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Hypoth` eses sur les effets des interd´ ependances dya-

3.2 La famille comme configuration

3.2.2 Hypoth` eses sur les effets des interd´ ependances dya-

egalement sur les niveaux de confiance `a l’int´erieur de la configuration fa-miliale dans le cas des relations dyadiques.

3.2.2 Hypoth`eses sur les effets des interd´ependances dya-diques sur la confiance

En consid´erant la famille comme un r´eseau d’interd´ependances, nous faisons l’hypoth`ese que l’on accorde plus ou moins de confiance `a chaque membre de sa famille selon le niveau et la qualit´e des ´echanges relation-nels. Une longue connaissance, des liens r´eciproques, entre l’individu qui fait confiance et celui qui en b´en´eficie, d´efinissent, par hypoth`ese, la confiance.

Les statuts familiaux, puisqu’ils combinent des relations de longue dur´ee

et des sentiments d’appartenance commune, peuvent initialement expliquer la confiance. Ensuite, nous nous attendons ´egalement `a ce que les interd´ e-pendances dyadiques, telles que le support et le conflit, influencent forte-ment les tendances `a la confiance entre les membres de la familles occupant des statuts diff´erents. Puisque le support r´eciproque augmente significative-ment les ´echanges sociaux (Gouldner, 1960), nous faisons l’hypoth`ese que la confiance dans des dyades caract´eris´ees par des relations d’aide mutuelle soit significativement renforc´ee. Qu’elle touche le soutien ´emotionnel ou ma-t´eriel, la r´eciprocit´e renforce la confiance envers les membres de la famille, puisque les individus engag´es dans l’´echange doivent se faire confiance s’ils veulent voir celui-ci perdurer.

Au niveau dyadique, nous nous attendons `a ce que les tensions entre deux individus affaiblissent significativement la confiance, la r´eciprocit´e du conflit ayant des effets oppos´es au soutien. Nous faisons ´egalement l’hypoth`ese que de ambivalences caract´erisent les relations : le conflit double souvent le sou-tient. Le support r´eciproque ne s’instaurerait donc pas sans coˆuts. L¨uscher et Pillemer (1998) montrent par exemple que les relations entre parents et enfants adultes sont ambivalentes : quand les parents deviennent physique-ment d´ependants des soins des enfants, l’autonomie est en concurrence avec la solidarit´e. Une ambivalence similaire est pr´esente dans les relations de couple quand des besoins individuels sont en concurrence avec des obliga-tions conjugales qui pr´esupposent une vie commune avec le partenaire. Une m`ere active sur le march´e du travail peut, par exemple, se trouver dans une situation d’ambivalence quand des demandes contradictoires viennent d’une part du domaine professionnel `a travers les relations avec la hi´erarchie et les coll`egues et les relations avec un partenaire et les enfants. Les ambivalences peuvent encore ˆetre fr´equentes dans les familles de seconde union, o`u les liens doivent ˆetre construits. Dans des contextes familiaux recompos´es, les liens entre les enfants et leurs parents non r´esidents sont en effet doubl´es par des relations entre les enfants et leurs beaux-parents dans les diff´erents lieux de r´esidence (Marsiglio, 2004). La confiance et la loyaut´e caract´erisant les relations avec les premiers ne sont pas d’embl´ee acquises pour les seconds et doivent ˆetre construites dans les interactions (De Carlo et Widmer, 2011).

La confiance entre les enfants et les nouveaux conjoints de leurs parents, doit donc ˆetre «m´erit´ee», c’est-`a-dire acquise via le d´eveloppement d’une histoire commune. Nous faisons ainsi l’hypoth`ese que, dans ces contextes, la confiance est moins automatique et d´epend des ´echanges relationnels entre les personnes.

Etudier la confiance dans la famille revient ainsi `a prendre en consid´ e-ration des relations diff´erenci´ees qui ne sont ni uniquement des ressources, ni seulement des antagonismes. Les relations qui structurent la confiance devraient donc aller du soutient, de l’influence et du conflitunilat´eraux,

jus-qu’au soutien, `a l’influence et au conflit r´eciproques. Nous nous attendons donc `a ce que la confiance se structure simultan´ement selon des interd´ epen-dances familiales positives, n´egatives et ambivalentes. En particulier, dans ces derni`eres, les effets contraires du soutien et des conflits devraient ˆetre plus intenses que quand seulement l’un ou l’autre type d’interd´ependance est pr´esent.

3.3 Conclusion

Nous avons d´evelopp´e dans ce chapitre les arguments en faveur de deux op´erationnalisations du concept de configuration. Celles-ci correspondent `a deux ´etudes empiriques d´evelopp´ees dans les chapitres suivants qui visent `a comprendre l’influence des configurations sur la confiance. La premi`ere ´etude (chapitre 5) utilise la cohorte comme cas empirique qui permet de tester quelles configurations influencent les niveaux de confiance `a travers le temps.

La cohorte est ainsi interpr´et´ee en tant que configuration caract´eris´ee par des interd´ependances macrosociologiques partag´ees par un ensemble d’in-dividus qui d´eveloppent des niveaux similaires de confiance puisque ins´er´es dans un processus de participation sociale similaire. La seconde ´etude (cha-pitre 6) s’int´eresse aux configurations familiales, c’est-`a-dire `a des r´eseaux de relations entre personnes que les individus consid`erent comme membres de leur famille. La configuration sera ainsi approch´ee empiriquement sous l’angle des relations interpersonnelles, des rˆoles et des statuts traduisant des influences structurelles, mais aussi sous l’angle de l’agentivit´e des in-dividus qui construisent et reconstruisent leurs interd´ependances avec les autres individus membres de leur configuration familiale.

Avant de passer aux ´etudes empiriques, nous ´etudierons, dans le prochain chapitre, les mesures de la confiance, en discutant par exemple la controverse autour de son ´etendue, et nous d´ecrirons les indicateurs de la confiance utilis´es dans la suite de cette th`ese. Nous v´erifierons aussi empiriquement si les indicateurs `a notre disposition peuvent ˆetre utilis´es afin de construire des mesures latentes coh´erentes de confiance interpersonnelle et de confiance institutionnelle.

La mesure de la confiance : indicateurs, controverses et donn´ ees utilis´ ees

Dans ce chapitre, nous pr´esenterons les indicateurs de confiance plus r´ e-pandus actuellement dans les enquˆetes quantitatives en sciences sociales et discuterons de leur signification. Nous d´ecrirons en particulier les indicateurs utilis´es dans nos analyses. Nous effectuerons et commenterons des analyses descriptives des donn´ees ´etudi´ees dans les chapitres empiriques (chapitres 5 et 6). Le chapitre terminera avec la pr´esentation des principales questions de recherche li´ees `a la mesure de la confiance. La port´ee des r´esultats pro-duits dans les chapitres qui suivent devra en effet prendre en compte les questionnements autour des indicateurs utilis´es.

4.1 Les mesures des deux types de confiance

Les mesures de la confiance sont r´epandues dans presque toutes les principales enquˆetes internationales ainsi que dans les enquˆetes nationales r´ep´et´ees dans diff´erents pays. L’on retrouve normalement deux ensembles d’indicateurs (ou au moins deux indicateurs) suivant une des principales distinction entre deux types de confiance : le premier mesurant la confiance interpersonnelle (appel´ee ´egalement confiance sociale) et le second mesurant la confiance institutionnelle (ou politique). Plusieurs ´echelles sont associ´ees

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a ces mesures.

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