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Chapitre 5 : CAS DE COURS STNL12

5.2 STNL12, conçu comme le type « Gîte »

5.2.1 Entre la distance formelle et la présence non formelle

physique d’apprentissage présentent une certaine ambiguïté. Ce qui va se répercuter assurément dans les facteurs de proximité spatiale voulue.

Activités distancielles, en conformité à la vocation de l’UVS …

L’enseignant a très tôt averti : « C’est un cours 100% à distance. Pas d’activités en présence prévues à la conception du cours » (ConcSTNL12). Mais en même temps, au fil de nos discussions, il a admis, en réponse aux deux premières questions portant sur l’articulation d’activités à distance et d’activités en présence, le cours propose « parfois » des activités d’enseignement à distance et « parfois » des activités d’enseignement en présence (ConcSTNL12). Les activités à distance restent néanmoins les plus fréquentes, selon lui, car leur poids est proportionnel au poids accordé aux ressources technologiques dans l’institution, de même qu’à la vocation de l’UVS à offrir une formation essentiellement à distance.

Activités présentielles non formelles …

Concernant les activités en présence, l’enseignant informe qu’elles peuvent éventuellement et ponctuellement être ajoutées à tous les cours de licences 1 et 2 de l’UVS, pour diverses raisons. Il s’agirait, notamment, d’activités pour lesquelles les étudiants sont tenus de se déplacer et de se regrouper dans leur ENO, au moment où le tuteur, lui, se trouve à distance (ConcSTNL12). Ces activités intégrées au modèle pédagogique de l’UVS, « systématiques en première année » sont appelées « séances à l’ENO » sur l’emploi du temps du cours (ConcSTNL12). De cette manière, « le cours reste à distance, mais l’accompagnement devient présentiel au niveau des ENO », soutient ConcSTNL12.

Il en ressort ainsi un certain manque de contrôle par l’enseignant-concepteur des modalités spatio-temporelles de son cours, qui s’appliquerait aussi à la plupart des cours de L1 et L2 de l’UVS. D’abord, les activités présentielles ponctuelles s’intègrent au modèle pédagogique de l’UVS – le comodal adapté – et lui permettent d’être en parfaite conciliation avec les réalités de l’environnement, articulées à la nature des étudiants et à leurs habitudes d’apprentissage. À ce sujet, l’un des plus défis auxquels fait face l’UVS depuis sa création, selon

l’enseignant, c’est l’adhésion des populations au modèle de FAD, qui lui ne leur est point familier. L’une des manifestations les plus évidentes de ce manque d’adhésion est, selon l’enseignant-concepteur, les importants « taux de décrochage » essuyés par l’UVS à ses premières années, ainsi que le manque d’assiduité et d’autonomie constaté chez les étudiants (ConcSTNL12). C’est donc convaincus que « si on les36 laisse seuls, y

a possibilité de décrochage et de démotivation » que les responsables de l’institution ont décidé de tenir, à côté des activités régulières à distance, ces séances à l’ENO : « C’est-à-dire que par rapport au contexte de pays en voie de développement, nos étudiants avaient l’habitude de faire des cours en salles de classe dans les niveaux précédents. Donc, on ne peut pas brusquement leur dire de rester à la maison pour suivre des formations» (ConcSTNL12).

De plus, pour l’enseignant-concepteur de STNL12, « l’environnement familial (football, manque de compréhension du modèle d’enseignement de l’UVS par les parents),… qui n’est pas souvent favorable », représente un autre obstacle au modèle d’enseignement distanciel que le cours STNL12 voudrait d’office adopter (ConcSTNL12). Ce qui fonde davantage, d’après lui, la tenue d’activités présentielles obligatoires et ponctuelles, quoique le cours soit entièrement à distance, pour rompre l’isolement des étudiants. L’enseignant de préciser que c’est dans ce même esprit que l’option de l’emploi du temps a été intégrée au mode de gestion de l’UVS.

Par ailleurs, certaines de ces activités présentielles sont, en réalité, des cours de remédiation, régulièrement offerts aux étudiants, en guise de soutien aux apprentissages : « Des séances de remédiation peuvent aussi être programmées à la veille des examens pour aider les étudiants à mieux se préparer » (ConcSTNL12). De plus, estime-t-il, des séances présentielles peuvent se tenir pour répondre favorablement à toute demande éventuelle venant de la part des étudiants, surtout parce que, pour le cas précis du cours STNL12 « la matière est trop technique et demande des manipulations » (ConcSTNL12).

De leurs côtés et en parfaite connaissance de l’enseignant, les étudiants, conscients des obstacles que constitue l’environnement familial et social, tiennent des activités présentielles, en marge du dispositif formel : « Les étudiants s’organisent eux-mêmes en groupes de travail, à leur propre initiative, et se rendent dans les ENO pour travailler, indépendamment de notre emploi du temps. » (ConcSTNL12). Selon ce dernier, les rencontres présentielles tenues par les étudiants dans les ENO sont bénéfiques au dispositif : « L’intérêt des activités en présence, c’est que les étudiants … se connaissent, font beaucoup d’activités au sein des ENO qui permettent de les socialiser et de s’entraider » (ConcSTNL12).

Tout compte fait, l’organisation spatiale des activités de formation du cours STNL12 est formellement située sur l’espace numérique institutionnel qu’est la plateforme de cours. Mais parce que l’enseignant-concepteur imagine que la participation à distance des étudiants ne sera pas très active, il cherche à compenser la transmission des contenus grâce aux séances à l’ENO, en présence. Ce qui nous amène à deux conclusions majeures :

- par sa conception matérielle, le cours est offert à distance ; mais en toute conscience, le concepteur s’attend à ce que les réalités de l’environnement et les caractéristiques des étudiants le rendent hybride,

- en rapport avec le point précédent, la proximité spatiale numérique, qui doit découler de la participation active des étudiants à distance, est très timidement visée, suppléée par une proximité spatiale physique, plus réaliste à atteindre.