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Dépôt Institutionnel de l’Université libre de Bruxelles / Université libre de Bruxelles Institutional Repository

Thèse de doctorat/ PhD Thesis Citation APA:

Close, R. (s.d.). Evolution des relations internationales depuis 1945 et politique de défense européenne (Unpublished doctoral dissertation). Université libre de Bruxelles, Faculté des sciences sociales, politiques et économiques, Bruxelles.

Disponible à / Available at permalink : https://dipot.ulb.ac.be/dspace/bitstream/2013/214360/1/f6bb36d9-9ba1-4367-a170-f877022d9096.txt

(English version below)

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(2)

UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES

THESE DE DOCTORA.T

EN SCIENŒS POLITIQUES ET

DIPLOMÔ.TIQUES

EVOLUTION DES REIATIONS IN^ERI^iATIONALES

DEPUIS 1945 ET POLITIQUE DE DEFENSE EUROPEENNE

B7S.13G

Université Libre de Bruxelles

00EGG2EG4

(3)

Chapitre/Section Thèse annexe Remeï‘«4-affie*^ s Chapitre I I» ;DHKECTIONS A FAIRE

Page Ligne Mot/Texte à corriger

8

10 11 17 20 22 4 10 5 26 23 21 18

anime au lieu de : aminé

Mr -QOOeH-ART---de changement de religions ont mis écologique d'un Amalrik

"au lieu de- -Mr

GOOPHEART-au lieu de : de changements

au lieu de : de religion

au lieu de : a mis

au lieu de ; idéologique

au lieu de : de Amalrik

Ces considérations au lieu de : Ces consérations

Chapitre II M M II II II II II II II - Section 1» II II II II Section 2« II II II •I 29 30 36 41 42 47 51 54 54 58

6

18 23 1 24 24/25 3 24

6

Pour le savoir au lieu de : pour y répondre

telle faisait au lieu de ; telle faisaient

Le pacte germano- au lieu de : Le pacte

russo-soviétique soviétique

en cause au lieu de : en questio®.

serait jugée intolérable au lieu de: serait considérée comme intolérable

ajouter à la fin de la page 47 î

(1) M. TAYLOR, "The uncertain trumpef'i Stevens and Sons Limited, London 1959»

de retarder au maximum au lieu de: de retarder le plus possible

difficilement au lieu de : difficielement de la Russie tsariste au lieu de: de la Russie

Tsariste

(4)

-2-Chapitre/Section Page Ligne Mot/Texte à corriger

Chapitre II - Section 2, 39 6/7 parce qu'elles portent au lieu de: qu'elle porte

M II 59 19 avions tactiques au lieu de: avions tactique

Chapitre III - Section 3. 77 5 économiques au lieu de: économique

If II 77 21 des forces atlantiques au lieu de: des forces

atlantique

Chapitre IV 87 7 surpuissance au lieu de: superpuissance

II Section 3. 97 - lire : Section 3 au lieu de: Sections 3

II Section 4, 104 1 Mais tous ces projets au lieu de: mais tout ces

projets

Chapitre V - Section 3. 122 17 d'ordre technique au lieu de: d'ordre technique

11 Section 4, 131 21/22 supprimer toute la phrase :

Deux tableaux annexes donnent l'organisation générale de la D.M.A. et son implantation dans l'ensemble de la France.

II 11 132 21 lettre morte au lieu de : lettre mort

II Section 5. 133 4 Peut-on en regard, au lieu de: Peut-on regard en,

II II 136 8/9 de défense et de la stratégie françaises qui ont

peut-être, au lieu de :

de défense et de la stratégie française qui a peut-être,

Chapitre VI 137 Titre : POLITIQUE DE DEFENSE DE LA REPUBLIQUE

FEDERALE D'ALLEMAGNE OU LÀ SOLIDARITE ATLANTIQUE

au lieu de :

POLITIQUE DE DEFENSE DE LA REPUBLIQUE FEDERALE ALLEMANDE OU LA SOLIDARITE

(5)

Chapitre/Section Page Chapitre VI »? I» " Section 3= 137 138 140 157

Chapitre VII - Section 1» 162

Il II 162 II II 164 II II 165 II H 165 II II 166 II II 167 II II 169 11 II 170 11 II 173 II Section 177 II 11 183 II II 186

-3-Ligne Mot/Texte à corriger

3/4 22/23 24 22 9

6

3 14 30 27 2

la République Fédérale d'Allemagne au lieu de

la République Fédérale Allemande

26

6

28 29/32

13

Fédérale d'Allemagne au lieu de: Fédérale Allemande

de Centre-Europe au lieu de : du Centre-Europe

et à la stratégie au lieu de: et la stratégie

Director» au lieu de: Director"

voir dans le titre : la défense de Centre-Europe au lieu de :

la défense du Centre-Europe

et située au lieu de: et situés

confrontées au lieu de: confrontée

des lignes de communications au lieu de : des lignes des communications

au lieu de : en division au lieu de : 82.000 hommes

au lieu de : les accords

au lieu de : la Ligne en divisions

87=000 hommes

des accords

la Ligue

aux Etats-Unis au lieu de: aux géants de

1'Alliance

au lieu de : poseurs ou dragueurs de mines,

poseurs+ou dragueurs de mines,

1 milliard de Dollars au lieu de: 1 million de Dollars

à tous crins

européens.

au lieu de: à tout crin

(6)

-k-/ ■ ■ ' — - ■ .1- - 1 ■ ■ ,

Chapitre/Section Page Ligne

Chapitre VIII - Section 1, 192 4

M Section 4. 197 18 tf Il 199 18 tf ÎT 199 30 tl Section 5» 202 4/5 tl II 203 12 tl II 209 26 tt Section 6. 210 26 tl Il 211 27 tt II 213 26 Chapitre IX - Section 1. 216 32 II Il 217 7 II II 218 28 II II 219 2 11 II 219 3 11 II 219 11 II II 219 12 tt ! M 219 29 Mot/Texte à corriger

supprimer (voir les tableaux 2 à 4)

G-91 au lieu de: G-61

inélastique au lieu de': rigide

Coopération in Military au lieu de: Coopération im Military

supprimer: dont l'annexe fournit un tableau d'ensemb au monopole américain.

au lieu de ; au monopole américaine.

ces propositions, au lieu de: ses propositions^ main-d'oeuvre locale, au lieu de: main d'oeuvre

locale, européennes au lieu de : européenne

1'"Europe des conversations" au lieu de : 1 "'Europe des Conversations"

loin de compte au lieu de : loin du compte

pour les divisions au lieu de: pour leurs divisions

géopolitique au lieu de : géo-politique

La mainmise au lieu de : La main-mise

et sur des ressources au lieu de : et de ressources porterait un coup mortel au lieu de ;

un coup mortel

mettrait au lieu de : marquerait

(7)

Chapitre/Section Page Chapitre IX - Section 1e tt tt 11 U tt ft 220 221 222 222 tt n ti II II II II II Section 2. Il 222 223 225 228 231 II II II II 232 233 II II II Section 3« Section 4, 233 236 243 Chapitre X - Section ti II tt ti fl ft II II H If 24? 249 249 249 250 250

-5-Ligne Hot/Texte à corriger

16 19 13 15 26 3 11/12 23 13 24 1 33 10 7

lire : réduits pour qu'on au lieu de :

réduits que pour qu'on

pourrait être au lieu de : puisse ®tre

peut s'assurer au lieu de ; peut réaliser

défenseur ait pu mettre au lieu de ;

défenseur n'ait pu mettre

à leur amélioration au lieu de; à son amélioration

thermonucléaire au lieu de: thermo-nucléaire

avec l'alternative suivante au lieu de : avec les alternatives suivantes

Mais en nous fondant au lieu de : Mais en se fondant

du terrain des opérations au lieu de :

du champ d'opération

à l'infrastructure au lieu de: à l'infra-structure que l'OTAN soit arrivée au lieu de: que l'OTAN ne soi

arrivée

et soient adaptés au lieu de; et sont adaptés

les Corps d'armée au lieu de; les Corps d'Armée

pourraient atterrir au lieu de: pourrait atterrir

19 4 12/13 21 1 30 à pied d'oeuvre antiaérienne antitanks accroît à pied d'oeuvre entre autres

au lieu de; à pied-d'oeuvre

au lieu de: anti-aérienne

au lieu de ; anti-tanks

au lieu de : accroit

au lieu de : à pied-d'oeuvre

(8)

-6-Chapitre/Section Chapitre X - Section 1» n Tt ti ft 7t tî ït IT If tl 11 !? Section 2« Il 11 " Section 3« M 11 Il II Il II Il II Il II Il II Il II Il II Il II Il II Il II Il II Il II

Page Ligne Mot/Texte à corriger

252 25 253 14 253 19 253 20 253 21 25^ 26 254 18 258 4 259 25 264 8 264 14 265 12 265 30 266 17 267 3 268 12 268 13 268 15 269 7 270 13 270 14 0/1 272 7

aux moindres frais ? au lieu de ; à moindres frais ?

"coexistence pacifique" au lieu de; "coexistence pacifique"

L'indoctrinement au lieu de; L'endoctrination

quels que soient leur au lieu de; quel que soit leur

la mainmise au lieu de; la main-mise

1'"impérialisme occidental" , au lieu de: 1'"impérialisme occidental"

propagande

aux troupes

et des Etats-Unis

au lieu de: propaganda

au lieu de; aux Troupes

au lieu de: et les Etats-Unis

les forces alliées courent au lieu de: elles courent se trouvent en vacances au lieu de; se trouve en vacances la réponse n'eut pas été au lieu de; la réponse n'eût pas été

Une heure après l'heure H au lieu de; Une heure avant l'heure H

si les Etats au lieu de; si les états

qu'aucun Etat européen, au lieu de; qu'aucun état européen,

est irrémédiablement au lieu de; serait irrémédiablement

n'est plus nous disposons antichar aéroterrestre à l'érosion dfc' 76 'flim f '

au lieu de : ne serait pas

au lieu de : nous disposerions au lieu de ; anti-char

au lieu de ; aéro-terrestre

au lieu de ; avec l'érosion

-m«i ?»

(9)

f

-7-Chapitre

Chapitre

Chapitre/Section Page Lig

- Section 3» 272 27 I 274 15 Section 1. 275 20 Il 275 27 II 276 11 II 276 19 II 276 25 II 279 15 II 280 24 Section 2. 284 30 If 285 21 II 288 24 II 289 3 II 292 9 Section 3« 295 2 II 300 21 II 300 23 11 301 26 II 302 2 fl 302 8 303 29 1 303 I 34 Mot/Texte à corriger

J’en extrais le passage principal au lieu de : J’en extrait le passage principal

aussi bien que d’accroître au lieu de; aussi bien qu'accroître

103.800 à l'Union S» au lieu de ; 103.8 à l'Union S.

Main économie au lieu de : Main économie

les moyens, au lieu de : les moyens

des Etats au lieu de ; des états

apparent soit constaté au lieu de: apparent ne soit

constaté

coexistence au lieu de; coexistence

des six Ministères au lieu de: de six Ministères

puisque les parties au lieu de: puisque les membres ("European Programming Group” au lieu de :

(”European Planning Group”

l'Europe Occidentale au lieu de ; l'Europe occidentale

que la Commission au lieu de : que la commission

nous avons au lieu de : Nous avons

Général HAIG,Commandant au lieu de;Général HAIG^

commandant

antichars au lieu de : anti-chars

antichars, au lieu de ; anti-char,

antichars au lieu de: antichar

fin décembre 1939 au lieu de : fin décembre I969

l'Europe Occidentale au lieu de : l'Europe occidentale

E ' ^.vèraient lie- f : " s "avérerai enb

(10)

Page 1 _______________ Chapitre/Section Chapitre XI - Section Il II Il II II II II Section 4 307 308 308 311 313 Chapitre XII If II II fl If fl fl II 11 11 II II 315 316 316 317 318 319 320 321 321 321 321 322 322 323 324 324 324 i U II II II 327 328 330 330 330 331 332

-8-Ligne Mot/Texte à corriger

32 missiles dérivés au lieu de : missiles dérivé

13 seraient toujours au lieu de : sont toujours

28 Stratégie au lieu de : Strategie

15 prenne corps au lieu de : ne prenne corps

19 l'Armée Rouge au lieu de : l'armée rouge

25 thermonucléaire au lieu de : thermo-nucléaire

8 propagande au lieu de : propaganda

25 les Alliés, au lieu de : les alliée,

27 propagande au lieu de : propaganda

22 conduisant à la au lieu de : portant en germe la

36 Balanced Forces au lieu de ; Balanced Force

1 qu'il ne sera plus au lieu de : qu'il n'est plus

13/14 contraigne au lieu de : contraignent

18/19 d'une riposte au lieu de : d'une contre-action

21 communications soviétiques au lieu de : communication

29 qui a été le leur au lieu de : qui fut le leur

13 thermonucléaire au lieu de : thermo-nucléaire

17/18 l'accélération de 1 ' escalade nucléaire au lieu de:

l'élévation du seuil nucléaire 12 23 24 25 26 16 18 27 29 34 24/25 thermonucléaire

«'est son approche que sa réticence

si ses intérêts

au lieu de: thermo-nucléaire

au lieu de: c'est leur approche

au leiu de: que leur réticence

au lieu de: si leurs intérêts

a la Commission précédant

qu'il eQt paru

au lieu de : à la commission au lieu de: précédent

au lieu de: qu'il eut paru

que les Allemands puissent au lieu de:que les Allemands ne puissent

par la Crète au lieu de: par la Crête

en vies humaines au lieu de: en vie humaine

(11)

Thèse annexe ;

”...Il est de l’intérêt fondamental de la nation française

dans son ensemble, de chaque foyec français en particulier, de

bien considérer qu’ijne Europe qim. ne serait point pour une

large part animée par notre esprit serait aminée par un esprit

contraire - Si la France n’est point, dans une coalition,

association, voire intégration, un élément essentiennement

dirigeant, elle risque la subordination, c'est-à-dire la disparition"

(Michel DEBRE - "La politiq-ue nationale de défense - Conférence

prononcée le 20 octobre 1970 à l'Institut des Hautes Etudes de

Défense Nationale)

Contrairement à ce qu'affirme M. Michel DEBRE, les aspirations à

l’hégémonie d’un état membre d'une coalition, association ou inté­

gration vont à contre-courant de la constitution de grands ensembles

soudés, répondant à l’évolution du temps et aux impératifs d'une

interdépendance croissante.

Elles portent en elles les germes d'^un conflit futur au lieu de

(12)

Pages SOMMAIRE

IICTRODUCTION 1

CHAPITRE I. EVOLOTION RELATIONS INTERNATIONALES DE 1945 A 1975 5 Données permanentes et facteurs évolutifs de la politique

étrangère des puissances.

CffilPITRE II. ^^TIO^D^ CONCEPTS STRATEGIQŒS_DE 1945 A NOS JOURS :

DU ^NOPOp: ATOMIQUE DES ETATS-UNIS A U PARITE NUCLEiOiRE 26 STHAIEGIQΠAVEC L^NION SOVIETIQUE

Section 1. Evolution aiJx niveaux politique, économique et technologique 27 Section 2. Du monopole atomique américain à la destruction mutuelle ^

assurée ou M.A.D.

CHAPI^

ni.

U roiMINAUTE EUROraETOE DE DE^NSE £_LES LEÇONS P_;_U^ECæC 68

Section 1. Section 2. Section 3» Section

4-Genèse et circonstances du moment 69 Etude analytique du Traité ; principes généra\3x et institutions 73 Réaction, opposition et abandon 78 Le bilan de la C.E.D. et les leçons d*un échec 83 (HAFITRE IV. LA POI^IQUE ^_DEraNSE ^ LA GRaN^BRETAGNE

OU I£ VIRiiOS EUROPEEN

Section 1. Section 2.

Section 3. Section 4»

Section 5.

La politique de défense britannique sous le parti conservateur 88 Le point d’inflexion et les choix difficiles du gowemement travailliste

La force de dissuasion britannique 97

Le Royavme-Uni et l'Europe : échecs et succès de la coopération ^qq

internationale en matière de production d'armement

(13)

-2

-CHAPITRE_y. POLITIQ^ DE DEFERE DE M FRiiNCE_OU LE RETOUR ^ NATIOMLISME

Section 1. La politique de défense française sous la IV® République Section 2. La politique de défense de la France sous la V® République Section 3. La force de dissuasion française et la stratégie d'application Section 4- Les atouts de la France

Pages 110 111 115 119 128

CHANTRE VI. POETIQUE E^DEFÏl^DE U REPraLIQUE FEDERi\^_TO^^MA^ 0U_LA SOUDARIT^A^'iNTigra

Section 1. Le déploiement actuel des forces alliées dans le théâtre Centre-Europe ; étude critique

Section 2. Organisation, mission et évolution ultérieure des forces armées allemandes

Section 3» Position de la République fédérale par rapport à une politique de défense européenne Section 4* Conclusions 137 141 147 154 159

CHAPITRE_VII. LES AUTRES MEMBRES_EDRÛPEENS DE L'ALL^NCE_OU IA JUXTAPOSKTON

DES DEFENSES MTIONILES

161

Section 1. L'apport du BENELUX dans la défense de Centre-Europe et la stratégie de dissuasion

Section 2. Le flanc NORD ; son importance et les caractéristiques de la participation norvégienne et danoise

Section 3» Le flanc SUD ; importance stratégique et balkanisation croissante 174 Section 4» Conclusions

162 170

CWMRE_VIII. PROBL^ffiS SPE(IFIQUES_DE INDEPENSE ^RÛPEENæ

Section 1. L'accroissement exponentiel des coûts de la défense Section 2, La rigidité des biadgets de la défense

Section 3. La peau de chagrin ; diminution constante du volume des forces armées et des unités combattantes

Section 4» Spécificité de l'équipement etiropéen et son impact sur l'efficacité opérationnelle

Section 5. Le rapport CALLAGHAN et les perspectives d'avenir de coopération Etats-Uni s/Europe en matière de technologie militaire

(14)

CHAPITRE IX. LA SECURITE EUROPEEIΠEN PERIL 214

Section 1.

Section 2. Section 3.

Les aspects politiques d'une agression soviétique contre l'Europe occidentale

L'hypothèse préférentielle

L'offensive par surprise et sa planification

216 228

234

ŒmTRE_X. QUi^'iNTE-HUIT HEURES QUI POURRillENT EBRAN^ L^OCCTLËHT ... 246 Section 1.

Section 2.

Section 3.

La troisième dimension : hélicoptères et forces aéroportées Les répercussions stratégiques et la mise en cause de la riposte nucléaire

L'imbroglio politique et les conséquences à court et long terme

247

256

263

CHATRE H. LA_D^ENSE DE L'EUROPE : MOYENS, REALI^iTIO^C ET PE^PSCTITES

POLITIQUES ET STRATEGIQUES 274 Section 1. Section 2, Section 3. Section 4» Les ressources

La défense européenne au plan politique : Araines tentatives du

passé, complexité du présent, perspectives futiires Les mesures à prendre au plan militaire

Esprit européen et volonté de défense

274

277

294 311

CHAPITRE Xn . ^AVENIR INCERTMNj_ CONCLUSION 315

(15)

I N T R:0 D U C T I.O N

La thèse défendue dans cet ouvrage s'ordonne autour de trois idées fondamentales :

° L'évolution des rapports de force géo-stratégiques entre les déux superpuissances, aboutissant à la parité nucléaire stratégique entre les Etats-Unis et l'Union Soviétique, a créé une situation entièrement nouvelle qui rend toute sa valeur aux forces classiques ou "conventionnelles" et .autorise l'hypothèse d'un conflit ouvert, sinon probable du moins possible,

ayant l'Europe, occidentale pour enjeu et, partant, ü 'maitiise du continent eurasiatique. Dans ce contexte, la menace représentée par la supériorité in­ discutable des forces conventionnelles soviétiques en Centre E\rrope est plus redoutable que celle qui existait en 1949 et qui a donné naissance à

l'Alliance Atlantique.

° Parallèlement, l'érosion des forces classiques des partemires de l'Alliance s'est poursuivie sans discontinuer pour des raisons diverses, de nature économique, de politique intérieure ou psychologique, sous le signe rassurant d'une "détente" annonciatrice d'une ère de paix, d'absence de confrontations et d'élimination des conflits potentiels, La croyance ferme­ ment enracinée, à l'Ouest, à "l'iHtima ratio" de l'arme nucléaire, à l'auto­ maticité de l'engagement américain en faveur de l'Europe et à la vanité d'un affrontement nucléaire qui laisserait les deux adversaires exsangues,à contri­ bué à cette "démobilisation des esprits" qui fait litière de la sécurité de l'Ouest et s'en remet pour le reste aux intentions présumées de l'adversaire.

Le lit de Procuste des coûts exponentiels du personnel et d'un matériel de plus en plus sophistiqué, et de budgets stagnants ou en régression corKluit inéluctablement à une diminution constante des unités combattantes. Cette

situation préoccupante accroît les risques d'un conflit car elle représente une tentation croissante d'exploiter au moment favorable la faiblesse de l'adversaire.

° Fidèles aux principes essentiels de leur stratégie, fondée sur l'offen­ sive, la siorprise, la vitesse et l'effet de choc, les Soviétiques ont la

(16)

Cette entreprise éclair, conjugaœ avec la mise en oeuvre de la

troisième dimension - hélicoptères et aéroportés - et l’action subversive des milliers d'agents infiltrés en R.F.A., préviendrait l'emploi des armes

nucléaires tactiques, La rapidité de l'action, la pénétration en profondeur des forces adverses - intimement mêlées à la population civile - rendraient illusoire l’usage des moyens nucléaires qui occasionneraient plus de pertes aux pop-ulations civiles qu'à l'agresseur. D'autre part, il est douteux que les délais de décision de mise en oeuvre interviennent au moment voulu avant que l'offensivë surprise n'ait atteint ses objectifs, créant 'une situation irréversible qui éliminerait sine die tous les espoirs d'une Europe politique­ ment unie et-âŒUrcmitp'our une durée indéterminée la domination communiste

s\or l'Europe occidentale.

Il est vrai que ce scénario n'est pas le seul possible et que la stratégie indirecte, servie par la supériorité des moyens militaires, est susceptible d'enlever à l'Ouest toute autonomie de décision, selon le processus' communément appelé "finlandisation".

Dans l'un et l'autre cas, l'Ouest serait coupable de perdre de, vue les impératifs de sa sécurité, de s'assoupir dans une qrâétude inconsciente et d'autoriser -un déséquilibre de plus en plus prononcé du rapport des forces, dû au délabrement progressif de son appareil militaire.

Tel est l'essentiel de... l'argumentation qui, après l' examen des facteurs d'évolution augpi bien que des constantes dans le jeu complexe des relations internationales ( Chapitre 1 ). traitp de .1'évolution des conceptions straté- : giques aux Etats-Unis et en Union Soviétique depuis .1945 jusqu'à.nos jours

(Chapitre 2),

Ces deux chapitres posent le décor où viendra, s'insérer la suite de l'étude qui, partant de l'analyse et des vaines tentatives de construction d'une défense européenne cohérente (Chapitre. III) souligne la "balkanisation" de l'Alliance Atlantique, juxtaposition de défenses nationales périmées

plutôt que lieu géométrique d'une action intégrée, efficace et rationnelle.

Les politiques de défense de la Grande-Bretagne, de la France, de la République Fédérale d'Allemagne et des autres membres européens de

(17)

Les problèmes spécifiquement européens qui vont de l’érosion continue des forces classiques sous l'action convergente de pressions économiques et de politique intérieure à l'absence de standardisation qui coûte à l'Alliance entre six et dix milliards de dollars par an, sont présentés sous plusieurs éclairages' ( Chapitre Ô).

Que pourrait-il résulter de ce déséquilibre croissant des forces en présence ? Avons-nous déjà atteint un point de non-retoiir où l'énormité de l'enjeu, c'est-à-dire la maîtrise du continent eurasiatique, pourrait

inciter les Soviétiques à tenter une opération éclair, fondée sur la vitesse, le choc et la surprise ?

Les conditions de révissite d'une telle entreprise, les directives politiques et stratégiques qui présideraient à sa mise en oeuvre sont examinées dans un contexte réaliste ( Chapitre 9)

Le scénario chronologique de l'opération, à partir de l'action des forces soviétiques à pied d'oeuvre dans l'Est européen, conjointement avsc

celle des forces héli - ou aéroportées et des agents infiltrés, est présenté en detail aussi bien que les conséquences géo-stratégiques à terme qui en résulteraient ( Chapitre 10).

Mais il est vain de poser un diagnostic sans proposer les remèdes adéquats.

Partaxït de l'idée fondamentale que les défenses mtionales des

puissances petites ou moyennes sont désormais périmées, l'étude envisage des mesures diverses dans les domaines politique, militaire, économique et

psychologique.

Celles-ci vont de la mise sur pied d'organes de coordination de la défense européenne, inséparable de l'union politique, mais respectant pour

l'essentiel la solidarité atlantique, jusqu'à la revitalisation de la

stratégie actuelle, dont l'efficacité est sujette à caution dans les circons­ tances de crise abordées dans l'ouvrage.

La ."dissuasion populaire" doit intervenir comme quatrième dimension et disposer de moyens appropriés, si l'on désire que la sécurité européenne ne soit pas une expression vide de sens (Chapitre 11).

(18)

S'appuyant sur les leçons du passé, les retournements imprévisibles de la conjoncture internationale, la fragilité d'une' politique de défense qui s'en remet aux intentions présianées de l'adversaire plutôt que de faire . fond sur l'éqirLUbre des forces européenne, 1 'auteur_ souligne avee. force qu'^un retour à une situation moins précaire est possible et réalisable dans un cadre européen.

(19)

... -5_

CHAPITRE I

EVOLUTION DES RELATIONS IHTERNAIIONALES DE ^<^l5 A 1975

Lorsqu'on comtemple une ammonite ou un coquillage incorporé dans les roches roses des Monte Lessini et dont l'histoire remonte à plus de trois cents millions d'années^ il est pemiis de se demander quelle est la validité d'une analyse portant sur trente années de ce siècle. Certains voient cepen­ dant dans les trois décennies qui viennent de s'écoiiler, une période de changements profonds, de modifications substantielles dans le système des relations internationales, susceptibles d'exercer une influencé déterminante s\ir un avenir encore incertain. S'il est vrai que l'accélération des événe­ ments, les progrès technologiques,. la disparition des "leaders" politiques de la guerre et de l'après-guerre, l'avènement d'me nouvelle génération, l'impact de phénomènes économiques et plus simplement l'ensemble des actions et réactions du système complexe des relations inter-étatiques, a.transformé notre perception des relations internationales telles qu'^Lles se pxésehtaient au lendemain de la guerre, il n'en reste pas moins que ces transformations obéissent à des forces profondes, étroitement liées à des facteurs peimanents et qui sont sans doute à la base du panorama changeant qui nous apparaît au fil des ans.

C'est pourquoi, il nous paraît nécessaire de situer les événements de ces trente dernières années dans un cadre plus général, temnt compte de ces principes essentiels et quasi immuables avant d'y inscrire les événements

fluctuants q\ii ont modifié la scène internationale de jadis sans altérer pro­ fondément les causes mêmes de cette évolution.

Quant aux changements apparus nous les situertns sur le plan

stratégique d'abord^ ' politique ens\aite en essayant de faire apparaître de façon claire l'interdépendance de ces deux domaines. Ayant ainsi posé le décor et fait revivre l'événement, nous essayerons de sitiier plus précisément la place de l'Eiorope dans le contexte mondial et singulièrement entre les deux Empires, Etats-Unis et Union Soviétique.

Les doux premiers^’chapitres de cette étude comprendront dès lors-les aspects suivants:

- Données permanentes et facteurs évolutifs de la poiiitique étrangère des puissances. Cas concrets de l'URSS, des Etats-Unis, de l'Europe.

(20)

-é- Chpt. I

- De l’affrontement à la coexistence. Situation de l'Europe entre les Empires.

»

Deux principes essentiels caractérisent la politique étrangère des

puissances ; la sécurité et l’expansion.

De l'origine des temps à la période actuelle ils ont été à la racine des activités humaines, du clan primitif aux nations ou aux grands ensembles d'aujourd'hui.

Comment pourrait-il en être autrement puisque nous retrouvons ces 'deux impulsions fondamentales dans chaque individu sous la forme de l'instinct

de conservation et de continuation de l'espèce aussi bien que dans cette

recherche'incessante vers la maîtrise du milieu ambiant, le rayonnement social ou économique «u plus simplement l'aspiration au pouvoir ?

On porirrait discuter à perte de vue sur les formes diverses que sécurité et expansion revêtent au niveau des Etats et qu'on retrouve tout au

cours de l'histoire.

Qu'il s'agisse de la muraille de Chine, du "lime s,-.,romain, du château- fort médiéval, des places fortes de Vauban, de la ligne Maginot ou de la ceinture, d'Etats satellites protégeant l'Union Soviétique, on retrouve au fil des. siècles ce souci élémentaire de protéger la communauté ou la Nation contre l'agression ou les entreprises hostiles.

Le jeu des alliances, ou la neutralité répondaient à un souci analogue. Mais le qymptôme le plus significatif de la volonté d'assurer la sécurité a toujrurs été la course atix armements afin d'être à •a'^e dé rencontrer-

, ;■ à armes égales - ou supposées telles - l'adversaire potentiel et de ne pas se laisser surprendre par l'avance technologique de celui-ci.

Quant au de-uxième terme, l'expansion, il est lui aussi de tous les temps.

(21)

vemient comme ®La vague qui bat le rocher puis reflue dans les profondeurs

de l'océan?

S'agit-il d'\in instinct biologique profond, de la soif de décou- vertes et d'aventures, d'une poi;ssée migratoire pu prosélytisme religieux> du désir pur et simple de conquêtes, de pressions économiques commaMées'par la pénurie des ressources «u d'une élévation constante du taux déniographiqije

Nul n'a pu répondre .de façon satisfaisante à ces diverses questions Il est plus que probable que les causes furent multiples, complexes et que des poussées convergentes déterminèrent la mise en route de ces grandes in­ vasions ou de ces migrations gigantesques qui ont brassé les peuples et

rétréci la planète.

Il semble en tout cas que la technologie du moment ait imposé des limites à l'expansion. Comme le dit Grousset et cette loi semblé’encore^.... applicable aujourd'hui, "ce que l'on gagne èn étendue, on le perd en intensité".

En dépit des moyens de communication modernes, de l'instantanéité et de l'ubiquité de l'information, les Etats-'Unis comme l'Union Soviétique ont appris qu'on avait tout à perdre à s'étendre au-delà de ses possibilités si vastes,, soient-elles.

Et pourtant deux grandes tendances apparemment contradictoiree

semblent €tper-d la baefe de toute l'évolution historique :

- l'aspiration à la constitution de grands ensembles unifiés et d'empires centralisés;

- les mouvements centrifuges fondés sur rxn sentiment d'appartenance communs.

Le premier phénomène explique toute l'histoire de l'empire romain,

les conquêtes d'Alexandre, de Charlemagne, de Charles-Quint, les

guerres napolæniennes pu celles d'Hitler.'üpus ceqéxemples illustrent le «

premier terme de notre proposition.

*

La résxirgence des natibnalismes, la "balkanisatien" des empires, la tendance actxielle à la décentralisation et à la régionalisation sont à

l'appui du deuxième» Il semble en tout cas que l'évolution se pour­

(22)

de-Chpt. I

1'association pour entrer dans celui de l'intégration plus eu moins poussée, il faut soit un régime totalitaire disposant des moyens de coercition ; nécessaires -d'est le cas de l'imperium soviétique et des états satellites qiii en font partie - ou m consensus général et un degré d'homogénéisation suffisant - ce sont les conditions nécessaires pour une xmion politique de l'Europe.

' é

-Il m'a paru nécessaire de faire état de ces tendances fondamentales, concommitantes , souvent antagonistes et qui semblent faire partie intégrante de l'histoire de l'humanité, avant d'analyser les données permanentes aussi bien que les facteurs de changements intervenant dans la politique étrangère

des puissances et dans leurs stratégies.

i

Les facteurs permanents

Ils sont de nature géographique. La natvire continentale ou maritime, la vulnérabilité des frontières, le caractère montagneux, la fertilité ou l'aridité du sol, la densité de la population, la longueur des côtes, l'accès aux mers libres sont des données permanentes dont la validité détermine

aujourd'hui comme hier les grandes orientations de la politique étrangère des puissances. Nous aurons l'occasion d'y revenir. La démographie est certaine­ ment un élément important dans l'exercice de la puissance mais il n'est pas

déterminant.

Le cas de l'Allemagne de l'Ouest, amputée d'un tiers de son territoire et qui'^ une densité de population bien supérieure à celle des

années 30 est caractéristique à cet égard. 4

La reconnaissance implicite de l'égalité en droits des Etats quelle que soit leur importance constitue un phénomène nouveau du 20ème siècle et est

sans doute l'aboutissement de cette tendance égalitaire que la vision prophétique d'Alexis de Tocqueville reconnaissait dès 1830 (1).

Cette tendance dominante s'observe dans tous les domaines et nous la voyons s'exprimer aussi bien dans le mouvement pour l'égalité raciale que pour 1'égalité des sexes, entraînant une révision radicale des idées reçues et, comme conséquence secondaire, une réduction sensible de toutes les

(23)

-9- Chpt. I

manifestations extérieures de l'autorité ou de la hiérarchie qü'il s'agisse de l'éducation, du rôle traditionnel des parents ou de la discipline .militaire qui semble, du moins à l'Occident, remise de plus en plus en question.

Dans le domaine plus particulier des relations internationales on peut faire un rapprochement entre la société oligarchique d'avant la

révolution de 17B9 et la société internationale du 19ème siècle qui ne

connaissait que quelques grandes puissances d'une part, chargées du maintien de l'ordre et seules détentrices d'vm pouvoir de décision réel, face aux

"petits Etats" dont l'opinion au plan international était,ponsidérée comme insignifiante ou sans portée réelle.

Notre siècle a vu battre en brèche ce principe de la domination des grandes pirissances et a vu l'apparition du principe opposé, celvii de

l'égalité de la souveraineté des Etats, inscrit dans le préambiile de la Charte des îhtions Unies. En somme, il y a analogie entre la reconnaissance de ce principe et l'accession de la masse au suffrage universel.

Si, dans les faits, des réserves doivent être avancées, qmnt au pouvoir de décision et s'urtout d'intervention des grandes puissances dans les affaires du monde,par rapport .aux Etats petits ou moyens, il n'en reste pas moins que sur le plan théoriquè et en tout ;cas dans la,.procédure de vote à l'Assemblée Générale des Nations Unies, chaque nation dispose d'une voix identique et de l'égalité absolue des droits.

Si nous nous sommes étendus sur cette question c'est que cette reconnaissance de l'égalité en droits, devrait permettre la constitution de grands ensembles soudés, non plus par la forcé, mais inr un consensus général et les intérêts communs, à partir du moment oîi chacvin des membres constituants, grands ou petits, a la possibilité de faire entendre et de défendre son point de' vue. Car l'unité d'un grand ensemble ne s.e conçoit guère que selon deiox

types d'organisation : ■ '

- le modèle impérial ou autoritaire qui suppose la subordination ou la sujétion de toutes les autres volontés à l'impérium d'une volonté suprême et centralisatrice;

- le modèle fédéral, par voie de consentement mutuel, par "foebus" par une discipline librement acceptée (l).

(24)

10-

Chpt. I

L'Europe politique du fut^ur n'a pas encore pu'surmonter totalement la résurgence de cette notion de "grande puissance" qui a imprégné; les rela- tiens internationales du siècle dernier,et de; la pre^oxtié de celui-ci, bien que tous les mécanismes de la "démocratisation internationale" existent et soient capables de fonctionner sans heurts.

On pourrait reprendre l'expression de Ferrero, "d'une nouvelle, légitimité opposant l'égalité des droits aux conceptions du siècle passé".

Les facteirrs évolutifs

Il paraît commode de les regrouper sous cinq rubriques principales :

, . 4. T • J. 4. bien que noqs soyon

politiques, sociaux, economiques, technologiques et stratégiques, conscients du caractère assez artificiel d'une telle classification. Il n'existe en effet aucme ligne de séparation rigide entre chaque domaine ^ chacun d'eux pjuvant influencer les autres ou en être dépendant.

Domaine politique

Le fait, le plus marquant est le rétrécissement de laplanète et

l'avènement d'une pensée cosmique au sens où l'avait prédit Teilhard de Chardin. L'instantanéité et l'ubiquité des moyens de transmission et de communication ont rendu la politique globale. En dépit des différences de races,, de langues, de religion l'espèce humaine peut être informée instantanément de ce qui se passe en n'importe quel point du globe.

Une telle.politique globale n'est plus du ressort que des super­ puissances disposant des moyens économiques, financiers et militaires nus-

ceptibler de traduire leur influence à l'échelle mondiale.

Aucune des p'uissances moyennes en Europe n'est à la mesure d'un tel rêle-^4. ■■ et ceci a été confirmé par les dialogues successifs entre

Etats-Unis et Union Soviétique lorsque le sort du monde était en , jeu.

La multiplication des nouveaux Etats, membres d'une organisation mondiale, est aussi un phénomène nouveau, résultat de la décolonisation d'une

(25)

Au siècle dernier, cinq ou six Puissances, toutes-européennesy décidaient de la politique mondiale. Aujourd'hui cent cinq-uanté Etats sont théoriquement admis à en décider, et deux puissances extra-européennes en

décident le cours.

Le passage de la bipoliolté à la multipolarité est une autre modifi­ cation fondamentale de ces trente dernières années. La renaissance économique

de l'Europe et du Japon, le rôle reconnu à la Chine de par sa pujLssance

-démographique et le dév.elcpper.ient - même - uodeste de son àr.oeiiajL '

nucléaire - sont les faits saillants q-ui ont transformé l'échiquier

des relations internatiomles. Encore qu'il ne faille.pas voir dans ces changements un bouleversement fondamental. Se-uls. les Etats-Unis ét l'Union Soviétique ré-unis sent la combinaison de tous les facteairs de puissance ; démographie, étendue, technologie, ressources économiq-ues et financières et surtout -un potentiel thermonucléaire avec lequel aucune autre puissance ne peut encore rivaliser.

. Enf.in, pour terminer .cette brève revue des facte-urs politiques, il y a le rôle croissant de ce qu'on a appelé le Tiers Monde ou lés pays en voie

de développement.

On a peut-être tracé trop hâtivement une ligne de partagè^'^^^'^^^ntre nations riches et pauvres, entre pays développés et ce-ux qui po-ursuivent

-leur développement avec des fort-unes diverses, entre les "grands" de'

l'industrialisation - Etats-Unis, Europe, Union Soviétique, Japon et tous les autres.

Ce clivage est moins apparent dans les années récentes et le sera moins encore dans l'avenir : la crise de l'énergie, la dépendance accrue des pays développés de ce-ux qui détiennent les matières premières de basera mis à la disposition de certaines nations du Tiers Monde, des pays producteurs de pétrole, des ressources telles qu'elles sont de nature à transformer radica­ lement les rapports entre pays industrialisés et les autres.

TDOur C6î?t3ins •

Le fkme-ux "gap" est;, en voie- de he combler. L'industrialisation de l'Iran en est une preuve indéniable. Mais un fossé nouveau se crée désormais entre nations du Tiers Monde possédant ou non les ressources énergétiques de

base et celles qui en sont dépourvues.

Les plus pauvres le seront plus encore, ce q-ui veut dire qu'on ne peut espérer dans un avenir proche une répartition plus équitable des

(26)

-12- Cbpt. I

Le domaine social

L * explo si on démographique paraît être un des phénomènes les plus préoccupants du siècle. Si l’accroissement actuel se poursuit au même rythme,

la popialation totale atteindra près dé 7 milüards d'êtres en avec une

augmentation moyenâ§^âf'*1^ millions d'habitante ( 1 ).

L'équilibre des ressources et de la popiolation pourrait être compromis et rendre aux prévisions de Malthus une actualité certaine. 3n tout cas il est évident que l'ampleior du développement démbgraphiqué pèsera d'un poids certain sur les relations internationales de l'avenir et approfondira la césure

entre pays développés, riches et nantis et tous les autres pour qui le problème

de la faim se pose quotidiennement. |

. On a déjà pu constater à la conférence de Bucarest d'août 1970 comprenant cinq mille délégués de cent trente pays, combien les opinions des deijx groupes étaient divergentes. Limitation de la population pour les uns par la contraception, le planning familial, la stérilisation, meilleure répartition dëè richesses de la planète, pour les autres, afin de réduire l'écart entre les possédants et les démunis, ces derniers-représentant plus des deux-tiers de l'humanité.

Politiquement, le premier groupe comprend la plupart des pays hautement industrialisés et selon le Secrétaire Général des Nations Unies, Kurt Waldheim, le taux d'accroissement annuel devrait se limiter à 1,7 de l'autre côté, on retrouve la Chine et l'Union Soviétique, cette dernière

soutenant que l'impérialisme et non l'accroissement de la population |

constitue l'obstacle majeur au développement des pays du Tiers Monde.

Aucun accord ne semble possible entre ces thèses antagonistes. Il est important toutefois que cette question cruciale ait été examinée au cours d'-une réunion mondiale, ce qui prouve à nouveau combien les problèmes

actuels ont pris une envergure planétaire.

Dans un autre ordre d'idées, tous les pays industrialisés ont connu, à des nuances près, une modification radicale de l'organigramme social, par déplacement de la main-d'oeuvre agricole vers l'industrie où les services ainsi que l'accroissement considérable du secteur tertiaire.

(27)

13-Chpt. I

Il s'agit d'un phénomène irréversible mais à des degrés divers d'évolution dans les pays considérés.

■L'examen du tableau d'ensemble donmnt les statistiques les plus

récentes sur la répartition des populations actives appelle les considérations suivantes.

Le pourcentage de la population agricole est de 4>1 % Etats-Unis, 3 ^ en Grande-Bretagne,3,9 % en Belgique alors qu'il s'établit respectivement à 17,4 % en Italie, 34,1 % en Grèce et 63,4 % en Turquie (l).

Aupara-vant 4/5 de la popvilation vivait du travail de la terre.

Que faut-il en conclure ?

Tout d'abord que ce phénomène a conduit à une redistribution des forces politiques et à une altération sensible des conditions qui ont prévalu dans le passé.

Traditionnellement attaché à la terre, sédentaire parce que lié par les problèmes de production du sol et du souci permanent'du bétail et des moissons, le paysan représentait xin élément peu mobile, a'ux horizons limités à sa terre. La reconversion d'une partie importante de la masse rurale en prolétariat urbain préfigure sans doute une ouverture plus vaste, une mobili­ té accrue, des contacts élargis, des ..échanges plus prononcés.

L'exemple des travailleurs émigrés, comme les "Gastarbeiter" Yougoslaves ou Turcs en Allemagne Fédérale, est probant à cet égard.,

Les masses paysannes sont . plus sensibles que d'autres à la défense du soi, de leur patrimoine ot for-™^^masse des forces urmées, plus accessible à l'argument patriotique que les masses industrialisées, indifférentes, plus vulnérables à la propagande de masse, plus instables aussi.

Au point de vue international, notons que l'Union Soviétique - bien q-ue le chiffre de sa pop'ulation rurale diminue chaque année - détient encore un pourcentage importan't da nain d’oesoumaRgiioiLe par rapport à l'ensemble.

(28)

Chpt. I -14»

Le rôle de la .jeunesse et le conflit des générations

L«accélération constante de l'histoire, la succession rapide des événements nous renà^-fémoins d'une évolution infiniment plus perceptible que

durant les siècles écoulés. . Ja4is , les changements étaient lents, à

peine ressentis; à l'heure actuelle ils interviennent, au cours d'une

génération. . :

La .jeunesse détient à présent ''ine puissance économique qu'elle ne possédait pas dans le passé; elle est influencée par les mass-media dont nous aurons à reparler et c'est un lieu commun que de souligner la dimvnution du rôle des parents, dans l'éducation de le\irs enfants.

L'enfant américain a passé à B ans plus de 8,000 heures devant l'écran de télévision et, liadolescent de 16 ans, près de 16.000 heures en moyenne.(-j ) Quels sont les parents qui peuvent consacrer une telle proportion de leur temps à l'éducation de leur' famille Et comment ne pas estimer à sa juste valeur l'influence des moyens de diffusion de la. pensée ?

Tout ceci se marque aussi par une désaffection pour le. service

K militaire (la conscription), une réduction du jatriotisme, allant de pair avec

I l'atténuation des sentiments nationalistes au bénéficed'un intèrnationalSsme et

d'un cosmcj^olitisxrre ■ croissants.

Le rôle des étudiants et des jeunes intellectuels ne peut être sous- estimé dans l'analyse des transformations sociales. De tout temps, la

minorité a été fournie par eux; actuellement, leur rôle est de plus en plus

déterminant. ovcnemeHts-de ..mai: 19éS en. Frvanco e.coriîaiit |iaoq»peuvs^4, ;o

Leur influence jouera sans doute en sens divers selon qu'elle se produirai dans les pays du Tiers Monde, en E\irope ou dans les pays de l'Est.

Dans le Tiers Monde, la tendance moyenne ira sans doute vers

l'exacerbation des sentiments nationalistes, l'accentuation du conflit racial, la frustration par rapport au monde industrialisé développant par voie de conséquence une certaine xénophobie.

/ En Europe, la jeunesse est généralement en faveur des thèses de la

A gauche, encline à prôner le désarmement, lasi^).ppessi<Hde la conscription, la U modification de la société de aono.amrantj.on,

(1) DELANNEY, (Professeur au U,S, Naval College à V>fashinton)

(29)

-15-

Chpt. I

f

Réceptive aux thèses généreuses - mais pas toujours réalistes - elle se dresse contre 1'ordre ancien sans proposer nécessairement des modèles nouveaux, plus efficaces et réalisables.

Ce mouvement se retrouve dans presque tous les pays d'Europe

Occidentale. Il a pour conséquence, le re'^j^^ pour lés

problèmes de défense et de sécurité.lŒi'accession de la jeunesse, dès l'âge de 18 ans, aux droits politiques, lui donne une importance nouvelle au plan politique, etir^f.^^fâcfeur déterminant dans les élections.^ est donc logique de supposer que les thèses défendues, par les jeunes seront de plus en plus prises en considération par les gouvernants et les politiciens, d'autant plus qu'ime génération nouvelle d'hommes politiques, sans lien direct avec le

dernier conflit, accède au pouvoir et est moins sensi%îl aui^'^l^ons du passé (l).

En Union Soviétiqtie, mais surto.ut dans les pays Estr-Européens, l'action de la jeunesse et des étudiants poiirrait conduire à .des tentations de libéra­ lisation et à un socialisme à visage plus humain. Toute tentative de ce genre, si elle dépasse un certain seuil, se hteHE-tera à une répression sans

- ^ et sans faille ,,

faiblesse , parce que mettant en cause les fondements meme du régime et de son existence.

»

L'influence déterminante des mass-media

Presse, radio, télévision ont probablement transformé la vision du monde d'-une partie importante de l'humanité, créant par le fait même un

sentiment d'appartenance et de communauté. L'événement retransirds instantané­ ment, supprime les distances, transcendé les frontières, et crée une dimension

nouvelle, " e. '

-Politiquement, par la voie des mass-media, les thèmes divers de la propagande, peuvent atteindre une audience insoupçonnée ,aux dimensions de la planète, phénomène qui ira en s'accent'uant lorsque la mise èn orbite des

(l) A la fin de 1970, en Grande-Bretagne, un quart de l'électorat, soit 10^ millions d'adultes n'avait aucune expérience des événements de la 2® guerre mondiale ou du début de la guerre froide

(30)

-16-

Chpt. I

satellites de télécommunications permettra d'atteindre directement n'importe quel point du globe. Instrument préférentiel de la guerre psychologique, de la mise en condition des masses, de l'intoxication et du conditionnement des foules, la technique moderne des mas s-media apporte un élément nouveau aux relations internationales et permet de mobiliser l'opinion publique au gré des circonstances si la technique de la propagande est correctement mise au point et fait partie de l'appareil polüti^ë#

Les mouvements migratoires périodiques

On a peu-t>-être sous-estimé l'importance des migra.tiens périodiques dues au tourisme et au développement des moyens de communication et des transports individuels ou en groupe.

Chaque année, des millions d'êtres humains se transportent à des

milliers de kilomètres feiu :\ol- , établissent des contacts

nouvea\Dc, découviteut d'autres contrées, ajoutant un facteur BU^ppl-émentaires à l'économie des pays visités.

La mécanisation est à la base de ce phénomène dont l'ampleur ne cesse de croître. On pourrait, à la limite le considérer comme un substitut des grandes migrations d'antan et il n'est pas impossible que la naissance d'une conscience européenne lui soit redevable.

En dépit de son importance, ce mouvement de "transhumance" est encore limité par le standing individi:iel et ne concerne que les populations développées, non sujettes à des restricticë?^ su^^la libre circulation.- des hommes et des idées.

Il paraît certain qu'il s'étendra dans l'avenir, lié au développe­ ment du bien-être et à la libéralisation des échanges. Il constituera

, . il sera un

un facteur d'équilibré et de maintien de la paix parce qu'exutoire au désir de découverte e^^élément non négligeable pour les contacts inter­ nationaux au niveau des populations et non seulement des gouvernants. Il n'est pas indifférent de noter que de sévères restrictions inhibent ce

(31)

Chpt. I

-17-Le domaine économique

Dès le 19ème siècle, la révolution industrielle,.liée aux progrès technologiques,modifie une optique familière.et entraîne une mutation de l'activité humaine. A une production massive doit nécessairement

correspondre la recherche de débouchés que l'extension des transports permet de situer désormais à l'échelle mondiale.

La conquête des marchés ou, inversément, la protection d'industries .naissantes, conduit à une poli tiqué impérialiste ou à l'autarcie. Mais durant

la seconde moitié de ce siècle, on s'aperçoit que les puissances Moyennes ne sont plus à la mesure d'une économie q\ii transcende les frontières mtionales.

Les gigantesques investissements nécessaires à la mise en valeur des espaces encore vierges, à la recherche de'sources nouvelles d'énergie - dont la

, , . V , . /.L T ^ de^haut.e technicité , . . , •

demande va croissant - a l'etude des projets exigé u^ coopération internatio­ nale ^accrue, une’ solidarité de fait, une mise en commun des connaissances et entraîne un élargissement des marchés et l'apparition des sociétés trans- natiomles, susceptibles d'influencer l'action des gouvernements et d'orienter de façon précise mais souvent occulte la conduite des relations inter­

nationales. ...

L'Europe actuelle se crée à partir de ces prémisses.

La Communauté du Charbon et de l'Acier, d'abord,■'^le Marché Commun ensuite

répondent à ce besoin d'une société en expansion d'-une productivité

accrue, de la divisio.n du travail, de débouchés élargis. î-kis la société di'be de "consommtion". est ■vulnérableà' plus d'un titre. L! exploitation sans mesure des ressources naturelles risque de compromettre .un éqTjilibre idéologiq'w.e fragile; et les rations industrialisées prennent conscience de leur dépendance à l'égard des pays producteurs d'énergie et singulièrement du pétrole du

Moyen-Orient. La crise de l'énergie des années 1973 en est la manifestation déclarée et touche particulièrement l'Europe et le Japon, nations dépendantes à 70 et 80 ^ des sources d'approvisionnement en pétrole, dont le coût aug­ mente dans des proportions insoupçonnées. Ceci provoque un changement

considérable dans les rapports consommateurs-producteurs dont la conséquence la plus immédiate est un énorme transfert de revenus.

■ Les conséquences ne se bornent pas à un simple phénomène

(32)

-18- Chpt. I

manque de cohésion d'une Europe particxilièrement débile dont la cohésion est rien moins qu'assurée.

•Dans \me autre .^perspective, le facte\ir économique rapproche l'Union Soviétique et les Etats-Unis, dans la poursuite d'intérêts commxms; d'une part la mise en valeur de l'immense Sibérie, de l'autre- la recherche de ■ débouchés nou-veaux et l'exploitation de ressources industrielles à l'échelle d'im continent.

Le domaine monétaire n'est plus étranger aux crises de confiance des relations internationales. La déclaration de nonr-convertibilité du dollar, l’absence d'une politique monétaire commune européenne, la faiblesse de certaines devises sont autant de signes tangibles de l'emprise croissante de l'économique et du monétaire sur les relations internationales actuelles. A la limite, une crise générale, génératrice de troubles sociaux, de.grèves

1 générales ou partielles, de conflits du travail, serait susceptible de

modifier l'équilibre ^’ob-all en sapant les structures existantes, en affai­ blissant l'autorité des gouvernements en place et en substitmnt aux régimes établis des systèmes nouveaux se réclamant d'idéologies différentes-.

Le domaine technologique et scientifique

Les progrès réalisés dans ces domaines ont été gigantesques et se rattachent à l'empire croissant de l'homme sur son milieu.

Il existe désormais, à défaut d'une religion, d'une philosophie ou d'\jne idéologie commune, ■une approche identique pour tous les êtres, un désir insatiable de maîtriser et de dominer la nature, d'améliorer la qualité de la vie et la longévité humaine, de conquérir et d'utiliser toutes les sources d'énergie.

La course à l'espace n'est qu'^un aspect de ce dé'veloppement incessant. La mise en orbite de satellites artificiels permet de songer désormais à la couverture planétaire des résea-ux de télécommunications, à ■une prévision plus précise des phénomènes météorologiques, à une meilleure connaissance des espaces interplanétaires.

(33)

-.19- Chpt. I

collaboration de savants et de techniciens du monde entier en vue

d’améliorer les connaissances sur les prévisions atmosphériques à long terme.

La photographie par satellites donne une nouvelle dimension au système de renseignements militaires notamment à la mise en place d'armes nouvelles eu au redéploiement des forces armées opposées.

Mais l'événement déterminant dans le développement des conquêtes de la science r-est la découverte de l'énergie nucléaire et ees applications militaires sur lesquelles nous aurons à revenir plus longuement.

Pour la première fois dans toute l'histoire, de l'humanité^ 1.'homme a la. possibilité de précipiter la destruction de l'espèce. De la bombe de 20 kilotonnes de Hiroshima et de Nagasaki aux engins mégatonniques à têtes multiples qui existent aujourd'hui dans les arsenaux américains et soviétiques,

les développements ont été décisif s, et 1'"overkilling. capacity" est

susceptible, en cas de conflit atomique généralisé, dei-tro.n^'^^ïa destruction de la planète ou, à tout le moins, de créer des conditions de radio-activité telles que la survie des générations futures serait, ou sérieiasement compromise, ou aléatoire? Selon les estimations statistiques les plus sérieuses, dans les premiers jours d'un conflit 23 iw la population et. 60 % des industries lourdes américaines seraient détruits contre 15 et 75 ^ du côté soviétique.

Cette perspective a sans doute piîovo'ilitréii-Ti;io o.- la révision des thèses soviétiques sur l’inévitabilité du conflit entre systèmes capitalistes et

é's-^ l'origine''de la "coexistence pacifique" définie au XXème Congrès.

Il serait fastidieux d' énumérer longuement les progrès considérables accomplis dans le domaine technologique et scientifique, et qui sont sans

rapport direct avec l'objet de cette étude.

Deux constatations me paraissent cependant dignes d'être soulignées :

- l'ampleur des recherches scientifiques et des études préliminaires avant la phase de mise en service ou d'exploitation nécessite des investissements d'une telle ampleur qu'ils ne sont plus à la mesure de puissances moyennes ou petites et présupposent une coopération interr.ationale à grande échelle;

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Chpt. I

-20-application tactique, ^ ïo développé considérablement la mobilité ;

et les possibilités de détection et de brouillage électroniques mais exigent par contre des délais de réaction et de décision infiniment plus restreints que cevix admis au covirs des conflits précédents.

Nous avons atteint un stade tel que la résolution des problèmes en sxaspens par voie de règlement international paraît être la seule solution qui puisse nous éviter l’auto-destruction et la disparition de civilisations dont, plus que jamais, nous nous rendons compte qu'elles sont, elles aussi»

mortelles. ...

Enfin, le développement continu de la science, pourrait entraîner à terme des répercussions imprévues dans les systèmes politiques où des con­ traintes diverses limitent encore fortement la liberté individuelle.

Les découvertes scientifiques dans les domaines les plus divers, la recherche pure et objective supposent l'émancipation de l'esprit et la , possibilité de critique constructive.

Il ne paraît guère possible de créer artificiellement une cloison étanche entre la science et les réalités politiques, cuverture.de vued et libre examen d'une part, contrainte et acceptation aveugle de l'ordre établi de l'autre. Le mouvement des intellectuels en Union Soviétique, les prises de position d’un Sakhaiw, d’un Soljénitsyne ou de Amalrik, portent

témoignage d'une prise de conscience de l'intelligentsia soviétique et d'\ane aspiration à une liberté accrue.

Le maintien des structures actuelles à l'Est par voie de contrainte ou d’intimidation ne pourra sans doute se poursixlvre indéfiniment face à l’éveil des consciences et à la libéralisation des esprits.

Le domaine stratégique

L'examen des changements intervenus dans le domaine scientifique et technologique nous amène tout naturellement à l'étude des modifications essentielles dans le domaine stratégique.

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caipt.

I -21

-entre l'Union Soviétique et le;i Etats-Unis.

Les derniers accords SALT II concrétisent cet-état de choses mais il n'est pas inutile de retracer brièvement les phases de cette compétition qui ' s'est po-ursuivie sans désemparer durant trois décennies et risque^ peut-être de s'étendre a d'autres pays, si un terme n'est..pas mis à la prolü*ératipn nucléaire.

' fl

Quelles sont les conséquences de la parité croissante ? Elles sont diverses et parfois contradictoires.

A première vue, on peut considérer que h'équilibre

atteint dans le domaine niicléaire stratégique est un élément favorable au-

relâchement des tensions. . ,

Rassurée par son potentiel aacLstant, désormais à la mesure'de celui des Etats-Unis, confiante dans une capacité de seconde frappe atomique qui la met.désormais à l'abri d'une attaque préventive, l'Union Soviétique serait réellement. disposée à créer -un climat nouveau dans les relations inter-

natiomles. et à é-vlter les points de friction avec l'Ouest.

Le signe apparent de cette modification d'optique serait la poiarsirLte de la coexistence pacifique et un effort réel en -vue de rédizire les

tensions en Europe.

Par contre, et c'est la thèse défendue par le Général Bea-ufre (1), "la parité thermo-nucléaire, entraîne l'immobilisme et rend fallacieuse la garantie de l'ombrelle nucléaire à des pays tiers".

Dès lors, les forces conventionnelles reprennent toute leur importance et comme l'Union Soviétique dispose d'une écrasante supériorité dans ce

domaine, la menace potentielle contre l'Europe Occidentale est plus redoutable que jamais.

Une troisième conséquence, bénéfique pour chacune des parties en cause, c'est que l'arrêt, ou du moins la réduction de la course aux armements

stratégiques, permettrait'de distraire à d'autres fins les ressources considérables q-ui y étaient consacrées et amorcer éventuellement une coopération dans le domaine de la recherche pacifique comme le programme Apollû V, la rencontre Soyouz, po-urrax-é^ en être la préfiguration.

D'autres, moins optimistes, voient la possibilité pour l'Union Soviétique d'améliorer encore qualitativement et qimntitativement ses forces

(36)

Chpt. I

conventionnelle s - singulièrement si-ai puié'r^^-^'^^ ^^acéroître-corrélativement son influence à l'échelle du monde.

Comme on le constatera, les conséquences de la parité thermo-nucléaire se prêtent à des interprétations très différentes. Il semble en définitive q\ie quelle que soit l'importance de ce premier pas, il doit être suivi par d'autres en vue d'arriver à une diminution véritable des tensions' et à un éqiilibre moins précaire que celui que nous connaissons actuellement. Un contrôle adéquat doit être rais en place de part et d'autre; une diminution proportionnelle des forces conventiennelles qui se font face de part et d'autre du rideau de fer de^^ï^ê^ervenir sur des bases équitables et sans compromettre la sécurité minim'um des parties en cause.

Enfin et surtout, un climat de confiance relative doit compléter les mesures pratiques déjà mentionnées.

Mais il paraît indispensable de ne pas séparer les problèmes stratégiques à l'échelle des f\isées intercontinentales et des projectiles thermo-nucléaires de ceux qvii concernent le déséquilibre des forces

conventionnelles et partant la sécurité immédiate de l'E\irope Occidentale.

-22-Ces consératiens d'un ordre très-général nous amènent à formuler

quelques réflexions fondamentales ;

- les aspirations profondes des Etats demeurent inchangées; la sécurité d'une part, l'expansion de l'autre - par des voies diverses - sont toujours à la base des politiques étrangères;

- les moyens d'action ont pris une dimension insoupçonnée;

la puissance de destruction, l'instantanéité dès communications, la portée des engins intercontinentaux imprimemient à une confrontation armée entre l'Est et l'Ouest un caractère global dont -les conséquences pourraient s'avérer

incalc-ulables. ...

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Chpt. I -23-'

- La structure nouvelle des sociétés industrialisées; les tendances apparentes de la jeunesse occidentale, un relâchement sensible de l’autorité à différents niveaux rendent lé monde occidental, plus -, ■ vulnérable que par le passé et entraînent une perception moins prononcée des impératifs de la sécurit^é.

L'Est par contre, de par son régime autoritariste et centralisateur, est, dans l'immédiat, mieux armé pour mener à bien, à partir des moyens dont il dispose,, l'extension de sa zone d'influence et de son idéologie. De même, il est capable de forger un instrument de puissance sans égal,

en orientant ses ressources intellectuelles et matérielles dans un domaine déterminé, sans égard à l'élévation du niveau de vie et à un bienêtre accru de sa population

-- les progrès technolo,gigues, outre 1'immense accroissement du pouvoir de destruction, ont diminué considérablement les délais d'avertissement et de décision.

Evaluables en semaines au début de ce siècle, ils étaient réduits à quelques jours lors du déclenchement de la seconde guerre mondiale et se comptent en heures ou en minutes à l'ère des missiles' stratégiques,, des ar­ mées mécanisées et des avions supersoniques.

C'est dans ce décor fluctiuant que se sont écoulées les trente années qui nous séparent de la fin du deuxième conflit mondial.

Marquées par la guerre froide, puis par la coexistence pacifique, elles n'ont vu aucun affrontement direct entre les empires rivaux.

Bien au contraire, l'interdépendance croissante entre les peuples du

monde et 1 "'équilibre de la terreur" donnaient à penser qu'un nouvel ordre international pouvait naître favorisant une ère de paix dont chacun se réclamait.

Les espoirs fondés sur la "détente" et sur la conférence d'Helsinki ont été déçus. "Deux idéologies rivales s'opposent; l'une d'elles poursuit l'édification d'un formidable appareil militaire et y consê-cre une part importante de ses ressources; l'autre relâche ses efforts et met tous ses

espoirs dans la diminution des tensions, impératif moral en vue d'éviter le pire.

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