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Deuxièmement , comme il est fréquent que ce type de texte présente une iconographie redondante par rapport au message, il nous semblait important de nous

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CHAPITRE 4 : RECUEIL DES DONNEES ET

2- Deuxièmement , comme il est fréquent que ce type de texte présente une iconographie redondante par rapport au message, il nous semblait important de nous

ménager la possibilité de la faire disparaître compte tenu de nos objectifs. En effet, si l'on sait combien cette iconographie peut être utile à des fins pédagogiques, lorsqu'on veut en revanche observer plus précisément le traitement bas-haut dans le cadre d'une expérimentation comme la nôtre, leur suppression peut s'avérer tout à fait fondée. C'est ce que nous avons fait pour le texte « Muerte en directo » (cf. en annexe 1 le texte original, et en annexe 1bis le texte modifié). Comme on peut le voir, nous lui avons fait

subir d'autres modifications: pour les mêmes raisons que la photographie, le sous-titre a été supprimé et le titre écourté. De plus, étant donné que ce texte, quoique bien adapté à nos exigences, présentait malgré tout l'inconvénient d'être trop long, nous avons décidé de supprimer quelques paragraphes en faisant en sorte de ne nuire ni à la cohérence événementielle ni à la cohésion textuelle. On peut en définitive estimer que nous avons joué là le rôle d'un secrétaire de rédaction à qui la place aurait manqué dans le journal pour diffuser le texte dans sa totalité. Mais nous avons également modifié sa présentation et sa mise en forme comme on peut le constater9. À telle enseigne qu'on peut légitimement se demander s'il s'agit en fin de compte du même texte! Si cela constitue une prise de risque importante, nous le concédons, il convient également de rappeler que nous n'en étions plus à notre galop d'essai: deux pré-enquêtes avaient en effet été menées, au moyen de questionnaires écrits toutes les deux. La deuxième avait notamment permis d'observer que le texte recomposé « Muerte en directo » ne présentait pas de "défaut de fabrication" flagrant. Le groupe-témoin des natifs confirmera cette opinion. En revanche, le texte « Jessica » a été conservé sous sa forme originale. Mais il présente par ailleurs l'inconvénient de ne pas renvoyer à des faits espagnols. Difficile en somme de trouver le texte idéal.

3– Troisièmement, bien évidemment la longueur du texte ne doit pas être trop importante pour ne pas donner au lecteur, dès le premier coup d'œil au document, un sentiment de découragement et de tâche impossible à réaliser, même si elle doit être suffisamment consistante pour que d'une part il ne puisse pas tout résoudre par traitement global à partir d'une bonne inférence et que d'autre part cela requière de sa part une certaine réflexion pour mettre en relation les différents moments du texte. Nos pré-enquêtes nous ont permis d'estimer la longueur optimale entre 200 et 300 mots. Nos

9 Cela reste néanmoins une maladresse que nous ne commettrions plus aujourd'hui mais qu'il faut mettre au compte du fait que nous ne disposions pas à l'époque d'un logiciel de traitement de texte permettant la disposition en colonnes.

deux textes entrent dans cette "fourchette" : 214 mots pour « Muerte en directo » et 232 pour « Jessica ».

4– Quatrièmement, sur le plan plus spécifiquement linguistique, nous souhaitions veiller plus particulièrement au pourcentage d'unités lexicales transparentes, ou congénères (anglais "cognates", cf. H. Séguin et M.-C. Tréville 1992, P. Bogaards 1994). Nous entendons par congénères les unités lexicales qui présentent à l'écrit dans deux langues une forme totalement identique, « les homographes », ou presque totalement identique, ne différant que par une, deux, voire trois lettres ou plus, « les parographes »10 (cf. R. LeBlanc et H. Séguin 1987, cité par H. Séguin et M.-C. Tréville, op. cit.). Nous distinguons trois types de congénères : (1) les congénères hispano-français11 qui concernent aussi bien les sujets binômes que les trinômes ; et pour les sujets trinômes seulement12, (2) les congénères hispano-italo-français, sous-groupe de (1) mais dont le sens attribué se voit renforcé par cette mise en relation sémantique triangulaire, et (3) les congénères hispano-italiens. Quant aux congénères hispano-latins, la question se pose différemment dans la mesure où le lien de parenté est un lien de filiation et non pas de "cousinage". Ainsi les congénères hispano-latins sont-ils le plus souvent d'abord des congénères hispano-français, rares étant les cas où la médiation du latin s'impose comme indispensable. Ils sont donc en définitive des congénères hispano-latino-français

Dans ce domaine, toute la question est bien sûr de savoir jusqu'à quel degré de divergence graphique on considère qu'il s'agit encore de congénères. On pourrait le fixer linguistiquement en tentant de trouver des critères fixes de détermination. Mais

10 Néanmoins, comme le souligne Bogaards (1992: 153), « la distance maximale qui peut exister entre deux mots correspondants sans qu'ils cessent d'être reconnaissables est loin d'être claire ».

11 L'ordre des langues qualifiant les congénères va toujours dans le sens de la compréhension. Ainsi le premier terme est-il toujours le terme lu, et le (ou les) suivant(s), parce qu'ils sont connus, celui (ou ceux) qui permettent la compréhension.

cela serait éminemment arbitraire dans la mesure où, comme on peut l'imaginer, il s'agit en fait d'un problème de perception du lecteur. Problème de perception également le fait que la parenté s'établisse souvent entre des unités qui ne partagent pas tous leurs traits sémantiques, et/ou qui correspondent à des registres d'emploi différents. Et c'est précisément ces variations de perception et le raisonnement construit autour que nous comptons observer. A cet effet, nos textes présentent sur ce point-là une intéressante diversité.

5- Symétriquement aux congénères, on peut repérer un certain nombre d'unités