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Chapitre 2 – Modèle théorique

2.3 Les trois terrains de lutte pour la reconnaissance

2.3.1 Le développement du rapport positif à soi (confiance, respect, estime)

Honneth a développé une structure hiérarchique des relations de reconnaissance (Tableau 1) selon laquelle, pour participer à la vie démocratique, l’individu doit d’abord expérimenter et acquérir, à travers les différentes formes de reconnaissance, des expériences positives lui permettant « d’apparaître en public sans avoir honte ». Ainsi, l’individu doit disposer de conditions lui permettant d’être reconnu dans les autres sphères de reconnaissance (Honneth, 2015) pour croire qu’il peut apparaître dans l’espace public de façon autonome. En somme, selon la thèse avancée par Honneth (2000), pour être reconnu socialement, l’individu doit d’abord développer la confiance et le respect de soi à travers les sphères de reconnaissance affective et juridique.

Partant de ces principes, il est possible de faire les propositions de recherche suivantes : 1) les mères qui ont un réseau primaire aimant, valorisant et sécurisant auraient plus de facilité à obtenir la reconnaissance au sein des autres sphères. Sur le plan juridique, elles auraient plus de facilité à respecter leurs engagements, notamment ceux auprès de leurs enfants, et auraient acquis suffisamment de confiance en elle pour tenter de faire reconnaître leurs droits auprès des intervenantes de la protection de la jeunesse, des avocats et juges, ainsi qu’auprès des parents d’accueil de l’enfant. 2) Les mères ayant le sentiment de se réaliser seraient plus susceptibles de prendre part aux décisions et d’honorer leurs engagements en ce qui concerne leurs enfants. Elles devraient avoir l’impression que leurs droits sont respectés ou encore

avoir suffisamment confiance en elle pour demander par des actes concrets le respect ou l’élargissement de leurs droits.

Tableau 1

La structure des relations de reconnaissance Formes de

reconnaissance Affective Juridique Sociale

Relations Relations primaires ou affectives (amour, amitié) Relations juridiques (droits) Communauté de valeurs (solidarité)

Valeurs Amour Égalité Solidarité

Dimension personnelle

Affects et besoins Responsabilité

morale Qualités et aptitudes Rapport à soi Confiance en soi Respect de soi Estime de soi Formes de mépris Intégrité physique et psychique menacée Privation de droits et exclusion Humiliation, offense et invisibilité Inspiré de Renault (2000) et Honneth (2000, p. 222)

2.3.1.1 Reconnaissance affective

Honneth entend par relations primaires celles qui impliquent des liens affectifs. On peut penser aux membres de la famille (parents, conjoints ou conjointes, enfants, fratrie) et aux amis proches. À ce premier niveau de reconnaissance se construit la confiance en soi. Elle s’édifie à l’intérieur des liens affectifs qui naviguent entre l’autonomie et la dépendance (la capacité à être seul et la fusion). L’individu développe sa capacité à être seul lorsqu’il se sent aimé par une personne et qu’il est en mesure de percevoir cette personne comme étant indépendante. Par la reconnaissance réciproque de chacun des sujets, une relation à soi peut se construire et ainsi permettre le développement de la confiance en soi, par l’accès à ses propres capacités émotionnelles. C’est en somme l’expérience intersubjective de l’amour qui amène une sécurité émotionnelle permettant à l’individu d’éprouver et de manifester ses besoins et ses sentiments. Cette assurance émotionnelle est primordiale dans le développement d’un rapport positif à soi puisqu’elle constitue le socle sur lequel le respect et l’estime de soi peuvent se développer. « L’expérience intersubjective de l’amour ouvre

l’individu à cette strate fondamentale de sécurité émotionnelle qui lui permet non seulement d’éprouver, mais aussi de manifester tranquillement ses besoins et ses sentiments, assurant ainsi la condition psychique du développement de toutes attitudes de respect de soi » (Honneth, 2000, p. 181).

L’individu peut aussi vivre des expériences de mépris dans le cadre de ces liens affectifs. Au sein de cette première sphère, le mépris prend la forme de maltraitances où l’intégrité physique ou psychologique de l’individu est menacée (Honneth et Voirol, 2008), freinant ainsi le développement de la confiance en soi et lésant le rapport à soi. Les relations primaires jouent un rôle fondamental dans le développement d’un rapport à soi positif, c’est-à-dire que l’identité peut être formée ou déformée dans le cadre des relations avec des personnes qui comptent aux yeux de l’individu (Taylor, 2002).

Honneth (2000) appuie son propos sur les travaux du psychanalyste Donald W. Winnicott portant sur la socialisation du nouveau-né. Il montre ainsi de façon empirique comment l’individu développe sa capacité à être seul en passant d’une relation symbiotique au développement de l’indépendance. Honneth décrit à partir des travaux de Winnicott que le processus de différenciation s’acquiert à partir d’une lutte. Le nourrisson doit exécuter une tâche complexe : se détacher de sa mère en manifestant de l’agressivité à son endroit. Lorsque la mère résiste à ses provocations destructrices, elle peut reprendre son indépendance. Dans le cadre de ce processus de différenciation, Winnicott ajoute que « l’objet transitionnel » est nécessaire au développement de la capacité de l’enfant à naviguer entre autonomie et symbiose. Il peut s’agir d’une couverture ou d’un jouet significatif pour l’enfant, par exemple. En fait, il démontre que ces objets deviennent des intermédiaires pour faciliter ce processus de différenciation. D’après Honneth, la théorie de Winnicott éclaire comment l’individu peut naviguer entre autonomie et dépendance lorsqu’il acquiert une sécurité émotionnelle. « Si cette théorie permet d’appréhender l’amour comme une forme particulière de reconnaissance, c’est d’abord par la manière spécifique dont elle fait dépendre la réussite des relations affectives de la capacité acquise dans la prime enfance d’établir un équilibre entre symbiose et affirmation de soi » (Honneth, 2000, 166).

La démonstration empirique à partir de travaux de Winnicott est cependant discutable, puisque dans cette perspective, la lutte sociale au sein de cette sphère de reconnaissance

semble plus difficile à envisager. D’ailleurs à ce sujet, Renault (2000, p. 37-38) souligne que : « Axel Honneth soutient que le déni de cette première forme de reconnaissance ne peut conduire à aucune lutte sociale parce qu’elle ne concerne qu’un rapport à soi intime non généralisable qu’il est impensable d’élever au rang de revendication collective. » Renault ajoute que ce n’est pas tant que le déni de reconnaissance touche une dimension trop individuelle de la personne qui explique ce point de vue, mais plutôt que le déni de reconnaissance affective peut entraîner une lésion du rapport à soi importante qui limite les capacités de l’individu à lutter pour sa reconnaissance.

Si la négation de la confiance en soi semble ici difficilement déboucher sur un mouvement social, ce n’est pas du fait du caractère purement individuel de ce rapport à soi, mais de la profondeur de la blessure intérieure : du déni de reconnaissance, il peut ici résulter une destruction de l’identité personnelle trop radicale pour que l’individu dispose encore de ressources psychologiques et symboliques que supposent la révolte individuelle et l’organisation collective. (Renault 2000, p. 38)

C’est donc dire que le déni de reconnaissance provoque des souffrances si importantes que la situation d’injustice ne peut entraîner de dynamique revendicative et que le vécu ne peut pas se transformer en expérience de l’injustice contre laquelle s’indigner.

Il est toutefois possible de croire que le point de vue de Honneth a évolué depuis la parution en 1992 de son livre intitulé La lutte pour la reconnaissance. Dans Ce que social veut dire II. Les pathologies de la raison paru en 2015, il indique que l’État doit pouvoir compter sur des organisations non étatiques, afin qu’elles puissent militer pour que des conditions soient respectées dans les cadres familial et professionnel. La responsabilité de militer pour que les conditions de la reconnaissance soient assurées doit être partagée. Si l’individu perd des capacités de lutter pour sa propre reconnaissance lorsque le déni de reconnaissance entraîne des souffrances trop importantes, ceci ne veut pas dire que la lutte sociale n’est pas possible puisque des luttes peuvent être menées par des individus témoins de cette souffrance, ceux que Renault (2002) nomme les porte-paroles. Enfin, si cette ouverture à la lutte pour la reconnaissance apparaît dans ce livre, Honneth soutient toujours sa perspective psychanalytique basée sur les travaux de Winnicot. Sommairement, il croit que la lutte pour la reconnaissance émane d’un besoin inconscient qui prend sa source dans la socialisation du nouveau-né, puisque le besoin de reconnaissance ne semble jamais satisfait.

L’hypothèse selon laquelle un schéma mnésique venu de la petite enfance continue d’agir en nous tous, nous faisant inconsciemment douter de toute intersubjectivité acquise, du seul fait de sa médiateté ; d’un autre côté ce principe explicatif rend trop bien compte d’une série de processus sociaux dans le contexte de la lutte pour la reconnaissance pour que nous nous hâtions de l’abandonner en raison de son caractère empiriquement invérifiable. (Honneth, 2015, p. 22)

Enfin, comme l’expérience subjective des mères est examinée à partir de la naissance de l’enfant placé, les données ne permettent pas d’analyser la relation mère-enfant de la prime enfance. Néanmoins, on sait que le placement de l’enfant entraîne systématiquement une transformation de la relation entre la mère et son enfant placé. Par ailleurs, la littérature montre que d’autres relations primaires sont susceptibles de s’effriter ou de se resserrer. Comme la reconnaissance affective est fondamentale puisqu’elle constitue le socle à partir duquel le respect et l’estime de soi peuvent se développer, il apparaît fort pertinent de jeter un regard sur la composition de leur réseau immédiat, et surtout, de comprendre comment le placement de l’enfant affecte ces relations. Qui sont les personnes sur lesquelles les mères peuvent compter et quelle est la qualité de ces relations ? Vivent-elles dans le cadre de ces relations des expériences de reconnaissance à travers lesquelles elles peuvent ressentir et exprimer leurs besoins et sentiments ? Est-ce qu’elles y vivent plutôt des expériences de mépris qui menacent leur intégrité physique ou psychologique, comme de la violence, du dénigrement ?

2.3.1.2 Reconnaissance juridique

La reconnaissance juridique octroie à l’individu son statut et sa dignité en tant que sujet de droit. Elle vient confirmer la valeur sociale de son identité par le développement du respect de soi. L’individu se considère comme porteur de droits dans la mesure où il reconnaît que l’autre a aussi des droits. En fait, pour que l’individu puisse se percevoir comme une personne juridique, la perspective d’un autrui généralisé doit être intégrée. C’est-à-dire que « [l]es partenaires savent quelles obligations ils sont tenus de respecter à l’égard de l’autre. Inversement, ils peuvent donc aussi se comprendre comme porteurs d’exigences individuelles auxquelles leur vis-à-vis se sait obligé de satisfaire » (Honneth, 2000, p. 136). C’est donc à

travers l’acquisition de droits et l’observation de ses devoirs que l’individu prend conscience qu’il est digne de respect.

Toutefois, pour que l’individu puisse agir comme une personne juridique, il doit disposer des trois types de droits qui coexistent au sein des sociétés, soit les droits civils, politiques et sociaux. Le premier vise à protéger la vie, la liberté et la propriété de la personne, tandis que la seconde lui assure la possibilité de participer à la volonté publique, soit à la vie démocratique. Quant à la troisième forme, elle a pour but de garantir à tous les sujets une place pour qu’ils puissent se réaliser.

Pour pouvoir agir comme personne moralement responsable, l’individu n’a pas seulement besoin d’être protégé par la loi contre les empiètements qui menace sa sphère de liberté, il faut aussi que la loi assume la possibilité de participer au processus de formation de la volonté publique, possibilité dont il ne peut cependant faire effectivement usage que s’il est en même temps assuré d’un certain niveau de vie. (Honneth 2000, p. 199)

Ainsi, l’individu doit être titulaire de droits fondamentaux universels pour se reconnaître comme étant une personne juridique. Ces droits fondamentaux, déterminés sur la base du principe d’égalité, permettent à l’individu de se concevoir comme un membre de la communauté. L’individu intériorise alors les règles qu’il se doit de respecter. Par le fait même, il s’attend à ce qu’autrui agisse en respectant ces mêmes règles à son égard. Il peut alors bénéficier du même respect que ses pairs.

La privation de droits et l’exclusion sont deux formes de mépris qui découlent du déni de reconnaissance juridique et qui entravent la capacité de l’individu à développer le respect de soi, lésant ainsi le rapport à soi. Les luttes alors enclenchées peuvent être d’ordre individuel ou collectif. L’histoire a notamment démontré comment des groupes opprimés ont par le passé vu s’accroître leur statut juridique à la suite de luttes, par exemple celles menées par les mouvements féministes ou celles dirigées par le mouvement civique des Noirs américains. Sur le plan de la reconnaissance des droits individuels, les luttes ou les recours en justice sont légitimés, puisque ce mode d’action est socialement accepté. « Car avec l’activité facultative du recours en justice, l’individu dispose d’un moyen symbolique dont l’efficacité sociale peut constamment lui démontrer qu’il est une personne moralement responsable jouissant d’une reconnaissance générale » (Honneth, 2000, p. 204).

Au Québec, le placement à long terme dans le cadre d’une mesure de protection pour l’enfant s’inscrit dans le contexte de l’application de la Loi sur la protection de la jeunesse (LPJ). Cette loi prévoit des dispositions exceptionnelles qui viennent modifier, voire restreindre les droits et obligations des parents à l’égard de leurs enfants. On sait que les parents demeurent généralement titulaires de l’autorité parentale et habituellement ils obtiennent aussi un droit d’accès à l’enfant. Toutefois, du fait que l’enfant est suivi par la protection de la jeunesse, des pouvoirs sont donnés aux intervenantes et au milieu d’accueil de l’enfant. La LPJ prévoit certaines dispositions qui précisent le partage des pouvoirs, mais c’est principalement les tribunaux qui détermineront ou plutôt baliseront les droits des parents. Par ailleurs, il est courant que les mères espèrent ravoir la garde ou obtenir un élargissement de leurs droits d’accès, même lorsqu’un juge a ordonné le placement d’un enfant à long terme. Lorsqu’elles luttent pour la reconnaissance de leurs droits, des mères peuvent donc entamer une bataille juridique pour ravoir la garde ou pour obtenir plus de contacts avec leur enfant, par exemple. Sur le plan de la reconnaissance juridique, les mères dont l’enfant est placé jusqu’à la majorité voient systématiquement leurs droits et leurs obligations concernant l’enfant se transformer. Elles doivent transiger avec d’autres acteurs comme la protection de la jeunesse ou le milieu d’accueil, ce qui vient modifier l’exercice de leurs droits et de leurs obligations en ce qui concerne l’enfant placé. Dans ce contexte, on peut se demander : est-ce que les mères ont le sentiment que leurs droits sont respectés par les intervenants sociaux et juridiques depuis que l’enfant est placé ? Est-ce que leur statut de mère est reconnu ? En ce qui concerne les droits qu’elles ont maintenus, notamment en ce qui a trait aux contacts mère- enfant, est-ce qu’elles respectent leurs obligations à l’égard de leurs enfants ? Si non, qu’est- ce qui vient faire obstacle ? Quelles sont leurs conditions sociales et leurs conditions économiques ?

2.3.1.3 Reconnaissance sociale

La reconnaissance juridique n’est pas suffisante pour que l’individu soit considéré socialement. Il doit apprendre à se concevoir comme un membre de la société disposant des mêmes droits et obligations que ses pairs, mais aussi comme une personne unique qui peut apporter une contribution singulière au plan sociétal. Pour qu’il puisse se voir comme une

personne estimable, les qualités, les compétences particulières de l’individu doivent être socialement reconnues. En fait, l’individu peut développer son estime de soi en actualisant ses compétences et en trouvant une place où sa participation est socialement valorisée. Cette troisième forme de reconnaissance s’appuie sur l’idée voulant que l’organisation sociale réfère à une communauté de valeurs. En revisitant les écrits de Hegel et de Mead, Honneth (2000) conclut que cette troisième forme de reconnaissance

ne peut être comprise adéquatement que si l’on présuppose l’existence d’un horizon de valeurs commun aux sujets concernés. Car l’alter et l’ego ne peuvent s’estimer réciproquement en tant que personnes individualisées que dans la mesure où ils se réfèrent aux mêmes valeurs et aux mêmes fins, en fonction desquelles chacun mesure l’importance de ses qualités personnelles pour la vie de l’autre ou ce qu’elles apportent. (Honneth, 2000, p. 206)

Cette forme de reconnaissance renvoie donc à un cadre de référence à partir duquel les caractéristiques particulières (qualités et aptitudes) de l’individu peuvent être reconnues. Ce cadre de référence, qu’Honneth (2000) nomme un cadre d’orientation symboliquement structuré, n’est pas immuable. Néanmoins, on remarque des enjeux importants concernant le poids qu’y exercent les valeurs dominantes au sein d’une société, notamment celui de la domination économique dont découle souvent une domination au plan culturel, c’est-à-dire que « la classe économique dominante érige ses valeurs et son mode de vie en normes sociales […] [et que] la domination économique internationalisée se solde déjà par une domination symbolique de toutes les cultures qui ne parviennent pas à s’approprier le modèle culturel dominant » (Renault, 2000, p. 42).

Souvent conséquences de rapports sociaux de domination, les formes de mépris au sein de cette sphère réfèrent à la mésestime sociale (Honneth, 2007) incluant l’humiliation, l’offense (Honneth, 2000) et l’invisibilité (Honneth, 2007). L’exposition au regard stigmatisant d’autrui entraîne une image négative de soi et vient fragiliser l’identité de l’individu ou du groupe (Honneth, 2008). Ces formes de mépris entravent donc le développement d’un rapport positif à soi. Or, si ce rapport de pouvoir est important, cette troisième relation de reconnaissance fait l’objet d’une lutte continue où les mouvements sociaux influencent l’opinion publique à l’égard des qualités et capacités qui sont socialement valorisées. En fait, plus « les mouvements sociaux parviennent à rendre l’opinion publique attentive à

l’importance négligée des qualités et des capacités qu’ils représentent collectivement, plus ils ont de chances d’accroître la valeur sociale ou la considération dont leurs membres jouissent au sein de la société » (Honneth, 2000, p. 217).

Sur le plan de la reconnaissance sociale, le placement de l’enfant vient modifier la place que les mères biologiques occupent auprès de leur enfant. Ce contexte a donc une incidence sur le regard qu’autrui porte à la mère puisqu’elle déroge des attentes normatives liées à la maternité. Par ailleurs, après le placement de l’enfant, les mères peuvent perdre la possibilité de jouer un rôle social positif, celui d’être une mère. Comment leurs aptitudes parentales sont-elles reconnues à la suite du placement de l’enfant ? Comment décrivent-elles les rôles qu’elles jouent auprès de leurs enfants ? Comment les milieux d’accueil de l’enfant, les intervenants sociaux et juridiques valorisent ou disqualifient la mère dans ce rôle ? Par ailleurs, on sait que la maternité est une forme de reconnaissance sociale, mais que la forme