique et à la réforme de la PAC. Dans ce type de documents, nous vérifions les acteurs dont les collectifs font figure de référence sur le réseau collectif. Cette donnée regroupe toutes les structures partenaires citées dans les brochures ou bien apparaissant dans les encarts réservés aux partenaires.

Enfin, le dernier type de document correspond à la valorisation ponctuelle de l'activité des exploitations agricoles. Dans ce cas, nous avons surtout référencé les documents associés aux activités de vente directe et de visite à la ferme, ou encore les actions de promotion agricole dans des grandes surfaces. Cette information nous permet de comprendre la représentation collective à l'échelle d'une exploitation ou d’une coopérative agricoles.

Cette série de données nous permet d’extraire des thématiques rencontrées dans plusieurs entretiens. Ces thématiques constituent les prémices de la catégorisation prévue pour distinguer les liens entre acteurs. Afin de clarifier la transformation de ces informations en attributs, nous nous aidons d’un logiciel de transcription appelé « Sonal » et d’un logiciel de représentation graphique d’un réseau social nommé « Gephi ». Cette partie de la méthodologie est réalisée une fois que toutes les enquêtes sont terminées.

Figure 27 : Exemple de documents faisant référence au réseau collectif

Source, X. Badan, 2015

IV. APRES L’ENTRETIEN

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