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enseignements du modèle productiviste

A. Une crise par paliers

3. Du deuxième crash à la stabilisation

À la veille du second choc pétrolier, le moulinage est revenu à une production quasiment identique aux ratios observés en 1970, avec 44 % de la production en fils moulinés classiques et 56 % de fils texturés. La texturation a entretemps plafonné aux deux tiers des volumes totaux en 1975. Stabilisée, la profession reste néanmoins inquiète des soubresauts d’une deuxième crise, avec la réapparition de l’inflation et l’explosion du cours du brent. Cette attitude prudente ne met ainsi pas fin aux compressions de personnel, malgré des exercices revenus à un niveau convenable. Le rapport moral du SGMT de 1979 mentionne ainsi que « nous n’avons jamais caché, depuis 1977, à qui que ce soit, que la survie de notre branche passait par une diminution du personnel », en réaction au désengagement de la texturation. La profession anticipe notamment la montée en puissance de l’unité de texturation RPT de Valence, qui est en mesure d’absorber 60 % du marché de la texturation dès 1981275. Cette crainte se confirme en 1980,

pire exercice de l’histoire contemporaine du moulinage, avec un effondrement de 27,6 % de la production et de 19,3 % du chiffre d’affaires sur une seule année. Le démarrage des lignes de production RPT se constate sur les chiffres des livraisons, relativement modéré pour les moulinés classiques (- 15 %), mais atteignant une diminution d’un tiers pour les texturés. Le SGMT revoit à la hausse les capacités de RPT, qui est désormais en mesure d’occuper 70 % du marché. La consommation du marché intérieur, déprimée par le deuxième choc pétrolier, fait réduire les importations de 14 % en tonnage et 9 % en valeur par rapport à 1979. Cependant, la consommation absolue reste stable à 51,5 % du total, illustrant la déprime encore plus importante des produits nationaux sur le marché intérieur. Cette tendance se constate particulièrement du côté des transformateurs-marchands où l’exportation devient pour la première fois le principal débouché de l’industrie (de 28,8 à 35,8 %). Le nombre total de salariés connaît également une baisse historique de 16,8 % en un an à 5 091 personnes.

274 ADR, 153 J 92, séances du CA du STSE, 16 janvier, 18 juillet et 2 mai et 6 novembre 1978.

Graphique III-3 – Effectifs dans la filière textile Rhône-Alpes (1973-1986)

Source : Statistiques UNITEX

Le recours au chômage partiel, qui était redevenu résiduel, réapparaît : de quatre entreprises y recourant pour une moyenne hebdomadaire de 39 heres en février, on passe à douze avec une moyenne frôlant les 37 heures à la fin de l’année. Le phénomène tend cependant à être contenu, car les entreprises ont entretemps procédé à des compressions d’effectifs conformes à leurs capacités de production. Le tissage est surpris par une dégradation brutale de la conjoncture, plus importante qu’en 1974. Au premier semestre de 1980, 500 licenciements sont annoncés, dont 250 aux seuls Tissages de soieries réunis (TSR) en pleine tourmente ; ce nombre ne prend pas en compte la chambre de Tarare qui rencontre également des problèmes de chômage partiel. L’activité dans l’habillement devient très inégale, dans les tissus unis comme imprimés. Confectionneurs et détaillants font parvenir les ordres au jour le jour par crainte du stock, y compris auprès de la clientèle étrangère. Les carrés et écharpes traversent une crise particulièrement aiguë face à la concurrence italienne, qui dispose d’un outil de production « plus souple et mieux adapté » ; les segments les plus haut de gamme sont touchés276. Dans l’ennoblissement, l’activité a suivi les mêmes tendances constatées dans la filière et affiche un niveau satisfaisant jusqu’en 1979, avant que le contraction ne s’étale sur les exercices 1980 et 1981. Le deuxième choc pétrolier, à l’instar des évènements de 1974, entraîne à nouveau la constitution de stocks chez la clientèle, le mouvement de déstockage se poursuivant jusqu’à

276 ADR, 153 J 92, séances du CA du STSE, 21 avril et 17 juin 1977.

0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000 20000 1973 1974 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 Moulinage Tissage Ennoblissement

l’été 1981277. Le nombre de pièces et filés teints chute ainsi de 11,5 % en trois ans, et celui des

unités 100 mètres de tissus imprimés de 19,8 % sur la même période.

Graphique III-4 – Production de l’ennoblissement du Sud-Est (pièces et filés en tonnes toutes matières, 1975-1985)

Source : Statistiques SETLR via UNITEX, fonds ADR et Irigny

Le climat d’incertitude est entretenu par l’arrivée de la gauche mitterrandienne au pouvoir en 1981, accueillie sans surprise de manière très mitigée et attentiste par le patronat local. L’assemblée générale du STSE en juillet 1981 présente laconiquement la situation politique depuis mai comme un « aspect sombre »278. Le même mois, une réunion d’information de l’UNITEX est marquée par une intervention de M. Robatel, président du Groupement interprofessionnel lyonnais (GIL), qui, dans le prolongement des positions prises par le Conseil national du patronat français (CNPF), redoute une « collectivisation » des entreprises, notamment en raison de la nationalisation annoncée des principaux établissements bancaires, ainsi que du projet de loi sur l’extension des prérogatives des comités d’entreprises, la future

278 153 J 77, AGO du STSE, 1981. 66 000 68 000 70 000 72 000 74 000 76 000 78 000 80 000 82 000 84 000 86 000 1975 1976 1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985

loi Auroux. Cette critique s’accompagne d’un appel à la solidarité et la concertation, qui intervient à un moment critique de la représentation patronale, l’UNITEX étant en pleine restructuration face à une situation financière déplorable (cf. partie B)279. La nationalisation de Rhône-Poulenc ne semble pas susciter d’émotion particulière, cette dernière intervenant trop tardivement pour infléchir le plan Gandois désormais pleinement réalisé dans le textile. La filière ne revient à un prudent optimisme qu’à partir de 1983, année où la conjoncture industrielle textile nationale s’aplanit. Des signes encourageants se manifestent avec la reprise des investissements matériels et le maintien des effectifs salariés. L’UNITEX dresse un premier bilan ambivalent sur la situation politique, regrettant l’accroissement des charges d’exploitation, tout en soulignant l’adhésion par une majorité d’entreprises textiles au dispositif de contrat-investissement accordé dans le cadre du plan textile du gouvernement Mauroy. L’ampleur exacte de l’utilisation des contrats-investissements n’est malheureusement pas quantifiable faute de chiffres, mais son succès semble reposer sur son profil adapté aux PME, en stimulant l’investissement matériel par l’exonération de cotisations sociales. Cette subvention technique se distingue des dispositifs précédents du CIRIT destinés avant tout à la concentration280. L’UNITEX affirme ainsi qu’ils ont « incontestablement » freiné la diminution des emplois. En revanche, la reconquête du marché intérieur demeure un échec : les produits importés ont franchi la barre symbolique des 50 % des produits textiles totaux consommés dans le pays.

B

.

L’union de la représentation professionnelle

1. Le rôle moteur et transitoire du STSE

À la veille de la crise, le textile rhodanien se trouve en ordre dispersé, malgré des initiatives encourageantes entreprises depuis la crise de 1965. La mosaïque complexe d’organisations syndicales laisse place dans le tissage à une organisation unifiée sous l’égide du STSE, non sans la réticence des plus petites professions du tissage qui doivent concéder leur indépendance professionnelle. La dégradation de la conjoncture économique et l’invisibilisation des façonniers et petits fabricants font cependant de l’union représentative la solution unique pour assurer une crédibilité de poids dans les relations sociales, promotionnelles et politiques. Cette

279 Fonds UNITEX Irigny, réunion d’information UNITEX, 1981.

politique d’union professionnelle se poursuit durant les années 1970 et s’inscrit désormais dans le cadre d’un rassemblement du tissage avec le moulinage et l’ennoblissement. Dès 1968, la société d’ingénieurs Ortec propose ainsi d’étendre les prérogatives des syndicats dans une organisation unifiée et recentrée sur la région281. Ce schéma doit se substituer au modèle fédératif incarné par la Fédération de la soierie (FS), qui trouve ses limites dans ses capacités de concertation et d’implication des chefs d’entreprises. Le STSE tient son premier conseil d’administration le 6 mars 1972, alors que la fusion avec le syndicat du tissage façonnier ne doit intervenir qu’au 1er janvier 1973. La présidence est assurée par Raymond d’Aubarède, issu

d’une vieille famille lyonnaise. Les anciens groupes sont maintenus et réorganisés, leur nombre réduit à neuf. Les groupes disparus sont principalement ceux des produits de niche ou très spécifiques de la mode et de l’habillement, qui sont regroupés en sections. Les groupes 2 et 3, respectivement dédiés à l’habillement masculin et féminin, absorbent ainsi les activités cravates, doublures, etc. Les productions diverses cohabitent également avec le tissu d’ameublement au sein du groupe 5. Même si les archives des groupes n’ont pas été conservées dans leur totalité, on peut supposer que les syndicats intégrés au STSE (façonniers et dentelliers) ont maintenu une survivance sous forme de groupe au sein de la nouvelle entité. Des autres syndicats locaux, le STSE conserve un lien proche mais problématique avec le Syndicat des voilages de Tarare, des membres à double casquette faisant l’objet de contentieux sur les cotisations. La représentation de Tarare tient en effet au maintien d’un groupement local d’un point de vue commercial, chose à laquelle le conseil d’administration du STSE adhère, tout en soulignant la nécessité d’une harmonisation régionale sur des positions plus sensibles comme la politique sociale. La chambre de Tarare s’est déjà précédemment distinguée en 1971 lors de négociations salariales en dérogeant à la ligne définie par l’Union textile et suivie par la FS, aboutissant à une augmentation salariale de 0,30 F horaires au lieu des 0,18 F préconisés. Le conseil de direction de la fédération a sévèrement conclu qu’« il serait urgent que les fabricants de Tarare reviennent à une meilleure conception de la solidarité professionnelle », d’autant plus que le voile ne contribue pas au fonctionnement de la fédération282. Ultérieurement, en 1973, un épisode similaire se reproduit lorsque la chambre tararienne négocie une augmentation salariale indépendamment de la fédération qui souhaite une réponse unifiée. Ces mêmes négociations démontrent les différences de position sur la question salariale des différentes

281 Cette société n’a aucun lien avec l’actuel groupe d’ingénierie Ortec, issu d’une scission en 1992 au

sein du groupe Onet. Il s’agit d’un cabinet d’études de productivité-expansion siégeant à Villeurbanne ; Restructuration des organisations professionnelles, rapport Ortec 1968, ADR, 153 J 60.

branches. Michel Gillet de Gillet-Thaon exprime ainsi la nécessité de salaires élevés, tandis que le tisserand Jean Balley souhaite des barèmes professionnels modérés, surtout pour les façonniers dont le prix de revient comporte 70 % de main-d’œuvre. Le moulinier César Gay relève la difficulté de trouver un socle social commun, le moulinage subissant les décisions prises au niveau national par l’Union textile283. L’exemple illustre la difficulté d’imbriquer des

entreprises à la fois si proches pas leur production et si éloignées par les particularismes locaux. La rubanerie stéphanoise plus éloignée s’est regroupée au sein du Groupement des industries diverses (GID), mais la double-appartenance des quelques entreprises figurant également au sein du STSE ne semble pas soulever de problèmes. Le rubanier Marc Giron de Giron Frères prend même la présidence à la suite d’Aubarède en 1975. La dénomination finale du STSE fait, jusqu’à son officialisation, l’objet de débats intenses entre les partisans de la griffe lyonnaise et ceux de l’ouverture vers les autres tissus. Les industriels envisagent un temps l’appellation « Syndicat des créateurs et industriels en tissus et soieries de Lyon », apprécié des soyeux traditionnels mais jugé excluant pour les productions plus récentes. Inversement, celle de « Groupement des industries textiles » est écartée pour ne pas froisser la maille régionale, totalement étrangère au tissage284. Sa création corrige également la représentation professionnelle en intégrant les tisseurs de verre, dont l’activité n’était pas soumise à cotisation et dont le propre syndicat national dispose d’une visibilité marginale.

Le fonctionnement du STSE diffère peu de l’ancien SFS, le syndicat poursuivant son action sur les trois axes de la fiscalité, de l’information économique et sociale. La création du STSE permet à la représentation soyeuse de retrouver un équilibre financier, l’ancien SFS ayant été fragilisé par les radiations consécutives à la crise de 1964. L’excédent de 30 000 F affiché pour le premier exercice de la nouvelle structure est néanmoins précaire, étant principalement assuré par des arriérés de cotisations et l’arrivée des tisseurs de verre285. Sa création survient au même

moment que l’aboutissement des négociations internationales sur la libéralisation des échanges textiles. La commission de la CEE déclare à l’occasion ses intentions de politique commerciale textile par deux mesures : la libéralisation des échanges textiles à l’égard de tous pays, sauf le Japon, la Corée du Sud, Taïwan et Hong-Kong. Les importations de ces derniers demeurent sous contrôle selon l’évolution des entrées dans la communauté, pouvant éventuellement inclure des mesures de sauvegarde pour le textile européen. Le contingentement pour les articles

283 ADR, 153 J 204, séance du conseil de direction de la FS, 10 mai 1973.

284 ADR, 153 J 92, CA du STSE, séance du 6 novembre 1972

dits sensibles est par ailleurs maintenu. La France, par l’intermédiaire de la représentation nationale de l’Union textile, défend vigoureusement la mise en place d’une protection minimale à l’encontre du libéralisme de la CEE, défini comme un agenda politique. Le tissage régional souscrit à cette déclaration, sous réserve d’une harmonisation des échanges mondiaux devant se substituer au statu quo qui bénéficie essentiellement aux pays capables de négocier à leur échelle à des accords bilatéraux favorables, principalement les États-Unis286. Ultérieurement, un memorandum publié par le Comité de coordination des industries textiles de la Communauté économique européenne (Comitextil), organe de liaison auprès de la CEE, reprend l’essentiel des doléances de la profession qui le juge satisfaisant. Le nouveau syndicat hérite également d’une situation sociale en pleine mutation avec la mise en place de la mensualisation salariale. L’atmosphère demeure calme dans les usines, mais la signature d’une prime d’ancienneté chez les ennoblisseurs entraîne des demandes de réunion paritaire chez les syndicats ouvriers. Le tissage est divisé sur la question entre les patrons estimant qu’une telle prime ne rajouterait qu’une charge supplémentaire dans une période où les augmentations de coûts salariaux sont de plus en plus imprévisibles et ceux souhaitant respecter les engagements pris lors de l’accord de mensualisation, en imputant d’autres primes sur celle d’ancienneté (assiduité, 13e mois,

prime de vacances, etc.). La profession est cependant rattrapée par le retard pris sur l’application de telles mesures par rapport au reste de l’industrie manufacturière. L’inspection du travail s’est même étonnée dès 1970 que la soierie ne fournisse pas encore de prime à l’ancienneté287.

Ce contexte illustre l’avancée cahin-caha de l’unification professionnelle textile, alors que la situation de la FS ne cesse parallèlement de se dégrader et semble montrer les limites du modèle fédératif en place depuis 1946. Les audits menés depuis 1964 tendent tous à illustrer l’ancienneté de l’organisation professionnelle soyeuse, le conservatisme de son patronat sur la question des réformes professionnelles et la dispersion de l’appareil productif. Un rapport de l’Institut de développement industriel (IDI) de 1971 souligne ainsi la nécessité « d’attirer vers cette branche des gestionnaires ayant foi en l’avenir, désireux de moderniser et faire progresser les unités de production existantes. »288. Plus important, l’étude-diagnostic du cabinet CEGOS, parue en juillet 1972, promeut la création d’un groupement régional intertextile sur la base d’une charte d’adhésion et d’une uniformisation des cotisations destinée à gommer l’asymétrie

286 ADR, 153 J 92, séance du CA du STSE, 5 décembre 1978

287 ADR, 153 J 92, séance du CA du STSE, 5 février 1978

des implications de branche au sein des organisations régionales289. La fédération ne parvient pas en effet à fonctionner collégialement. En 1972, le financement est assuré à 71,6 % par le tissage, à 22,9 % par le moulinage avec des cotisations en deçà des attentes de la fédération, à 3,5 % par la schappe représentée exclusivement par la seule société Burlington-Schappe et à 0,5 % par l’ennoblissement, dont l’effort de cotisation est avant tout dirigé vers la Fédération nationale de la teinture et de l’apprêt. Dans cet ensemble, seuls les tisseurs consentent à maintenir leur effort financier. Après d’importantes concessions budgétaires, la fédération est au pied du mur en 1973. La moindre économie supplémentaire signifie la renonciation d’un de ses services : bureau parisien, service social, statistique et relations publiques290, ce malgré une

aide de 200 000 F concédée par le CIRIT, dont une avance de 100 000 F immédiatement fournie. La solution unitaire commence à s’afficher alors comme la meilleure pour assurer une représentation régionale pérenne. Début 1973, un premier pas est effectué à l’occasion du transfert des locaux de la STSE, expropriés de leur immeuble historique de la place Tolozan en raison des travaux du métro. Le syndicat négocie l’acquisition d’un immeuble situé montée de Choulans, ancien bâtiment scolaire du cours Veritas des sœurs dominicaines occupé ensuite pendant deux ans par Rhône-Poulenc Textile, afin d’y installer, outre le STSE, le SGFM, le SETLR et la FS. Pour le conseil du STSE, l’unité géographique constitue un premier pas vers la création d’un socle syndical commun, qui doit être suivi d’un service social unique. Pour la première fois, l’éventualité d’une dissolution de la fédération est énoncée, si la faiblesse de son autorité sur les adhérents persiste291. Le moulinage résiste un temps à abandonner son économique siège du quai Sarrail avant de se rallier à la proposition, puis de faire volte-face au printemps 1974292. Ce revirement brutal arrête un temps le processus d’union.

La crise met à mal une discipline syndicale qui avait pourtant retrouvé en cohérence. En mars 1974, un mouvement de grève démarre dans les grandes entreprises du Nord et de l’Est à la suite d’une revalorisation de 50 centimes du salaire horaire négociée par l’Union textile, jugée insuffisante par les syndicats ouvriers. Alors que certaines grandes firmes octroient jusqu’à 30 centimes supplémentaires face à la menace de piquet, le textile lyonnais campe sur ses positions, malgré des difficultés chez un gros moulineur293. Un épisode de négociations

289 ADR, 153 J 61, rapport Cegos sur les structures professionnelles textiles, 1972.

290 ADR, 153 J 92, séance du CA du STSE, 9 avril 1973.

291 ADR, 153 J 204, séance du conseil de direction de la FS, 13 mai 1971.

292 ADR, 153 J 204, séance du conseil de direction de la FS, 9 février 1973.

similaire en avril 1975 vient cependant souligner la fragilité des mouliniers et des façonniers qui souhaitent temporiser l’application d’accords nationaux, alors que les charges salariales ont augmenté de 21 à 25 % selon les branches entre 1973 et 1974294. De même, les relations entre le STSE, la FS et l’Union textile s’étiolent sur fond de cotisations statutaires, dégradation ayant failli aboutir à l’éviction du président de la fédération au sein du bureau de l’Union textile. Les deux syndicats lyonnais expriment des difficultés à suivre le budget de l’Union, qui a doublé depuis 1970, d’autant plus que le nombre d’adhérents ne cesse de diminuer du côté des tisseurs et que le budget du STSE a lui aussi augmenté de 62 % depuis sa création. L’incident fait souligner en son sein la nécessité d’un plan de concertation avec la représentation nationale qui implique une réforme des structures visant à éliminer les dissidences dans la région295.

La dégradation de la conjoncture économique pousse finalement à un mariage de raison début 1976. Le moulinage se rallie progressivement à la solution unitaire à condition de sauvegarder les syndicats de branche existants. Le SGMT doit cependant concéder son indépendance géographique en s’installant montée de Choulans et en fermant son bureau de liaison parisien, activité qui doit être reprise par la nouvelle entité intertextile. L’ennoblissement souscrit aux mêmes conditions en espérant dynamiser sa clientèle tisserande au sein de commissions intersyndicales. Une première ébauche est proposée par Stephane Hoppenot, ancien PDG de Burlington-Schappe et représentant schappiste auprès de la FS, sous la forme du Groupement régional intersyndical textile Lyon et Sud-Est (GRITEX). Les statuts provisoires prévoient un conseil d’administration rassemblant les présidents de syndicats et groupements membres et des représentants supplémentaires proportionnels au taux de

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