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Les interd´ ependances effectives et la cohorte de nais-

5.4 Effets des interd´ ependances

5.4.2 Les interd´ ependances effectives et la cohorte de nais-

Les analyses des effets de cohorte ont mis en ´evidence un niveau de confiance interpersonnelle tr`es ´elev´e pour la cohorte 1955-1964 dans les don-n´ees ESS. Par rapport `a toutes les autres cohortes, qu’elles soient plus an-ciennes ou plus jeunes, cette cohorte d´eveloppe une plus grande confiance in-terpersonnelle. Nous cherchons dans cette sous-section de saisir quelles inter-d´ependances sont plus d´evelopp´ees dans cette cohorte, ce qui permettra de comprendre ce haut niveau de confiance15. Les donn´ees ESS ne contiennent pas toutes les variables mesurant les interd´ependances utilis´ees dans les ana-lyses pr´ec´edentes sur les donn´ees WVS. Une analyse est n´eanmoins effectu´ee, puisqu’un niveau de confiance tr`es ´elev´e repr´esente un cas empirique tr`es int´eressant, afin de comprendre si des interd´ependances peuvent mod´erer les effets de cohorte et ainsi devenir des facteurs explicatifs du niveau de confiance.

15. Dans les donn´ees ESS, des effets de cohorte ont ´et´e mis en ´evidence ´egalement pour la confiance dans le parlement, dans le syst`eme l´egal et la police. Nous avons donc

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etudi´e les effets des interd´ependances effectives sur ces trois indicateurs ESS de confiance institutionnelle, mais nous avons choisi de ne pas les reproduire, puisque les r´esultats

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etaient tr`es similaires `a ceux concernant la confiance interpersonnelle pr´esent´es dans cette sous-section. Les indicateurs ESS sont en effet corr´el´es entre eux (cf. tableau C).

Tableau 5.10 – Effets des interd´ependances sur la confiance interpersonnelle,

travail r´emun´er´e (<30h/sem.) 0.16** 0.02

travail r´emun´er´e (>30h/sem) ef. ef.

secondaire moyen (IIIb) ef. ef.

secondaire ´elev´e (IIIa) 0.43*** 0.07

professionnel avanc´e (IV) 0.33*** 0.05

Tableau 5.10 – continue sur la prochaine page

Tableau 5.10 – suite

Deux mod`eles emboˆıt´es sont pr´esent´es dans le tableau 5.10. Le mod`ele A inclut les facteurs explicatifs de la vague d’enquˆete et de la cohorte. Le mod`ele B teste l’effet de ces deux facteurs et inclut les facteurs de l’activit´e professionnelle, du niveau de formation, de l’´etat civil, du sexe, des enfants

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a domicile, de l’appartenance `a un parti politique et `a un syndicat.

D’abord, on note un effet mod´erateur des interd´ependances effectives inclues dans le mod`ele B sur l’effet de cohorte. Cet effet est expliqu´e par le fait que les cohortes sont fortement associ´ees `a l’activit´e professionnelle (cf.

tableaux N et O dans les annexes) : les retrait´es sont en effet presque tous inclus dans les cohortes n´ees avant 1955 et les individus en formation dans les cohortes n´ees apr`es 1954. L’interd´ependance avec le monde du travail influence donc positivement la confiance interpersonnelle. Les coefficients relatifs `a l’activit´e professionnelle montrent encore que les individus en for-mation et les individus actifs professionnellement mais `a un taux d’activit´e partiel (moins de 30 heures par semaine) ont des niveaux de confiance plus

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elev´es que les individus actifs `a plein temps ou presque (plus de 30 heures par semaine). De plus, les individus `a la retraite, les personnes sans emploi et les invalides affichent des niveaux de confiance plus faibles.

Un deuxi`eme facteur qui explique tr`es fortement le niveau de confiance est celui du niveau de formation16. Moyennement associ´e aux cohortes (V de Cramer=0.17***), le niveau d’´education ne mod`ere pas l’influence de ces

16. La variable mesurant le niveau de formation `a travers le syst`eme international ES-ISCED, dans le cas Suisse, m´elange des niveau de formation et des fili`eres d’´etude post-obligatoires qui ne sont pas compl`etement ´equivalentes par dur´ee. Elle d´eplace vers le haut de l’´echelle certaines formations professionnelles avanc´ees. Dans le mod`ele, on note un effet plus plus faible du niveau professionnel avanc´e (IV) sur la confiance par rapport au niveau pr´ec´edent, le secondaire ´elev´e (IIIa), auquel appartient le niveau de formation de la maturit´e f´ed´erale donnant l’acc`es direct aux universit´es suisses. Dans le tableau 5.7 (p. 143) les coefficients de la variable «niveau de formation»semblent indiquer qu’en Suisse les effets de la formation sur la confiance soient plus important pour la voie d’´etude maturit´e-universit´e : le niveau d’´etude post-obligatoire qui m`ene `a l’universit´e en Suisse (la maturit´e) augmente davantage les chances de faire confiance que le niveau profession-nel ´elev´e (´ecole technique). La formation professionnelle, bien que qualifi´ee de «sup´ e-rieure», ne semble donc pas ˆetre assimilable aux ´etudes universitaires du point de vue de la confiance.

derni`eres, mais exerce un effet direct tr`es important : plus le niveau de for-mation est ´elev´e, plus on a tendance `a faire confiance aux autres. Ensuite, l’´etat civil n’exerce pas d’effets significatifs sur la confiance et, par cons´ e-quent, ne mod`ere pas les effets de cohorte17. Avoir des enfants `a domicile infl´echit le niveau de confiance. Enfin ˆetre membre d’un parti politique ou d’un syndicat augmente les niveaux de confiance interpersonnelle.

Les conclusions interm´ediaires que l’on peut tirer de cette analyse de la confiance interpersonnelle (indicateurtrust) sont nuanc´ees. D’une part, on a pu rep´erer l’effet de l’interd´ependance cr´ee par l’activit´e professionnelle : les individus retrait´es ont des niveaux de confiance plus faibles. D’autre part, on remarque qu’une insertion partielle dans la vie professionnelle augmente la confiance. Enfin, l’importance du niveau de formation est confirm´e.

5.4.3 Les interd´ependances per¸cues (indicateurs WVS)