• Aucun résultat trouvé

Le GIEC (2003a) a établi six grandes catégories, qui relèvent à la fois de l’occupation du sol (telle que « forêts », « zones humides ») que de l’utilisation du sol (« établissements », « cultures ») ou encore des catégories dont on ne sait pas au premier abord si elles relèvent d’un sens ou de l’autre (« prairies », « autres terres »). Cette limite est reconnue par le GIEC qui indique qu’elles seront appelées « catégories d’utilisation des terres » par simple souci pratique (GIEC 2003a). L’emploi de ce terme dans ce contexte a ainsi été appliqué pour le titre de cette thèse. Ces catégories et leurs définitions ont été crées pour être basiques et cohérentes avec les travaux d’harmonisation mondiale de définitions, comme ceux que mènent la FAO pour la forêt avec l’IUFRO et le CIFOR (FAO, 1986, 1995, 2002) ou encore l’USGS (2001) ; ou encore avec les définitions déjà utilisées par le Protocole de Kyoto et les Accords de Marrakech (FCCC/CP/2001/13/Add.1, p58). Enfin, ces catégories sont

suffisamment larges pour être applicables à des contextes nationaux hétérogènes. En effet, ces six grandes catégories constituent une structure de base permettant, si besoin, une subdivision (par activité, mode de gestion, zone climatique…) pertinente pour la mise en œuvre de méthodes d’évaluation des variations des stocks de carbone et des émissions et absorptions de gaz à effet de serre (GIEC 2003a). Dans nos tableaux et figures, nous ferons référence aux six grandes catégories suivantes:

Table 1.2 : les six catégories d’occupation du sol de référence pour les inventaires

Terres

artificialisées Cultures Forêts Prairies Autres terres Zones humides

Settlements Cropland Forest land Grassland Other land Wetlands D’après le GIEC (2003a)

Cette unité de référence est définie par sa qualité (appartenance à une catégorie) et une quantité, à savoir le stock de GES qu’elle contient. Les conversions entre catégories entraînant des passages d’une unité riche (ex un sol en prairie) à des unités plus pauvres (ex un sol artificialisé), et inversement, les flux de surfaces entraînent des flux de GES de la terre vers l'atmosphère, modifiant ainsi indirectement l'effet de serre. Ces catégories sont définies par le GIEC. Tant que cela est justifié, toute donnée disponible nationalement prime sur les données internationales par défaut : il est donc possible d’être plus précis que les grandes catégories du GIEC, mais ce système national doit être compatible avec ces six grandes catégories. Le GIEC précise que chaque définition doit être « conforme aux définitions

nationales », c’est-à-dire qu’il faut respecter les définitions des données sources. Nous revenons sur

ces définitions officielles car elles représentent une référence pour la réalisation des inventaires. Or ce ne sont pas des catégories géographiques, scientifiquement claires et solides, mais plutôt un cadre général construit pour être applicable à des contextes très divers, tant du point de vue de la configuration biophysique et paysagère de tous les pays du monde, censés réaliser un inventaire, que du point de vue des nomenclatures existantes des données nationales ou internationales pouvant être utilisées. Voici ci-dessous une définition de ces catégories d’après les lignes directrices du GIEC (2003a).

Terres forestières

Il s’agit des « terres à végétation ligneuse correspondant aux seuils utilisés dans la

définition des terres forestières dans l’inventaire national des gaz à effet de serre », ainsi que les terres « dont la structure végétale est actuellement inférieure [à ces seuils], (…) mais qui pourrait potentiellement les dépasser ». Le GIEC n’impose pas de définition de la forêt, mais propose une

définition adaptée à la définition du pays, entraînant une comptabilisation hétérogène de la forêt selon les pays. L’inclusion des terres boisées dont les ligneux ont le potentiel d’atteindre les seuils de définition de la forêt implique une méthode de suivi des surfaces forestières de type inventaire forestier, avec une enquête de terrain et un regard d’expert.

Terres cultivées

Il s’agit des terres « travaillées par l’homme pour la production végétale », y compris les systèmes agro-forestiers qui « n’atteignent pas les critères de définition quantitative de la forêt ».

Prairies

Cette catégorie concerne des terres agricoles non incluses dans la catégorie « terres cultivées »

Cette catégorie inclut les parcours et les pâturages qui ne sont pas considérés comme des terres cultivées. Elle inclut également des systèmes à végétation ligneuse et autre végétation non herbacée telle que les herbes et les broussailles dont le seuil est inférieur aux valeurs utilisées pour la catégorie terres forestières. La catégorie inclut également toutes les prairies, depuis les terrains en friche jusqu’aux espaces récréatifs, ainsi que les systèmes agricoles et sylvopastoraux, conformément aux définitions nationales. Les terres en friches sont donc incluses dans les terres dites « gérées ».

Zones artificielles

Cette catégorie inclut toutes les « terres développées », terme traduit de l’anglais mais qui n’est pas clair, y compris les infrastructures de transports et les établissements humains de toutes dimensions, sauf s’ils sont déjà inclus dans d'autres catégories. Cela signifie que c’est une catégorie de solde. Ainsi, entrent dans cette catégorie inclut pelouses, jardins, parcs urbains, etc., « si tant est que

ces terres sont associées fonctionnellement ou administrativement » avec des espaces urbanisés

(GIEC, 2003). Au terme établissement, issu de la transcription directe de l’anglais ‘settlements’, nous préférons l’expression « zones artificielles », traduction qui reflète aussi les réalités hétérogènes que recoupe cette catégorie. Les défauts d’une telle catégorie pour le suivi du carbone (notamment le fait que ces sols ne sont pas tous imperméables) seront développés dans les chapitres 2 et 3.

Terres humides

Les terres humides (wetland), en général plutôt appelées « zones humides » en français, concernent « les terres couvertes ou saturées d’eau pendant la totalité ou une partie de l’année », comme les tourbières (y compris lorsqu’elles sont exploitées). Ce classement n’intervient que si la surface n’est pas incluse dans les catégories « terres forestières », « terres cultivées », « prairies » ou « établissements », qui sont donc des classements prioritaires. Un plan d’eau en zone urbaine, ou une rizière, par exemple, n’appartiennent pas à cette catégorie. Ici, la dimension d’utilisation du sol prédomine donc sur la dimension d’occupation physique.

Autres terres

C’est une catégorie par défaut, qui comprend « les sols dénudés, les roches, les glaces et toutes

les superficies terrestres qui ne figurent pas dans une des cinq autres catégories ». La fonction

pratique est explicite de cette catégorie est aussi de faire en sorte que le total de la superficie connue d’un pays corresponde bien au total des superficies totales d’un territoire (espace géré et non géré).

Outline

Documents relatifs