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1.2. Mariologie africaine dans la phase de la naissance de la théologie africaine

1.2.1. Discours marial dans les éléments précurseurs de la théologie africaine

D’entrée de jeu, la présence mariale est perceptible dans l’ouvrage qui inaugure la venue au monde de cette théologie160. Dans ce collectif, on découvre, vers la fin, quatre prières161 (sous

forme de poèmes) adressées à la Vierge Marie. La prière de Jérôme Bala s’oriente vers trois directions : l’exposé à la Vierge Marie de la situation et des espérances de ses enfants, la

158 KÄ MANA, L’Afrique va-t-elle mourir ? Essai d’Éthique politique, Paris, Karthala, 1993, p.18. 159 Ibidem, p.110.

160 L’ouvrage auquel nous faisons allusion est le Collectif « Des prêtres Noirs s’interrogent », ouvrage mémorable

qui est considéré comme le document fondateur de la théologie africaine.

161 Les quatre prières (poèmes) sont l’œuvre de : J. BALA, « À Notre Mère », A. KAGAME, « Ode à la Vierge

Immaculée », A. ABBLE, « La Vierge Noire», Gérard Bissainthe, « Prière de l’homme noir à Notre Dame du monde Noir ».

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demande et la supplication ainsi que l’éloge adressé à la Mère du Ciel. Parlant justement de la situation des Noirs, il dit à la Vierge qu’ils sont en retard : leurs souffrances durent, les autres ont parlé d’eux sans qu’eux-mêmes ne comprennent, ils sont angoissés maintenant qu’ils ont compris qu’« ils étaient témoins des problèmes qui les concernaient ». Quant à leur espérance, elle se décline en termes de voir « la perdrix annoncer la naissance du jour » ou les coqs chanter « le jour nouveau-né ».

Au sujet de la doléance qu’il fait à Marie, il la supplie d’aider ses enfants à ne pas déserter ses louanges, mais surtout qu’ils soient sensibilisés aux choses de Dieu, aux choses surnaturelles, qu’ils se soucient de l’unité entre Noirs, mais aussi avec les autres races, de l’amour, de la pureté, de la fraternité de la vérité, de la justice et de la charité. Quant aux éloges faits à Marie, il montre qu’elle est la gloire, l’allégresse des Noirs. Et étant ainsi, ses enfants la louent, l’exaltent, l’honorent en sculptant ses images avec les matières précieuses de leur pays. Ils vantent sa beauté en la comparant «au matin sans cesse renouvelé dans la jeunesse et la fraicheur », «au bouquet de palmier se balançant sous le ciel éclatant et bleu », « à la fontaine claire jaillissant parmi les rochers », « à la lune voguant dans le ciel lavé par les tornades »162.

La prière d’Albert Abble est un plaidoyer pour une Vierge Noire. Contrairement à celle qui leur a été présentée, ce prêtre en veut une qui soit de sa couleur, noire. Cet appel pressant se justifie dans la mesure où les autres races lui ont déjà prêté leurs couleurs ou l’ont représentée semblable à leurs femmes. Ainsi lance-t-il un cri strident au peintre indigène pour la réalisation de cette image qui fera que Marie ressemble à une mère africaine portant Jésus au dos163.

162 J. BALA, « À Notre Mère », dans COLLECTIF, Des prêtres noirs s’interrogent, Paris, Présences Africaines,

Cerf, 1957, p.271-276.

163 A. ABBLE, « La Vierge noire », dans COLLECTIF, Des prêtres noirs s’interrogent, Paris, Présences Africaines,

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L’invocation que Gérard Bissainthe adresse à la Vierge Marie est d’abord une volonté de lui attribuer une identité : celle d’être noire. Sa Vierge est comparée à la femme du Cantique des cantiques : Noire mais belle, claire. Noire, elle l’est dans la nuit des désespoirs et des espérances des noirs. C’est en épousant et en comprenant cette nouvelle identité qu’elle peut faire venir sur les Noirs la lumière du Christ, la grâce dans leur déchirement, dans leur écartèlement, même si ces derniers ne l'ont jamais chantée ni priée dans leur langue. Cependant, du fond de leur désespoir, de leur dépaysement et de leur délaissement, les Noirs ne perdent pas espoir, car ils espèrent enfanter un jour un Christ fait chair de leur chair, chair sombre d’hommes noirs164.

Comme nous pouvons le constater, les accents qui se dégagent de ces prières, reflètent la problématique générale assumée par les auteurs de l’ouvrage : l’interrogation « sur leur avenir et, plus encore, sur l’avenir d’un christianisme venu tout droit d’Occident et dont ils perçoivent chaque jour la fragilité »165. Cela se traduit par l’appel à l’incarnation de la figure de Marie dans

la culture africaine, à la dénonciation de l’arrière-fond culturel occidental avec lequel Marie a été présentée et avec lequel les Africains et les Africaines l’ont priée. On le déchiffre aussi dans les intentions présentées à cette Vierge où la situation du Noir est mise en exergue. On le perçoit enfin dans l’appel qu’on lui lance pour qu’elle les aide à retrouver l’identité perdue ou bafouée, suite à l’action des colons et des missionnaires.

164 G. BISSAINTHE, « Prière de l’homme noir à Notre Dame du monde Noir », dans COLLECTIF, Des prêtres

noirs s’interrogent, Paris, Présences Africaines, Cerf, 1957, p.281-283.

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1.2.2. Discours marial dans le débat de principe sur la possibilité de

l’existence de la théologie africaine

Le discours marial apparaitra aussi à travers les débats qui ont posé les principes de la possibilité d’une théologie spécifiquement africaine à deux niveaux : le premier niveau porte sur la recherche épistémologique qui devrait poser les fondements de la théologie africaine comme science166. La mariologie africaine étant une des disciplines de la théologie africaine

sera concernée par les recherches du fondement épistémologique de cette théologie. Le deuxième palier concerne la manière dont les théologiens et les théologiennes africains ont reçu les enseignements du Concile Vatican II, concernant aussi bien la figure de Marie que toute la réflexion mariale.

1.2.2.1. Mariologie dans la recherche du fondement épistémologique de la théologie africaine

La problématique précise de la théologie africaine durant son épisode de recherche (1960-1977) était spécifiquement universitaire. Il était question de la scientificité de cette théologie. Elle cherchait à affiner le sens qu’elle entendait donner à son caractère scientifique, avec une réflexion fondamentale d’une certaine tenue. Le débat est passé des adaptations de surface à une réflexion des profondeurs sur la nature du travail scientifique en théologie, sur le

166 Les termes science, scientificité, caractère scientifique que nous employons ici sont ceux du débat de cette époque (1960). Nous les utilisons en gardant à l'esprit qu’aujourd’hui, dans certains contextes, le statut scientifique de la théologie est remis en question. On peut lire à ce propos : M. LOBO, La théologie est-elle une science ?

Rationalité, culture et religion dans le premier enseignement (1919-1926) de Paul Tillich, col. Études de théologie

et d’éthique, vo.7, Berlin, Lit Verlag, 196p., H. DUMÉRY, C. GEFFRÉ, J. POULAIN, « Théologie »,

Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 3 août 2015. URL :

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statut du donné révélé, du dogme et du langage qui les exprime et sur les propositions concrètes dans les différentes disciplines théologiques167. La mariologie africaine a suivi les traces de ces

recherches, notamment en ce qui concerne le statut du dogme et du langage qui les expriment. L’un des exemples palpant, montrant cette mariologie sur le chemin de la théologie africaine durant cette phase, est l’ouvrage de Tharcisse Tshibangu168. Cet écrit, dont la visée est l’analyse

et la méthode à utiliser en théologie pour que cette dernière soit considérée comme une entreprise scientifique, a été intéressant pour la mariologie, non seulement parce qu’elle n’est pas une discipline close, mais aussi parce que les principes de l’herméneutique du dogme chrétien que Tshibangu met en lumière et la question du rapport entre la Révélation et l’histoire qu’il évoque, concernent pleinement la mariologie systématique africaine169.

Le livre du théologien congolais aborde la question des dogmes marials, en particulier l’Immaculée conception et l’Assomption, dans le cadre d’abord de la fonction de l’Esprit-Saint par rapport à la clôture de la Révélation objective ou son approfondissement continu aux niveaux tant objectif que subjectif ; ensuite au stade de la distinction entre l’objet et les méthodes spécifiques de l’histoire même des dogmes par rapport à la théologie historique170. Ainsi

Tshibangu souligne par exemple que le dogme de l’Assomption relève de ce qu’il appelle un « implicite qui repose sur la réalité de la foi » de l’Église. C’est la foi de l’Église qui est le lieu théologique qui nous aide à découvrir la présence continue, dans l’implicite vécu, de la vérité de l’Assomption. Cependant, pour le théologien congolais, toute interprétation des dogmes, les

167 E. NTAKARUTIMANA, « Où en est la théologie africaine ? », dans L. SANTEDI KINKUPU (dir.), La

théologie et l’avenir des sociétés. Cinquante ans de l’école de Kinshasa, Paris, Karthala, 2007, p.232-245.

168 T. TSHIBANGU TSHISHIKU, Théologie positive et théologie spéculative. Position traditionnelle et nouvelle

problématique, Paris, Béatrice-Nauwelaerts, 1965.

169 F. MUZUMANGA MA-MUMBIMBI, « La mariologie en Afrique Centrale (1962-1981), op.cit., p.455. 170 Ibidem, p.456-457.

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mariologiques incluses, exige un engagement qui ne puisse pas éliminer la critique, un examen qui assume les hypothèses de travail, la vérification en vue d’aboutir au sentire cum ecclesia parfait171. Ici il pose la question de la hiérarchie des valeurs, de la détermination rigoureuse des

sources, de leurs assertions, de l’examen des personnes, des institutions, des circonstances qui annoncent et contiennent la vérité sur le donné révélé. Les réponses qu’il donne, d’après Muzumanga, sont déterminantes dans l’herméneutique des dogmes. Elles l’aideront dans son examen et l’évaluation des sources chrétiennes qui serviront de support fiable à sa théologie dans sa recherche de la garantie scientifiquement critique du donné révélé. Ces questions sont nécessaires dans l’étude de tous les dogmes relatifs à la Vierge et surtout à la question relative à la médiation de la Vierge dans le mystère de la Rédemption172.

1.2.2.2. La mariologie africaine dans la réception des enseignements du Concile Vatican II

Le mouvement théologique africain est l’un des lieux de la réception du Concile Vatican II. Cela est dû au fait que la théologie africaine a beaucoup bénéficié de ce Concile. Étant essentiellement pastoral, ce Concile a rejoint profondément les attentes de l’Afrique, car il s’est emparé en son temps des questions qui préoccupaient alors quelques esprits africains et qui allaient mobiliser pour longtemps les communautés chrétiennes173. Pour Kaobo Sumaïdi, qui

fait une lecture de Lg 53 et Ag 22, « dans ses textes, le Concile Vatican II, en s’ouvrant au monde contemporain, reconnaît l’historicité de chaque culture et va prendre en compte la

171 T. TSHIBANGU TSHISHIKU, Théologie positive et théologie spéculative. Position traditionnelle et nouvelle

problématique, op.cit., p.366.

172 F. MUZUMANGA MA-MUMBIMBI, « La mariologie en Afrique Centrale (1962-1981) », op.cit., p. 459-462.

173 A. KABASELE MUKENGE, « La théologie africaine à l’aube d’un nouveau siècle », voir le lien

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diversité des cultures humaines. En reconnaissant la diversité des cultures, le Concile Vatican II acceptait, par le fait même, le principe de la diversité théologique selon les aires socioculturelles et une relecture contextuelle de la Bible et de la Tradition »174. Cette ouverture,

qui ne s’est pas seulement arrêtée aux cultures, s’est étendue même aux autres religions. Ce qui précède va permettre aux religions traditionnelles africaines d’obtenir une considération positive et de devenir par le fait même partenaires indispensables pour le dialogue avec le christianisme175.

De plus, par la réception du Concile Vatican II, le mouvement théologique africain souscrivait aux orientations de ce même Concile dans divers domaines. C’est ainsi que dans le domaine mariologique, les théologiens et les théologiennes africains de l’époque ont obéi aux directives du chapitre huit de Lumen Gentium qui indique la perspective juste dans laquelle toute doctrine et toute piété mariales doivent se situer : « En conséquence, le saint Concile, au moment où il expose la doctrine relative à l'Église, en qui le divin Rédempteur opère le salut, entend mettre soigneusement en lumière la fonction de la bienheureuse Vierge dans le mystère du Verbe incarné et du Corps mystique, et d'autre part, les devoirs des hommes rachetés envers la Vierge, Mère du Christ et mère des hommes, spécialement celle des fidèles »176.

Ainsi, pour le Concile, le Christ est le centre de l’Église ; il l’est donc aussi pour Marie. D’où le discours sur Marie devient un témoignage sur l’incarnation de Jésus. La place particulière qu’elle occupe par rapport au Christ comme Mère du Seigneur, détermine aussi sa place dans

174 E. KAOBO SUMAIDI, Christologie africaine (1956-2000). Histoire et enjeux, op.cit., p. 26-27. 175 Ibidem, p.28.

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l’Église177. En d’autres termes, le mystère de Marie est intimement lié au mystère du Christ et à

celui de l’Église. Par rapport au mystère de Jésus, Marie est perçue en dépendance sotériologique de son Fils Jésus, d’où tous les honneurs rendus à Marie le sont par les mérites de son Fils Jésus, Sauveur de l’humanité178. C’est le principe de la hiérarchie des vérités,

principe qui fait de la théologie mariale, au sens littéral du terme, une réalité, non pas secondaire, mais seconde par rapport au Christ dont elle dépend et de qui elle reçoit sa légitimité. Ce principe a pour corollaire qu’à partir du donné biblique fondamental, il est permis, voire requis de tirer les conséquences de foi et de piété qu’il induit et qui ne le contredisent pas179.

En relation au mystère de l’Église : « La bienheureuse Vierge est liée intimement à l'Église par le don et la charge de la maternité divine qui l'unit à son Fils, le Rédempteur, de même que par les grâces et les fonctions singulières dont elle est investie. La Mère de Dieu est la figure de l'Église, comme l'enseignait déjà saint Ambroise, et cela dans l'ordre de la foi, de la charité et de l'union parfaite avec le Christ »180.

Les orientations conciliaires précédentes trouveront un écho favorable en Afrique à deux niveaux : théorique et pratique. Au niveau théorique, les théologiens/es (mariologues) africains réserveront une place prépondérante à la fois aux paradigmes dogmatiques et aux options biblique, doxologique et théologique des recommandations du Concile Vatican II dans leurs réflexions mariales. Leur souci sera de se réapproprier la mariologie de Vatican II et de voir son

177R. DE HAES, « Marie au Concile Vatican II et dans la théologie postconciliaire », dans CENTRE SPIRITUEL

MANRESA, Marie dans le dessein de Dieu et dans la piété populaire du Congo, Kinshasa, Loyola, 2000, p.10.

178 L. SANTEDI, « Marie et l’inculturation de la foi au Congo : résistances et approches nouvelles en théologie

mariale en Afrique », dans CENTRE SPIRITUEL MANRESA, Marie dans le dessein de Dieu et dans la piété

populaire du Congo, op.cit., p.194.

179 GROUPE DES DOMBES, Marie dans le dessein de Dieu et dans la communion des Saints, Paris, Bayard,

Centurion, 1999, n°189-207.

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émergence dans la réflexion mariologique en Afrique181, ou encore d’étudier sa réception du

point de vue biblique en Afrique, et d’analyser ses implications pour les recherches mariologiques182. Il sera également question d’analyser la dévotion mariale dans certains pays

à la lumière du chapitre huit de Lumen Gentium183. Toujours en lien avec Vatican II, les

théologiens/es africains auront aussi à cœur d’étudier certains dogmes. On le voit dans l’analyse qu’Eboussi Boulaga fait de la maternité virginale de Marie. Pour lui, cette maternité est essentiellement christique. Elle se comprend à partir de l’eschatologie de Jésus devenu Christ et Seigneur. Elle doit se moduler sur l’exister du Ressuscité qui est le Christ. Elle se découvre par la saisie pertinente de la Pâque du Christ, en relation étroite avec la mission propre de l’Esprit- Saint184.

Au niveau pratique, le souci sera de réajuster le culte marial à la lumière de chapitre huit de Lumen Gentium. Parmi les domaines qui seront concernés, il y a la liturgie, la pastorale, les représentations et les diverses célébrations mariales185. Le culte de Marie sera l'un des aspects

innovateurs de la liturgie des Églises africaines, dans ses extensions variées de prières et de pratiques, incluant particulièrement le chant liturgique, l'art sacré et les objets religieux. Au

181 J.-P. SIEME LASOUL, « La réappropriation de la mariologie de Vatican II et l’émergence d’une réflexion

mariologique en Afrique », voir le lien http://www.pami.info/pamiculturaleView.php?lg=fr&id=367, consulté le

03 août 2015.

182 P. POUCOUTA, « Réception de Vatican II du point de vue biblique en Afrique, et ses implications pour les

recherches mariologiques », voir le lien http://www.pami.info/pamiculturaleView.php?lg=fr&id=367, consulté le 03 août 2015.

183 J-M. BUKENYA BIRBONWA, The Devotion to Mary in Ouganda in Light of the Doctrine of chap. VIII of

Lumen Gentium, Roma, Pontificia universitas Urbaniana, 1979.

184 F. EBOUSSI BOULAGA, Christianisme sans fétiche. Révélation et domination, Paris, Présence Africaine,

1981, p. 139-140. Cité également par F. MUZUMANGA MA-MUMBIMBI, « La mariologie en Afrique Centrale (1962-1981) », op.cit., p.469-472.

185 J.-M. BUKENYA BIRBONWA, The Devotion to Mary in Ouganda in Light of the Doctrine of chap. VIII of

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niveau des chants, beaucoup d’hymnes et de cantiques seront composés, en langue locale, en l'honneur de la Vierge Marie, par les membres du clergé et par les laïcs186.

Outre les chants, l’art sacré portera son cachet marial entraînant ainsi beaucoup de créativité et d'innovation. Vêtements liturgiques, vases sacrés et statues de la Vierge Marie en matériaux locaux (bois d'ébène, gaboon, boubinga, etc.) vont intégrer graduellement la culture africaine. Des églises et de grands sanctuaires dédiés à la Mère de Dieu seront construits et décorés selon l'art africain, en termes de ses différentes images de femmes actives dans la société et en termes de sa relation avec le sacré et avec Dieu. Des peintures murales mariales impressionnantes seront aussi peintes dans les églises africaines. L'image de Marie, la Vierge Mère, portant l'Enfant Jésus, ou de Marie, Reine de l'Afrique, apparaîtront avec un aspect africain.

De même pour les prières, Marie la Mère de Dieu (Theotokos), Mère de l'Église (Mater

Ecclesiae) et Mère de l'humanité, deviendra la personne à qui les chrétiens et les chrétiennes

africains ont souvent recours et à qui ils demandent d'intercéder auprès de Dieu en leur nom. En dehors des prières mariales déjà existantes comme l'Angélus, le Rosaire ou le chapelet, les chrétiens et chrétiennes en Afrique vont s’évertuer à en composer d'autres formes spécialement dédiées à Marie. La fondation des mouvements et associations se situe dans le même cadre et concourt à la promotion de la piété mariale. De plus, des fêtes mariales telles que l'Annonciation, l'Immaculée Conception et l'Assomption exercent une influence favorable sur la culture des peuples africains187.

186 A. ESSOMBA FOUDA, « Veneration of Mary in Africa », dans D. IRARRAZABAL, S. ROSS, M-T.

WACKER (éd.), The Many Faces of Mary, dans Concilium, vol.4, 2008, p.89-90.

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1.2.3. Les recherches mariologiques durant la période de l’élaboration

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