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BUTS DE L'ETUDE

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L'étude de la motricité des êtres humains nécessite le recours à des techni­ ques diverses s'appuyant sur la mécanique, la physiologie, la chimie, la psychologie etc...

Le geste le plus simple étant le résultat d'une masse d'interactions, nous avons tenté de maintenir dans nos recherches une perspective globale tout en essayant d'en étudier quelques composantes essentielles.

L'évaluation de la rapidité gestuelle constitue un des aspects de la compé­ tence motrice globale des individus, aspect mesuré dans des buts fondamentaux, comparatifs ou encore de production industrielle.

L'étude du temps de geste peut ainsi revêtir de multiples formes tant par la technique de mesure utilisée que par la population envisagée ou la modalité gestuelle imposée.

La réalisation d'un mouvement cyclique ou alternatif, uni ou pluridirectionnel requiert un temps variable et une intervention des acquis moteurs.

Le temps nécessaire pour réagir à une stimulation fait varier selon un grand nombre de facteurs dont nous avons relevé les principaux.

Mais il nous est apparu intéressant de connaître dans quelle mesure deux types de populations différentes dans leur comportement peuvent agir face aux mêmes stimulations requérant rapidité de réaction et de geste. Et au-delà de l'examen et l'analyse des comportements, envisager les raisons profondes régissant l'action, les relations évidentes existant entre ses paramètres nous paraissait contribuer à la recherche appliquée en éducation motrice.

La compréhension des facteurs d'influence de cette action nécessitait toute­ fois une double information car les processus pouvaient différer selon les populations; à côté d'enfants normaux, nous avons donc opté pour un échantil­ lon d'arriérés mentaux chez qui tous les aspects de la motricité paraissent perturbés. Par la confrontation et non la comparaison des résultats obtenus, nous pouvons donc tenter de comprendre les mécanismes de la réaction et du geste simple volontaire.

Alors que la majorité des études traitant de l'arriération mentale porte sur la description de ses caractéristiques ou la comparaison avec une population normale, nous avons utilisé cette population dans le but d'évaluer la notion

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de réaction motrice à une stimulation. Ces aspects longuement étudiés sur les plans neurophysiologiques méritaient une attention particulière dans le domaine de la motricité pure en tenant compte de l'intervention de tous les facteurs humains.

Pour notre part, nous avons voulu mieux discerner l'influence de paramètres tels que intelligence, âge, latéralité, coordination sur la réalisation d'un geste.

En effet, la réalisation d'un mouvement simple requiert l'intervention de facteurs perceptuels, intellectuels et moteurs, intervention que nous souhai­ tions mettre en évidence et évaluer.

Dans ce but, nous avons voulu dissocier la réponse motrice en deux aspects distincts qui sont la réponse automatisée et le mouvement volontaire.

Il nous paraissait en effet, que ces deux aspects trop souvent mêlés en une résultante globale pouvaient évoluer parallèlement ou distinctement.

En décomposant la réponse motrice, nous mesurons sur les deux aspects, les appels de l'apprentissage intervenant au fil des épreuves rendues de plus en plus complexes.

D'autre part, en explorant par des épreuves psychomotrices les domaines de latéralité, rapidité manuelle, coordination manuelle et générale, nous pou­ vons préciser la motricité de nos échantillons de population et ainsi mieux considérer l'influence des facteurs génétiques et socio-culturels sur l'appren tissage moteur.

Par l'examen des caractéristiques propres aux arriérés mentaux et des diffé­ rences de comportement avec les normaux, nous voulons comprendre les mécanis­ mes de réponse motrice simple â une stimulation visuelle.

Nous croyons en effet que les situations différentes d'âge, de Q.I. et de développement moteur provoquent des réactions différentes qui permettront de comprendre les bases de la motricité volontaire sans vouloir comparer les résultats dans un but de classification ou de ségrégation.

D'autre part, l'évolution lente vers une complexité croissante nous permettra d'estimer les compétences intellectuelles nécessaires â la compréhension et l'élaboration d'une réponse adéquate.

Cette complexité, nous l'avons voulue progressive et aussi distincte que pos­ sible de la motricité : c'est-à-dire que la complexité ne pouvait porter sur

la forme du mouvement à exécuter, mais bien sur des concepts intellectuels de latéralité, discrimination et codage.

Après la réponse automatique et invariable dans sa forme, les gestes à réali­ ser seront choisis dans la vie courante et limités dans leur amplitude afin que seuls le décodage et le raisonnement influent sur les résultats.

Nous avons voulu suivre ce processus évolutif car il ne nous paraît pas pos­ sible d'évaluer la capacité à résoudre une difficulté motrice si des tâches de complexité variable sont différentes. La forme de la réponse doit demeurer identique et seul le raisonnement pour l'élaboration de cette réponse doit être accentué.

Les réponses différentes aux stimulations identiques mais nécessitant un

traitement croissant de l'information seront mises en relation avec les aspects moteurs, le Q.I. et l'âge.

En partant ainsi ;

1) de l'estimation globale d'une des onze habiletés motrices primaires qu'est le T.R. simple et

2) de l'estimation de l'état psychomoteur des sujets, nous avons voulu mettre en évidence l'évolution de cette habileté et l'intervention de différents facteurs dans l'action motrice.

Nous tenterons donc d'estimer l'intervention du raisonnement et la capacité de traitement non pas d'une quantité d'information (WELFORD 1973) mais bien d'une qualité d'informations.

Outre l'éventuelle mise en évidence des composantes de l'action (perception, conduction, traitement et réponse) nous tenterons donc d'étudier l'influence de l'introduction progressive d'une même complexité chez les sujets normaux et handicapés et de comprendre l'influence des paramètres intellectuels et moteurs sur un geste automatisé et volontaire.

Certes, de nombreux autres paramètres tels que schéma corporel, organisation spatiale ou temporelle interviennent dans les phénomènes complexes de motri­ cité mais nous avons voulu limiter notre étude à des notions simples et quan­ tifiables objectivement dans le domaine de la rapidité de la réaction et de l'action.

4e PARTIE

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