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World Value Survey et European Social Survey

4.2 Donn´ ees et indicateurs utilis´ es

4.2.1 World Value Survey et European Social Survey

echelles utilis´ees ne se rapprochent pas assez des variables de type continu n´ecessaires `a l’application de ces techniques.

4.2.1 World Value Survey et European Social Survey L’enquˆete World Value Survey a fait suite au succ`es de la European Values Study (EVS). Cette derni`ere, initi´ee en 1981, s’interrogeait sur les valeurs des pays europ´eens avant les premi`eres ´elections du Parlement eu-rop´een. La premi`ere vague de l’EVS est r´ealis´ee dans une dizaine de pays europ´eens et suscitera l’int´erˆet de la part de chercheurs du monde entier.

Plusieurs pays non europ´eens seront inclus par la suite. Depuis le d´ebut des ann´ees 1990, la WVS s’interroge sur la transformation des valeurs des pays europ´eens comme extra-europ´eens.

Les deux enquˆetes n’ont pas toujours ´et´e men´ees conjointement dans tous les pays puisqu’elles n’ont pas la mˆeme p´eriodicit´e (en g´en´eral, 9 ans pour la EVS et 5 ans pour la WVS). En Suisse, r´ealis´ees par des ´equipes de chercheurs actifs dans le domaine des sciences politiques, trois enquˆetes ind´ependantes en 1989, 1996 et 2007 ont permis de constituer les donn´ees des trois ´echantillons suisses de la WVS. Le financement de la WVS est local et la direction des enquˆetes nationales assum´ee par un chercheur dans chaque pays. Un comit´e international s’occupe ensuite d’approuver les plans d’´echantillonnage qui pr´evoient g´en´eralement d’interroger au moins 1000 individus ˆag´es de 18 ans et plus. Ceci explique qu’une enquˆete EVS a ´et´e r´ealis´ee en Suisse en 2008 sans ˆetre int´egr´ee `a la WVS.

Comme pour les autres pays participants, les donn´ees WVS suisses b´ e-n´eficient de la diffusion centralis´ee du site web WVS12 qui rassemble toutes les donn´ees et les informations produites par le r´eseau de chercheurs WVS.

Il faut signaler qu’`a la diff´erence de la EVS13ainsi que de laEuropean Social Survey, les enquˆetes suisses de la WVS ne font pas fait l’objet d’un suivi m´ethodologique coordonn´e de mani`ere centralis´ee qui permet, par exemple, de tester des indicateurs, d’harmoniser et v´erifier la traduction des questions dans les diff´erents pays et `a travers les vagues d’enquˆete et d’effectuer un

12. Cf.http://www.worldvaluessurvey.org 13. Cf.http://www.europeanvaluesstudy.eu

contrˆole tr`es pouss´e de la r´ealisation du travail de terrain dans chaque pays.

A titre comparatif le taux de r´eponse de l’enquˆete WVS r´ealis´ee en Suisse en 2007 est de 33% (WVS, 2007), alors qu’il atteint 45% pour la premi`ere enquˆete EVS r´ealis´ee en Suisse une ann´ees plus tard (EVS, GESIS, 2010).

Dans nos analyses, nous employons les trois vagues int´egr´ees de la WVS r´ealis´ees en Suisse (1989, 1996 et 2007). La base de donn´ees se compose ainsi des r´eponses enregistr´ees lors d’une interview en face `a face r´ealis´ee aupr`es d’un total de 3853 personnes. Dans les trois ´echantillons stratifi´es pour les trois r´egions linguistiques (pour toutes nos analyses, nous utilisons ainsi une pond´eration pour la r´egion linguistique) ont ´et´e respectivement interrog´es 1400, 1212 et 1241 individus.

Ensuite, nous utilisons les 5 vagues de la European Social Survey r´ealis´ees en Suisse entre 2002 et 2010 avec des intervalles de 2 ans, pour un total de 9310 individus interrog´es. Des pond´erations corrigeant les biais des

´

echantillonnages sont activ´ees dans nos analyses14.

Il est n´ecessaire de souligner que la disponibilit´e des indicateurs de confiance n’est pas la mˆeme pour les deux types de confiance – interper-sonnelle et institutionnelle – ´etudi´es. Le tableau 4.1 r´esume le nombre d’in-dicateurs disponibles dans les deux enquˆetes internationales. Le d´es´equilibre du nombre d’indicateurs est tr`es prononc´e. Cela peut ˆetre expliqu´e par l’im-portance que les indicateurs de confiance revˆetent dans la mesure de la stabilit´e du syst`eme politique et de l´egitimation des institutions et des poli-tiques des Etats. En Suisse, la s´erie chronologique d’indicateurs de confiance plus longue correspond par exemple aux donn´ees r´ecolt´ees dans le cadre de l’enquˆete Sicherheit15 et ne porte que sur la confiance dans les institutions suisses. Son but est une ´evaluation r´eguli`ere des tendances de l’opinion pu-blique en mati`ere de politique ´etrang`ere, s´ecurit´e et d´efense nationale.

Dans les analyses plus approfondies des chapitres 5 et 6, nous s´ electionne-rons les indicateurs communs aux deux enquˆetes, ainsi que trois autres indi-cateurs. D’abord, pour la mesure de la confiance interpersonnelle, seul l’item trust de la Social Trust Scale est partag´e par les deux enquˆetes. Deuxi` eme-ment, pour la confiance institutionnelle, les variables communes de mesure concernent le parlement, la police, le syst`eme l´egal, les partis politiques, l’Union eurp´eenne et les Nations Unies. Enfin, deux indicateurs mesurant la confiance interpersonnelle sont disponibles seulement dans la ESS (les items fair et help de la Social Trust Scale) et la variable indiquant la confiance

14. Des informations d´etaill´ees sur les types d’´echantillonnage et la r´ealisation de l’en-quˆete sont disponibles sur les pages web relatives `a la ESS du Centre de comp´etences suisse en sciences sociales (http://forscenter.ch) ou directement sur le site de l’ESS http://www.europeansocialsurvey.org.

15. Cette enquˆete est men´ee chaque ann´ee par leCenter for Security Studiesde l’Ecole polytechnique f´ed´erale de Zurich (http://www.css.ethz.ch/publications/Sicherheit).

Tableau 4.1 – Nombre d’indicateurs sur la confiance interpersonnelle et la confiance institutionnelle par enquˆete selon la vague

ESS WVS

2002 2004 2006 2008 2010 1989 1996 2007

confiance

interpersonnelle 3 3 3 3 3 1 1 2

confiance

institutionnelle 6 7 7 7 7 13 16 16

dans le gouvernement n’est pr´esente que dans la WVS.

Confiance interpersonnelle

Dans la WVS et la ESS sont pr´esentes des adaptations de laSocial Trust Scale (cf. page 80). Dans les trois vagues de la WVS, on trouve l’indicateur de confiance interpersonnelle16:Diriez-vous qu’on peut faire confiance `a la plupart des gens ou qu’on n’est jamais assez prudent lorsqu’on a affaire aux autres ? (trust). Une variable dichotomique issue de cette question est pr´ e-sente dans les vagues 1996 et 2007. Pour la vague 1989, la pr´esence de trois modalit´es de r´eponse, comprenant ´egalement une cat´egorie centrale au-del`a des usuelles «oui/non», nous a oblig´e `a une recodification de l’indicateur original. Nous avons donc exclu la cat´egorie des ind´ecis (554 individus) afin d’avoir un indicateur final uniforme dans les trois vagues. Les donn´ees man-quantes, exclues des analyses, pour ces indicateurs et sur les trois vagues sont respectivement au nombre de 10, 90 et 63, partag´ees entre 91 individus d´eclarant ne pas savoir donner une r´eponse et 72 individus qui n’ont pas r´epondu. Pour l’indicateur de confiance interpersonnelle WVS, sont donc consid´er´es 3140 observations valides (cf. tableau 4.2).

Dans la ESS, la confiance interpersonnelle est mesur´ee `a travers trois indicateurs de laSocial Trust Scale (cf. section 4.1.1) : Diriez-vous que l’on peut g´en´eralement faire confiance `a la plupart des personnes ou que l’on n’est jamais trop prudent dans ses contacts avec les autres gens ? (trust) ; Diriez-vous que la plupart des gens tenteraient de profiter de vous s’ils en avaient l’occasion ou qu’ils essayeraient de rester correct ? (fair) ; Diriez-vous que la plupart du temps, les gens essaient d’ˆetre serviables ou qu’ils se pr´eoccupent le plus souvent d’eux-mˆemes ? (help). Pour les trois indicateurs respectivement, les individus qui ont d´eclar´e«ne pas savoir»sont au nombre de 11, 28 et 24 sur les cinq vagues. Pour les trois indicateurs de confiance

16. Dans la vague WVS 2007, on trouve ´egalement l’indicateurfair, avec une ´echelle de r´eponse en dix points. Nous n’exploiterons pas cet indicateur ult´erieurement, il est eanmoins int´eressant de savoir que sa moyenne est de 7 points (CI95% :±0.11).

Tableau 4.2 – Indicateurs de confiance interpersonnelle WVS

1989 1989

(indicateur original) (retenu) 1996 2007 Total

most people can be trusted

365 365 455 635 1455

26.2% 43.4% 40.6% 53.9% 39.4%

need to be very careful

476 476 666 543 1685

34.1% 56.6% 59.4% 46.1% 45.6%

depends 554

39.7%

Total 1395 841 1121 1178 3140

100% 100% 100% 100% 100%

interpersonnelle ESS, sont donc consid´er´ees respectivement 9299, 9282 et 9286 observations valides.

Figure4.1–DistributionsdesindicateursdeconfianceinterpersonnelleESS(proportionsdutotaltoutesvaguesconfon- dues)

You can't be too careful 123456789

Most people can be trusted

trust 0.000.050.100.150.200.25

People mostly look out for themselves 123456789

People mostly try to be helpful

help 0.000.050.100.150.200.25

Most people try to take advantage of me 123456789

Most people try to be fair

fair 0.000.050.100.150.200.25

La figure 4.1 montre les distributions totales des indicateurs ESS de la Social Trust Scale17. Pour l’indicateur trust, on note que la majorit´e des individus se situe `a un niveau de confiance moyen-haut (la moyenne est de 5.68 points) : les modalit´es cinq, sept et huit sont les plus choisies. Si pour l’indicateur de confiance interpersonnelle, l’addition des cat´egories sept et huit ne d´epasse jamais les 40% de l’´echantillon, pour l’indicateur fair cor-respondant `a la question «La plupart des gens tenteraient de profiter de moi ou essayeraient de rester correct », l’addition de ces deux modalit´es sept et huit couvre presque la moiti´e de l’´echantillon (la moyenne est de 6.37 points). La modalit´e cinq est ´egalement tr`es choisie. Par rapport aux deux premiers, l’indicateur help «La plupart des gens essayeraient d’ˆetre serviables ou se pr´eoccuperaient d’eux-mˆemes» se distribue de mani`ere l´ e-g`erement plus sym´etrique autour la cat´egorie modale cinq (moyenne `a 6.93 points). Les modalit´es sept et huit sont en revanche encore surrepr´esent´ees.

Confiance institutionnelle

Les batteries de questions mesurant la confiance institutionnelle pr´ e-sentes dans la WVS et la ESS ont ´evolu´e dans le temps, en effet de plus en plus d’institutions, organisations internationales, associations, mouvements sociaux ont ´et´e rajout´es au cours des vagues successives (cf. tableau 4.1, page 89).

Dans les trois vagues suisses de la WVS, on trouve la batterie de ques-tions sur la confiance envers les diff´erentes institutions politiques.

La figure 4.2 d´ecrit les distributions par vague des indicateurs WVS pr´ e-sents ´egalement dans la ESS et de la confiance dans le gouvernement. Les effets de p´eriodes sont comment´es dans la premi`ere section du chapitre 5, nous nous limitons ici `a attirer l’attention sur la variabilit´e des cas valides pour chaque indicateur WVS. L’indicateur de confiance dans les partis po-litiques n’est pas pr´esent dans la vague 1989, les cas manquants totaux sont ainsi tr`es nombreux. Ensuite l’Union europ´eenne et les Nations Unies sont

´

egalement caract´eris´es par un nombre ´elev´e de cas manquants (cf. tableau 4.3).

Si l’on s’int´eresse aux niveaux de confiance toutes vagues confondues pour les indicateurs WVS, nous remarquons des niveaux plus ´elev´ees de confiance dans la police, le syst`eme l´egal et le gouvernement : les r´epondants totaux choisissant les modalit´es «a great deal » et «quite a lot » sont les 77%, les 73% et les 68%. L’ensemble de ces deux cat´egories pour le parlement se situe `a 59%, pour les Nations Unies `a 51%, pour l’Union Europ´eenne `a 47% et enfin pour les partis politiques `a 26%.

17. Les figures A, B et C aux pages 266, 267 et 268 des annexes montrent les distribution de ces indicateurs `a l’int´erieur de chaque vague, cf. ´egalement tableau A dans les annexes.

Figure 4.2 – Distributions (%) des indicateurs de confiance institutionnelle WVS par vague

1989 1996 2007

parlement

02060100

1989 1996 2007

police

02060100

1989 1996 2007

système légal

02060100

1996 2007

partis politiques

02060100

1989 1996 2007

Union européenne

02060100

1989 1996 2007

Nations Unies

02060100

1989 1996 2007

gouvernement

02060100

a great deal quite a lot not very much none at all

Tableau 4.3 – Effectifs (valides et manquants) des indicateurs de confiance institutionnelle WVS (Ntot=3858)

Cas valides Cas manquants

parlement 3633 94.2% 225 5.8%

police 3749 97.2% 109 2.8%

syst`eme l´egal 3727 96.6% 131 3.4%

partis politiques 2315 60.0% 1543 40.0%

Union europ´eenne 3455 89.6% 403 10.4%

Nations Unies 3489 90.4% 369 9.6%

gouvernement 3691 95.7% 167 4.3%

Dans la ESS, la confiance institutionnelle est mesur´ee par sept items : 1. Confiance dans le parlement national,

2. Confiance dans le syst`eme l´egal, 3. Confiance dans la police, 4. Confiance dans les politiciens, 5. Confiance dans les partis politiques, 6. Confiance dans le parlement europ´een, 7. Confiance dans les Nations Unies.

La figure 4.3 montre les distributions des indicateurs ESS (cf. tableau 5.3, p. 123). Les effectifs valides sont variables : on note en particulier que les deux institutions supranationales (parlement UE et Nations Unies) en-registrent beaucoup plus de r´eponses «Ne sait pas» et les effectifs totaux valides pour la confiance dans les partis politiques sont plus faibles `a cause de l’absence de cet indicateur dans la premi`ere vague (2002) de l’enquˆete ESS en Suisse.

Figure4.3–DistributionsdesindicateursdeconfianceinstitutionnelleESS(proportionsdutotaltoutesvaguesconfon- dues)

Not at all 123456789

Complete trust

parlement (n=8819) 0.000.050.100.150.200.25

Not at all 123456789

Complete trust

système légal (n=9073) 0.000.050.100.150.200.25

Not at all 123456789

Complete trust

police (n=9266) 0.000.050.100.150.200.25

Not at all 123456789

Complete trust

politiciens (n=9058) 0.000.050.100.150.200.25

Not at all

123456789

Complete trust

partis politiques (n=6917) 0.000.050.100.150.200.25

Not at all

123456789

Complete trust

parlement EU (n=8091) 0.000.050.100.150.200.25

Not at all

123456789

Complete trust

Nations Unies (n=8607) 0.000.050.100.150.200.25

Comme pour les indicateurs WVS, on peut remarquer que des insti-tutions b´en´eficient de niveaux de confiance diff´erents. Les niveaux plus

´

elev´es s’enregistrent pour la police (avec une moyenne sup´erieure `a 6.5 points), ensuite viennent progressivement le syst`eme l´egal, le parlement et une institution supranationale, les Nations Unies (avec une moyenne au-tour de 5.5 points). De faibles niveau de confiance (avec des moyennes entre 4.4 et 5 points) s’enregistrent en revanche pour les politiciens, le parlement europ´een et enfin les partis politiques.

On trouve donc des r´esultats similaires dans les deux enquˆetes par rap-port `a certains indicateurs : des niveaux ´elev´es de confiance s’enregistrent pour la police et le syst`eme l´egal. Les institutions politiques telles que le gou-vernement et le parlement b´en´eficient de niveaux de confiance assez ´elev´es.

Les partis politiques, pour lesquels la mesures de confiance a ´et´e introduite

`

a partir de la vague 1996 de la WVS et `a partir de la deuxi`eme vague (2004) de la ESS, b´en´eficient en revanche des niveaux de confiance les plus faibles.

La mesure du concept de confiance `a travers les vagues de l’en-quˆete ESS

Nous abordons ici la question de l’analyse de l’´evolution des niveaux de la confiance dans le temps. Les indicateurs multiples pour la mesure de concepts comme la confiance trouvent leur exploitation plus compl`ete dans le cadre de mod`eles `a ´equations structurelles. Cette analyse permet ´egalement d’exploiter le potentiel offert par les mesures r´ep´et´ees d’un concept dans les vagues d’enquˆetes transversales. L’ESS offre de ce point de vue des donn´ees qui se prˆetent `a des analyses SEM, puisqu’elle contient plusieurs indicateurs r´ep´et´es pour les deux types de confiance, interpersonnelle et institutionnelle.

Mesur´es par des ´echelles num´eriques de 0 `a 10, plus facilement assimilables

`

a des variables continues que les variables ordinales en quatre cat´egories de la WVS, ces indicateurs se prˆetent ´egalement plus facilement `a des analyses SEM demandant des variables normalement distribu´ees18.

Int´eress´e par l’´evolution des niveaux de la confiance `a travers les vagues de l’enquˆete ESS dans le chapitre 5, nous nous posons donc deux questions.

La premi`ere est de savoir si le mod`ele de mesure ´elabor´e au niveau th´eorique s’applique `a la r´ealit´e sociale que nous mesurons `a travers les donn´ees `a notre disposition19. La seconde est de savoir si le concept de confiance mesur´e par

18. Des techiques SEM pour l’´etude de variables ordinales ou cat´egorielles existent, mais leur utilisation comporterait une discussion m´ethodologique beaucoup trop ´elabor´ee et approfondie qui s’adapterait mieux `a une th`ese en m´ethodologie plutˆot qu’`a des propos autour de l’interpr´etation th´eorique de la confiance d´evelopp´es dans cette th`ese.

19. Une ult´erieure question, plus importante du point de vue de la d´emarche scientifique,

`

a laquelle les SEM permettent de r´epondre, est de savoir si un mod`ele th´eorique s’applique mieux qu’un autre mod`ele (Bollen, 1989). Nous limitons notre pr´esentation aux aspects de

plusieurs indicateurs est fid`ele et donc comparable d’une vague `a l’autre.

Ceci est possible si la mesure op´er´ee ne varie que si les sujets observ´es varient.

Nous allons donc essayer de comprendre si les constructions latentes ef-fectu´ees avec les indicateurs de confiance ESS mesurent les mˆemes concepts de confiance `a travers des ´echantillons d’individus diff´erents d’une vague

`

a l’autre `a travers le test de l’invariance de la mesure (Allum, Sturgis et Read, 2010 ; Davidov, Schmidt et Billiet, 2012 ; Steinmetz, Schmidt, Tina-Booh, Wieczorek et Schwartz, 2009 ; Sturgis, Patulny, Allum et Buscha, 2012). Les deux concepts latents mesur´es sont la confiance interpersonnelle et la confiance institutionnelle. La premi`ere est mesur´ees par les trois indica-teurstrust,help etfair (cf. figure 4.1) ; la seconde par quatre indicateurs de confiance institutionnelle : la confiance dans le syst`eme l´egal, dans la police, dans les politiciens et dans les partis politiques (cf. figure 4.3). Dans cette phase du travail, nous adoptons une posture exploratoire, nous limitons donc le nombre d’indicateurs de la confiance institutionnelle afin de simplifier les interpr´etations des r´esultats. Nous choisissons de nous focaliser sur quatre institutions de politique nationale et excluons l’indicateur de confiance dans les partis politiques, puisque cet indicateur n’est pas pr´esent dans toutes les vagues de la ESS. Nous conclurons cette sous-section en r´epondant `a la question : peut-on faire confiance aux indicateurs de confiance ?

Les mod`eles de mesure Quel probl`eme pose le non-respect de l’in-variance de la mesure ? Le principal probl`eme est celui de ne pas mesurer le mˆeme concept d’un groupe `a l’autre. Une ´echelle d´evelopp´ee dans un groupe (par exemple un pays, une cohorte ou la combinaison des deux) et qui repr´esente donc une bonne mesure d’une caract´eristique latente `a l’int´ e-rieur de ce groupe pourrait en effet ne pas mesurer le mˆeme concept latent dans un autre groupe (Davidov, 2008)20. Afin d’uniformiser les groupes `a travers lesquels nous testons la validit´e de la mesure, nous avons choisi d’uti-liser les trois indicateurs de confiance interpersonnelle et seulement quatre indicateurs de confiance institutionnelle. La s´election de ces derniers s’est fond´ee sur le crit`ere de la maximisation de l’information valide afin de ne pas trop s’´eloigner des ´echantillons repr´esentatifs initiaux : nous avons en effet d´ej`a constat´e que les indicateurs de confiance dans les partis politiques, dans le parlement europ´een et dans les Nations Unies pr´esentent un nombre

validation des mod`eles de mesure, puisque l’utilisation des ensembles d’indicateurs pour mesurer les concepts latents n’est pas directement remise en question dans cette th`ese.

20. La cause r´eside dans le fait que les coefficients de saturation (factor loadings) peuvent ˆetre surestim´es pour le groupe de r´ef´erence et sous-estim´es pour les autres groupes repr´esentant le vrai centre d’int´erˆet dans le cas de l’´etude d’une diff´erence de moyenne significative de la variable latente entre groupes (Chen, Sousa et West, 2005).

sup´erieur de donn´ees manquantes par rapport aux autres indicateurs.

Un des avantages des SEM est la repr´esentation graphique (cf. figure 4.4). Elle permet en effet de visualiser clairement un mod`ele th´eorique dans lequel un ensemble de variables manifestes mesurent un concept latent (ou variable latente), lequel est influenc´e et/ou influence un ou plusieurs autres concepts, souvent eux aussi, latents. Dans notre cas, les deux concepts la-tents sont la confiance interpersonnelle et la confiance institutionnelle.

Dans les sch´emas SEM, les variables latentes sont g´en´eralement repr´ e-sent´ees pas des ellipses ou des cercles, alors que les indicateurs manifestes

Dans les sch´emas SEM, les variables latentes sont g´en´eralement repr´ e-sent´ees pas des ellipses ou des cercles, alors que les indicateurs manifestes