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Dépôt Institutionnel de l’Université libre de Bruxelles / Université libre de Bruxelles Institutional Repository

Thèse de doctorat/ PhD Thesis Citation APA:

De Potter, J.-C. (1979). De la rapidité motrice des adolescents normaux et arriérés mentaux (Unpublished doctoral dissertation). Université libre de Bruxelles, Faculté des Sciences de la Motricité, Bruxelles.

Disponible à / Available at permalink : https://dipot.ulb.ac.be/dspace/bitstream/2013/214134/1/9e8ffe74-9cfd-4b74-bfe5-238125cf7a2e.txt

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Bibliothèque I^.EJ>.K.

UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES INSTITUT SUPERIEUR D'EDUCATION PHYSIQUE ET DE KINESITHERAPIE

DE LA RAPIDITE MOTRICE DES ADOLESCENTS NORMAUX ET ARRIERES MENTAUX

Dissertation présentée en vue de l'obtention du Doctorat en Education physique

Directeur : Professeur L.LEWILLIE

X- ««-.O .qyg pQTTER Jean-Claude

niversite Libre de Bruxelles

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INSTITUT SUPERIEUR D'EDUCATION PHYSIQUE ET DE KINESITHERAPIE

DE LA RAPIDITE MOTRICE DES ADOLESCENTS NORMAUX ET ARRIERES MENTAUX

Dissertation présentée en vue de l'obtention du Doctorat en Education physique

Directeur ; Professeur L.LEWILLIE

Année Académique 1978-1979

DE POTTER Jean-Claude

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Nous tenons à ejqjrimer toute notre reconnaissance au Professeur L. LEWILLIE.

Sa grande expérience nous a éclairé sur la voie de la recherche.

Sa ténacité souriante et ses conseils avisés nous ont permis de mener à bien cette thèse.

(5)

à Madame LEVARLET-JOYE, Professeur

pour la confiance qu'elle nous a toujours manifestée et l'aide précieuse qu'elle nous a apportée dans nos recherches

à Madame VAN FRAECHEM-RAWAY, chargé de cours

pour les conseils judicieux qu'elle a pu nous prodiguer pendant la réalisation de ce travail.

(6)

Notre gratitude s'adresse également

à Monsieur VAN LOOCK Jean-Marie, licencié en éducation physique pour l'aide efficace qu'il nous a apportée dans l'utilisation de l'ordinateur,

à Monsieur ROBEAUX René, technicien au laboratoire de l'effort pour son assistance dans la construction de l'appareillage

indispensable à nos travaux.

(7)

L'ARRIERATION MENTALE

(8)

2 .

L'ARRIERATION MENTALE

Si le but de ce travail ne réside pas dans l'analyse des caractéristiques multiples et particulières des arriérés mentaux, l'utilisation des résultats

récoltés dans un échantillon de cette population nécessite un examen rapide de quelques données générales.

Tenter de définir le handicap ne peut être chose aisée, car un grand nombre de paramétres rend difficile une estimation globale que l'on souhaiterait rapide.

Les recherches scientifiques ont démontré combien la notion d'arriération peut être complexe dans son diagnostic, sa définition et son traitement.

Ce n'est qu'à l'avènement du XXe siècle que l'idée d'éducation des anormaux prend naissance en même temps que s'amorce un changement radical dans l'his­

toire des civilisations.

Ainsi, si au treizième siècle en Angleterre une distinction était opérée entre les "fous de naissance" (arriérés mentaux) et les "lunatiques" (mala­

des mentaux), il faut attendre le 19e siècle pour qu'une ébauche de classi­

fication apparaisse : naît alors la trilogie de classification des "idiots", c'est-à-dire, des individus atteints de déficit intellectuel :

- les idiots, - les imbéciles,

- les faibles d'esprit.

Cette époque dominée par le darwinisme et les théories racistes naïves a ainsi assimilé le porteur d'une aberration chromosomique comme le syndrome de DOWN au mongol qui était censé, à l'époque, être porteur d'une régression atavi­

que qui atteignait la race mongole. De nos jours encore, cette appellation demeure tenace.

Une grande évolution en cette matière caractérise le début du XXe siècle, époques des institutions gigantesques de séquestration des arriérés mentaux, ces"prédateurs parasites" selon FERNALD (in LAMBERT, 1978).

Ces conceptions abandonnées depuis les années 50 ont fait place à l'étude

(9)

Dans l'avenir, nous pensons que l'examen des processus de raisonnement et d'action permettra de mieux comprendre les mécanismes généraux de l'intelli gence et de la motricité qui éclaireront le comportement particulier des handicapés.

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4

I. ETIOLOGIE

Les causes d'un dérèglement du développement humain sont multiples car elles relèvent de nombreux facteurs tant biologiques que socio-culturels.

Dans cet enchevêtrement de facteurs, cerner l'origine du disfonctionnement est chose d'autant moins aisée que les causes uniques sont rares. Si ces causes sont connues sur le plan théorique, l'isolement des effets relatifs de chacune sur l'individu demeure toujours malaisé.

D'autre part, le diagnostic est trop souvent :

- posé tardivement car l'observation de la vie intra-utérine n'est pas généralisée et quand elle a lieu, elle ne se fait qu'à par­

tir de connaissances fragmentaires;

- lié à la technique utilisée en laboratoire : l'uniformité des techniques biochimiques est souhaitable;

- mal différencié : causes et effets sont souvent confondus.

Nous essaierons d'étudier les grandes causes de l'arriération en les disso­

ciant en :

A. Facteurs génétiques.

B. Facteurs pathologiques.

A. FACTEURS GENETIQUES

a) aberrations chromosomiques

1. Syndrome de DOWN (en trisomie 21)

Cette cause d'arriération est certainement la plus répandue parmi les arriérés modérés et sévères (10 à 15%).

On considère la fréquence moyenne d'apparition à un cas sur 660 nais­

sances. Le risque pour la mère d'engendrer un enfant porteur de ce syndrome passe de 1 sur 1 500 avant 30 ans à 1 sur 330 entre 40 et 44 ans.

Cette présence de 3 chromosomes, 21 provient d'une erreur de séparation avant la fertilisation dans la formation du spermatozoïde ou de l'ovule

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Deux autres types d'aberrations chromosomiques 21 peuvent également entraîner un syndrome de DOWN :

- le mosaïcisme : une partie des cellules avec 3 chromosomes 21 et une autre partie avec 2 chromosomes 21 ; cette distribution survient après la fertilisation et entraîne le syndrome moins accentué tant sur les plans intellectuel que physique.

- la translocation : l'ensemble ou une partie d'un chromosome est attaché à une partie ou à l'ensemble d'un autre chromosome;

dans la plupart des cas, la translocation s'opère entre les chromosomes 21 et 14.

2. Syndrome du "cri du chat" : dû à une atteinte partielle du chromo­

some 5; d'une fréquence rare, ce syndrome est associé à une arriéra tion sévère ou profonde.

3. Syndrome de TURNER ; atteint les chromosomes sexuels et entraîne une petite taille et des troubles du développement sexuel.

4. Syndrome de KLINEFELTER : affecte les chromosomes sexuels; les indi vidus mâles atteints souffrent aussi d'hypogonadisme.

b) altération des gènes dominants :

Les études sont très rares car les individus atteints meurent souvent pen dant le développement intra-utérin.

Les quelques cas atteignant l'âge adulte sont trop gravement handicapés pour procréer. Citons quelques syndromes les plus fréquemment rencontrés

- sclérose tubéreuse : tumeur fibreuse cutanée;

- neuro-fibromatose : tumeur des nerfs et de la peau;

- syndrome de STURGE-WEBER : atteintes vasculaires faciales et cérébrales, calcification intra-crânienne;

- syndrome d'ALPERT : acrocéphalie, exophtalmie, hypertension intra-crânienne.

c) altération des gènes récessifs : 1. troubles métaboliques ;

(12)

6

.

- phénylcétonurie : incapacité de transformer la phémylalanine en tyrosine indispensable au développement

(1 cas sur 15 000 naissances; la limite supérieure de quotient intellectuel est de 50),

- galactosémie : désordre du métabolisme des glucides,

- syndrome de TAY-SACHS : trouble du métabolisme des lipides; l'in­

cidence de ce trouble est rare (50 à 60 cas par an aux Etats-Unis d'Amérique); on constate une accumulation de substances toxiques dans le cerveau et les yeux,

- syndrome de LESCH-NYHAN : accumulation d'acide urique dans le sang ou sous forme de cristaux sur divers organes; les anomalies sont également motrices : perte d'équilibre, manque de tonus, mou­

vements incoordonnés.

2. hypOthyroidisme : entraîne des troubles de développement cérébral et donc l'arriération si l'hypothyroidisme est complet.

3. microcéphalie : entraîne l'arriération sévère ou profonde.

4. maladie de LtJWE : atteinte rénale.

B. FACTEURS PATHOLOGIQUES

a) causes prénatales :

1. la toxoplasmose : chez l'adulte, cette affection n'entraîne aucune con­

séquence; atteignant le foetus, la protozoaire provoque une calcifica­

tion cérébrale, l'hydrocéphalie, la microcéphalie et l'accroissement anormal du tonus musculaire. Les conséquences de la toxoplasmose congé­

nitale sont dans { 85% des cas l'arriération mentale

{ 15% des cas des troubles organiques graves

2. la syphilis congénitale : peut entraîner chez l'enfant la cécité, la surdité, l'épilepsie, la paralysie ou l'arriération; la fréquence est passée de 4% en 1938 à 0,6% en 1959.

ROBINSON et ROBINSON (in LAMBERT 1978) insistent toutefois sur une recrudescence du trouble.

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3. la rubéole : entraîne chez l'enfant des troubles de l'audition, de la vision, de la croissance et l'arriération mentale modérée ou légère.

4. l'irradiation : l'exposition prolongée aux rayons x au cours de la grossesse est une cause d'arriération.

5. l'incompatibilité Rhésus : cette incompatibilité entre mère et enfant entraîne un syndrome CHOREOATHETOSIQUE, une spasticité, une surdité ou une arriération mentale; celle-ci varie entre l'arriération profonde et la normalité inférieure.

6. la pharmacologie : l'arriération mentale ne peut être imputée avec cer­

titude à l'absorption massive de médicaments, produits alimentaires traités, drogues, etc... sauf dans quelques cas précis comme la thali- domide et l'injection massive d'insuline.

Le champ des recherches s'étend actuellement sur l'influence de l'héroï ne, le L.S.D. et la pilule contraceptive sans qu'aucun résultat formel ne puisse encore être avancé.

b) causes péri-natales : l'arriération peut être entraînée par - des traumatismes cérébraux dus à des causes mécaniques, - l'anoxie obstétricale.

c) causes post-natales : - méningite tuberculeuse,

- encéphalopathies d'origine bactérienne ou virale, - lésions cérébrales,

- empoisonnement par le plomb qui entraîne aussi la paralysie des membres et la cécité.

(14)

8

II. CAUSES DE L'ARRIERATION MENTALE LEGERE

Pendant plusieurs années, la controverse fut animée entre partisans du déter­

minisme héréditaire et partisans de l’influence socio-culturelle sur l'arrié­

ration mentale légère. De nombreux travaux ont appuyé ces deux thèses :

A. DETERMINISME GENETIQUE

L'isolement d'un tel facteur est extrêmement difficile et son étude porte essentiellement sur :

1. les jumeaux ;

BURT (1966) rapporte que des jumeaux monozygotes séparés précocement et élevés dans des milieux socio-culturels différents présentent une corréla­

tion très élevée entre les quotients intellectuels.

2. la corrélation enfants-parents :

Résumées dans un article de ERLENMEYER-KIMLING et JARVIK (1963) 52 études de corrélations entre niveau intellectuel d'arriérés et de membres de leur famille donnent les résultats suivants :

- jumeaux monozygotes élevés dans la même famille... : .87 - jumeaux monozygotes élevés séparément...: .75 - parents-enfants... ...: .50 - frères-soeurs... : .AO - enfants adoptés élevés dans la même famille... : .23 - parents adoptifs - enfants... : .20

Ces corrélations plaident en faveur de la théorie génétique.

Toutefois, il semble que dans ces études menées avec une rigueur relative, la dispersion des valeurs est telle que l'interprétation est hasardeuse.

Dans une autre étude, CLARKE et CLARKE (1974) démontrent une corrélation de .50 entre les niveaux intellectuels de mères et enfants.

HEBER (1975) rapporte également les résultats d'une enquête menée dans les faubourgs de MILWAUKEE, faubourgs à forte densité de population, faible

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revenu par famille et haut pourcentage de taudis.

Dans cette enquête, il s'avère que le niveau intellectuel de la mère est le meilleur prédicteur du niveau intellectuel des enfants; en effet, 80%

des enfants ayant un quotient intellectuel inférieur à 80 sont issus de mères ayant aussi un quotient intellectuel inférieur à 80.

Dans une étude portant sur cette population, le développement particulier des mères et des enfants provoque une amélioration du quotient intellectuel de ces derniers jusqu'à 26 points. Toutefois, ce gain s'estompe dès l'in­

tégration à l'école et continuera à s'estomper jusqu'à l'âge de 20 ans.

L'influence de l'hérédité paraît donc indiscutable et est confirmée encore par les observations réalisées en institutions.

3. institution :

Connue pour sa pauvreté de sollicitation et l'uniformité de fonctionnement, l'institution ne réussit cependant pas à modifier les différences indivi­

duelles de comportement (CLARKE et CLARKE 1974).

B. INFLUENCE SOCIO-CULTURELLE

Outre les facteurs héréditaires ou traumatiques, les déficits socio-culturels peuvent eux-aussi entraîner l'arriération.

Plusieurs déterminants viennent certainement se superposer dans cette appella­

tion socio-culturelle ou facteurs "environnementaux".

1. la classe sociale :

Une étude de HESS et SHIPMAN (1965) portant sur des mères et enfants appar­

tenant à différentes classes sociales, démontre la corrélation étroite entre l'acquis verbal et l'appartenance à une classe sociale; de plus, la provenance sociale influence également les résultats obtenus.

Toutefois, ces résultats portent sur un acquis verbal et la corrélation entre quotient intellectuel et classe sociale est loin de pouvoir être démontré en raison des grandes variabilités autour des moyennes obtenues.

2. environnement culturel :

Dans une étude, SKEELS (1966) observe deux groupes d'enfants âgés de 7 à

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10

.

30 mois et présentant un quotient intellectuel moyen de 64; un des groupes (1) est constitué d'enfants placés en orphelinat depuis la naissance, alors que l'autre groupe (2) participe à une vie familiale et préscolaire normale.

Pendant l'expérience, le groupe I présente une perte moyenne de niveau intellectuel de 26 points alors que le groupe 2 présente un gain allant de 7 à 58 points.

Vingt ans plus tard, la différenciation chez les sujets est toujours main­

tenue tant au point de vue éducationnel qu'au point de vue mode d'existence (comportement).

De même, le transfert d'enfants d'un milieu pauvre en stimulations vers un milieu éducatif normal peut entraîner un gain de 20 à 30 points de quotient

intellectuel. Ce transfert n'apporte toutefois aucune modification si le seuil minimum d'influences environnementales est atteint.

Ainsi donc, que l'arriération mentale légère soit d'origine génétique ou

socio-culturelle, la difficulté de définition résidera dans les critères indis­

pensables :

a) arriération génétique : deux critères : - QI entre 50 et 75,

- déficit d'adaptation sociale.

b) arriération socio-culturelle : 5 critères : - QI entre 50 et 75,

- absence d'atteinte cérébrale, - déficit d'adaptation sociale,

- retard intellectuel au sein de la famille, - pauvreté matérielle du milieu.

Dans la pratique, les signes d'arriération mentale légère sont souvent détectés au début de la scolarité et constituent donc bien le cliché d'une situation intellectuelle et sociale qui peut n'être que passagère ou parfois due au système scolaire que l'enfant ne peut vivre pleinement ("arriéré mental six heures par jour").

(17)

Par conséquent, parmi toute la population des arriérés mentaux, l'arriération légère qui en constitue 85% peut apparaître parce que l'enfant est incapable de dominer, manipuler les connaissances exigées par l'enseignement.

Cette inadaptation peut être le résultat des influences génétiques ou envi­

ronnementales isolées ou combinées.

BUSEMAN (in L. NOT 1973) voit ainsi dans l'arriération un problème d'organi­

sation des 3 couches intellectuelles que possède l'homme :

- une couche des aptitudes fondamentales semblables à celles des animaux, - une couche des contenus sensoriels,

- une couche de culture.

La gravité de l'arriération serait la traduction de l'atteinte d'une de ces tion et d'utilisation des symboles que sont les mots, signes et nombres.

couches.

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12

.

III. THEORIES DE L'ARRIERATION

Différentes orientations de recherches se sont faits jour avec pour base divers mode d'approche du handicap.

A. THEORIE DEVELOPPEMENTALE

Le fondement de cette théorie est l'évolution cognitive des arriérés comparée à celle des normaux. Alors que les stades de la progression dans les connais­

sances sont identiques pour ces deux populations, le rythme d'acquisition est différent.

La comparaison entre l'arriéré et le normal devra donc s'établir sur base de l'âge mental (A.M.).

Ce mode de recherche comparative ne peut s'appliquer qu'aux arriérés mentaux légers car les épreuves basées sur l'A.M. donnent des indications globales sur les processus cognitifs nécessaires pour les réussir, processus que les arriérés sévères et profonds ne peuvent acquérir.

Cette théorie ne pourrait donc pas s'appliquer aux arriérés d'origine patho­

logique. En raison de la difficulté de poser un diagnostic et une étiologie de l'arriéré, toute application de cette théorie dans la recherche est rédui­

te à un nombre limité de sujets.

D'autre part, appariés sur base de l'âge mental, les normaux présentent enco­

re une supériorité non pas imputable aux connaissances mais bien à l'expérien­

ce acquise ou la motivation.

B. THEORIE DEFICITAIRE

Cette théorie néglige également l'étiologie du déficit.

Les critères de classification retenus sont l'âge chronologique et le quotient intellectuel.

Ainsi, les différences de comportement adaptatif de sujets appariés sur l'âge chronologique détermineront les déficits et définiront l'arriération.

C. THEORIE BEHAVIORISTE OU FONCTIONNELLE

Selon cette optique, l'arriéré mental présente un répertoire comportemental global limité, c'est-à-dire que tous les aspects de ce comportement témoignent

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d'une différence.

Cette globalité est indispensable pour ne pas inclure dans la catégorie des arriérés toutes les personnes ne présentant pas une conduite appropriée à une situation.

Selon cette théorie "globaliste", l'arriéré est atteint non seulement dans son comportement intellectuel mais aussi sa motricité.

Juger le déficit intellectuel d'un individu ne suffit pas à expliquer son comportement; discerner les fondements de ce comportement doit constituer la finalité des recherches.

L'arriération sera donc quantifiée selon un mode fonctionnel et les limita­

tions comportementales seront évaluées dans une optique de modification per­

manente.

L'arriération sera causée par des facteurs génétiques, physiques et sociaux, passés et présents, atteignant les modalités d'action intellectuelle et physique.

(20)

lA.

IV. CLASSIFICATION DES ARRIERES

Pour des raisons administratives d'abord et légales ensuite, les individus furent toujours évalués et classés,

A partir de cette classification, les droits de chacun furent énoncés et parmi ceux-ci, celui à l'éducation constitue depuis ce début de siècle un droit fondamental.

C'est ainsi qu'un système d'enseignement adapté fut fondé pour répondre aux exigences d'une qualité ou d'une adaptation intellectuelle inférieure à la normale.

Dans un but scientifique ensuite, les individus furent sériés afin d'observer l'état déficitaire, de comparer les mécanismes d'apprentissage, d'améliorer les techniques thérapeutiques ou éducatives.

Depuis le début du XXe siècle où commence l'étude de l'arriération mentale jusqu'en 1950, a prévalu la classification de INHELDER pour qui l'évolution plus lente du débile, la régression pour des motifs affectifs et sociaux étaient dus à la "viscosité génétique". Cette classification comportait : 1. l'idiot : ne dépasse pas les compositions sensori-motrices antérieures

à l'acquisition du langage (Q.I. de 0 à 20) 2. l'inbécile ; capable de pensée intuitive (Q.I. de 20 à 50)

3. le débile : capable de construction opératoire mais inachevée (opérations concrètes en opposition avec opérations formelles) (Q.I. de 50 à 70)

4. l'arriéré ou le retardé : parvient aux opérations formelles et peut combler son handicap avec retard.

Cette classification uniquement basée sur la mesure du niveau intellectuel fut ensuite complétée par un deuxième critère : l'adaptation sociale.

Le jugement porte donc actuellement sur :

1. La mesure du niveau intellectuel

Notion introduite par TERMAN, le quotient intellectuel (Q.I.) constitue un rapport entre l'âge mental et l'âge chronologique.

Selon ZAZZO (1969) ce quotient obtenu par l'épreuve de TEFMAN est la traduction des exigences scolaires et constitue donc un critère pédagogique; en effet, la

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limite supérieure de la déficience mentale fixée à 70 correspond aux acquisi­

tions scolaires.

Dans un deuxieme type de mesure, le travail de WECHSLER permit l'introduction du WECHSLER INTELLIGENCE SCALE FOR CHILDREN (W.I.S.C.).

Bien que donnant également un Q.I., cette échelle procure un score obtenu dans une moyenne de réussites et non plus seulement un simple rapport entre

l'âge mental et l'âge chronologique.

2. L'adaptation sociale

Ce deuxième critère de classification des sujets porte sur une évaluation de l'impossibilité d'accéder à une vie autonome à l'âge adulte. Le retard de l'enfant est dès lors mesuré par référence à l'âge adulte et toute classifica­

tion est basée sur des hypothèses de compétences adaptatives futures.

Cette technique d'évaluation considère donc l'arriération comme un état incu­

rable et une déviation des règles normales et standardisées de la socialisa­

tion.

En 1959, dans des travaux publiés par 1'AMERICAN ASSOCIATION ON MENTAL DEFICIENCY, HEBER donne la définition suivante de l'arriération mentale :

"un fonctionnement intellectuel situé en-dessous de la normale, qui trouve son origine durant la période développementale. Ce fonctionnement est associé à des troubles de la maturation, de l'apprentissage et de l'adapta­

tion sociale".

Cette définition impliquait que toute personne ayant un Q.I. inférieur à 83 (tests de TERMAN) ou 84 (tests de WECHSLER) était arriérée mentale si elle présentait aussi des troubles d'adaptation sociale.

Tout en augmentant démesurément le nombre de déficients, cette définition présentait une lacune car un handicapé mental ayant un déficit de Q.I. pouvait être parfaitement adapté, intégré socialement au sein d'une institution spé­

cialisée. Cependant, pour la première fois, la mesure de l'arriération portait sur deux aspects complémentaires.

GROSSMAN (1973) propose alors la définition suivante :

" l'arriération mentale se réfère à un fonctionnement intellectuel général significativement inférieur à la moyenne,parallèle à des déficits du compor­

tement adaptatif et présent durant la période développementale".

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16

.

Cette définition offre l'avantage de ne prendre en considération que l'état momentané de l'arriéré sans implication pour l'avenir. Si le fonctionnement

intellectuel est évalué par les mêmes épreuves standardisées, la limite inférieure est fixée avec le test de TERMAN à 67 et le test du W.I.S.C. à 69.

Le comportement adaptatif sera fonction de l'âge, du groupe culturel, de la civilisation et autres facteurs influençant le développement social de l'arriéré.

Ainsi, le jugement au cours de la première enfance portera sur la communication, le développement sensori-moteur et l'autonomie alors que l'évaluation lors de l'adolescence sera fonction des apprentissages scolaires de base, des notions de temps, d'argent ou de responsabilité.

Chez l'adulte, le jugement reposera sur une évaluation des performances, des capacités d'autonomie socio-économique et de la responsabilité sociale.

Par conséquent, l'arriéré est jugé selon un critère intellectuel et un critère social qui permettent de différencier l'étiologie de l'arriération tout en permettant de maintenir un esprit développemental à, l'évaluation du handicap.

Pour sa part, l'Organisation Mondiale de la Santé a adopté la définition sui­

vante :

"l'arriération mentale se réfère à un fonctionnement intellectuel général au- dessous de la moyenne, qui a son origine durant la période de développement et qui est associé à une altération de l'ajustement ou de la maturation ou des deux dans l'apprentissage ou la socialisation",

ou encore :

" la déficience mentale dépend de l'association de deux critères : une infé­

riorité générale du développement intellectuel commençant durant la période de développement et une médiocrité de la qualité de réponse de l'individu aux stimulations de son environnement naturel et social",

3, La motricité

A ces deux critères d'évaluation de l'arriération, nous pouvons ajouter une estimation de la motricité. De nombreux travaux en effet, visent actuellement à définir, analyser, comprendre l'arriéré dans ses aspects psychomoteurs.

(23)

a) Pour M. STAMBAK, la motricité se situe à deux niveaux :

- les possibilités motrices : habiletés manuelles liées aux compétences physiologiques de base :

- rapidité,

- degré d'adéquation des mouvements, - épreuve de syncinésies,

- le style moteur : recherche des attitudes habituelles dans l'exécution d'une activité motrice; les attitudes différencient

les individus et chacun possède son propre contrôle des activités.

b) Pour PICQ et VAYER, l'arriéré mental présente ; - une équilibration insuffisante,

- une faiblesse d'adaptation au rythme extérieur,

- une précision alliée à la rapidité inférieure à la normale,

- une infériorité dans les épreuves d'orientation spatiale et de structu­

ration temporelle;

par contre l'arriéré n'accuserait pas de différence significative avec les normaux dans :

- la coordination générale et oculo-manuelle, - les syncinésies et paratonies,

- l'affirmation de latéralité.

Ces points nous paraissent contestables et les résultats obtenus à nos épreuves de latéralité démontreront au contraire une nette infériorité de fixation.

c) Si nous nous référons à une analyse de DUPRE réalisée en 1907, il existe une débilité motrice qui est un état pathologique et congénital souvent hériditaire caractérisé par des syncinésies et une maladresse de mouvement volontaire. Selon cet auteur, ce type de débilité n'est pas un trouble neurologique mais bien un arrêt de développement de la motricité entraînant une imperfection des gestes moteurs à réaliser dans le cadre de la vie sociale.

Ces caractéristiques ne sont pas l'apanage des arriérés mentaux et peuvent être décelées chez des sujets d'intelligence supérieure ou chez d'autres handicapés.

(24)

18.

Il nous paraît donc que le style moteur est un résultat d'apprentissage parallèle à la maturation.

En conclusion, nous pouvons dire que parmi les méthodes d'investigation et de classification de l'arriération mentale, les aspects sociaux et psycho­

moteurs sont malheureusement les plus souvent négligés.

Or ces jugements constituent un complément indispensable à une évaluation globale et nous devons regretter que la classification se résume actuellement ainsi :

- Q.I. inférieur à 20 : arriérés mentaux profonds - Q.I. de 20 à 35 : arriérés mentaux sévères - Q.I. de 35 à 50 : arriérés mentaux modérés - Q.I. de 50 à 70 : arriérés mentaux légers.

(25)

V. NOMBRE D'ARRIERES

FARBER (1968 in LAMBERT 1978) estime le nombre d'arriérés mentaux à environ 3% de la population globale des nations industrialisées. Ce pourcentage se répartit comme suit :

- légers : 2,5%

- modérés et sévères ; 0,4%

- profonds ; 0,1%

Au sein de cette estimation, de nombreuses fluctuations peuvent apparaître selon :

1) l'âge : - 10 à 14 ans : 2,56%

- 15 à 19 ans : 1,08%

Cette évaluation selon les catégories d'âge démontre combien le diagnostic est souvent basé sur les exigences scolaires.

2) le milieu socio-culturel ; selon WEGDE et PROSSER 1973 (in LAMBERT 1978) parmi les enfants anglais issus de milieux socio-culturels défavorisés,

6% sont susceptibles de présenter un ou plusieurs critères d'arriération.

3) le milieu urbain : où le Q.I. est significativement supérieur à celui décelé en milieu rural.

4) l'adaptation sociale : une enquête portant sur 2 000 miliciens suédois de 19 ans a révélé que 1,5% de cet échantillon de population "normale"

témoignait d'un Q.I. inférieur à 70 et était donc susceptible d'être cata­

logué parmi les arriérés mentaux.

(26)

Ile PARTIE

NOTIONS DE RAPIDITE ET DE REACTION

(27)

I. NOTIONS DE RAPIDITE DE L'ARRIERE

Si, chez l'enfant normal de 6 ans, il existe une corrélation négative entre vitesse et précision, celle-ci disparaît vers 9 ou 10 ans. Par contre, les arriérés présentent par rapport à l'enfant normal de même âge mental une insuffisance d'intégration entre vitesse et précision.

Ainsi, si l'arriéré peut être plus rapide dans le seul concept de vitesse, cette supériorité diminue dès que l'on y associe la précision. ZAZZO (1960) constate encore que pour des activités motrices simples, l'indice de rapidi­

té correspond à un niveau supérieur au niveau mental atteint.

La mime constatation est relevée dans une étude de DAURAT (1957) : dans un groupe de 64 arriérés, 88% témoignent d'une vitesse supérieure à celle d'en­

fants normaux de même âge mental ; s'ils démarrent plus vite et accélèrent

«

plus au cours de l'épreuve, leur précision est toutefois mauvaise puisque 42% des arriérés se situent dans le quartile des enfants normaux.

L'arriéré sacrifierait donc la précision à la vitesse et la qualité à la quantité.

Dans une étude portant sur la rapidité en fonction de l'âge et du sexe, LEVARLET-JOYE (1977) constate ;

1) chez les non-handicapés :

- de 6 et de 8 ans : une supériorité des filles sur les garçons.

- de 10 ans ; une égalité de performance.

2) chez les arriérés :

- de mime âge : aucune différence significative entre filles et garçons.

- de 10 ans : aucune amélioration de performance par rapport aux résultats remportés à 8 ans.

Bien que les groupes d'âges considérés dans cette étude soient essentiellement différents de ceux retenus dans notre travail, ces constatations viendront confirmer nos résultats : l'âge n'exerce aucune influence sur la rapidité des arriérés.

(28)

22

II. NOTIONS DE TEMPS DE REACTION

Si toute action requiert un temps nécessaire à sa réalisation, il y a lieu de distinguer le délai utile entre le stimulus et la réaction que nous appel­

lerons temps de réaction (T.R.), du temps nécessaire à la réalisation de l'action (Temps de mouvement T.M.),

Le mouvement volontaire constitue donc une réponse aux influx sensoriels afférents qui ont été traités par le système nerveux central (S.N.C.).

En raison de la rapidité de réponse, l'assimilation du temps de réaction à un réflexe est séduisante puisque les deux phénomènes constituent une réponse à une stimulation nerveuse périphérique qui met en jeu une partie du système nerveux central. Si nous élargissons à la notion d'un réflexe, c'est-à-dire une chaîne d'éléments nerveux qui comprend au moins deux neurones (afférent et efférent) nous constatons une similitude d'autant plus marquée que peu de réflexes spinaux mettent en jeu 2 neurones et que le plus souvent plusieurs interneurones sont intercalés entre les neurones afférents et efférents.

Cette définition de réponse réflexe peut s'assimiler à toute forme d'activité puisque tout mouvement est une réponse à des influx qui ont parcouru le systè me nerveux central.

Mais dès l'instant où nous considérons qu'une réponse est réflexe si elle ne fait pas intervenir la conscience, nous excluons la mesure du T.R. de toute assimilation à un réflexe.

Nous verrons dans notre expérimentation que le mouvement volontaire devient dans certains cas sujet à apprentissage donc, automatisé, comme dans le cas de la marche. Toutefois, nous examinerons l'influence de la complexité sur cette réponse volontaire automatisée.

D'autre part, l'intervention du système nerveux central étant incontestable - et nous le démontrerons - l'assimilation du T.R. à un arc réflexe est douteu­

se .

Si cette intervention cérébrale est certaine, on ignore par contre le proces­

sus de traitement des influx entre leur arrivée au niveau des zones réceptive du cortex et le départ des influx efférents à partir du cortex moteur. Ainsi le lien entre volonté et cerveau n'est pas plus expliqué que le processus d'apprentissage qui permet aux gestes maladroits ou lents de devenir aisés ou rapides.

(29)

En réalité, le mouvement volontaire ne l'est que dari¥ sa finalité car la conscience des phénomènes au niveau du système nerveux est inexistante. Un contrôle retour ou "feedback" est donc toujours nécessaire et réalisé par tous les organes perceptifs.

Ainsi donc le T.R. analysé ne présente aucune similitude avec le réflexe car il requiert un processus demeuré latent dans l'organisme jusqu'à ce que la stimulation déclenche la réponse. Cette stimulation périphérique donne nais­

sance à des influx qui atteignent le cortex par les voies sensitives classi­

ques et par le système réticulaire ascendant qui est responsable de l'état d'éveil ou de vigilance.

Ainsi, tandis que les voies sensitives traditionnelles servent à la perception discriminative, le système réticulaire fait apparaître le niveau de conscience ou de vigilance sous lequel la discrimination sensitive et la réponse appro­

priée seraient impossibles sous une forme normale.

L'application de cette théorie chez les arriérés mentaux apporterait certaine­

ment de nombreux éclaircissements sur leur comportement.

Le processus complet de réponse volontaire fait donc appel à ; 1. une perception sensorielle (P.S.),

2. une conduction nerveuse afférente (C.N.A.), 3. un traitement cortical de l'information (T.C.), 4. une conduction nerveuse efférente (C.N.E.), 5. une contraction musculaire sélective (C.M.).

T,R. = P.S. + C.N.A. + T.C. + C.N.E. + C.M.

Chacune de ces phases constitue une variable inter-individuelle et en raison des fluctuations extrêmement réduites des phases 1,2, 4 et 5, toute variation inter-individuelle du T.R. peut être considérée comme une modification située dans la troisième phase. Celle-ci consiste en un examen personnel du stimu­

lus en fonction des connaissances antérieurement requises et en l'élaboration de la réponse.

Toute augmentation de la complexité atteindra donc cette troisième période.

Par conséquent, si nous évaluons par une série d'épreuves la totalité du temps nécessaire à la réalisation de toutes ces phases, un allongement éven­

(30)

24.

tuel du T.R, sera la traduction d'un travail cérébral d'élaboration de la réponse.

Par contre, lors d'une réduction de ce temps, nous serons en présence d'un apprentissage qui dans le cas de notre expérimentation peut être de deux ordres :

1) apprentissage sensori-moteur ;

cet apprentissage qui porte sur les relations entre la perception des sensations extéroceptives et la motricité peut entraîner un ajustement des conditions perceptives nouvelles ou conduire à l'amélioration des coordinations existantes. Cette amélioration pourra donc atteindre la vitesse d'exécution.

2) apprentissage moteur :

Dans ce cas, le perfectionnement moteur est imputable à la sensation pro- prôprioceptive du mouvement effectué.

Dans le cas de notre expérimentation, ce deuxième type d'apprentissage ne pourrait affecter le mouvement que dans son aspect de précision. Or, cette composante de précision fut exclue dès le départ dans le choix de l'épreuve.

Nous verrons donc que seul l'apprentissage sensori-moteur peut être la cause des modifications de résultats obtenus.

En effet, considérée comme une aptitude motrice primaire, cette mesure du T.R. fait appel à la liaison sensori-motrice élémentaire.

Elle fut utilisée comme méthode d'étude des caractéristiques de performances en fonction de facteurs physiques, mentaux ou psychologiques en variant les modalités de l'épreuve (utilisation de différentes modalités sensorielles, modification de l'intervalle de temps préparatoire, augmentation de la fati­

gue, de la motivation ou de la complexité etc...).

Cette notion de T.R. peut être analysée de deux manières :

I..Méthode globale

Certains, comme HENRY (I960) considèrent le T.R. comme la détente d'un réflexe, la phase mentale du processus étant limitée à la préparation, c'est-à-dire le développement d'un état de vigilance propre à réaliser le mouvement spéci­

fique. Cet état est maintenu par le système réticulaire activateur qui sélec­

(31)

tionne l'attention sur les stimulations significatives de l'environnement.

La réponse est dès lors une réaction totale dans laquelle perception du stimulus et motricité sont simultanées; la plus grande partie des processus discriminatifs et moteurs interviendrait donc après la réaction primaire.

S'il y a détérioration de ces composantes, avec l'âge par exemple, chaque mouvement devra être assumé séparément.

Ainsi, l'état de vigilance préparatoire à la réalisation d'un acte moteur serait une période d'accumulation de réponses neuromotrices éprouvées par 1'apprentissage.

Cette phase préparatoire pieut consister en une tension musculaire qui, dans certains cas est favorisante et dans d'autres cas inhibitrice.

Cette tension ne peut influencer que la courte phase préparatoire du mouve­

ment, car l'analyse viendra éventuellement corriger et réorienter l'impulsion.

Deux phases de la réaction pourraient donc être ainsi distinguées :

- une phase de "réaction décharge" ; résultat de l'accumulation des influx et de l'état de vigilance dont le départ serait indépendant de la complexi­

té de la tâche,

- une phase d'ajustement de la réponse motrice en fonction de la perception et de l'apprentissage.

Cette deuxième phase pourrait être affectée par la complexité de la tâche si celle-ci est annoncée très tôt dans le mouvement qui lui, reste dans son exécution.

Cette implication de la complexité sur les phases de réaction et d'action sera mesurée dans notre expérimentation.

Ainsi, l'acte principal dans la réaction est donc la libération des impulsions présentes dans le système nerveux; ces impulsions sont donc canalisées plutôt que créées en un mouvement.

Par conséquent, toute stimulation simple amènera une réaction aisée et donc rapide mais toute modification du programme devra entraîner un changement de réponse après son départ dans les canaux organisés.

D'autre part, le traitement d'un programme d'une complexité accrue nécessite son traitement en fonction d'une plus grande quantité d'informations recueil­

lies, éprouvées et stockées en mémoire, de même que le recrutement de plusieurs aires spécifiques des centres de coordination neuro-motrice.

(32)

26.

Les composantes motrices d'un mouvement complexe sont donc contrôlées par une mémoire motrice inconsciente.

Ce traitement requiert un temps plus long, nécessaire à l'examen et à la coordination des influx.

En l'absence de programme pré-établi par apprentissage, une tâche nouvelle complexe sera réalisée sous contrôle conscient et volontaire. Par contre, lorsque les schèmes sont acquis, les composantes du mouvement sont inscrites dans un modèle permanent.

II. Méthode dualiste

Alors que la théorie de HENRY envisage le T.R. uniquement sous son aspect unitaire et automatique, d'autres auteurs ont souligné la dualité de cette réaction :

1. une composante de décision ou T.R. prémoteur, c'est-à-dire le délai néces­

saire au S.N.C. pour le déclenchement du potentiel d'action du muscle.

Cette composante centrale refléterait l'efficacité du processus de déci­

sion centrale (WEISS 1965, WELFORD 1971, DANEV 1971).

2. une composante périphérique : témoin de l'intégrité neuro-musculaire

(FITTS 1953, CROSSMAN 1953, WEISS 1965, WELFORD 1971) ou délai périphérique entre le déclenchement du potentiel d'action et le début du mouvement.

Toutefois, dans une expérimentation, BYRNE (1975) ne découvrait aucune corré­

lation significative entre ce temps de décision et de mouvement périphérique car selon lui, confirmant en cela DANEV (1971), une augmentation de la premiè­

re composante entraînerait une réduction de la seconde.

Par contre, chez des sujets dépressifs présentant des troubles psychomoteurs, une corrélation significative est démontrée entre ces deux mêmes composantes.

BYRNE en conclut que l'arriération psychomotrice entraîne une augmentation du temps de décision.

La compensation de la réduction du temps d'action si le temps de décision augmente serait dès lors dû à la prise de conscience de la modification.

Cela signifierait en outre que la lésion centrale intervenant dans un état dépressif chronique empêcherait le contrôle permanent nécessaire à la réduction compensatoire de la phase périphérique.

(33)

Selon nous, dans cette expérimentation, BYRNE a assimilé la mesure du T.R.

à la phase de décision et la mesure du T.M. à la composante périphérique négligeant ainsi l'aspect moteur de la première et les influences de la complexité sur les deux.

Nous envisageons dans notre travail tous ces aspects et les relations réci­

proques qui peuvent les unir.

(34)

28

III. TECHNIQUES DE MESURE DES T.R. - T.M.

Avant de dresser un rapide relevé des facteurs qui influencent les mesures de T.R. et T.M., il est nécessaire de souligner la diversité des techniques utilisées pour évaluer ces deux paramètres.

Les résultats publiés portent trop souvent sur des populations peu homogènes, des formes très variables de mouvement dont la précision ou l'ampleur sont peu contrôlables ou rigoureuses, des types de tâches dont la complexité n'est pas toujours définie.

Exemples :

1) population : de nombreuses études portant sur des arriérés mentaux et des sujets normaux ont considéré la moyenne des Q.I. comme référence sans prendre en considération les âge, sexe et autres facteurs d'influence

(BAUMEISTER 1967 ; 16 arriérés de 12 à 35 ans).

2) forme du mouvement : si CRATTY (1969) utilise comme mouvement l'extension du bras pour arrêter un chronomètre, il nous est apparu que cette épreuve exigeait plus de précision que de rapidité.

D'autre part, FITTS (1953) utilisait un mouvement dans un plan, une direc­

tion mais deux sens, alors que CHRISTINA (1973) n'exigeait qu'un contact avec différents points avant l'arrêt du chronomètre.

La durée de ces contacts varie avec l'aspect caractériel des sujets(rapide méticuleux, précis...), les résultats obtenus ne revêtent pas une préci­

sion suffisante.

3) forme de complexité : dans des études différentes HENRY (1961) et WILLIAMS (1976) étudient l'influence de la grandeur du mouvement sur l'allongement du T.R. Or, l'étendue du mouvement n'est pas un facteur de complexité et aucune conclusion ne peut donc être tirée sur la corrélation éventuelle entre valeurs de T.R., T.M. et complexité de la tâche.

4) type de choix : des études ont porté sur la rapidité de discrimination des formes, des sons, des goûts et les réponses apportées sont souvent varia­

bles.

(35)

Ainsi tout à la fois, le seuil de perception, la vitesse de transmission et les modalités de réponses sont mêlés dans une seule évaluation globale.

L'exemple type est la réponse effectuée par des segments corporels diffé­

rents selon le stimulus perçu.

La forme du stimulus étant variable, son analyse nécessite une durée varia­

ble et d'autre part, la durée de réponse des divers segments corporels est également variable.

Ainsi, si de nombreux aspects,méthodes et techniques de mesures des T.R. et T.M. ont été étudiés, nous avons voulu dans notre travail ne retenir que les T.R. à des stimuli visuels simples mais apportant progressivement un accrois­

sement de complexité d'analyse et non de discrimination.

(36)

30.

IV. FACTEURS INFLUENÇANT LES T.R. ET T.M.

A. ^

Dans les études de PIERSON et MONTOYE (1958), MENDRYK (I960), HENRY (1961), HODEKINS (1962 et 1963), GABERSEK (1963), CARRON et BAILEY (1973), les T.R.

et T.M. diminuent depuis la naissance jusque 20 ans pour augmenter ensuite.

De manière plus précise HENRY étudie des sujets masculins de 8, 12, 18, 24 et 30 ans et découvre des améliorations significatives du T.R. entre 8 et

12 ans et 12 et 18 ans uniquement. MENDRYK (1960) qui a étudié 3 groupes de sujets âgés de 12, 22 et 48 ans constate que le groupe d’âge moyen de 22 ans est le plus rapide.

King (1968) constate une réduction du T.R, de 9 à 17 ans pour les garçons et une réduction de 9 a 15 ans pour les filles.

MICHALIKA (1966), CARRON et BAILEY (1973) quant à eux, découvrent

- une distinction du T.R. manuel entre 7 et 11 ans suivie d'une stagnation qui coïnciderait avec la fin de la maturation nerveuse.

- une réduction du T.M. manuel entre 7 et 9 ans suivie d'une stagnation.

Les corrélations observées par ces auteurs pour des tranches d'âge successives entre T.R. mesurés d'année en année sont statistiquement significatives.

D'autre part, il n'y aurait aucune relation entre les résultats obtenus chez des sujets séparés de plus de 7 ans.

Dans un article de 1976, FERRIS rapporte l'évolution des T.R. simples et de discrimination avec l'âge. Selon cet auteur, en sollicitant la vitesse sensori-motrice et les composantes de la vigilance, les résultats obtenus au T.R. discriminatif sont liés au déclin de l'âge mental dû à la sénilité.

Selon cet auteur toujours, la mesure du T.R. serait dépendante de :

1) la vitesse de conduction nerveuse périphérique englobant les processus sensoriel et moteur,

2) l'intégration du système central incluant les composantes de la vigilance.

Ainsi, l'augmentation du T.R. qui s'installe avec l'âge serait due à : 1) la réduction de la capacité à maintenir l'attention et

(37)

2) des modifications cérébro-vasculaires.

Si le T.R. simple d'un jeune adulte est compris entre 160 et 180 msec., le T.R. discriminatif est situé entre 240 et 280 msec.

La différence entre ces deux épreuves augmente avec l'âge et cette dernière serait prédictive à 86% de la sénilité.

Dans son étude, MENDRYK (1960) utilisait également deux mouvements diffé­

rents par leur complexité relative; l'auteur observait alors l'influence de cette complexité aux différents âges de 12, 22 et 48 ans sur le T.M.

Ainsi l'augmentation de la difficulté provoquait chez les sujets de 12 ans ; une augmentation de + ,002 sec

22 ans : une augmentation de + .004 sec 48 ans ; une augmentation de + .009 sec.

La trop grande répétition du geste ayant pu entraîner un apprentissage qui infuencerait les résultats, l'observation des 20 premiers essais simples et des 20 derniers essais complexes démontre une augmentation du T.M. de

+ .004 sec à 12 ans + .009 sec à 22 ans + .006 sec à 48 ans.

L'apprentissage est donc différent selon les niveaux d'âge.

Dans une étude récente, ECKERT et EICHORN (1977) démontrent l'influence majeu re de la maturation par rapport au rôle joué par l'apprentissage dans l'amé­

lioration du T.R. simple.

Cette évolution ne serait toutefois sensible qu'entre des groupes d'âges significativement très différents.

B. SEXE

Si HENRY et WHITLEY (1960) découvrent un T.R. et un T.M. plus lents chez la femme que chez l'homme, les différences peu significatives dans le 1er cas sont de 22% pour les T.M..

FULTON et HUBBARD (1975) à leur tour tentent de démontrer que les filles choi sissent de réagir vite alors que les garçons recherchent la vitesse dans le mouvement.

(38)

32.

L'étude de HODGKINS (1963) souligne la plus grande rapidité de réaction et de geste des garçons mais en vieillissant, les garçons maintiennent leur supériorité dans le T.M. et les filles dans le T.R.

Portant sur les T.R. simples et de choix, l'étude de ROUGIER, DUPUY et MICHEL (1969) souligne également la plus grande lenteur des filles.

Selon HENRY toujours (1960) les filles sont 40% plus lentes que les garçons dans un T.M, simple et 14% plus lentes dans un T.M. plus complexe. Il

ressort donc de cette étude que les filles réalisent une meilleure performan­

ce ou s'appliquent mieux que les garçons lorsque la complexité de la tâche s'accroît. Dans d'autres études HENRY découvre une réaction des filles plus lente de 13,9% et un mouvement plus lent de 30,3%. (1961-1962).

Toutes ces valeurs différentes seront dépendantes d'autres facteurs expérimen­

taux et surtout de la forme de mouvement exigé.

Toutefois, cette plus grande lenteur des filles dans le mouvement pourrait s'expliquer car la vitesse de contraction musculaire est significativement inférieure chez les filles.

C. TYPE DE STIMULUS ET TEMPS D'EXPOSITION

Il est nécessaire de distinguer deux types de mesures du T.R. ou du T.M.

1) simple

2) discriminatif ou de choix.

1) Dans le cas de l'évaluation du T,R. simple (T.R.S.), la mesure consiste généralement en une réaction manuelle à un stimulus visuel, auditif ou tactile.

Des expériences portant sur ces stimuli affectant les facultés sensorielles et présentés de manière imprévisible, ont démontré (COLGATE 1968) que le T.R.

est plus court pour un stimulus auditif que pour les stimuli visuels et tactiles.

D'autre part, selon BERKSON (1960) et TERREL-ELLIS (1964), le T.R. augmente chez tous les sujets et davantage encore chez les arriérés lorsque la complexi­

té du stimulus et le délai d'attente s'accroissent.

LALLY et NETTELBECK (1 977) soulignent également l'augmentation du T,R. lors de la réduction du temps d'exposition du stimulus pour les sujets normaux;

cette constatation ne se confirme cependant pas chez les arriérés.

(39)

D’autre part, le T.R. de choix (T.R.C.) augmente avec le degré de difficulté du choix à opérer et cette évolution croît linéairement avec le nombre

d'options possibles.

Dans une étude qui porte sur la répétition du stimulus, BERTELSON (1963) sou­

lignait l'accoutumance qui pouvait s'installer et entraîner la production d'un mouvement automatisé. Ainsi le T,R, est plus grand après de nombreuses répé­

titions (jusqu'à 550) qu'après l'introduction d'un stimulus nouveau.

D. L'ACTIVITE PHYSIQUE

De nombreux travaux ont démontré l'influence de l'activité physique sur le temps nécessaire à la réaction et au mouvement.

En 1961, KNAPP démontrait que le T.R. des sportifs et l'écart de variation étaient inférieurs à ceux des sédentaires. TWEIT (1963) confirmait l'influen­

ce positive de l'entraînement sur le T.R. du corps entier. Se tournant vers une discipline sportive, PIERSON (1961) obtenait un T.M. du bras des escrimeurs plus court que pour tout autre sujet non entraîné mais par contre, le T.R.

n'était pas significativement différent entre ces deux populations. D'autre part, SINGER (1968) rapporte une étude selon laquelle le succès remporté lors d'une compétition d'escrime est indépendant des résultats obtenus en épreuve de T.R. et vitesse de mouvement.

YOUNGER (1959) réalisant les épreuves de mesure des T.R. et T.M. sur des athlètes et une population témoin sédentaire ne constate une différence signi­

ficative que dans le T.M.

Plus récemment, SPIRDUSO (1978) constatait déjà que le style de vie (et il y incluait essentiellement la pratique d'une activité physique) semblait jouer un rôle plus important sur le T.R. simple, de choix et le T.M. que l'âge chronologique.

E. LA MOTIVATION

Dans une étude portant sur des sujets dépressifs BYRNE (1975) constate que plus un sujet est dépressif (et ce degré de dépression est mesuré par le taux de lésion centrale, c'est-à-dire le temps nécessaire à se décider) plus grande est la perte de motivation mesurée par la vitesse motrice périphérique, c'est- à-dire le T.M.

(40)

34.

Les patients dépressifs présentent une relation directe entre ces deux com­

posantes.

Toutefois, cette théorie ne constitue qu'une explication a posteriori sur laquelle nous pourrons revenir dans la théorie du T.R. et du T.M.

L'influence de la motivation sur le T.R. fut démontré pour des stimuli audi­

tifs par MICHALIKA (1966); la motivation consistant en la connaissance des résultats.

JONES (1937) quant à lui, signalait que la différence de performance entre garçons et filles pouvait être expliquée par la motivation. Cette explication a posteriori n'est toutefois pas démontrée.

JOHANSON (1922 in WOODWORTH and SCHLOSBERG 1964) réalisa des épreuves de mesure des T,R. où certains sujets obtenaient immédiatement le résultat et d'autres étaient sanctionnés par une punition légère sous forme de décharge électrique. La performance à réaliser pour éviter la sanction était plus difficile au fil de l'apprentissage.

Les sujets susceptibles d'être sanctionnés réalisaient la meilleure performan­

ce; ils étaient suivis par les sujets à qui les résultats étaient communiqués en permanence.

Dans notre expérimentation, si nous n'avons pas puni les sujets, nous les avons motivés en citant le résultat obtenu à chaque réponse et en remettant aux arriérés mentaux en fin d'épreuves une récompense.

F. LA FORCE

Essayant de trouver une influence de la force sur les T.R, et T.M., FULTON et HUBBARD (1975) ne découvraient une relation qu'entre T.M. et force. Ces auteurs soulignent toutefois la grande influence de la puberté sur l'augmenta­

tion de la force, la réduction du T.M. et du T.R.

Si la force se développe à la puberté chez les garçons, celle-ci doit égale­

ment influencer le T.R.

CLARKE (1960) ne découvrait aucune corrélation significative entre T.M. et le rapport de la force au poids.

De même, RASCH (1954) et HENRY (1962) ne signalaient aucune corrélation entre la vitesse de mouvement du bras et la force de ce bras.

(41)

G. LA LATERALITE

Dans un article, REYNOLDS (1966) soulignait qu'un stimulus présenté sur la gauche du sujet entraînait beaucoup plus d'erreurs dans la réaction de réponse que lorsque le stimulus apparaissait à droite.

Cet auteur constatait ainsi une latéralité affirmée dans la vision périphéri­

que .

ANZOLA et ses col. (1977) par contre signalent une supériorité du champ visuel gauche. Ils ont étudié chez des sujets avec les mains croisées ou non le T.R.

à un stimulus visuel non structuré de manière latérale.

Quelle que soit la position des mains, la main droite était plus rapide que la gauche lorsque le stimulus survenait à la droite du point central et vice-versa Dans un deuxième volet de l'expérience où les mêmes stimuli sont structurés

latéralement, les sujets avec les mains croisées ou non devaient décider de la main à utiliser en fonction de la position du stimulus. Cette fois, la main

la plus rapide est celle qui est située dans le même espace visuel que le sti­

mulus : il y aurait donc compatibilité spatiale. Cette relation spatiale favo­

risante est également soulignée dans une étude de NETTELBECK (1976).

Ainsi, dans les expériences de T.R. simple, la différence entre réactions ipsilatérale et controlatérale est due à la connection anatomique élémentaire.

La compatibilité spatiale ne revêt une importance que dans la situation de choix.

Dans une étude, KERR p 976) démontrait que les réponses simples apportées par la main dominante à des stimuli simultanés sont significativement plus rapides;

plus récemment, PETERS (1976) relevait le fait que l'entraînement à la prati­

que d'une tâche influençait la vitesse d'exécution des deux mains mais que la supériorité de la main dominante demeurait.

Par conséquent, malgré les contestations portant sur le respect rigoureux des conditions expérimentales (angle du coude, présence ou absence de signal

d'avertissement), la plus grande rapidité de la main dominante semble acquise.

Poussant plus avant l'analyse de la latéralité dans la perception et la répon­

se, BERLUCCHI et coll. (1977) démontraient qu'un stimulus visuel survenant dans le champ visuel droit ou gauche donnait à la main ipsilatérale une répon­

se plus rapide. Ces auteurs expliquent ces constatations par le fait que les réponses visuo-motrices impliquant l'utilisation de la main située du même côté que le stimulus peut être intégré plus rapidement au sein de l'hémisphère

cérébrale.

(42)

36.

Par conséquent, la différence entre les réponses visuo-motrices ipsi et

controlatérales a été interprétée comme un temps nécessaire à la transmission inter-hémisphérique (BERLUCCHI et coll. 1971) (BREWER et coll. 1977).

Toutefois, selon BROADBENT (1965) les effets de la latéralité sur la vitesse de réaction doivent être compris uniquement comme des relations dynamiques de compatibilité spatiale entre stimulus et réponse.

H. DIRECTION DU MOUVEMENT

FITTS (1953) étudie différentes directions du mouvement et leur influence sur le temps de latence et d'action. Il constate que ce temps est indépendant de la direction du mouvement confirmant ainsi les résultats de l'expérience de BROWN (1976).

Ces résultats ne seront pas confirmés dans notre expérimentation.

I. L'ORDRE D'ATTENTION

Dans une épreuve d'évaluation des temps de réaction et de mouvement, certains sujets sont invités à porter leur attention sur l'aspect sensoriel, c'est-à- dire le stimulus, alors que d'autres prêtent une attention plus particulière à l'aspect moteur. Les résultats rapportés par HENRY (1961) révèlent que le T.R. et le T.M. sont respectivement plus longs de 2.6 et 2.1% lorsque l'atten­

tion est portée sur l'acte moteur plutôt que sur l'information du stimulus.

Cette distinction ne peut toutefois pas être retenue car deux formes de sti- muli sont fournis : Visuels et sonores; la grande différence existant dans

la réponse à ces types ne permet donc pas de tirer les conclusions significa­

tives.

D'autre part, la méthode de mesure utilise deux chronomètres distincts, celui mesurant le T.M. étant déclenché par l'arrêt du premier; cette technique ne garantit pas la simultanéité et la fiabilité des mesures.

J. SEGMENT CORPOREL UTILISE POUR UK REPONSE

Selon LOTTER (1960) le T.R. et le T.M. des bras est plus court que le T.R.

et T.M. des jambes.

Le même résultat est obtenu dans une étude de FALIZE et ANDRESEN LEITOO (1969) en réponse à un stimulus tactile donné dans des zones corporelles différentes.

(43)

K. FATIGUE ET REPOS

Dans une étude récente, APPELLE (1974) mesure le T.R. simple, avant et après 20 minutes - de repos

- de travail intellectuel - de méditation.

Il observe que le T.R. décroît dans les deux premiers cas mais pas dans le troisième. L’auteur souligne donc la relation existant entre le T.R. et la vigilance.

Par conséquent, d'autres facteurs tels que - moment de la journée

- température du local - bruit... etc.

qui peuvent exercer une influence sur la vigilance joueront au second degré un rôle sur les mesures du T.R. et du T.M.

L. APPRENTISSAGE

Selon BAUMEISTER (1967) une corrélation significative existerait entre le nombre d'essais et l'intelligence des groupes et indiquerait que les arriérés bénéficient davantage de l'apprentissage que les normaux.

D'autre part, NORRIE (1974) constate que pendant la période d'apprentissage alors que la performance s'améliore, les variables intra-individuelles sont plus importantes; lorsque le programme neuro-moteur a atteint ses limites d'organisation, donc, de simplification, ces mêmes variables demeurent cons­

tantes et minimales.

D'autre part, celles-ci seront plus importantes pour un mouvement complexe et un plus grand nombre de répétitions seront nécessaires pour atteindre le minimum.

Quant à la variance, elle ne semble pas être affectée par l'entraînement dans les tous premiers essais.

De manière un peu contradictoire, ECKERT et EICHORN (1977) retiennent comme facteur d'amélioration de la performance moyenne dans un T.R. simple la compo santé de maturation qui joue un rôle majeur par rapport au rôle mineur de l'apprentissage.

Toutefois, si l'apprentissage peut accroître certaines capacités, la matura­

tion nerveuse peut expliquer certaines améliorations de compétences.

(44)

38.

Dans la hiérarchie des compétences, certaines taches nécessitent moins de raisonnement, donc, peu de traitement de l'information en vue d'une réponse structurée.

Par contre, d'autres épreuves nécessitent une comparaison avec les notions acquises antérieurement et une élaboration structurée de réponse.

Ainsi, JENSEN (cité par LAMBERT 1978) cite deux niveaux de capacités : 1) "associatives" qui constituent le 1er niveau,

2) "cognitives" qui constituent le 2e niveau.

Au premier niveau, il situe les fonctions dites inférieures de simple réflexe et apprentissage, alors qu'au deuxième niveau se localisent toutes les acqui­

sitions scolaires.

L'arriéré mental à qui on veut inculquer les notions du deuxième niveau parce que la scolarité est basée sur celles-ci, ne peut atteindre ces capacités;

mais de la même manière il ne reçoit pas un entraînement systématique ou un renforcement des capacités du premier niveau.

Par conséquent, pour les arriérés mentaux qui souffrent d'une limitation d'ordre génétique, ou d'une lacune socio-culturelle atteignant ce deuxième niveau, il est indispensable de renforcer le niveau élémentaire, de manière à leur permettre une acquisition des comportements de base.

M. LA TEMPERATURE AMBIANTE

En raison de l'abaissement du niveau de vigilance provoqué par une hausse de température, ce dernier facteur provoquera une augmentation du T.R. au-delà de 30 à 35“ Centigrades.

N. LA COMPLEXITE

Dans un grand nombre d'études, le T,R. est mesuré à l'apparition d'une figure géométrique et la complexité porte sur la discrimination d'une forme parmi d'autres.

Dans d'autres cas, la complexité consiste en un trajet plus ou moins long, plus ou moins orienté à effectuer avant de pouvoir répondre au stimulus.

De cette manière, le choix doit s'opérer avant de pouvoir réagir et le T.R.

est la résultante de l'addition des éléments perceptifs, discriminatifs et moteurs.

(45)

Citons à titre d'exemple l'expérience de MERKEL (1885 in WOODWORTH et

SCHLOSBERG 1964) qui utilisa la discrimination entre plusieurs alternatives :

Nombre d'alternatives T.R.

1. (T.R.Simple) 187

2. 316

3. 364

4. 434

5. 487

6. 532

7. 570

8. 603

9. 619

10. 622

Dans notre expérimentation, l'accroissement de complexité n'atteindra que la deuxième phase de la réponse au stimulus demeuré identique. Un plus grand recrutement de groupes musculaires ne sera pas nécessaire et la décharge neu­

romotrice de la réaction primaire ne sera en rien modifiée. Seule sera affectée l'analyse nécessaire à la réponse motrice volontaire.

(46)

40.

V. CORRELATIONS ENTRE T.R. ET T.M.

Depuis de nombreuses années, la mesure du T.R, préoccupe les chercheurs qui ont tenté d'établir d'éventuelles corrélations avec d'autres paramètres humains importants tel que le temps de réalisation d'un mouvement.

Au-delà de cette corrélation, le caractère prédictif de la mesure du T.R.

aurait permis une sélection des individus, en matière de sport ou de producti­

vité industrielle.

Citons les résultats de quelques recherches.

Auteurs

HENRY (1962 NS L'exécution plus rapide d'un mouvement dépend à 70% de la spécificité de ce mouve­

ment et l'habileté générale n'intervient que pour 30% dans cette vitesse.

CLARKE (1960) NS

PHILLIPS (1963) NS La corrélation est indépendante du type de stimulus et de mouvement.

HENRY ET WHITLEY (1960)

NS {-.079 { .044

pour mouvement simple pour mouvement complexe HOWELL (in HENRY

I960)

NS {-.369 {-.489

si tension est grande

si tension est faible (rôle de motivation) WEISS (in BYRNE

1975) NS

WELFORD (1973) NS

HODGKINS (1963) NS sujets de 6 à 84 ans

HENRY (1951) NS mouvement arrêté

HENRY (1952) NS mouvement lancé

SLATER-HAMMEL (1954) NS FAIRCLOUGH (1952) NS HIPPLE (1954) .31 WILSON (1959) .31

PIERSON (1959) .56 inégularité selon les catégories d'âges

LOTTER (1960) NS

NORRIE (1974) NS

(47)

Ces résultats contradictoires démontrent le rôle important joué par l'âge^

la méthode d'investigation et aussi le sexe puisque MACILL et POWELL (1975) trouvent : - une corrélation significative pour 18 garçons,

- une corrélation non significative pour 18 filles.

Par conséquent, selon la rigueur des conditions expérimentales, les résultats seront variables.

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