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Par sa charge, l‟évêque a également la responsabilité de la surveillance des congrégations. Si les congrégations127 n‟appartiennent pas à la structure hiérarchique de l‟Eglise diocésaine, elles lui sont cependant liées de près. Par exemple, en 1939, 77 membres du clergé régulier masculin prennent en charge une paroisse en tant que prêtre, vicaire ou administrateur et 3 autres sont aumôniers soit de congrégations féminines, soit d‟une paroisse polonaise128

. Les congrégations masculines et féminines sont nombreuses en Moselle129, d‟autant plus nombreuses qu‟après la politique drastique de Bismarck et son Kulturkampf130, les lois du chancelier von Bulow leur redonnent l‟autorisation d‟enseigner en 1903 et leur donnent un nouvel essor alors qu‟en France, les congrégations sont étouffées par le législateur131. En 1939, le diocèse reconnaît 15 ordres ou congrégations d‟hommes et 32 communautés de femmes132

. Leur nombre est considérable : au moins133 250 religieux et 2 420 religieuses134. Les noviciats et scolasticats ont de nombreux candidats à la tonsure ou à l‟habit. Pendant le second semestre 1939, sept membres de congrégations masculines originaires de Moselle sont ordonnés hors du département135.

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Selon le Codex Juris Canonci de 1918, « l’état religieux est la manière stable de vivre en commun par laquelle les

fidèles se proposent d’observer non seulement des préceptes communs, mais encore les conseils évangéliques par les vœux d’obéissance, de chasteté et de pauvreté. » (canon 487)

128AEM, selon listing établi. 129

Voir annexe 6, liste des congrégations.

130Sous la direction de René Tavenaux, Encyclopédie illustrée de la Lorraine, la vie religieuse, Metz, éditions

Serpenoise, Nancy, Presses universitaires, 1988, article de Pierre Barral, p. 213. Le Kultukampf de Bismark qui combat l‟ultramontanisme par une réglementation stricte de certaines activités ecclésiastiques n‟est pas entièrement appliqué en Alsace-Lorraine. Des lois d‟Empire entraînent cependant le départ des jésuites, des rédemptoristes, des oblats de Marie Immaculée, des frères des écoles chrétiennes. Le collège Saint-Clément est fermé.

131La loi du 15 mars 1879 et le décret du 29 mars 1880 réduisent la vie religieuse en France. La loi du 1er juillet 1901

proclamant la liberté d‟association exclut les congrégations. La loi du 7 juillet 1904 interdit l‟enseignement congréganiste.

132Nous en avons recensé 34, soit en plus la congrégation de Saint-Charles Borromée, une communauté internationale,

fondée en 1887 à Plaisance en Italie présente à Dieuze, Sarrebourg, Thionville et Albestroff et la congrégation du Très- Saint-Sauveur d‟Oberbronn créée en 1857 en Alsace présente à Sarralbe.

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Quelques statistiques nous manquent. Ce chiffre est donc l‟évaluation basse.

134Voir annexe 6, liste des congrégations, colonnes « vocations » et « succursales ». 135Annexe CD2, corpus.

Les religieuses sont très présentes dans les écoles publiques primaires de filles136 et les maternelles publiques, dans seize pensionnats privés qui éduquent plus de 5 000 jeunes filles, dans tous les hôpitaux et tous les hospices et dans quelques orphelinats ou refuges pour femmes enceintes. Certaines assistent les infirmes dans des demeures privées. Au Grand et au Petit séminaires, les religieuses gèrent la vie domestique, ce qui se fait aussi dans plusieurs hôpitaux et orphelinats publics ainsi qu‟à la prison pour femmes, en Chandellerue, à Metz.

Dans de nombreuses communes, de petites communautés, généralement de trois religieuses, côtoient au quotidien la population. Elles créent des écoles ménagères ou de couture. D‟autres cloîtrées se vouent à la prière monastique dans trois établissements : à l‟abbaye d‟Oriocourt, au carmel, rue des Trinitaires, à Metz et au monastère, rue Four du Cloître, à Metz. Chez les sœurs, en 1940, on dénombre quelques sœurs allemandes naturalisées françaises après 1918137

, quelques Luxembourgeoises franciscaines et une minorité de sœurs de nationalité allemande138. Sinon elles sont généralement issues de la région d‟Alsace-Moselle.

Les frères, moines et sœurs sont donc physiquement très présents sur le sol mosellan. Comme les prêtres séculiers, ils sont très visibles avec leurs habits caractéristiques à chaque ordre. Ils diffusent le savoir, donnent assistance aux plus démunis, soignent les malades, accompagnent les

136Les trois congrégations enseignantes en primaire sont : la congrégation des sœurs de la Providence à Peltre, les sœurs

de Saint-Jean-de-Bassel et les sœurs de Sainte-Chrétienne à Metz.

137ADM 29J1172. Comme chez les sœurs de la Visitation à Metz, les sœurs Saint-Charles de Nancy présentes dans 7

communautés en Moselle.

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ADM 29J1172. On en dénombre en 1940 : 44 chez les sœurs de Sainte-Chrétienne dont la moitié de retraitées, 1 sœur du Couvent Reinacker (Bas-Rhin) à Phalsbourg, 1 sœur à l‟école La Miséricorde à Metz, 3 sœurs de la Charité de Strasbourg Allemandes à Lettenbach et 2 à Montigny, 28 sœurs au Bon Pasteur de Metz, 6 sœurs de la Congrégation des sœurs des Pauvres de l‟Enfant Jésus à Plappeville, 2 sœurs à Saint-Jean-de-Bassel, 16 sœurs de la Providence à Peltre, 7 sœurs des Filles de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul à Bon-Secours, 6 sœurs de Niederbronn, 7 sœurs Petites sœurs des Pauvres, 4 Filles de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul, 4 Sœurs de la Charité Strasbourg à Gorze, 10 sœurs de la communauté Pépinville, 2 sœurs Cœur de Marie à Vic/ Seille…

mourants. Dans le diocèse, trois collèges et deux écoles élémentaires privées sont fondés et dirigés par des religieux avec environ 2 200 garçons

.

Les frères des collèges privés instruisent l‟élite puisqu‟il y a une sélection par l‟argent du fait des coûts de scolarité élevés, même si des bourses sont attribuées ou quelques places gratuites sont réservées aux plus sérieux des candidats.

Etablissements tenus par les religieux en Moselle 1939 Régulier139 Enseignement secondaire 140 Assistance Bienfaisance 141 Hommes 17 12 2

Femmes142 3 au moins 26 au moins 48

Total 20 au moins 38 au moins 50