elev´e3, ainsi que d’indicateurs de type´echelle.
Dans ce chapitre, au vu des exigences m´ethodologiques que la m´ethode de Yang et Land demande, nous choisissons d’utiliser des mod`eles statis-tiques plus simples, tels que des r´egressions logistiques. La principale raison de ce choix d´ecoule des caract´eristiques des donn´ees utilis´ees : les enquˆetes
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a notre disposition ne sont en effet pas compos´ees d’un grand nombre de vagues. Si d’une part, il est utile `a mesurer l’effet d’un plus grand nombre de facteurs explicatifs de la confiance dans un mˆeme mod`ele statistique, d’autre part, ce choix nous expose au probl`eme de l’identification des mo-d`eles d’analyse «APC» bas´es sur les donn´ees transversales et limite les interpr´etations des r´esultats des analyses que nous effectuerons. Sans pou-voir v´eritablement distinguer, du point de vue statistique, les effets de l’ˆage des effets de cohorte, l’approche configurationnelle nous conduit `a privil´ e-gier l’attribution des causes des ´evolutions de la confiance `a ces derniers et aux p´eriodes historiques. Les effets d’ˆage seront toutefois interpr´et´es `a travers l’impact que des facteurs d´ecrivant la position dans le parcours de vie peuvent avoir sur la confiance. Dans ce cas, plutˆot que le vieillissement, l’ˆage indiquera des interd´ependances qui d´ependent des trajectoires de vies (cf. figure 5.1) diff´erentes de chaque individu.
5.2 Effets de p´ eriode
Dans les deux sous-sections suivantes, nous ´etudierons d’abord les va-riations du niveau des indicateurs de la confiance interpersonnelle selon la vague d’enquˆete. Ensuite, nous d´ecrirons les variations des indicateurs de la
3. Yang et Land (2006) conseillent d’adopter des groupement par cohorte avec un intervalle de cinq ans, afin de d´egager une ´eventuelle tendance lin´eaire `a travers les co-hortes. Pour avoir les effectifs n´ecessaires `a l’estimation dans tous les sous-groupes issus du croisement p´eriode-cohorte, le nombre de vagues doit donc ˆetre cons´equent.
confiance institutionnelle et politique.
5.2.1 La confiance interpersonnelle g´en´eralis´ee
La distribution de l’indicateur de confiance interpersonnelle de la WVS connaˆıt des fluctuations importantes d’une vague `a l’autre de l’enquˆete (cf.
tableau 5.1) `a travers les vagues d’enquˆete. En 1989, 43.4% des individus se d´eclarent confiants dans les autres. Au milieu des ann´ees 1990, la confiance interpersonnelle en Suisse enregistre son niveau le plus bas : pour deux personnes confiantes (cat´egorie «most of people can be trusted »), trois ne le sont pas. En 2007, les confiants sont majoritaires par rapport aux m´efiants et ils atteignent la proportion de 53.9% ; apr`es dix ans, la baisse de 1996 est donc compens´ee.
Tableau 5.1 – Indicateur WVS de confiance interpersonnelle par vague
1989 1996 2007 Total
«most people can be trusted » 365 455 635 1455
43.4% 40.6% 53.9% 39.4%
«need to be very careful» 476 666 543 1685
56.6% 59.4% 46.1% 45.6%
Total 841 1121 1178 3694
100% 100% 100% 100%
Association entre l’indicateur et les vagues : V de Cramer = 0.120***
Significativit´e : *** =p≤0.001;∗∗=p≤0.01;∗=p≤0.05
La figure 5.2 montre les moyennes des trois indicateurs de la ESS pour chacune des vagues de l’enquˆete (cf. tableau A dans les annexes pour plus de d´etails). Avec une moyenne totale autour de 5.7 points, aucune tendance significative ne se d´egage pour la confiance interpersonnelle(trust). Les indi-cateurshelp etfair affichent des diff´erences significatives entre les moyennes de la vague 2002 et celles des vagues successives : en 2002, l’indicateur fair a une moyenne de 6.20 points et l’indicateurhelp de 5.32, plus faibles donc de celles des quatre vagues qui suivent, lesquelles ne se distinguent pas si-gnificativement entre elles.
Les deux enquˆetes grˆace auxquelles nous avons reconstruit les tendances de la confiance interpersonnelle en Suisse entre la fin des ann´ees 1980 et 2010 nous permettent d’affirmer que celle-ci a vraisemblablement diminu´e au milieu des ann´ees 1990 pour augmenter au d´ebut des ann´ees 2000 et se stabiliser `a des niveaux plus ´elev´es par la suite. On remarque donc un effet de p´eriode.
Figure 5.2 – Niveaux moyens (avec CI95%) des indicateurs de confiance interpersonnelle (ESS) par vague
5.0 5.5 6.0 6.5
●
●
●
● ●
2002 2004 2006 2008 2010
trust ● help fair
5.2.2 La confiance institutionnelle
Le grand nombre d’indicateurs de la confiance institutionnelle pr´esents dans les enquˆetes consid´er´ees (cf. tableau 4.1, p. 89), nous a conduit `a en faire une s´election. Dans cette sous-section, nous ´etudierons donc les indicateurs communs aux deux enquˆetes WVS et ESS et l’indicateur de confiance dans le gouvernement pr´esent dans la WVS. Il s’agit des indicateurs de confiance dans le parlement, dans le syst`eme l´egal, dans la police, dans les politiciens, dans les partis politiques, dans le Parlement europ´een, dans l’Union euro-p´eenne et dans les Nations Unies. Nous consid´erons ´egalement la confiance dans le gouvernement pour la WVS.
Pour les donn´ees WVS (cf. distributions par vague, figure 4.2 `a la page 93), des ´evolutions statistiquement significatives de la confiance institution-nelle se remarquent par rapport au Parlement suisse (V de Cramer=0.27***) et `a l’Union europ´eenne (V de Cramer=0.16***). Une forte baisse du nombre des personnes se d´eclarant confiantes dans le parlement s’enregistre entre 1989 et 1996, suivie seulement par une l´eg`ere augmentation dans la mo-dalit´e «assez confiant» entre 1996 et 2007 : dans les dix-huit ans pris en consid´eration le parlement a perdu un socle dur de confiance (modalit´e«tr`es confiant»). L’Union europ´eenne voit ´egalement son niveau de confiance bais-ser `a travers les trois vagues. Des niveaux stables de confiance s’enregistrent pour la police, le syst`eme l´egal et les partis politiques4.
Dans la p´eriode de huit ann´ees couverte par les donn´ees ESS, aucune tendance g´en´erale ne se d´egage pour les indicateurs de confiance institu-tionnelle (cf. figure 5.3). Dans certaines ann´ees de l’enquˆete, la confiance dans certaines institutions est plus faibles. En particulier, le niveau moyen de confiance envers le Parlement national et les politiciens en 2004 est si-gnificativement plus bas par rapport aux autres ann´ees. La confiance envers l’Union europ´eenne est significativement plus ´elev´ee en 2008 et le Parlement europ´een souffre d’une baisse de confiance plus forte en 2010 (cf. aussi le tableau D dans les annexes, page 244).
Les niveaux de confiance dans le gouvernement suit de pr`es l’´evolution de la confiance dans le parlement : avec des diminutions significatives et d’une certaine ampleur (respectivement V de Cramer=0.24***, V de Cra-mer=0.20***) des plus confiants en 1996 par rapport `a 1989 et une augmen-tation des personnes se d´eclarant«assez confiant» en 2007. Les variations de la confiance dans les Nations Unies sont faibles mais similaires `a celles concernant la confiance dans les institutions politiques nationales (V de Cramer=0.13***).
Ces analyses descriptives r´ev`elent que les variations des niveaux de confiance institutionnelle sont, comme dans le cas de la confiance interpersonnelle,
4. L’indicateur n’est en revanche pas pr´esent dans la vague 1989.
Figure 5.3 – Niveaux moyens (avec CI95%) de confiance institutionnelle par vague (indicateurs ESS)
4.0 4.5 5.0 5.5 6.0 6.5 7.0
●
●
●
●
●
2002 2004 2006 2008 2010
●
parlement système légal police politiciens
partis politiques parlement européen Nations Unies
faibles. On peut n´eanmoins remarquer qu’une ´evolution, en forme de«U», concerne les institutions plus strictement politiques : le gouvernement, le parlement.