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Au 1er décembre 1939, le diocèse de Metz comprend 59 paroisses, 589 succursales et 128 vicariats92.

À chaque paroisse est affecté un prêtre qui porte le titre de curé de la paroisse. Chaque paroisse est rattachée à un curé, mais celui-ci n'est pas forcément résident à la cure dans la paroisse. Ce nom de curé signifie « chargé du soin des âmes », curatus animarum. Sous l'autorité directe de son évêque, dont il est le délégué, c'est le pasteur de la paroisse, au sens évangélique du terme. Dans les paroisses administrées par un curé non résident, une succursale est créée afin de suppléer à l'insuffisance de l'église paroissiale. Les prêtres sont alors appellés administrateurs, succursalistes ou desservants.

88Almanach Marie Immaculée, Metz, 1939, p. 29.

89Eloge funèbre de Mgr Schmit 1974 cité dans Vocations du diocèse de Metz, 1975. 90

Ascomémo : situation au 1er septembre 1939, d‟après Le clergé du diocèse de Metz au cours de la deuxième guerre

mondiale 1939-45, ordo reconstitué, anonyme, dactylographié.

91Le décret du 30 décembre 1809 applicable en Moselle régit le fonctionnement des conseils de fabrique qui sont des

établissements publics chargés de l‟administration et de la gestion des paroisses. Leur bureau est constitué de trois personnes élues au sein de la communauté paroissiale et du curé. Les comptes engagent la préfecture. Au préalable, ils sont vérifiés et validés par le réviseur des fabriques de l‟évêché.

Répartition du clergé séculier en paroisses, succursales et vicariats au 1er décembre 1939

Districts municipalités paroisses succursales vicariats prêtres séculiers Metz-ville 1 9 2 24 106 Metz-campagne 153 7 104 10 157 Boulay 101 4 76 7 84 Château-Salins 132 5 99 5 81 Forbach 87 8 79 25 119 Sarrebourg 105 8 78 6 93 Sarreguemines 73 7 60 15 104 Thionville-Est 76 5 66 9 87 Thionville-Ouest 31 6 25 27 62 TOTAL 759 59 589 128 893

Le nombre de prêtres séculiers varie selon les sources. Le chanoine Minni se référant au document officiel de l‟évêché, le Schematismus, l‟ordo de 1940, reprend à son compte le chiffre de 89393. L‟historien Henri Hiegel avance lui le nombre de 880 prêtres séculiers94. Une liste officielle de l‟évêché publiée dans l‟Almanach de Marie Immaculée donne les noms de 864 prêtres au 15 juillet 193995. Le corpus listing que nous avons constitué fait état de 1 050 membres pour juin 194096 . La nette différence entre notre corpus et les autres statistiques vient de l‟intégration dans notre listing du personnel épiscopal, des ordonnés sans affectation, des aumôniers, des retraités, des professeurs, et surtout des pères et frères affectés à des paroisses en remplacement des prêtres mobilisés entre décembre 1939 et juin 1940.

Les curés en charge de paroisse sont nommés par l‟évêque sur approbation du gouvernement. Parmi eux, il choisit des archiprêtres chargés de correspondre avec l‟évêque, sur tout ce qui a trait aux besoins et à la discipline des églises. Les curés bénéficient de l‟inamovibilité, c‟est-à-dire qu‟ils ne peuvent être privés de leur ministère. A l‟inverse, les desservants sont amovibles. Ils sont placés sous la direction et la surveillance du curé de la paroisse comprenant l‟église succursale. Enfin, selon la taille de la paroisse ou le nombre de paroissiens, des vicaires assistent des curés ou des desservants pour qui les tâches sont trop importantes.

Les prêtres mosellans sont dans leur immense majorité nés en Moselle. Nous avons pu identifier le lieu de naissance de 1 01297 d‟entre eux :

93

AEM, non coté, réponse à une lettre de Joseph Dillenschneider de Sarrebourg, juillet 1973. Le chanoine Minni était secrétaire général à l‟évêché. Le Schematismus du diocèse de Metz donne effectivement 893 curies au 1er décembre

1939.

94Henri Hiegel, Ils disent… Drôle de guerre, Sarreguemines, éditions Pierron, 1983, p. 13. 95

Diocèse de Metz, Almanach de Marie Immaculée, 1940, pp. 73-77.

96AEM, d‟après répertoire alphabétique des prêtres pendant la guerre établi vers 1965. Voir listing annexe CD2. 97Nous n‟avons pas trouvé l‟information pour 38 d‟entre eux.

Lieux de naissance Nombre

Moselle 910

Alsace 60

Autres départements français 15 Allemagne-Autriche 13 Italie 6 Luxembourg 4 Pologne 2 Slovénie98 1 Suisse 1

Les prêtres italiens, polonais et slovènes sont aumôniers des communautés de leur pays dans les cités ouvrières des vallées usinières de la Fensch et de l‟Orne et du pays du charbon à Merlebach.

La plupart des ecclésiastiques mosellans en place en 1939 sont formés par les écoles allemandes entre 1871 et 1918. Seul un prêtre né en 1845 est formé au Grand séminaire français avant l‟annexion. En principe, ceux nés entre 1852 et 186599

, soit 44 prêtres, ne sont pas allés à l‟école primaire allemande mais ont bien été formés par le Grand séminaire de Metz devenu allemand. Ceux nés entre 1866 et 1884, soit 262 prêtres, ont été à l‟école allemande et ont poursuivi leur formation sacerdotale allemande. Ceux nés entre 1885 et 1898, soit 239 prêtres, ont été à l‟école allemande puis au Grand séminaire français. Ceux nés entre 1899 et 1911, soit 230 prêtres, vont à l‟école allemande, puis au Grand séminaire redevenu français. Enfin ceux nés entre 1912 et 1916, soit 88 prêtres, ont eu une formation scolaire uniquement française100. Certains ont été mobilisés dans l‟armée du Kaiser101

. Dans son livre Der Kulturkampf in Frankreich102 publié en

1914, l‟abbé François Goldschmitt de Rech montre que contrairement aux prêtres des générations anciennes qui se référent à la France jusqu‟en 1900, ceux des nouvelles générations n‟ont plus la même attitude car l‟Allemagne leur assure plus de sécurité et de liberté d‟action religieuse que la France où règne désormais une politique anticléricale. Cette attirance103 vers le catholicisme

98Bien que la Slovénie soit intégrée au royaume de Yougoslavie en 1929, l‟aumônier est bien identifié comme Slovène

et non Yougoslave.

99Un enfant de six ans peut aller à l‟école primaire. A la rentrée d‟octobre, l‟entrée à l‟école primaire concerne donc

l‟année 1865.

100AEM, d‟après répertoire alphabétique des prêtres pendant la guerre établi vers 1965. Voir en annexe 5, année de

naissance des prêtres en 1940.

101ADM 18J248, c‟est le cas par exemple de l‟abbé Emile Morhain né en 1900 à Bouzonville, supérieur du Petit

séminaire. Une photo légendée indique qu‟il était au Ière Garde Reserve Regiment, 3ème Kompanie Ersatz. Bataillon à Berlin Weissensee du 10 octobre au 11 novembre 1918.

102François Goldschmitt, Der Kulturkampf in Frankreich, Bad-Mergentheim, 1914. Une version abrégée est publiée en

1915 aux éditions Lothringer Verlags Ŕ und Hülfsverein à Metz.

103

On peut souligner le cas de l‟abbé Marie Charles Auguste Jacot né à Metz en 1845. Après l‟annexion de la Moselle en 1871, il opte pour la nationalité française et entre au séminaire d‟Alger. Ordonné prêtre, Auguste Jacot retourne en métropole en 1876, où il est d‟abord nommé vicaire à Vagney. Puis il est nommé curé de Rélanges, dans les Vosges, en 1878. Il obtient sa mutation en Moselle, dans le nouveau Bezirk Lothringen. Naturalisé allemand en 1887, Auguste Jacot est nommé curé de Fèves. Il garde cette fonction jusqu‟en 1898. Bien que francophone, Auguste Jacot n‟hésite pas à prendre position en faveur du pouvoir impérial allemand, s‟attirant les foudres de la presse française et des réactionnaires germanophobes. En 1887, il publie notamment Opinion de Quiquengrogne, dans lequel il attaque le

allemand se manifeste avec éclat par le succès du soixantième Katholikentag à Metz en 1913. Le retour à la France est vécu par la majorité des prêtres avec méfiance. En 1929, au procès d‟autonomistes alsaciens à Besançon, l‟abbé Goldschmitt souligne « qu’après 1918, un grand

nombre de prêtres mosellans avaient maintenu des relations avec leurs confrères allemands et même des laïcs104 ». En même temps, les catholiques après 1918 ont dû « rompre toute relation organique avec le catholicisme allemand… Pour les prêtres, pour les militants, c’est une rupture, avec un univers mental, culturel et religieux où ils se sentaient à l’aise… Ceux qui auraient formé les cadres d’une société chrétienne lorraine sont en retrait hargneux vis-à-vis de la nouvelle légitimité politique105 ».

Les prêtres nés en Moselle le sont à plus de 65% dans la zone dialectophone106. Le pays de Bitche où de nombreux villages envoient cinq de leurs habitants vers la prêtrise est un pourvoyeur important du clergé mosellan.

Ces prêtres dialectophones partagent avec les natifs d‟Alsace et du Luxembourg une langue et une culture proches de celles des Allemands. Certains cultivent ce patrimoine culturel pas toujours compris par l‟Etat jacobin français qui le craint même souvent. En 1928 et 1929, la France

député protestataire Jules-Dominique Antoine. Ses publications lui valent en revanche l‟estime des autorités du

Reichsland Elsaß-Lothringen et de la presse allemande. Il est récompensé par l‟empereur Guillaume II, qui lui octroie la

croix de l‟Aigle rouge avec couronne, de 4e classe, en septembre 1892. En 1898, Auguste Jacot se retire à Villé dans le

Bas-Rhin, puis au couvent des capucins à Koenigshoffen, où il décède le 7 février 1919. Voir à ce sujet, Edmond Jobert,

Auguste Jacot, curé de Fèves et laudateur de l’Allemagne prussienne, Florange, éditions du Tilleul, 2001.

104Collectif, Komplott-prozess von Besançon, Colmar, éditions Alsatia, 1929, p. 64 et Pierri Zind, Elsass-Lothringen,

nation interdite, Paris, éditions Copernic, 1979, p. 485.

105

François Roth, Les Lorrains entre la France et l’Allemagne, itinéraires d’annexés, Metz-Nancy, éditions Serpenoise- PUN, 1981, p. 212.

poursuit en justice les autonomistes alsaciens accusés de complot contre la sûreté de l‟Etat. Au cours de l‟instruction, des perquisitions ont lieu chez les abbés Florant Hauss, curé de Keskastel et Louis Pinck, ainsi que dans les locaux des éditions Colportage à Sarralbe de l‟abbé Goldschmitt. Sans résultat répréhensible.Même si la Moselle est peu concernée par le mouvement autonomiste, un fort courant régionaliste anime en particulier certains prêtres dialectophones. Par exemple, l‟abbé Louis Pinck107, curé de Hambach108, collecte les chants populaires de la Moselle dialectophone et les publie de 1926 à 1939 dans quatre volumes109. Pour cela, il est aidé par des financements allemands110. Qualifié de « folkloriste » par certains111 plutôt que de « régionaliste » engagé, il est très influent au sein du conseil de surveillance du journal Lothringer Volkszeitung. Il défend les autonomistes alsaciens lors du procès de Colmar en 1928. Il est à l‟origine de la création du parti chrétien-social en 1929. Nommé en 1929 docteur honoraire de l‟université de Francfort et en 1934 sénateur de l‟Académie de Munich, il reçoit en 1936 le prix Josef von Görres de la fondation Toepfer112 destiné à récompenser ceux qui défendent la cause du germanisme en dehors des frontières du Reich. En 1937, il crée le Verein für lothringische Volkskunde, l‟association pour le folklore lorrain, et édite une revue semestrielle. Dans le même esprit, l‟abbé François Goldschmitt, curé de Rech, crée dès 1920 la société anonyme dite Colportage catholique pour soutenir la presse catholique de langue allemande, diffuser et éditer à prix réduits des ouvrages religieux et profanes essentiellement en langue allemande113. La société bénéficie pour ses éditions de financements allemands venant de « l‟Association des catholiques allemands de l‟étranger » dirigée par l‟abbé Scherer de Bonn114. L‟abbé Goldschmitt crée encore en 1936 une collection de brochures

107Voir à ce sujet : Henri et Charles Hiegel, « L‟œuvre du folkloriste Louis Pinck, » dans Les Cahiers Lorrains de la

Société d‟Histoire et d‟Archéologie Lorraine, pp. 199-219.

108Initialement, l‟abbé Pinck était journaliste au Lothringer Volkstimme. Il émet des critiques envers Guillaume II

concernant le Haut-Koenigsbourg en Alsace et doit quitter le journal pour prendre une paroisse.

109Louis Pinck, Verklingende Weisen, Lothringer Volkslieder, 4 tomes, 1926 à 1939. Les deux premiers tomes sont

imprimés à Strasbourg, le 3e à Sarrebruck et le 4e à Kassel en Allemagne. Un autre tome est publié par la suite par sa sœur à partir de son travail de collecte. Voir sur ce sujet Louis Mayer, La chanson populaire en Lorraine

germanophone d’après l’abbé Louis Pinck, thèse de doctorat 3e cycle, université de Metz, 1984 et Laurent Mayer,

« L‟abbé Louis Pinck », dans La Revue lorraine populaire n°112/juin 1992, pp. 207-210. Sa sœur Angelika Merkelbach-Pinck qui vit à Francfort-am-Main en Allemagne, fait un travail similaire concernant les contes et légendes de la Moselle dialectophone et publie en 1936 Lothringer erzählen à Sarrebruck.

110ADM 285W192, rapport du commissaire spécial 27 janvier 1940 et déposition de l‟abbé Pinck du 13 mars 1940 :

l‟abbé Emile Scherer, du diocèse de Strasbourg, lui achète, pour le compte de l‟Association des catholiques allemands de l‟étranger, 500 exemplaires du premier volume à 100 francs pièce, prix supérieur à la valeur de l‟ouvrage. En 1933 et 1934, la fondation Toepfer lui achète pour 3 000 et 3 500 francs les deux premiers volumes. Une somme de 4 500 francs est encore versée directement à l‟éditeur sarrebruckois pour le volume 3. En 1937, il reçoit encore un versement de 15 200 francs de la fondation.

111

Par exemple, par Henri Hiegel et Louis Serpe, déjà cités p. 50.

112Voir à ce sujet, Actes du colloque de l‟université de Strasbourg, Ombres et lumières sur les fondations Toepfer, 5

octobre 1996. ADM 285W192, rapport du commissaire spécial 27 janvier 1940. Le prix est doté d‟une somme de 5 000

RM.

113Selon un rapport de la Sûreté nationale du 28 octobre 1933, 800 livres sont ainsi acheminés de Bavière. A partir de

1936, l‟abbé ne se fournit plus en Allemagne mais à Bâle en Suisse. Cité par Henri Hiegel et Louis Serpe, déjà cité, p. 53.

114Henri Hiegel et Louis Serpe, déjà cité, pp. 51-52. Sous couvert de cette association, Robert Ernst, président de

l‟association des émigrés d‟Alsace-Lorraine, serait l‟instigateur de ces financements. ADM 285W192, rapport du commissaire spécial Becker 27 janvier 1940 et 4 mars 1940. L‟abbé Scherer est considéré par l‟administration française comme « un agent des services de la propagande allemande ». Arrêté par la police suisse en novembre 1938, libéré en janvier 1939, il vient une dernière fois chez l‟abbé Goldschmitt en 1939 avant de s‟enfuir au Brésil. Ces financements

« Lothringenland, mein Heimatland, la Lorraine, ma patrie », qui publie des contes populaires mosellans en allemand115.

En 1939, une minorité de paroisses est considérée par l‟autorité épiscopale comme « française », c‟est-à-dire, n‟ayant que des offices en langue française. Elles se situent toutes dans le sud mosellan, l‟ancienne Meurthe, et dans les villages du pays messin, à l‟ouest de la frontière linguistique. Dans les autres paroisses, des offices sont toujours proposés en français et en allemand, jusqu‟en 1940. Dans l‟est du département, les offices se font seulement en allemand. En 1939, il est toutefois décidé de remplacer à la rentrée d‟octobre le catéchisme diocésain bilingue par le catéchisme national116.

Tout ce clergé paroissial est omniprésent dans la société. Physiquement visible et repérable par sa soutane et parfois son grand chapeau, il est de tous les instants de la vie de ses paroissiens par les sacrements : le baptême, l'eucharistie (petite et grande communions), la confirmation, le sacrement de réconciliation117, le mariage118 et l'onction des malades119. Presque tous les catholiques reçoivent ces sacrements. Ce clergé paroissial rythme la vie sociale avec les fêtes religieuses, les autels-reposoirs, les processions et les offices quotidiens et dominicaux qui sont très suivis. Par exemple, à l‟office du matin du dimanche, le plus suivi, les prêtres dénombrent 2 à 3 000

sont dénoncés en 1929 par un autonomiste repenti, le journaliste mosellan Jean Dumser, Confessions d’un autonomiste

alsacien-lorrain, Nancy, éditions Berger-Levrault, 1929.

115Ascomémo : les brochures n°2 et 7 imprimées en 1937 à Sarrebruck contiennent des extraits du livre d‟Angelika

Merkelbach-Pinck. En mai 1938, l‟hebdomadaire parisien cégétiste Messidor présente l‟abbé Goldschmitt comme faisant partie de la cinquième colonne à cause de cette collection de brochures.

116

ADM 29J2088, circulaire de Mgr Heintz aux archiprêtres, 1945.

117Appelé aussi sacrement de pénitence.

118Le mariage est indissoluble jusqu'à la mort ou déclaré nul c'est-à-dire qu‟il n'a pas eu lieu. Le remariage des veufs ou

des veuves est possible. Il n'existe pas de divorce mais une séparation des corps peut être prononcée par les tribunaux ecclésiastiques, sans que cela permette évidemment un remariage. Dans certains cas, un procès canonique en nullité peut établir que l'union précédente n'existait pas et ne s'oppose donc pas à un nouveau mariage.

personnes à Algrange ; 60 à 65% de la population à Knutange, 800 à 1 000 personnes à Mondelange, soit un tiers de la population, 50% des hommes et 70% des femmes à Richemont. Le clergé organise des activités comme le sport, le théâtre, le chant choral… Il diffuse en chaire non seulement la parole du Christ, mais aussi la morale chrétienne et parfois une opinion politique notamment contre les libéraux et les communistes. Il entre dans les écoles publiques où il surveille la bonne tenue des quatre heures de religion hebdomadaires enseignées par les instituteurs. Le prêtre est le gardien de l‟école confessionnelle, s‟opposant parfois à des enseignants qui enlèvent les croix dans leur classe. Il diffuse les dogmes dans les leçons de catéchisme très suivies, surtout les années de communions et de confirmation. Il est le confident de ses paroissiens qui se confessent individuellement, sous couvert du secret dans les confessionnaux120. Le prêtre est souvent le ciment des communautés villageoises, unies autour de leur église située au milieu du village.

Le personnel paroissial est donc un élément essentiel dans la vie communautaire au même titre que le maire ou l‟enseignant. Il s‟appuie sur un renouvellement régulier après une formation exigeante.