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Thèse de doctorat/ PhD Thesis Citation APA:
Castin, A. (s.d.). Julien Green et son oeuvre (Unpublished doctoral dissertation). Université libre de Bruxelles, Faculté de Philosophie et Lettres, Bruxelles.
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L*hOBma
L.*fllll.TIf
Chapitre I Jhllen Qrees d'après son Journal P. 3
Chapitra ZI A) Las roMana rëalistaa da J.Graan
at laura protagoniataa aaahda P, 23
B) Plguraa d'adolaaeanta P. 39
c) Onhraa chinoiaas ^
Chapitra 111 La psyahologle graanianna P. 57
Chapitra IV La fantaatiqua da J. Graan P. 70
Chapitra V La podala dans l*oauTr« da Graan P. 87
Chapitra VI La eonaaption du roman
P.I02
Chapitra Vil La C(»&poaition P •
Chapitra Vlll La atyla P.127
Chapitra IX Julian Graan at le critiqua P ,144
eteeo^ooovoD^QOoeoeeeooeooçQOoooçtieo
Il
BIBLIOORAfHlS
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Adrienne Mesurât Paris» Plon» 1927
(Le Roseau d'Or)
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(Les Amis d'Edouard)
Les Clés de la Mort Pari s» Sehiffrin» 1928
Suite Anglaise Pari s» Cahiers de Paris» 1928
L^Tlathan Parla» Plon» 1929
(Le Roseau d'Or)
Christine» L^Tiathan Paris» Cahiers Libres» 1930
Le Voyageur sur la Texre» Christine»
Léviathan» Les Clés de la Mort Paris» Plon» 1930
L'Autre Sosmeil Paris» H R F 1930
Spaves Pari s» Plon» 1932
(La Palatine)
Epaves Paris» Fayard» 1938
(Le Livre de Demain)
Le Visionnaire Paris» Plon»
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Journal I (1928-1934) Journal II Paris» Plon» 1938-1939-1944
(1935-39) Journal III (1940^3)
Varouna Paris» Plon» 19^0
Varouna Kev York» Editions de la
Maison Française» 1941
III
I>) Littérature anglo-saxonne
Hartvisk» Harxy The foreground of Aneriesn fiction
Hev York» American Book c<* 1934
Radsliff» Ann Les Mystères d'Udolphe» traduit de l'anglais par
Vlotorine de Chastenay (sans éditeur»sans date)
Eillsn, Alice M Le Roeian terrifiant ou Renan noir de Valpole à Ann
Radeliff et son influence sur la littérature fran- -çaise Jusqu'en 1940 (Thèse» Parie Créa et e« 1915) PoS» Bdgar» Allan The Vorka of Sdgar Allan Poë» %^th an intrcxluotlon
Poê» Edgar Allan
axxi a memolr hy Richard Henry Stoddart London» Routlege & Sons» 1684
Histoires • Traduction de Ch.Baudelaire» texte éta* -hll et annoté par G.Le Dantee Paris HRP I932
LouTière» Emile Le Génie morbide d*Edgar Poê
Paris-Bruges» Désolés De Brouwer 1935 Havthorn#tI^athanial Contes t La Manteau de Lady Sleonor» La Voila Hoir du Minlstre« Les Peintures prophétiques» La Quête du Lys» La Marque sur le Visage» Le
Jeune Sieur Brown» La Pille de Rappaolni» l*Ar» •tiste du Beau» traduits et préfacés par Charles Costrs Paris» P« Aubier 1934
Havthoms»Hathaniel Contes traduits de l'anglais par Mars Logé»pré*> -fass/ d*£daond Jaloux Paris» Stock» 1926
Havthome»Hathaniel The Marhle Paun» or ths Rosianoe of Monte Béni» Introduction hy Sir Leslie Stephen»London»Dent»
Hev York» Lutton I926
Havthome»Hathanisl The Ssarlet Lstter» A Rœianoef Lelpsig» Tahshniti 1852
Brontê» Smlly VUthering Heights»vith % prefaee by Charlotte Bron-
-tê Sdinburgh» Grant» 1907 (HotcIs of the Siaters
Brcntê)
Bront!»Chariotte Jane Eyre 1 an autobiography by Currer Bell»
Leipzig» Tauchnits» I850
Havthome»Hath. A Vonder Book» Tanglevood Taies» London. Dent»
Hev York» Dutton (1937)
Eliot» George Adam Bede» Lelpsig» Tauehnitz» 18^9 (2 toI. )
Eliot» George Silas Marner» the Vearer of RaTCloe
IV
Diokenst Charles SouTsnlrs intimes de Dahid Copperfield Paria» Klle Rerue Cxl tique» 1938
Diokens» Charles Les Papiers Poethmes du Pickvlek Cluh»puhliés par Boz»et apportant la Fidèle Relation des Tribula-
•tionSfdes Voyages et des ÂTentures Sportives et Dangereuses des Membres du Club « Traduction de Paul Dottin
Paris» Hile Revue Critique» 1937
Dickens» Charles Le Magasin d*Ântiquités» roman anglais traduit sous la direction de Lorrain» Pari s» 2 vol. in 18 Jésus Diekens» Charles Bleak House» Leipzig» Tauehnitz» 1652-I853
Dickens» Charles Les Grandes Espérances» Paris Grasset 1936 8° Romans Etrangers
Diekens» Charles Bamabé Rudge»roman anglais traduit sous la dires-• tion de P.Larson»Paris sans éditeur-sans date
Vebb» Mary Sam» roman traduit de l'anglais par J.de Lacretell
Paris» Grasset 1937
Vebb» Mary Le Poids des Ombres»traduit de l'anglais par
Odette Hieheli (introduction de Daniel Rops Paris» Editions du Sièele 1932 (l6°) Histoires de FantSmes anglais»présentdes par E.Jaloux et traduites
de l'anglais par G «Camille-Pari s» Gallimard» I936
e) Littérature française
Gide» André Gide» André
Mauriac» Franç ois Maur1ao»FrançOis Mauriac» Claude Bendz» Ernst Breton» André Breton» André Journal (1889-1939) Paris H R F 1939
Journal des Fsux-Monnayeurs Paris H H F 1927 Le Roman» Paris» l'Artisan du Livre» 1928
Le Romancier et ses Personnages»précédé d'une étu- -de d'Edmond Jaloux Paris Corsea 1933
Introduction à une Mystique de l'Enfert l'oeuvre de Marcel Jouhandeau Paris» Grasset 193^
André Gide et l'Art d'Eerire
Paris» Messageries du Livre» 1939 Manifeste du Surréalisme Poisson soluble
Bretont Ânâr^ Br«ton» Andr^ Qucroy* Plarr*
V
Laa Paa-Pardua Paria N R P I92A
Laa Vaaaa ecnimamiquanta Parie LanoVl & Staala»I932 Las Halluainationa Parie Alaan 1936
d) aonoamant la Bouddhiesaa
LaTid-Haal» Alaxandra La Bouddieme^ aaa doatrinae at aae mëthodae Parie, Plon, 1936
Groueaat, Rantf' Sur laa Traeae da Bouddha, Parie, Plon, 1929
Haam, Lafaadio Sn glftnant dane lae ahaaipe do Bouddha,traduit
par Mara Logé Parie Haroura da Pranoa 1925 L'STangila du Bouddha, raconté d'aprèe lae anciens doousiants par Paul
VI
ARTICLES
"A propos ds Hont*Clnèrs de J.Green” par G.Bemaaos» Fourelles Lltt^--raires du 26 août 1926
"Mont-Cinère par J.Green^ "Temps* du 12 août 1926 Les Lirrest par Paul Souday
"Adrlenne Mesurât par J.Green" NouTelles Littéraires du 23,4,1927 L*£sprit des Lirres» par S, Jaloux "Adriexme Mesurât par J,Green* KouTelle Revue Prançaise du 1,7*27 Chronique des Romans» par P,Mauriae
•Adrienne Mesurât par J,Green* *Temp8* du 5 1927» Les Livres*
par Paul Souday
"Léviathan par J,Green" Nouvelles Littéraires du 6 avril 1927 L'Esprit des Livres* par £, Jaloux
"Léviathan par J,Green* "Temps" du I8 avril 1929 Les Livres* par Paul Souday
"Léviathan par J,Green* Houvelle Revue Prançaise du 1er mai 1929 Chronique des Rcmans* par Denis Marion
"Epaves par J.Green" Rouvelles Littéraires du 2 avril 1932 L'Esprit des Livres* par Ed, Jaloux
"Epaves par J,Green* "Temps* du 26 mai 1932 Les Livres*par A.Thérive "Le Visionnaire par J,Green" nouvelles Littéraires du 24 mars
1934-L'Esprit des Livres* par £d,Jaloux "Le Visionnaire par J,Green" "Temps" du 3 ami 193^ I'** Livres*
par A,Thérive
"Le Visionnaire par J,Green" Houvelle/Revue Française du 1,5*1934 Chronique des Romans* par M,Arland "Minuit par J,Green" nouvelle Revue Prançaise du 1er mai 1936
Chronique des Romans* par M, Arland
"Rotes sur Julien Green* par R,Bespalov nouvelle Revue Française du 1er mars 193^
I
•ÆnioA «I «Tnd»p n» p^ijfoaia «p ««o^da» aap u#|q «du ••oaaAo u«finf «p f^Tivaaoajad «i «p aia^^uaaaa a^oTod
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4
•ttt«ua« d* Glda« Jusqu'à la slnsdritd pathdtlqus ds Kaurlas.* La aln* •odritd ds Julisa Orssn ns réolams ausuns dpithèts.* xils ssnbls tout bsnnsnsnt maaifsats à oauss ds la aimplioitd du ton •
Ls "Journal* ds Orssn n'sst pan uns autoblogxraphls.* Il nous donna blsn plus qus sala» s'sst» au Jour la Jour# sas iaprassions sur Iss lirras qu*ll lit# Iss mis qu'il rsnoontrs» Iss pays qu'il désou- •rrst s'sst aussi un sesmsntairs sacaos st frano ds son osurra» st uns suri sues miss à nu ds sa psrsonns aorals.- Au manant où débuts sa
Journal» Julian Orssn a 29 ans.* Pourtant» il sst aisé ds rstrouTsr à trarsrs osa pagss l'ima^s aims ds l'snfsnos st ds la Jsunssss du
romanoisr» soit qu'un rayon ds solsil lui zappslls son bonhsur d'ado* *lssosnt» ou qu*uns nuit d'angoisss lui ronds sas, tsrrsurs ds pstit garçon halluoiné.* Il suffit ds rasssmblsr sas souTsnirs inrolontal*
•ras st dispsrsés pour snyisagsr tout la début ds sa Tis» du moins dans os qu*slls a d'intérsssant pour nous» sa formation ds rcataneisrS Car risn ns donna daTsntags qus os Journal l'idés dss rapports
étroits qui psuTsnt sxistsr sntrs uns osurra st uns psrsonnalité.* Plus nous la lisons st plue il nous apparaît qus toutss Iss pansées» tous Iss ssntimsnts» toutss Iss Isoturss st ASms toutss Iss Imprss* -sions ds Toyags ds Julian Orssn ont an réalité son osurrs à l'ar* *rièrs-plan •
5
o«lui-elt il n*y a plus qu'à s'àtoBasr ds sstts oorrsspcmdanos «ïso* -Itts** Ls "Journal” ds Qrssn psmst ds rstrouTsr la gsnàss ds son osurrs.» Cslls*oi sst d'uns ssssncs tsllsmsnt partlsuli^rs» tsllsasnt ddoonosrtants ntms» parfois» qu'il sst hsursux qus nous ayons d'slls os eaoBsntairs luoids st séTàrs •
” J'aims l'snfanos ••• j'aias la aisnns st oslls dss sutrss» St 4s orois qus si 4s psrdais ls soursnir ds ass prsaièrss anndss» 4s as pourrais plus traosr uns ligns.- Caabisn ds nous ss sroisnt libérés
à 4saais dss fraysurs» dss 4oiss st dss sspoirs ds la dousièas annés*
qui TiTsnt 4usqu*à Isur mort ds os capital ssorst 2 L'snfant diots
st l'bomas éorit •••* (4) Cstts safaaes inspiratrios» gsxms ds ostts
osuTTS aux tons si soabrss» sonasnt apparatt-slls aux ysux ds Grssa ? * Qus ds ohosss ranus sn aol ls bruit d'uns obarrstts sur la routs i " dit*il» ”touts mon snfanos rsnalt dans uns sorts ds niabs ds bonbsur!”
(44)
Ls boahsur i oocms os mot parait étraags sous ls pluas du oréatsur ds Daaisl O'PonoTsn» d'Adrisnas Hssuzmt» ds Lsnis ••• ess safants» mûris dans la sontraints st ls déssspoir •- £t pourtant»
O*sst *ls aot qui Tisnt à l'ssprit” quand on l'iaagins au ssin ds sa
faaills (444) •- Orâos à ”l*Hsurs arso JUlisn Grssa”» raoontés par
7. Lsférra» nous sarons qu’il sst né à Paris ls 6 ssptsabrs I900» ds parsnta aaérioains Son pàrs» originalrs ds Virgiais» u'arait osrtss
(4) "Journal”» p* 224» 4uin 193^
(44) "Journal”» p. 2X6» 19 aai 1934
6
ri«B d« eocBBUB «tco Âatoin* M««urat ou Kr Groagoorgos» oar 1« J«ua«
éorlTuln» sur Is 'bâtsuu qui l'amnèn# à Hsv York sn 1933* droqusra UTse trlstssss la graais gsntillssss si la oourtolsia tout# naturalls da l'autour do sos jours. (♦ ) Sa aèro» dont il parlora aroo uns iro* •nio très tondra» lui a appris l’anglais ot fait lira la Biklo.» Sot 00 d'aroir ou trois soours pour e<SBpagnos do jour qu'il a gardé» à trarors sas liTros las plus désospérés» un osprit ospièglo ot origi* •nal» la réritalJlo osprit d'onfamo ? La konhour ? o’ost bion l*at> •mosphèro do son pronior ftgo t *Jo ma suis rappolé na etaasibro do la rua do Fassy au potit jour. La soloil trarorsait las ridoaux do ara» -toBBO rougo» ot il y arait un noria qui sifflait dans la jardin du
I
propriétairo • Jo no sontais si hauroujt que j'on riais tout soûl dans non lit .• (+♦)
Toutes las pièoas de la sttison da la rua da Fasq/ sont-allas aussi gaies que sa abambra ? Voyons la salon t "Je la roToia» un pou sonbra» un pou bas da plafond» arao dos portas arrenadias» dsrrièz^ lasquallas je ne oaobais pour faire pour à na nèra. 11 y arait» sous un bao de gas» un long oanspé rart dont la ouir déohiré laissait pas*
•sar da générausas touffes da orin noir .* {***) Mais roioi» tout à oot^» la coin saorat où sa oaoha oa qui fait la nystèra da sa parson- -nalité I *Vars 1905» nous babitions rua da Fassy une maison bantéa.
Je ne souTians que la absnbra da sm nèra aonsuniquait aTSO une sorte
da réduit où on aooroohait dos rltnaants. Là» salon moi - male je ne parlais à parsonna da oa troublant seorat • la diable arait élu
(♦) •Journal» t.I p. 162» Ç noTambra 1933
(44) •Journal» t.I p. 57» I6 noTsnbra I93X
7
doiBioll*. Quand j*4tnia aaul dana la ahanbraf Ja ma tanala darant la patit réduit à una oartalna dlatanoa ai» mouramt da paur» j'appalaia la diabla • Pandaat plualaura mlButaa» 11 na aa produiaalt ri an at, tout à aoup, ja rojraia qualqua ahoaa raauar parmi laa Titamanta • Qui da foia ja ma auia aaïuaé k aa jau épourantabla ! ” (<f)
Alnai dona aa patit garçon» antouré» hauraux» maaifaata un goût bian apéoial.-Sapuia aon plua jauna tga» 11 aima à éroquar daa imagaa tarrlfiaataa» il jouit d*una aorta da Tolupté da la pour • Dana un autra androit du Journal» il rarlant aur aatta aapéoa d'araui
* Au RijkaBuaaam» ragardé l’arraatation du Chriat» par Boaah • Autour da Jéaua rioanant daa Tiaagaa da oauebamara» laa rlaagaa qua J a royal dMia la glaoa alora qua» tout anfant» J a tonal a una bougia alluméa au-daaaua da ma tita» puia à droita» puia à gauoha» puia aoua mon man< -ton» at qua ja grimaçaia auaal affroyablament qua poaalbla juaqu*à ma figtirar qua la diabla était là •* {■¥*)
< ’ ■
Voua trouTona l'éaho immédiat da oaa doux axtraita du "Jour* -nal* dana la pramièra oaurra da Oraan» oalla qu*il écrit à 24 ana» *La Voyageur aur la Tarra* •- L*anfanea da laaial O'Domoran aat ban* •téa da la mima tarraur.- Danial a*épouTanta à l*idéa qua l*honae qui monta laa marohaa da l'aaoaliar Tiant paut*ltra la tuar •• Il an
auffoqua praaqua d*angoiaaa» maie on darina qu*il y troura una aorta da joulaaanoa •
»
Catta faaelnatioB da l*hoaraur raatara la trait aaaantial da la paraonnalité da Oraan •* Laiaaona^noua arfitar xm inatant par ea contraata da 1*anfant qui rit parea qua la aolail trararaa daa ri- •daaux da eratonne rouga» maia qui a'anfama dana una ehambra pour y
(+) **Joumal t.l p. lOI aaptmabra 1932
8
iToqu«r !• dlabl* •• Qu«ll« fore* de suggestion persoimolle rdrèlent eette Joie qui naît de rien» et oette épourante qu*il se fabrique de toutes pièces ••• Cette absence de supports *rdels” k ses sentiments donnera une teinte sp^eiale à son oeurre» la tenant hors de la rie» lui conférant l'allure artificielle qu'araient ses terreurs» son as* -peet de oauohemar recréé» et rendant si instabls la psychologie de ses personnages •
Un lirre de Green» e'sst un spectre éroqué par quelqu'un qui a très peur des fantômes» et un ds ses spectres fsailiers» o*est celui de la Iftsheté de l'horane en face d’une existence écrasante et ▼aine •- Il Ta se eomplaire un peu honteusement dans eette idée et» de cette tragédie intime» naîtra Lériathan •- Green peint aree nne amertume triomphante des spestasles qui l'attirent et lui répugnent à la fois •• St ce goût psrrers se trahit à ohaque page qu*il écrit» teintant d'un désespoir continu les moindres faits d'une rie hiaoaine» suscitant des scènes inquiétantes entre des personnages qui semblent surgis d'un songe d'illuminé» donnant à la nature qui les snTironne un aspect partisulièrmnent sinistpc et changeant» plein d'une sorte d'automnale irréalité •
Le moment rient oû Julien Green doit "boucler sa gibecière sous son bras" et aller suirre les cours du lycée •- Il ne parle guère de ses années à Janson de Sailly» Biais on peut se l'imaginer appliqué et timide» STee un goût très grand pour les elaseiques " A quinse ans» mon désir de tout ssToir et de tout comprendre ne ▼oulait reconnaîtra aucun obstacle.- Un des lirres qui me tombèrent sous la main à set âge était "Hamlet"» et je résolus de l'apprendre par coeur d'un bout à l'autre» bien que ma eonnaissanee fut très
iBa>arfaits. " {■¥) Cette phrase est importante à propos de la langue
9
d« la laagua da Oraan •• 11 aat alalr qu*il paaaa an françaia* at qua ta aultura aat touta latiaa, à l'oriclaa •- A plualaura rapriaast il rarlaadra par la panaéa à aa qulnaièma aiui4a» alora qu'il aa dit riaa da aa qui a*aat paaa4 dapuia aoa aafaaoa Juaqu*alora •- D*o2i aait an lui aa prddilaatioa paur aatta époqua da aa ria ? 8aaa douta da ea qu*il a aoaau à aa aouant ua l>OBliattr dtraaga» biaa propra à aa
aatura t ” Ma quiBsièae aaaéa a ëté uaa daa plua haurauaaa da ma ria*
Ja aa aa aaataia paa aux tarra • Ja aa raToia» ua jour da printaapa» daaa la ahaabra du Pèra C •••» rua Rayaouard • Houe aoaaaa aaooudéa
I
à la fealtra • Daraat aouat la Chaap da Mara» Oraaalla* at trèa loin Tara la droita» daaa uaa aorta da poudroiaaiaat dard» laa hautaura da Saint-Cloud • Caa oiaaaux abaatant daaa l*air tiède • Sur uaa tar*
l ■
•raaaa au-daaaoua da noua* ua riaux prttra araugle fait laa eaat paa aa diaaat aoa ahapalat» at la Pèra C ••• ma parla da la Tia fbtura • Ja auia hauraux* mai a riaa da aala a'aat exprimable • La tarra aa donna point da joiaa eamblablaa à aallaa-là • Slla an doaaa paut«ltra d*auaai fortaa» maia non da oatta qualité partiaulièra ••• (-f)
Dapuia aon aafaaoat an effet» Julian Oraaa aubit aa qu'au pourrait acanaar l'earoûtamaat da l'au-dalà •- Il aapira à ea détaoher du moada •- Ce déair était déjà aonfua^aat aa lui au moment où»
petit garçon» il aa aaatait iafiaimaat heureux riaa qu'à entendra la maria ahamtar daaa un jardin roiain*- Et il la ratroura» à quiaaa
aaa» daaa l'atmoaphèra piauaa du lyaéa •- Sa farraur raligiauaa d'adolaaeant n'aat qu'uaa manifaatation da aon myatleimBa latent •- C'aat» aa effet» par oaoi qua Oraaa aa diatiagua daa éariraiaa aon- -tamporaiaa» at qu'il paraît tallamant étranger» tallameat aaaahro- •nique •- Cetta tarra at laa joiaa da la tarra ne l'iatéraaaaat paa
10
â*un« façoB ard*nt«« aniiiB 11 r«8t« hanté par la notion aenfuaa d*ttB au-dalà poaalhle •- Longtampa» 11 gardam la noatalgla du moment de grande aérdnlté qu*ll a paaaé dan a eette ehaabre de religieux» du moment oh 11 a oru que le dlTln ae repproohalt de lui •• Lea aentl«
-mente de eette époque de aa rie ae retrourent dana aa prmalère oeu* -Tre» "Le Voyageur aur la Terre* •• Cette nourelle eat éerlte preaqu* entièrement aree une aéehereaae Joumallatlque de débutant male» rare la fin» aon atyle perd aa gangue de proaaXque maladreaaef et derlent ferme» alaé» émourant» pour exprimer l*eaprlt de renoneament touehant eomme une grftee l*lme de 2>aBlel OTemoran (♦ ) •• C’eat» en effet» aourent à la beauté du atyle qu*on reeennatt le goût d*un autour pour un aujet pertleuller •
Dana quellea eendltloma Green derlent-11 un homme ? 11 n*y a paa de textea daim aon Journal pour noua éelalznr aur eette partie de aa rie •- Voua dOTona aulrre lea notea blographlquea qu*ll a donnéta à Vrédérle Lefèrre» le rolr aeheTor aea étudea à Janaon» partir en 1917 oemmo ambulanoler bénérole aur lea fronta fronçai a et Italien» mala le allenee de aom *Jounmal* proure que eea éréne- •mente n'ont qu'une Importanoe aeeondalre à aea yeux •
* Pour mol»” dlt-11» *11 y a deux grande mcmenta dana la jeuneaae • Premièrement la déeouTerte de la mort» le jour où l'on ae dit pour la première fola» et area une eonnletlon abaolue» pro* •fonde I mol auaal je mourrai • Ceuxlèmemeat» la déeouTerte de la fragilité de tout • Par exemple» dana trola eenta ana» 11 ne reatera aana doute plue rien dea primitif a» dana elnq eenta ana» plue rien de nea eathédralea» ete • Je me réfuglala autrefola dana eette phraae de Saint Paul où 11 eat queatlon de la aeule réalité dea
m
\ •hostt InTlBil)!** •** (4-)
C«s phr&aBS» qui aohèrant d'esqulssar «a phyaiùv BOUS peniattaBt k présent de considérer Julien Green sous tCw faces •> Feue l'sTons déjà ru saisi d*une sorte de désir de quv la terre» de 'besoin de s*éTader dans le spirituel» non sans regret» toutefois ••• Green n*a pu s*empielier de souffrir en royant tout ce qu*il aimait roué à la disparition nais» chez lui» la fugacité des choses» au lieu de l'attacher darantage à elles» l*ineline au renon* •cernent •- Il suit la pente de sa nature qui le pousse à Toir le monde sous son aspect le plus triste» en cherchant uns compensation dans l'au-delk •- Un autre son a également retenti ici» une Tihza- •tion profonde de l'éme de Green dont nous retrourerons les échos dans toute son oeuTre t e'est l'effroi de la mort» mais cette terreur
ne Tint le hanter que relatirement tard t * J'arais Tingt ans et» à
cet ftge» on ne croit pas à la mort» ou on n'y croit que peur les su*
•très • ^ ce qui me eonoemait alors» la certitude du salut me
mettait à l'ahri des terreurs dont j'ai souffert plus tard . Mon petit pamphlet» qui est une sorte d'adieu à la foi religieuse de mon
enfance» m'a mis en quelque sorte à déoouTcrt •* (4-4)
Cette angoisse» dont il souffre et jouit à la fois» sera l'origine de sa Tooation littéraire» car une rooation de romancier naît généralement d'une sorte de eonplaisance à contempler certaines
images de l'inconscient •- Sa crainte de la mort Ta le ronger pen* -dant un grand norahre d'années •- Surgis au moment du Pamphlet» e'est à dire Tsrs 1922» elle rasplit encore tout le premier Tolume
de s cm Journal (I928^I934) t ” La crainte de mourir éclate dans le
(4.) «Journal" t.I p» 221 1er Jüin 193^
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rouan qui u'oooupa aujourd'hui • J'aborda anfin la aujat qui n*at« -tira« ua faaaina at u'dpouTanta • C*aat l'obaddd qui aa Jatta dan l'ablua qu'il radouta •* (>»■ )
Il aat dtrasga que eatta phraaa qu'il écrire 10 ans plus tardt at a'appliquara k lui^ufmat ddpaigna axaataaant l'attituda uo* -rala da Danial 0*PonoT&nt la hdroa da aon proaiiar oontat aourant eharahar \ma mort dont la tarraur a raupli touta aa Tia •
Chaque fola que la paraonaaga da Oraan aolneidara plua ou Boina axaotament ayao aon auteur» il rérèlara la mima obaaaaion •- Voie! Dénia» héros de "L'Autre S<%aiail''» éerit an 1930 t il déaouTra
tout à eoup que la mort aat la aaula réalité» at aa aant entraîné Ta alla irréaiatiblamant Plua tard» il y aura Manuel» at touta eatt "apothéose da la mort" que eoastltua aon "Réoit da oa qui aurait pu Itra" •* Si on roit nattamant la phobie da Oraan Jouer un rMa dé» •terminant dans la aréation des oaurraa qui duaaurant la plua proohai da lui ( La Voyageur aur la Terra» l'Autra Scanmail» la Visionnaira )« alla aat baauaoup aoina apparenta dans sas premiara romans •• Mais eaux*ei sont préalsèment remarquables par leur parti-pris d'objaati* •Tlté» Oraan laa ayant éerit pour détourner aon esprit da aa qui la hanta •- Da aatte obsession» il resta an aux une aruauté rigoureuse dans la représentation des aadarraa •- La daaeription da la dépouill da Stephen Flatehar» dans "Mont-Cinéra"» témoigna» ahaz Oraan» d'une
intensité da Tiaion qui est due aartsinraiant k la auraxaitation da
sas santimants •- 11 sembla qu'an plein XXa sikela» Villon ait subi*
•tamant rejoint Edgar Po8 .
Toutafoia» quelque ahosa da l'enfant heureux da Jadis est dnaauré an aat esprit hanté par la plus sombra des pansées Da ftéma que la peur da mourir fond aourant sur lui arae xina soudaineté
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qui 1* il lui arrlT* aussi ds ss lalsssr allsr à un Innhaur
ssns motif t " Hier après-midit Tsrs quatrs hsurss» su plus fort d*uns Inqulétuds qui durait dspuls dis/Jours, J*al sont! tout à eoup la pr4seno« Indssorlptlbls du bonhsur • Js suis allé dans ma shambrs où Js ms suis snfsrmét puis J s suis rstoumé au salon, Js ms suis promené dans l'entishambrs, et Jamais la maison ns m*a paru plue agréabls •" (+)
JSn 1919» il part pour l'Amérique, où il resta deux ans et demi Comme Edgar Poé, male aTss plus d'application que lui, il eulrra les coure de l'UniTsreité ds Virginie •• Il ee perfectionne en grec, en latin, en anglais •• C'est ici que le caractère à la fols eauTCge et classique de la patrie de eea parente lui est rérélé t
" Si Je roulais donner une idée du Sud à un Européen, eomment m'y
prendrais»Je?”, dit*il, "il faudrait prendre une belle maison anglaise déorite par Dickens, et la placer dans un déeor de Rimbaud •" {■¥+) 11 en reparlera quatre ans plue tard dans "Mont-Cinère” •• Mais,tout en proie à l'écrasante mélancolie de la Jeunesse, il ne Jouit guère de la beauté qui l'entoure •
Rerenu en France, il songe k entrer dans l'enseignement, quoiqu'il n'ait pas, en réalité, un goût profond pour cette carrière, sans doute k cause de ses difficultés d'élocution t "Chose curieuse. Je m'exprime sTee \xne certaine facilité si J'ai affaire k quelqu'un de distrait t Je suis en-dessous du médiocre dès que Je sens qu'on
m'écoute •" } et e*est dans cette période d'ineertitude qu'il
aborde l'étude du dessin, à la Grande Chaxmière •• Moment bref dans son existenoe, male d'une très grande importance, eependant, car si.
(♦ ) "Journal" t.I p. 161 28 octobre 1933
(♦♦ ) "Journal* t.I p. I86 15 Janrier 193^
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au bout da six noia» Il abandonna l*art pour la litt^ratura* il na pourra a'raiplahar da panear un jour t ” Il aat curiaux qua j*aia ahoiai d'tfarira» alors qua daaainar n'dtait paut-ltra plus natural."
i*)
Son oaurra justifia aourazt; aatta opinion .• En affatt beaucoup da saa phraaaa na aanblent qua du daealn transposé •• Du dessin» et pas da la peintura •- Orsan a la séeharassa» la rapidité da trait du dessinateur •- Sas pages na laissent jamais d'imprassion colorée» mais allas abondant an détails Tisuals faxmes et précis •
Capandant» malgré sas fluctuations morales da la terreur morbide à la joie sans aausa» malgré son Irrésolution au sujet da sa
carrière» un sentiment s^affixma dans l*éme graanianna» santimant qu*ll définira un jour i ** La rie na m*a jamais paru quelque chose da tout à fait réel •”
C*ast» sous sa forma la plus simple» la fond du subjaati- -Timae graanian •- Pour Graan» las images da le journée na sont pas plus réelles que las songes da la nuit •- Et» somma tous las idéa- •listas mystiques» il souhaita gagner une paix intérieure qui abolisse à sas yeux las prestiges du désir et da la mort •- L*illusion d*un bonheur supra-tarrastra qu*il axait éprouréa à 15 Ans continua à hanter son tma •• Au cours d*una xisita à la aollaction Barthou» an 1928» il resta près da 10 minutas assis sur une chaise da pailla
darant une tita da Bodhisathra t * Trop d’effort»* samblait-alla dira* Trop da tumulte» trop da désirs . Je l*ai quittée à regret» aspirant raguement à des choses meilleurs» à une rie plus plaine» mais je suis trop passionné pour éaoutar las anssignamanta da l*Asia •* {•¥*)
(4) "Journal* t* II p* 208 sans data
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” Trop passiona^ ”» aartainamant» at l*on «oupraad qu*un honao da nolna da tranta ans ait palna à sa détaehar aomplètaaent da la Tia •- Pourtant, trois ans plus tard, à l'apposition d*art indo- halléniqua, uns tSta da Bouddha tiandra à noursau un langage à peu pr^s 8«tthlahla à son &na attantira i " Ca Tisage hautain at aner, plus indifférant que arual, parlait d*un détaehamant absolu du monda at, surtout, da la tragique inutilité da tout effort •” (4>) Quelques mois après, an ootobra 1931» au Lourra, la rua da "L*BnlèT«nant d*£uropa*, par Pransasao di Gio^io, réraille aneora uns fois sa nostalgie da l*au*dalà •• Il lui sembla ratrourar, dans l'éoola da Sienne, la
patrie da eaux qui sa sentant an exil dans leur temps, et il s’assigna eatta ligna de conduite t * RetrouTsr par toutes les Toies possibles la pays perdu que Sienne m*a pazmis d'entrcToir aujourd'hui •" (-f-f )
Sn quoi la rie da Green eonsista-t^alle, à partir du moment où il a ehoisi d'éarira ? £h bien, quelle qu'alla soit, quand on la Toit da l’extérieur, elle se ramène toujours au mime but, au mime
centra d'intérit, qui est son oaurre Ainsi, à la fin da "Varouna**, il a esquissé la portrait d'une romanolèra dans laquelle on la raoon- •natt lui-mlme •> On ratroure, chez cette Jeune femme, son propre acharnement à la besogne, son tourment da aonsoienoa que, seul, un traTail passionné peut satisfaire •- Barira lentement, quotidienne» •ment, aTec tme angoissa, une difficulté digne de Flaubert ••• lire an méditant ses lectures ••• Tisitar des expositions pour aontantar son suite inné da la plastiqua, Toilè, d'après son Journal, an quoi consista la rie da Green •• Puis aussi royagar •• Son Journal porta las tracas d'un Toyaga an Allemagne en août 1932, an Algérie an arril
(4) "Journal" t.I p« 397 7 férriar 193^
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3^933» Holland* *n juill*t 1933» Statc-Usie du Nord *t du Sud du mol* d*o*tobr* 1933 mol* d* féTri*r 193^ •* Han* 1* ***ond
Tolun*» Bou* 1* ToyoB* d*abord *n Itali* *n arril 1935» anauit* à
Loadr** *n •*pt*m'br* 193^ • Puis la noatelgi* du paye de eee parent* 1* r*pr*nd« *t il a**ml>arqu* en arril 1937 pour la Virginie •• Re- •renu à Pari* après un noureau séjour à Londres» il part pour Copen- •hagu* au mois d* s*pt*ml>r* 1937 •- L*année 1936» il la nar(|u* par une longue randonnée dans 1* Kord» randonnée dont son lirre *^arouna*
(•f ) sera tout imprégné» mais que troublent tristement les bruits de guerre •
Il est eurieux de noter que les royeges de Julien Green ne sont Jamais laarquée par la surprise heureuse d'une déeourerte •• Il n'essaye pas» en royageant» de renoureler son répertoire d'images» mais il eherehe bien plutbt à se retrourer lul-mime dans tout ee qu*
il Toit •- Ainsi» pendant son séjour & Rome» il ne fait qu'obserrer des monuments d*un goût bizarre ou douteux» et il déerit aree grand soin la pompe éelatante et sinistre aree laquelle sont rerétus les trois squelettes d* l'église Saint Bonarenture •
£n Virginie» il eherehe les souTenirs de la guerre de Sé* -eession» dont ses parents lui ont parlé dans son enfance •- A Sko- •kloster» au bord d'un la* suédois» en Tisitent lui ehiteau de la Guerre de Trente Ahs» il pénètre tout à eoup dans une pièee étranget
* Sll* est fort basse de plafond et assez sombre t pour tout meuble» une rangé* d* mousquets contre le mur • Le plancher est fait de grosses planches Ml équarrics ••• Je considère» s'éerie-t»il aree un* stupéfaction mSlée d'inquiétude» eette pièce à laquelle J'ai
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rtré «1 lon«t«BpB ! C*««t iei qu« Je me suie eeeh^ «lors que J*ét«ie
poursulTl •••* {*)
AIbbI dons» les Toya^ee de Green se rémanent k des «ren»
-tures spirituelles •- Il n*«l)andonne pas un seul instant sa peraon- •Belltd inqulj^te» tendue rers d'angoisoants nyst^res •- Mais n'aura t-11 donc janals de paix# ee Byetique InassouTl» est halluein^ de l'au-delà ? Si» eette paix» il la trourera peu à peu» en eulrant l'enseigneBient que la tite du Bouddha aux yeux mornes lui a donné ••
Cet anglo-saxon t« eulTre de plus en plus la leçon de l'Inde •• C'est
elle sa Writahle patrie spirituelle» eette terre lointaine à laquelle il aspire depuis toujours •- Ba pensée» qui ne Toit dans l'existanee qu'une série d'images illusoires» et dans sa eonseisnee mime qu'un simple ehatnon d'une eonseience Issaéraorlale» est toute proehe de la doetrlne orientale •• Il n'aeeède pas au houddhisme» 11 s'en troure pénétré tout à eoup •- Le houddhlsme ne le transforme pas» ne le rertt d'aueun eostume» mais l'aide à se définir •
Sorlt en 1923» le "Voyageur sur le Terre"» ou l'irréel met en quelque sorte le monde sensible au défi» est tout aussi proehe de l'esprit oriental que "Minuit"» qui date de 1935* «t dont 11 Indique dans son Journal les origines bouddhistes {•¥■¥).• On peut objeeter que» dans la première de ees deux oeurres» on reconnaît plutbt l'in- -fluenoe de St Paul •- Oui» maia Green a puisé dans les "Epitres" me mystique aussi désespérée» aussi négatire que selle des aseàtes hindous •- En tous eas» le bouddhisme» en se eonorétisant dans sa
oonsoienoe» l'arraohe à ses obsessions maladires 1 " Voilà un peu plus d'un an", dit-il en septembre 1935» "Que J'al eommencé l'étude
(+) "Journal" t.II p. 149 29 août 1938
{■¥■¥) " Ce Mr £dme est une sorte de bouddhiste • A Tral dire» il
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du bouddhlan* • ohaag^ quelque ehoee en mol ? Oui* je le
eroie • Ce qui me terrorisait Jadis ne me touehe plus • J'evrlssige de mourir sans trembler# alors qu*autrefois la peasde de disparaître me faisait une impression si pénible que Je n’osais pas diriger mon
esprit de ee c8té»là •" (■«■) Et# en réalité# o*eet à un Oreen singu* •llèrement paolflé# tout oeeupé de questions spirituelles# que nous dsTons le second Tolxame du Journal •* Sa rie intérieure s'est subi- •tement approfondie# et le bouddhisme# accentuant son goût du renon- •eement# l'a mis darantage à m^bie de contenter sa soif d'absolu •- Il rerient passionnément au lirre auquel il s'est toujours senti le plus spontanément attaché# à la Bible ; mtme# pour mieux la eompren-
-dre# il étudie l'hébreu • 11 est beau de penser que set homme de
36 ans# parrenu au sommet d’xuie brillante carrière# se lirre tout à coup à cette science aride# sans le secours de la foi# sans mSme espérer trourer là autre chose que des éclaircissements de détail •- Il cherche# éridement# en lisant les Eeiitures dans le texte# un peu de la présence de Dieu •• Ce mot# qui n'apparaissait pas dans le premier TOlume# il met maintenant une touchante application à le ré- -péter# parfois mlue à tenter de le définir •- Kais sa quite s'ae- -complit lene un esprit de détachement fort peu farorable à son oeurre. L'histoire des démarches spirituelles de Green est extrêmement signi-
-fieatlre au point da rue de la eondition du rcmanoler •- Soue peine de tuer en lui l'émotion poétique# gezme fragile qui ne peut éelora dans une atmosphère trop raréfiée, l'éerirain doit garder un eontaet étroit aree la Tia# arec les sentiments eourants# STee eatta matière que Green méprise de plus en plue •- Et l'esprit oriental# dane son aspiration eonetante rare l'infini# a perdu la notion de la foxma#
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notion qui domeur* ••eentiollo à l'art# quai qu'il aoit •• Caai
azpliqua la aanaation de déclin qua proaura inéritablaraant la laatura da aaa troia damiara lirraa* 'Minuit'*# "Varouna*# at "Si J*étaia Toua" •
Quand Oraan# dana aa Imina du aonda réal# a'aahamait à ~ déarira la aruauté du aort aaahéa aoua la routina daa joura# quand il a*afforçait à paindra daa aaraatiraa humaina# il trourait# aana diffiaulté# daa iaiagaa fortaa at Tirantaa *- Sa riailla annamia» l^angoiaaa da la mort» lui arait paxmia da doimar à aartaina paaaagaa da "Ca qui aurait pu dtra** at da "L'Âutra SoBxmail” une étonnanta aolo« -ration fimèbra qui l'élarait à la haut d*un Aahiai d'Amim ou d*un Adgar Poï •- Maia aa raoharaha da Diau# ai alla aaeura à aa ria una imité da diraotion aaaaa frappanta# a tari 3a a aouroaa riraa da aon
inapiration •- "hinuit” at "Varouna" na aont plua# aaintananté qua laa dépouillea d*un art blaaaé par la apiritual é- St# araa la guarra# aatta blaaaura a'agrandira da plua an plua «
X
X X
A préaant# aoua aarona Julian Graan randu à aon Paria# aa Paria qui aat aon foyar apiritual# aa Paria dont la ragrat l'a pour-
-auiri durant aix sna •- 11 a'aat ramia à la tâaha# an bon artiaen
qu*il aat# ouTriar an ronana# pourrait-on dira •- Il a publié daa artialaa# il a éarit la 3èBa roluma da am Journal an 1946# at "Si J'étala youa" # qui riant da paraîtra an 1947 .
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L« 3èn« Toliiae du Journal rérèl* surtout as qus» durant las aandas tarriblas 19^1» A2» 43, pourait pansar at faira, hors da Fran- •aa, un hogoaa qui aimait aa paya somme uns par sonna Tirants. Aras la raaul das tamps» on aonaidérara peut^ttra aa roluma aoesae un doaumant historiqua» mima s'il paraît ^arlt dans un styla parfois un pau d^ala-
-matolra. Sn affat» Graant oe grand muet« derenut par la foroa das choses» porta-parola da 1*intallaotualit4 française» a dû faire das oourSf donner des conférences» parler à la radio . A oa qui peut maintenant noue sembler da l'amphasa» on raconneît qu*eu cours de ces armées-là» Green fut surtout un orateur. Vers la mime époque» oa qui» depuis longtemps» arait été chas Green une aspiration confuse» se ma- •térialisa soudain arao iine irrésistible intensité •
Déjà» dans la 2éme rolume de son Journal» nous l'arons ru» surpris à Rottardem par las manacas de guerre de septembre 1938 • A oat instent» il n’aTsit pas pu sumonter une horrible angoissa» et
O*est dans la Bible qu'il aTsit oharohé une parole do consolation .
Il tenta da se raoualllir • En ratn . Son troubla fut plus fort que la sentiment philosophique dans lequel il espérait trourer refuge. Il n'était pas prit • St la guerre arançait • Malgré las espoirs désespérés» la catastropha approchait à grands pas . Cette terreur latents hâta la oonyersion de_Julian Green au cathoUoieme . Le 3éma TOlume du Journal an fait foi • C'est en arril 1939» à la suite
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les aoh«mitieBientSt à truTere scm étude des nyatiquest celle des re* -ligions orientalest celle eaflut psssioniiée» de le Bible .
Oreen s'est trop montré préoccupé de questions religieuses pour que nous soyons surpris de le Toir flnslement converti eu cetho-
-lioisme • Il représente un de eee ttree si rsres« qui s'iniegiment être placés sur la terre non pour vivre leur existence» mais pour chercher le pourQuoi de celle-ci • Attitude dangereuse» mais belle» parce qu'elle demande un détachement presqu'héroïque de ce monde» et un examen perpétuel de toutea ses valeurs. Oreen n'est Jamais en
repos» le doute qu'il éprouve depuis son enfance» au sujet de la réa*
-lité du monde» lui rendu impossible l'existence dans ce monde»
à moins de vivre comme un saint» avec Bieu comme suprême refuge • Fous ne pouvons qu'edmirer cette conversion» parce qu'elle a été l'aboutissement d'une recherche passionnée . Mais maintenant qu'il s'y est résolu» Oreen connêtt-il enfin la paix ? D'après son rosuin "Si J'étsis vous* qui vient de paraître» il ne le semble pas • L'oeuvre respire toujours la même inquiétude . Après avoir vainement cherché à changer sa personnalité» son héros» Fabien Sspeoel» irrémé- -diablement dégoûté de lui-même» ne trouve enfin le repos que dans la mort •
A) Lei Tqaftot_rigliit«i_di_axtfP-ai-.lgaxi-Brfi^»goiitgtgi oftcbie .
t^gn.1i.r^ABà£g . (-i^)
*Noiit-CinÀr«" 8«nble traduit da l'amérloain •- C*eat uaa oauTra âpra arao son styla aao at rapidat sas personnsgas farouokaap la dépouillanent quasi soh^natiqua da l'action La sujat suxprand par sa sliapliolté t Uns airs at sa filla sa disputant la possassion d*una propriété pardua dana las bois da la Virginie Leur conflit gagne da plue an plus da Tiolanca» at s'echèra sur uns Tision da mautra at d*incendia •
C'ast surtout dans la passion da le Jaune filla à la con- •quêta da son bien» sa frénésie da plus an plus grande à Touloir réaliser son rlTS da domination» que résida l’intérêt da ce livra.> Snily a quinsa ans quand la récit conaaenoa •- Slla est marquée da
la terrible intransigeance da la Jeûnasse» at calle>oi est en alla» dans la milieu msussada où alla vit » oornna un dangereux fermant qui
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Ift porte à la rébellion» aux réeolutione procqptea et fuaeetee ••On ne peut guère Imaginer d*exiatenoe plua nue que la aieane • Son père eat mort quand elle arait aept ana •- Sa mère» Mra Fletcher» eat égoïatement repliée eur a cm ararioe Sa grand *mère» Hra Elliott» reoluae et malade» lui donne quelquea marquea d'affeotion» maie
Emily eat trop intelligente pour ne pae peroer à Jour lea Intentiona de la Tieille fM»ie» qui Teut aurtout ae faire d'elle une alliée dans aa lutte contre Mra Fletcher .* Lea liena matemela et filiaux qui uniaaent cea troia faaaea ae réduiaent à une haXaeabla néceaaité d'interdépendance et de oohabitation •- Ellea n'éprouTent en réalité lea unea pour lea autrea qu'une aTeralon de moina en moine diaaimvû.ée«
Deux paaaiona égalea en force et en ténacité» mala dont l'une n'eat que la réaction directe de l'autre» a'affrontent furleu- -aement au long de oea pagea t la cupidité de la mère a pour oorro- -laire le déair de poaaeeaion qui hanta la fille .-Le reaaort prin- •oipel du lirre eat donc la ourieuae aTarioa de la mère» étudiée par Green arec une mattriee et une aagaoité étonnantea •- Cette i>aaaion a le champ libre dana cette âme abandcauée •- Maia quelle fome tour» -montée elle Ta prendre ! Green a mia l'accent aur l'hérolame quia l'aTariae réclame de aea aerranta •- Laa ararea oélèbrea de la litté- •rature» Harpagon et Grandet» araient dana leur Tioe quelque ohoae de poaitif et de tricmphant •• Leur aTarioe eat une nuiaance exercée
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la ooaaarratioB de son ae riaa perdra» aa riaa dépaaaar» mala
aa aatura aat faibla » paurauaa» éppiaa da aas ooouBoditéa prlrar
da auora dans aoa thé» da lumléra daaa aa ohanbra» raaroyar aaa doaiaa* •tiquaa» rapréaenteflt pour alla une série da eaorlfioaa améranant oon* •aantia.- Ella a*aat paa dépourrua d*ua oartaia pathétique.- Au fur et à aaaura que aoa Tloa aa préoiaa» alla gagaa aa aacétiaaa et aa raaoaoauaat.- Ella daTiant la aaiata» la martyre da son ayarioa» uaa paurra aaiata gralottaat daaa aa chambra aaas feu» arao ua graaiar plein da bfiohaa •• Maia» pour tout oa qui aa toucha paa à aa paaaioa» alla témoigna d*uaa nollaaaa» d'une lâcheté qui lui Talent la mépria» et attisant l'orgueil da l'implacable Smily .
Cas caractères» à la fois rudimentaires et paasioanés» znp- •pellaat oartaiaas figuras da la littérature anglaisa •- La Tiolanoa d'Eaily daaa son désir da domiaatioa éroqua 1'âpreté arao laquelle Haatholiff» da "Vutharing Haights*» poursuit sa Tsagaanca» l'ararioa
da Mrs Fletcher a tué aoa iaatinot nataraal ooBoia l'aTarioa da "Sera* a détruit an lui l'amour filial •- Et la description da la piété oa* •tantatoira da cas petits bourgeois» nourrissant las dassains las plus féroces sous la courart des textes da la Bible» est une satire diraota du puritanisme anglo-saxon •
Dès la début da l'oeurra» Mrs Fletcher apparaît otama nar- •quéa du signa fatal auquel las personnages da Oraaa sa reconnaîtrontt "Ses yeux noirs as raflétaiaat que l'ennui d'une âme qui ne sait où alla Ta» mais aa résigna à son sort et s'abandonna à la Tolonté des autres." (4) Ella est arara parce qu'alla n'a pas su trourar d'autre
sujet d'intéfit que aas petites possessions .- Emily est la Téritabla
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•nf«Ht d« «11* passe à rêrar dans sa ohaabrs les Mosiait s
où elle me ooud pas auprès de sa mère •- Son Isolmaeat acoeatue sa merTosltè •• Som âme as reçoit que des impressioas tristes» soa es*
-prit est si désole que toute idée qui y pénètre doit s*y fixer lia- -muat)leraent •- L*aote qu*elle cosiaet pour tâcher de se libérer a*est qu*UB soubresaut de désespoir •- Il est ridicule et irréfléchi» mais les capacités d*aotion de cette fille iatelligent e et énergique ont
ê
dû être miaées par l*eaaui •- Au lieu de se délirrer» elle s'enlise» et la déoouTerte de soa erreur conduit à la folie ce oerreau détraqué par l'attente •
Ces personnages» eu car; otère si strictement délimité» ont reçu le don d’existence •- Le mourement du fauteuil à bascule d*ûsi|y scandant les paroles de colère qu'elle adresse à sa mère» sa propre silhouette» si frtle» penchée perpétuellement sur les tisons du foyer» ou l'image de Hrs Fletcher» oourerte d'ime rieille capote de soldat rachetée en rente publique» ne sortent pas aiséaent de la mémoire*(4-) L'un bout à l'autre du roman» et sans la moindre défaillance» Oreen a approfondi» renforcé l'idee physique et morale qu’il arait de ses créatures •- Tous les détails plastiques ou psychologiques serrent intelligemment l'action *• "Mont-Cinère" se rattache à la réalité de tous les jours •• Csat la rie telle qu'elle peut se passer au fond d'une maison isolée dans les £tats du Sud La lecteur suit les date femmes da» toutes les pièces de la maison» il contemple areo elles la nature saurage qui les entoure» il ne perd rien de leurs expres- -sions ou de leurs attitudss •• St cependant» malgré oe réalisme
étonnent qui ne laiase dans l'ombre auciui détail» d'un bout à l'autne du roman» le lecteur attend une interrention fantastique» tant
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-Bocphère d« o«tte maison sst pssantst tant l'étrange nerroslté â*âaily suscite d'inquiétude •> Ses tristes journées sont semées de Tisions lugulsres.» Petit à petit# à trsTsrs ses gestes 'brusques et désespérés# la folie apparaît •> Kous oroyons tout voir dans ces ima- •ges si précises» tout ocmiprendre dans ces caractères si bien dessinés# et pourtant# le lirre aobevé# nous restons un peu déconcertés# près* •sentent# entre ces lignes si claires# quelque chose d'inescprlmé •
Adrienne Kesur&t . (-•- )
Le climat moral d'Adrienne Mesurât est tout aussi désolé que celui d'Emily Fletcher» laais Emily était laide# nerreuse et malade* Adriènne# au contraire» est une belle jeune fille de l6 ans# saisie psr l'objectif greenien au moment où son être cherche/ à se réaliser» à s'épanouir •• Son histoire est celle d'un véritable étouffement •• Comme Emily Fletcher» Adrienne Mesurât est mapolsonnée par la méohan* •ceté de son entourage» oosime l'héritière de "Mont^Cinère"# elle est en proie à une idée fixe *• Mais# alors que la sèche Emily souffrait d'un orgueil irrité» Adrienne rive d'amour dans sa mélancolique exis* •tence •• Ccmome chez Etaiily» l'ennui seul a causé sa passion et l'en- •tretient •• C'est un jeu pénible où son imagination l'engage ••
Faible et désemparée comme elle est» elle ne s'attache qu'à d'infimes détails •• Tout prend de l'importance dans une existence désoeuvrée et sans but •• La grande amertvuse de ce livre vient de ce qu'il montre de quelles illusions misérables et de quelles tentatives ridicules une vie peut être faite •
Que se passe-t-il dans l'ime d'Adrienne quand Mr Mesurât la
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contraint à Jouer aux oartae avec luit & l'heure où elle sort d'ordi- •aaire pour tenter d’aperoeroir Maureoourt sur la route ? Â ce nonentt elle prend son père en horreur.» Maie sa rérolte dsmeure intérieurst et elle est inoepehle de l’analyser.» Iteily aaTsit bien qu'elle sou» •haitait la mort de sa mère» tandis qu'Âdrienne garde sa oonsoienoe purst et sa haine pour son père augmente à son insu .» Ce n'est qu'à l'heure où le Tieillardt furieux de l'aide qu'elle a accordée à sa soeur# la menace d'une explication arec Maureoourt# que oe ncm la fait réagir# éTeille en elle une force oaohée# la rend orimlnelle# sans aucune préméditation# paroe que l'acte semble se présenter de lul»filiae.
Sans la suite du récit# si l'idée de sa culpabilité dans la nt mort de son père# et l'appréhension rague d'tui châtiment# dosdne sa
conscience# ils restent néamoins à l*arrière»plan.» La Justice des hommes ne peut interTsnir dans le crime d'Adrienne.» £lle»mlme ne
s'aroue pas qu'elle l'a commis# c'est une zone de sa conscience où elle ne peut pas pénétrer et# mime en rère# elle lutte contre tout oe qui peut le lui rappeler .» Dans ’T-Iont»Cinère"# Green n'avait pas dit explicitement qu'Jitally avait mis le feu à la demeure .» 11 semblait que les actes importaient peu dans cette mllée sauvage de sentiments et de passions •» Hais ici# dans le ralenti de ces pages# avec la pas» •sivité et le déseeuvrement d'Adrienne* le crime constitue le fait principal de sa/ vie# et il est le pivot de 1'oeuvre •
Une foule de figures laides et méchantes se presse autour de l'hérolne .» L'abord Mr Mesurât# type du despote familial# puis Germaine# la soeur d'Adrienne# vieille fille moribonde et toute pétrie de fiel# ensuite Mme Legras# flatteuse et perverse# puis Mlle Maure» •court# tortutée d'une passion Jalouse pour son frère .» Le docteur Maureoourt# le seul être vraiment "humain" de cotte histoire# n'ap-
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Les oaraotèree dea peraonnagea ne se déduisent plue des
données posées su début de l'oeuvre sveo la mine rigueur géométrique 1 que dan *l!ont-Cinère” «> Sur oes figures» Green a ménagé les ombres ^ et les lumières ereo une bebileté plue sarante De la deeorlptlon d'une maison» il est passé à la peinture d'un milieu» avec ses ten- •dances et ses remous •- Grâoe à un sens plus affiné des nusnces» il a BU montrer vai aspect du tragique quotidien "Il y a quelque chose de terrible dans oes existences de province en apparence si vides et si simples» où rien ne paraît changer» où tout conserve le même
aepect» quelles que soient lea profondes modifications de l'tme .
Rien ne s'aperçoit au dehors de l'angoisse» de l'eepoir et de l'amour» et le coeur bat myatérieuaement Jusqu'à la mort» sane qu'on ait oaé une seule fois oueilllr les géraniume le vendredi au lieu du eamedi»
ou faire le tour de la ville à case heures du matin» plutôt qu'à cinq heures du soir (+)
Le germe de la folle est en l'hosoae» et ce ne sont pas les circonstances extérieures qui l'apportent Ici» un fait banal euo- •eède à un fait banal» lea événsments de le vie d'Adrienne sont pris à la vie de tous les Jours» un peu ralentie seulement .• Pas la moin- •dre place n'eet laissée au fantastique ou à l'imaginaire» il n'arrive strictement que ce qui doit arriver •• Maie peut*ltre eont*ce les
exietenoee les plue simples qui sont les plus dangereuses •• Julien Green paraît le prétendre .• Il réussit à donner peur» peur de tout oe qui est petit et banal» plus peut^itre que des grande bouleverse^ •mente et dea défaites pathétiques *• On dirait qu'en appliquant toue ses eoine à décrire la réalité» il as venge d'elle en quelque sorte.
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Adrienna «at toujours an bonaa plaça pour raoeroir las
maurtriasurea et las coups dont sa Tie est faite Nous ne la pardons
Jamais des yeux» tandis qu'alla avance sur son douloureux oh«ain at s'enfonce de plus en plus danus las trumes de sa oonBclence •• Avec sas angoisses et son lent étouffement, sa profonde ignorance de son fttra véritebla, qui sait si Adrienne ne représente pas l'Iime humaine toute entière, abandonnée à elle-même et en butte aux mauvais trai- -tements de la réalité ?
Lévirthan . (•>-)
"Léviathan" ééveloppe encore davantage le thème de la ré- -volte contre le destin Dans sa rébellion même, Emily restait une enfant, et Adrienne demeurait à peu près inconsciente de la sienne.- L'esprit d'insubordination, qui était en puissance dans les deux pre-
•mières oeuvres, trouve dens Léviathan son entière manifestation •- C(»ibien ce livre semble brutal et véhément, k cêté d'une oeuvre toute en sourdine telle que "Adrienne Mesurât" l
C'est de nouveau l'ennui qui domine des êtres, et Influe sur leur comportement Tous, ils ont une vie sordide et sooablante. Guéret souffre d'être psuvre, marié à tint femme sans attrait, sotxmis à un travail rebutant •- Madame Londe personnifie l'ennui de l'exls- -tence provinciale •• A cause de son esprit vif et clairvoyant, Mme Grogeorgea subit, plus encore que les autres, le dégoût de ses Jours monotones et inutiles •
Ce n'est pas comme dane "Adrienne Meeurat", oh toute
l'action était centrée aur la figure de l'héroïne Il n'y a peut- être pas de protagoniste dans ce livre, quoique Guéret y soit souvent
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k l’aTant*plaa •- L*o«UTr« prand sa força d'aroir nia au taina niraau
quatra peraoaxiagaa importante» toua aa lutta arao la sort •
L'éoonomia» ou oa qu *alla croyait talla» pouaaait sana
oaeae Mra Pletober à haurtar lea aantimanta da aon antoura^a • A ceu* -aa de aa ourloait^ effrénée» Kae Londa» alla» déviant paraillanent un fléau pour ceux qu'elle peut dominer •- £lla a perdu tout aana moral à force de chercher le moyen do satisfaire sa passion •- Ella accomplit les geates lea plue répugnants» prononce las paroles las plue perfides» aana que sa conscience an soit la moins du monda trou* -hlée •- Avec aile» Green a poussé très avant l'étude des déformationi qu*une paseion impose à un caractère •- ^Ima Londa paraîtra succaaai* -vement un monetre d*eeprit de dcaination» da luxure ou de cupidité» alore qu'au fond alla ne cherche qu'à pénétrer davantage lea secrets és la vie d'autrui •
Son histoire est aussi celle d'un déclin •- Avec un senti* -ment très net de la progreesion dramatique (qui rappelle la manière dont l'enlisement d'Adrienns était rend\;^ Oresn a donné de Mme Londe des portraits si vivants qu'il eernhle que nous la voyons vieillir da page en page •- Ses soucis accusent de plus en plus son âge véritable. Elle a ombre dans la ruine et l'isolement •
La différence n'est pas grande entre le vice de Mme Londe et le désir qui obsède Guéret •- Tous deux eont également misérables et méchants per le faute de leur passion» mais la méchanceté de Mme Londe s'exerce paieiblement sur son entourage immédiat» tendis que
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cuitaphyeique C*e«t le d^eespoir d*un horame qui a en lui la vision te d*uB néant» et en subit l'effroi ,« Guéret croit que rien ne le rattache à cette terre» son univers est vide et pourtant» avec une naïveté d’enfant» il attend quelque chose qu*il norme vaguement le bonheur •- A la révolte foncière du raté se mêle tzne sorte de fréné* •sie sensuelle •• L’amour est dépeint ici sous son aspect le plue ingtat» comme un désir méprisé et comme une aventure sans espoir •- A peine né» il prend aussitêt sa figure la plus misérable» celle de la jalousie .* Dès que Guéret se sent aiguillé par elle» sa raison et sa volonté se perdent dans une folie sanguinaire •• C’est sans doute en pensant aur affres du pauvre répétiteur dans ses nuits d*in» -somnie que Green écrit sur la bande de "Léviathan** cette phrase de Maeterlinck : "Si j’étais Dieu* J’eurais pitié du coeur des hommes".
Angèle est» comme Adrienne» une jeunesse sacrifiée •- Elle conserve une eorte d’aspiration à l’idéal à travers toutes les misères de sa vie .-Un idéal auquel elle sait se garder fidèle» mène meur- -trie, car c’est par respect pour l’amour qu’elle refuse de dénoncer Guéret D’un bout à l’autre du livre» elle est lai’victime des
autres» il aemble que sa beauté la désigne canine une cible Si ce livre eat une représentation de la oondltlon humaine» Julien Green a voulu donner Angèle en exemple de la vanité et de la cruauté de
l’espoir Celui-ci vient sans cesae la transporter d’une courte joie» pour lui faire éprouver ensuite davantage la profondeur de sa misère •
Mme Grogeorges est une créature assez déccncertante» et son comportement a fait crier h l’invraieemblance .4 D’elle» noua avons d’abord l’image d’une mère-bourreau, qui ae complaît dana la
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Slle reste si lointaine dens scm Inhucisnité qu*on l'oublie elséaent pendent de nosabreuees pegee# Jusqu'à o« qu'on ait la surprit de se trourer à la fin du roltuae en prévence d'une ninutieuse analyse de son caractère • (+)
Le sentiment qu'elle éprouve pour Guéret est-il vrd.ment si extraordinaire ? üon* si on pense que cette femme e dépassé les limi- -tes du déeespoir •- L'ennui de la vie de province agit sur elle areo tant de force qtm cette bourgeoise en perd m^me le sentiment des oon- -venances Au reste» Green nous avertit» dès le début de son por- - trait t "Un peu de sang étranger coulait dans ses veines» il avait fallu» pour créer une feîanc aussi secrète et aussi violente» autre chose que l'insouciance» autre chose que la mesure et aussi la raison française (++) Ses gestes trahisseit de plue on plus la torpeur du rêveur éveillé, les soubresauts d'un esprit à demi inconscient» dont une obsession dévore peu à peu les forces .
"Voici la vérité sur ce livre» J© suis tous les personnages* (+++), écrit Green dans son Journal, le I5 octobre I928 .- C'ast ce oui explique l'identité profonde qu'on sent entre chacune de cas fi- -gurea Mme Londe, Angèle» Guéret» ’^me Grogeorges» ne sont que les symboles de sentiments qui hantent l'âme de l’auteur» leur huaanité n'est pas complète» bien qu’ils manifestent cependant quelque chose d'essentiel» et qu'ils soient oorrne éclairés d'une lumière intérieure* Le lecteur est saisi vis-à-vis d'eux d’une impression étrange, car
il ne reconnaît pas leur vraisemblance» tout en admettant leur indis- -cutable humanité Il y a dans leur tristesse outrée tant da
(+) "Il (Green) ne se doutait pas de l'importance que Mine Gros--georges allait prendre, du râle qu’elle allait Jouer (A.Gide» Journal, Paris, NRP 1939, p. 32I - II ou 12 avril 1929)
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tri«t«0B« Térltft'bl* : Et ils se B«tt«nt à quetr* pour foxncr une
création fantastique» un monstre» un "Lériathani qui n'eet que la fifi:uratioB gigantesque de 1* ennui dont l*liue de Green est pleine •
ÆnaTes . (4)
Contreirament h •LéTlnthan"» •SpaTas'eet un rognen qui as 'borne» pour ainsi dire» à iine préseitation des personnages •- Quel- -quee noie de le Tie de Philippe Clé ry» d*Henriette« sa fasine» et d'Sliane» sa belle-soeur» à un point mort de leur existence •- Uns
osuTre que paralyse» dirsit-on» un souoi de banalité •- Si "Lérietban noua dépeignait» areo Guéret, l*ennui d'un homme pauvre» "EpsTea"
Analyse areo Philippe l'ennui d'un homme fortuné •
De tous les personnages de Julien Green» Philippe est celui qui rappelle le plus le narrateur de "A 1» Recherche du Tempe Perdu". Ses lor«a soliloques mentaux» sa façon de n'apercevoir le monde qu'à travers se persormallté oepricieuee, de vivre de souvenire et d'in- -trospectlon» rappellent Proust à s'y méprendre Pourtant» ü.Proust semblait éprouver une Joie de chercheur à pénétrer dans toua les dé- -tours de sa conecience, tendis que Philippe n'éprouve h es propre vivisection qu'tm ennui désabusé •
Il n' s guère de réaotions devant la vie» il reste Imèrte quand il apprend que sa femme le trompe» et n'a qu'un petit sursaut de oralnte enfantine "Mon Dieu ! Je vais^être tout seuil î " quand Sliahe e*en va .
Green est parvenu à noue faire coiaprendre le veulerie de
3?
Phillpp* et à la rendre plausible» au point quB noua ne aoaauea pas trop étonnée quand il dit i ''Dans ce livre» j'ai voulu faire la por- -trait d*ua Jeune bourgeois intelligent qui se demande s'il vaut ou non la peine qu'on le sauve • lîn présence d'une révolution» se Céfendrait^il seulement ? Il en vient à en douter • 11 e'eat Jxigé lui«mème et condamné sans eux sis*" (4)
Ln face d*un bouleversement aocitl» Philippe serait fatale* •ment tout aussi négatif» tout aussi "absent*' qu'il l'eet vis-à-vie des sentiments de ceux qui l'entourent» et de son propre intérêt •
L’introspection constante de Philippe relègue un peu dane l'ombre les deux figures féaininec du récit» Eliane et Henriette •
Eliene» sorte de cousine Bette» moins âpre au gain» et dominée davantage per son inconscient» aime Philippe depuis une dou* -zaine d'années et vit auprès do 1 ui» sena rien en dire •- Elle s'est assigné une tâche qui dépasse ses forces» elle est à bout de résis« •tance» et le livre peint les derniers moments de sa lutte avec le sentiment qui l'entrfîne •- Cette vieille fille autoritaire souffre d*u£ complexe d'infériorité écrasant» elle ne peut penser qu'à sa laideur •• C'est encore une de ces figures d'obsédées dont Oreen a le secret» un être à qui la passion enlève le droit d'être boa •• £oa amour pour Philippe a transformé en haine mortelle ses sentiments prétendûment maternels à l'égard de se soeur •• Toutefois» elle ooa* • serve un sens moral rigide qui impose un dur oontrêle à son iaagi* •nation •• La cruauté de ses propres pensées la torture •
Green ne peint pas l'humanité libérés de la notion du péoh é vers laquelle Nietseche etp sur un plan plue humain» Gide» voudraient tendre •- Le fond catholique de Green apparfeît i 1'arrière*plan de
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tous 8«« liTres •• 11 e« défend de parler rallgioa« eant doute, maie
il dépeint arec une caertuBie singulière le désespoir de ceux qui n*en
ont pas •
le jeu épuisant d'Blisne. tftchant d*éoarter le mal qui est en elle et le retroureat sane cesse à sa poureuite. fait la oontre- -pertie de l’ennui monotone qui ronge iTiilippe •
Entre eux. Green a placé Henriette, sorte d’enfant qui Tieillit sans rien comprendre à la vie •- Son rire nerveux raille un monde où rien n’est à sa place, aù elle ne trouve pas ce qui seul, pour elle, est la vérité, c’est à dire le milieu misérable où elle a peesé le début de son exlsteice •- Etrange femme pour qui le besoin le plus impérieux de sa vie. dcminant son coeur et ses sens, est de retrouver 1’atmospbèra de ses premières années, comme si. la vie
s’étant montrée à elle sous un certain visage, elle ns peut la oroire réelle sous xiii autre, plus souriant •- Elle garde certaines supereti- | -tions d’enfant i "Elle regarda à travers les têtes de platanes dont la ligne noire celntursit la Madeleine • Ccmibien de fois elle avait
•» passé entre le-premier et le deuxième de ocs arbres par une sorte ds j
(>) crainte superstitieuse de varier une route qui la menait eu bonheur
On croirait parfois çnc Julien Giesr* • créé oc persoansgs.
I
areBPdsixn en apparence sec ends ire. avec des fragments de se propre !
\
conscience t "Il est question de fenêtres qui se détachent des meisons | pour veguev denc le ciel coumie des nacelles • Cette rêverie d’Henristts^
t
je ne sais de quelle région obscure de mon enfsnce elle est montée ! dans mon livre •" (*♦■+)
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St le bonheur irraisonné d'Henriette» ootnme il resseaible à celui que Julien Green noue dit éprouver parfois k 1*improviste t
"Souvent fé MS tenais là» nés pieds sur oe bout de tapis • Je regar- •dais la dessin que faisait la trame aux endroits où elle paraissait»
voyais tantSt un paysage» tantôt la moitié d'une figure • Sur mes bas» sur mes vieux souliers tout ridés» je m'amusais à suivre les
reflets de la lumière qui me récliauffalt les jambes • A soute ans» à seize ans» à dix*huit ans mSne» il m'arrivait de rester immobile pendant dix minutes» et je me disais t "17e bougeons pas d'ioi» tout est tranquille» je suis heureuse." (-f)
Sa liaison avec Tisserand» un hotam® qu'elle a suivi "parce qu'il était pauvre" exprime ce besoin secret de vivre une vie qui n'est pas la alenne» besoin qu'on retrouvera dans le "Visionnaire" •
Henriette» plus près de son auteur que les autres figures ds oe livre» paraît moine réelle que les personnages invent és •- Slls
semble toute frémissante de quitter la terre» en ee pendhnt»peut*ltrs» à l'une ds ces fenêtres qui peuvent voler dans le ciel Sa figure est très proche de celle des adolescetita qu'on rencontre dan les nouvelles ds Green» et aussi de celle des personn!^ges désincarnés
qui foisonnent dans ses dernières oeuvres .
"Mont-Cinère"» "Adrienne Mesurât"» "Léviathan" et "BpeTsi" constituent une sorte de quadrilogie de l’ennui Cn la voit appa- -raître dans "Ilont-Cinère" ocmme le fcnt^e qui hante les consoiences des habitants de la vieille demeure •-> C’est lul-mtme qui a créé tout le caractère d'IiAily •